Sous un bastion retiré
D’un château inconnu
Un guerrier afghan oublié
Ne se souvient plus
S’il devait le défendre ou le conquérir.
Il est là, blessé par une flèche
Il ne sait pas d'où elle est venue.
Dans le passé,
Il avait des armures splendides,
Il les a vendues au marché de Samarcande.
Dans ce passé,
Il avait des soldats à commander.
Maintenant, il ne peut plus bouger
Il git, oblique, la tête en bas,
Dans la pénombre inconsolable du ciel.
Il remue sur la contrescarpe
Et sent se décolorer les brins d’herbe
Sous son crâne en écharpe.
Le Vautour de la Paix espionne le pays
Et l'oiseau plus grand qu’une brebis,
Tournoie au-dessus de lui.
Le guerrier serait heureux,
S’il pouvait dire, le grand secret
Qui se love en son cœur.
Le guerrier renversé pense et crie
Vie, où es-tu partie ?
Comme les vainqueurs
Inconscients
Il comprend son erreur
Seulement
Quand la guerre est perdue.
Il s'en défend éperdu
En racontant son histoire
Et il attend la gloire.
Sous un bastion retiré
D’un château inconnu
Un guerrier afghan oublié,
Ne se souvient plus.
Il pense et crie
MA VIE, OÙ ES-TU PARTIE ?
Et répète sans cesse son histoire
En attendant la gloire.
D’un château inconnu
Un guerrier afghan oublié
Ne se souvient plus
S’il devait le défendre ou le conquérir.
Il est là, blessé par une flèche
Il ne sait pas d'où elle est venue.
Dans le passé,
Il avait des armures splendides,
Il les a vendues au marché de Samarcande.
Dans ce passé,
Il avait des soldats à commander.
Maintenant, il ne peut plus bouger
Il git, oblique, la tête en bas,
Dans la pénombre inconsolable du ciel.
Il remue sur la contrescarpe
Et sent se décolorer les brins d’herbe
Sous son crâne en écharpe.
Le Vautour de la Paix espionne le pays
Et l'oiseau plus grand qu’une brebis,
Tournoie au-dessus de lui.
Le guerrier serait heureux,
S’il pouvait dire, le grand secret
Qui se love en son cœur.
Le guerrier renversé pense et crie
Vie, où es-tu partie ?
Comme les vainqueurs
Inconscients
Il comprend son erreur
Seulement
Quand la guerre est perdue.
Il s'en défend éperdu
En racontant son histoire
Et il attend la gloire.
Sous un bastion retiré
D’un château inconnu
Un guerrier afghan oublié,
Ne se souvient plus.
Il pense et crie
MA VIE, OÙ ES-TU PARTIE ?
Et répète sans cesse son histoire
En attendant la gloire.
inviata da Marco Valdo M.I. - 7/5/2009 - 21:34
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Canzone léviane – Le Vautour de la Paix – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 10.
Le Vautour de la Paix est la dixième canzone du cycle du Cahier ligné.
Voici un épisode de la Guerre de Cent mille Ans, qui se déroule dans un pays lointain au pied de la muraille d'un château où, on ne sait trop quel combat s'est mené. À terre, sur la contrescarpe, un guerrier blessé git sous l'œil d'un vautour qui plane en cercle au dessus de lui. Le guerrier revoit sa vie et regarde venir sa mort dans les yeux du vautour. Il n'attend plus que la gloire.
Bref, on assiste avec le vautour à son agonie.
Lorsque Carlo Levi écrit le texte dont est tirée cette canzone... Lui-même est gisant, sur un lit d'hôpital et a la tête enturbannée par les pansements. Ceci explique sans doute cela; sa situation réelle de gisant explique sans doute ce rêve étrange.
Quant à la dimension politique – fondamentalement, le sens est celui que Jacques Prévert avait formulé de la façon la plus nette : « Quelle connerie la guerre ! » et le guerrier qui crie : « MA VIE, OÙ ES-TU PARTIE ? ».
Il faut lire ce texte comme une parabole que l'on situera en Afghanistan, lieu d'une très longue guerre encore en cours, pays de montagnes et de vautours. Pays aussi que le Vautour de la Paix (le grand oiseau de l'Otan) espionne comme il espionne le reste du monde.
Du reste, en son temps, Carlo Levi était chaudement opposé à cette emprise de l'Empire d'Occident sur le reste du monde.
Le guerrier se meurt lentement sur l'herbe qui se décolore en attendant la gloire.
Quelle dérision ...
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.