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Chasse à l’enfant

Jacques Prévert
Lingua: Francese


Jacques Prévert

Lista delle versioni e commenti


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(Marianne Oswald)


Parole di Jacques Prévert (dalla raccolta “Paroles” pubblicata nel 1946)
Musica di Joseph Kosma
Interprete Marianne Oswald

Nel 1902, il ministero di giustizia francese inaugurò un carcere minorile sulla Belle-Île-en-Mer, isola bretone nell’oceano atlantico. Quello che doveva essere un penitenziario modello incentrato sul recupero e la formazione professionale dei giovani detenuti divenne invece una sorta di Alcatraz per minorenni, costretti a subire le angherìe e le violenze dei secondini. Ma nel 1934 parecchi reclusi si ribellarono e fuggirono. Le autorità offrirono 20 franchi a chiunque catturasse un evaso e l’orrenda “caccia al ragazzo” che si scatenò, insieme a ciò che trapelava delle spaventose condizioni di detenzione, creò un forte movimento di opinione per la chiusura dei bagni penali minorili. Il carcere fu però chiuso solo nel 1977. Jacques Prévert, con questa sua poesia messa in musica da Joseph Kosma, e il regista Marcel Carné, con il suo film “La Fleur de l'âge” (del 1947, con la sceneggiatura scritta a quattro mani con lo stesso Prévert) dedicarono un vibrante omaggio ai giovani eroi ribelli della Belle-Île.

(fonte: fr.wikipedia.org)
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Au-dessus de l’île on voit des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu’est-ce que c’est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !

C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfant

Il avait dit j’en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l’avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Maintenant il s’est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfant

Pour chasser l’enfant, pas besoin de permis
Tous le braves gens s’y sont mis
Qu’est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C’est un enfant qui s’enfuit
On tire sur lui à coups de fusil

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Rejoindras-tu le continent, rejoindras-tu le continent !

Au-dessus de l’île on voit des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau.

inviata da Alessandro - 12/5/2009 - 10:39



Lingua: Francese

Versione francese del gruppo ska Les Skalopes
CHASSE A L'ENFANT

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu’est-ce c’est que ces hurlements ?

C’est la meute des honnêtes gens
qui fait la chasse à l’enfant
pour chasser l’enfant, pas besoin de permis
tous les braves gens s’y sont mis
maintenant il s’est sauvé
et comme une bête traquée
il galope dans la nuit
et tous galopent après lui
les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes qui crient :
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

J’en ai assez de la maison de redressement
Les gardiens à coups de clefs m’ont brisé les dents
Ils m’ont laissé étendu sur le ciment
Moi qu’ils appellent :
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu’est-ce qui nage dans la nuit,
Quels sont ces éclairs, ces bruits
C’est un enfant qui s’enfuit
On tire sur lui à coups de fusils
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et vert de rage et crient :
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Petit poème de Prévert en 45
Faut croire que la mémoire se dissout dans le temps
Sous prétexte de sécurité
On pourra de nouveau briser, mater, enfermer

C’est la chasse à l’enfant
Par la meute des honnêtes gens
C’est un enfant qui s’enfuit
On tire sur lui à coups de fusils
Les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes qui crient :
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

inviata da Alessandro - 12/5/2009 - 10:41


Curioso... se la reale rivolta dei ragazzi della Belle-Île è del 1934, il visionario e bellissimo film di Jean Vigo "Zéro de conduite", che racconta di una simile ribellione e si conclude con quella stupenda scena di "bombardamento" ed evasione dai tetti, è del 1933... siccome non credo proprio che gliel'abbiano proiettato in carcere, vuol dire che la realtà spesso supera o quanto meno accompagna la fantasia...

Alessandro - 12/5/2009 - 10:49


Che palle questi che mettono i film su YouTube e disattivano l'incorporamento!

Alessandro - 12/5/2009 - 14:58


"[...] Il y avait eu aussi plusieurs révoltes à la colonie agricole [de Belle-Île-en-Mer, ndr], mais la plus célèbre fut celle de la colonie maritime de l’été 1934. Un enfant avait osé mordre dans son morceau de fromage avant de manger sa soupe. Délit contraire au règlement. Deux gardiens le jetèrent à terre et lui écrasèrent le visage à coups de talon. C’en était trop : la colonie se révolta, saccagea le bâtiment et malmena les gardes-chiourme avant de s’enfuir. Dès que le tambour de la ville annonça qu’il y aurait une prime de vingt francs pour ceux qui ramèneraient un fugitif, ce fut la ruée, vacanciers compris. Certains se firent deux cents francs. C’est en hommage à ces jeunes révoltés que Prévert écrivit le célèbre Bandit, voyou, voleur, chenapan...

La plus célèbre des punitions était le « bal ». Il y a dans l’un des bâtiments une piste ovale très étroite à 30 centimètres au-dessus du sol. Les punis commencent à courir à 9 heures du matin et s’arrêtent à 17 heures, toujours sur un rythme de 7 à 8 kilomètres à l’heure. SI tu tombes, ce sont les coups de galoche des gardiens. On court pieds nus, c’est plus sain. On peut aussi remonter un escalier de cinquante marches qui descend à la mer, avec sur le dos un sac de 30 kg de sable ou de galets. Le choix est très varié.

Après la guerre, Marcel Carné devait tourner un film sur cet établissement. Un tiers fut réalisé, puis les crédits manquèrent et l’on ne retrouva jamais les bouts d’essai. La chanson du film disait :

"Dans les ménageries,
il y a des animaux
Qui passent toute leur vie
derrière des barreaux
Et nous, on est les frères
de ces pauvres bestiaux
On n’est pas à plaindre,
on est à blâmer
On s’est laissé prendre,
qu’est-ce qu’on avait fait
Enfants des courants d’air
Enfants des corridors
Le monde nous a fichus dehors
La vie nous a foutus en l’air... [...]"

Da "La colonie pénitentiaire pour enfants" di Jean-Michel Mension, giornalista e scrittore francese noto con lo pseudonimo di "Alexis Violet" (sul sito del collettivo "Les mots sont importants", maggio 2006).

Alessandro - 12/5/2009 - 15:38


Vabbè. lasciamo perdere YouTube... ecco il film per intero
Zéro de conduite

Alessandro - 12/5/2009 - 15:54


Quelle bonne idée, Alessandro, d'avoir retrouvé cette chanson et d'avoir remémoré le film de Jean Vigo (auteur également du mythique film "L'Atalante"), anarchiste et fils de l'anarchiste espagnol – Miguel Almereyda, retrouvé étranglé par un lacet dans sa cellule à Fresnes en 1917.
De cette chanson, j'en fais immédiatement une parodie sous le titre « Chasse au chômeur ».
Marco Valdo M.I.

Marco Valdo M.I. - 12/5/2009 - 16:05


1934, une révolte éclate au pénitencier pour enfants de Belle-Île en mer ; si durement réprimée que l’opinion s’en émeut. Jacques Prévert et Marcel Carné, en s’emparant de ce fait divers, ignorent que "La fleur de l’âge" deviendra l’une des fictions mythiques de l’histoire du cinéma.

Ce n’est un secret pour personne, "La fleur de l’âge" est un film inachevé et disparu de Marcel Carné et Jacques Prévert. Son histoire, tout autant que son sujet, rivalise de rebondissements. Chaque témoin égraine ses souvenirs, comment ne pas avoir été marqué par un film qui connut un destin aussi invraisemblable, "tout était contre le pauvre Carné" dit Henri Bédex, et de péripétie en péripétie, le tournage est arrêté fin août 1947 après 4 mois de prises de vue pour le moins contrariées. On ne parle plus sérieusement du film jusqu’en 1954, date de la disparition du montage de 25 minutes qui a pu être réalisé à partir des rushes. Beaucoup ne se satisfont pas de cette version des faits, et un peu partout, tout le monde se met à chercher "La fleur de l’âge".

Margot Capelier est officiellement la dernière personne vivante à avoir vu les rushes. Elle dit tout simplement : "C’était d’une beauté rare !" Mais où est donc passé "La fleur de l’âge" ?


Alessandro - 12/5/2009 - 21:36




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