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La Casa della Dogana

Riccardo Venturi
Langue: italien


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Scritta, non mi ricordo quando, su un treno.
Testo di Riccardo Venturi
Musica di chi vuole
Written on a train, I can't remember when.
Lyrics by Riccardo Venturi
Music of anyone willing to set this song to music


Mauthausen. L'ingresso del lager.
Mauthausen. L'ingresso del lager.


“Casa della Dogana” si dice, in tedesco austriaco, “Maut-Hausen”. In senso lato, questa è una canzone ispirata alla storia di mio nonno; ma lui c'è e non c'è. Alcuni particolari sono veri, altri no; perché, scrivendo questa cosa su un biglietto ferroviario, su un treno da Livorno a Firenze, mi venne forse in mente di non scriverla soltanto per lui. Mio nonno, anarchico, fu rastrellato dai tedeschi dentro un cinema, a Firenze nel 1943, dopo l'uccisione da parte dei GAP del gerarca Gobbi. Non c'entrava nulla con quell'episodio, ma fu stranamente spedito a Mauthausen. Dico “stranamente” perché Mauthausen non era il lager per quel tipo di prigionieri. Per il resto non ne so praticamente niente. Riusci a sopravvivere e a tornare a Firenze a piedi, ridotto a uno scheletro (era alto più di un metro e novanta, come me). Ma non beveva affatto. Anzi, era una persona assai sobria. Fino alla sua morte, avvenuta il 12 luglio 1978, non raccontò mai a nessuno quel che aveva vissuto, passato, veduto. Non ci fu verso di cavargli mezza parola. Mio nonno è uno dei motivi per i quali non giocherellerò mai a fare il “negazionista” o roba del genere; inserendo in questa “non-canzone” particolari non autentici ho però voluto come estendere questa cosa. A tutti coloro che hanno avuto un “dopo”. A tutti coloro che sono ritornati con una parte di sé definitivamente morta, sepolta. A tutti coloro che magari, anche per un momento solo, hanno desiderato di non essere sopravvissuti.

Nonostante le richieste di una tale Daniela k.d., che sin dall'inizio mi aveva invitato a inserire questa “non-canzone” nelle CCG, avevo sempre rifiutato; ci avevo messo, all'inizio, la Litania del Pontino e pensavo che fosse sufficiente. Ora, passati anni e anni, mi è venuto in mente di metterla. Faceva parte di tre “canzoni sul treno” spedite a suo tempo al vecchio newsgroup it.fan.musica.guccini; un'altra era appunto la “Litania”, e l'altra ancora è forse la cosa più terribile e bizzarra che io abbia mai scritto. Vedrete anche quella, negli “Extra”. [RV]
Un giorno, senza raccontare
E senza mai più nulla raccontare
Tornò a piedi dalla Casa della Dogana,
Cinquanta chili d'ossa.

Novecento chilometri di passi.
Non sapemmo mai chi avesse incontrato,
Né cosa o dove avesse mangiato.
Niente. Dovevamo indovinare. S'indovinava tutto.
Tornò al bar, non aveva sezioni
Dove bestemmiare.
Beveva come uno scienziato,
Si fermava al momento di pagare.
I debiti, glieli ho presi tutti io.

La Casa della Dogana è sempre lì
Ma non è più nella mente di nessuno.
È lì col suo camino, le sue urla,
È lì ricostruita in ogni giorno.
Non dite che farete mai qualcosa,
Non è servito a niente camminare;
La fuga i cani dietro, dentro al gelo,
La polvere, l'orrore, il grido, il nero.

A piedi forse torneremo,
E senza mai più nulla raccontare.
Ritorneremo al bar, con gli occhi spenti
Lasciando da pagare
Da bestemmiare, da morire.

6/5/2009 - 19:52



Langue: français

Version française – Marco Valdo M.I. – 2009

« Maison de la Douane » se dit, en austro-allemand : « Mauthausen ».

Au sens large, c'est une chanson inspirée par l'histoire de mon grand-père; mais c'est lui et pas lui. Certains détails sont vrais, mais d'autres non. Car, en écrivant, cette chose sur un billet de chemin de fer entre Livourne et Florence, il m'est venu à l'esprit peut-être de ne pas l'écrire seulement pour lui.

Mon grand-père, anarchiste, fut raflé par les Allemands dans un cinéma à Florence en 1943, après l'exécution par les GAP du hiérarque Gobbi. Il n'avait rien à voir avec cet épisode, mais étrangement, il fut envoyé à Mauthausen. Je dis « étrangement » car Mauthausen n'était pas le camp pour ce type de prisonniers. Pour le reste, je ne sais pratiquement rien. Il réussit à survivre et à rentrer à Florence à pieds, réduit à un squelette (il était haut de plus d'un mètre nonante comme moi). Mais il ne buvait pas du tout. C'était dès lors une personne assez sobre. Jusqu'à sa mort, avenue le 12 juillet 1978, il ne raconta rien à personne jamais de ce qu'il avait vécu, passé et vu. On ne put jamais lui tirer un mot. Mon grand-père est une des raisons pour lesquelles je ne jouerai jamais à faire le « négationniste » ou quelque chose du genre; en insérant dans cette « non-chanson » des détails non authentiques, j'ai voulu sans doute étendre cette chose. À tous ceux qui ont eu un « après ». À tous les gens qui sont revenus avec une part d'eux définitivement morte, enterrée. À tous ceux qui peut-être, même pour un moment seulement, ont désiré n'avoir pas survécu.

Malgré les demandes d'une certaine Danielle k.d., qui depuis le début m'avait invité à insérer cette « non-chanson » dans les CCG, j'avais toujours refusé ; j'y avais mis, au départ, le Litania del Pontino et je pensais que cela suffisait. Maintenant, les années ont passé et il m'est venu à l'esprit de la mettre ici. Elle faisait partie des trois « chansons sur le train » envoyées en son temps à l'ancien newsgroup it.fan.musica.guccini; une autre était justement la « Litania » et l'autre encore, qui est peut-être la plus terrible et la plus bizarre que j'aie jamais écrite Fuma e Bevi.

Note personnelle de Marco Valdo M.I.

Riccardo, j'aurai traduit du mieux que je pouvais.
Qu'y a-t-il qui nous pousse parfois, mais rarement à raconter des histoires de grands-pères (ou de grands-mères – étrange accord), à laisser passer – sans qu'on puisse vraiment les retenir – certains détails (io direi “schizzi”) , à dévoiler certains ressorts cachés et qu'on préfèrerait secrets. Ces histoires qui fuient de la mémoire, qui sourdent - serait plus exact - de cet entassement de pensées qu'en italien, on appelle “la mente”, disons ici le “mental” (dans le sens de “univers mental”)... Je ne sais. Tout ce que je peux en dire, c'est qu'un jour, d'un coup, ça sort. Ainsi, je suppose que “La demoiselle de magasin” ne t'aura pas échappée; ni les raisons sous-jacentes de la suite Dachau Express.

Au fait, n'écrit-on pas une seule et unique "canzone" ?

Les fils s'entrecroisent pour constituer la toile, les coups de pinceaux se mêlent pour faire la peinture... On peut assimiler à un processus du même ordre mon penchant pour le sculpteur et graveur Günther Grass (malgré sa fréquentation suspecte avec Jozef Ratzinger dans un lager d'après-Hitler), qui sculpta avec tant d'obstination le souvenir kachoube ou cette tendresse pour Carlo Levi et l'obstination à sculpter des canzones à partir du Quaderno a cancelli.

Tout ceci relève de la même tension interne, une tension du monde à l'intérieur de la “mente” (mia ?).
J'espère donc avoir réussi à traduire ce que tu as laissé paraître.
Bien cordial
Ora e sempre : Resistenza !

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
LA MAISON DE LA DOUANE

Un jour sans raconter
Et sans plus rien raconter jamais
Il revînt à pieds de la Maison de la Douane
Cinquante kilos d'os.

Neuf cents kilomètres de pas
Nous ne sûmes jamais qui il avait rencontré
Ni quoi ni où il avait mangé
Rien. Nous devions deviner. On devinait tout.
Il retourna au bar, il n'avait pas de sections
Où maudire.
Il buvait scientifiquement
Il s'arrêtait au moment de payer
Ses dettes, je me les suis toutes prises.

La Maison de la Douane est toujours là
Mais elle n'existe plus dans l'esprit de personne
Elle est là avec sa cheminée, ses hurlements
Elle se rebâtit chaque jour
Ne dites pas que vous ne ferez jamais rien;
Il n'a pas servi à rien de marcher.
La fuite, les chiens derrière, dans le gel,
La poussière, l'horreur, le cri, le noir.

À pieds nous reviendrons peut-être
Et sans jamais rien raconter
Nous rentrerons au bar, avec les yeux éteints
En laissant
à payer
Pour maudire, pour mourir.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 10/5/2009 - 10:11


Irrompono durante la manifestazione per la liberazione del campo di concentramento
In Grecia, scontri con giovani di sinistra che protestano contro l'espulsione dei clandestini


Neonazisti gridano 'Heil Hitler' a Mauthausen
Guerriglia ad Atene sinistra-estrema destra


ATENE - Un rigurgito neonazista sembra attraversare l'Europa. Dall'Austria ad Atene gruppi di giovani bande nere urlano slogan xenofobi. E lo fanno nei luoghi simbolo della repressione nazista, nel campo di concentramento di Mauthausen. Incappucciati, hanno fatto irruzione durante la cerimonia per la commemorazione della liberazione del campo di concentramento urlando "heil Hitler". L'occasione era il 64esimo anniversario della liberazione del campo Ebensee, un sottocampo di Mauthausen. Sono entrati nel campo scandendo slogan e mostrando il braccio alzato ma sono riusciti a fuggire prima che intervenisse la polizia.

Oggi 7000 persone sono hanno partecipato ad un'altra cerimonia organizzata al campo principale di Mauthausen, alla presenza del presidente della repubblica austriaca Heinz Fischer e ai rappresentanti di diverse comunità religiose ma questa volta gli incappucciati sono rimasti lontano.

Corteo neonazista anche ad Atene, in Grecia. Trecento giovani del gruppo "Chryssi Avghi" (Alba d'oro) si sono scontrati con simpatizzanti della sinistra che protestavano contro l'esplulsione di un gruppo di clandestini. Dopo il raduno nella centrale piazza Omonia, i naziskin si sono diretti verso la ex sede della Corte d'appello, da qualche settimana occupata da circa 500 immigrati a rischio di espulsione. Al grido di "via dalla Grecia" e facendo il saluto nazista, gli attivisti di Chryssi Avghi hanno iniziato a lanciare petardi e altri oggetti contro l'edificio, da dove per tutta risposta è partita una fitta sassaiola. Cinque immigrati sono rimasti feriti. A un certo punto gli agenti anti-sommossa sono intervenuti con i lacrimogeni per sgomberare la zona.

In precedenza, circa 150 giovani di estrema sinistra che stavano protestando contro "il raduno razzista" della destra avevano attaccato le forze dell'ordine con bottiglie incendiarie nei pressi del Politecnico di Atene, considerata una roccaforte di autonomi e anarchici. La polizia anche in questo caso ha fatto uso di gas lacrimogeni e i giovani si sono rifugiati nei locali dell'istituto universitario, dove le forze dell'ordine non sono autorizzate a entrare. Tre persone sono state fermate. Almeno cinque immigrati sono rimasti feriti.

La Repubblica Online, 10 maggio 2009

CCG/AWS Staff - 10/5/2009 - 19:14


Mon grand-père connaissait quelques mots de français; c'était la seule langue étrangère qu'il baragouinait. Ta traduction, Marco Valdo, a vraiment une très grande valeur pour moi. Je la garderai bien au-délà de ce site.

Riccardo Venturi - 10/5/2009 - 23:11


Riccardo,

Tu m'inquiètes... "Je la garderai bien au-delà de ce site..."
Y aurait-il une intention de mettre fin à Canzoni contro la Guerra ?
Ou une crainte que "ce site" disparaisse rapidement de lui-même... Ce serait une aberration.
À terme, c'est l'évidence, la chose est certaine, mais pas trop vite quand même.

Comunque, il serait absurde de perdre une pareille anthologie, une pareille œuvre collective où chaque parcelle, chaque mot, chaque intervenant... donne le sens aux autres, donne la vie à l'ensemble, même ce vieux curé qu'on bouffe tous les matins (symboliquement, s'entend, comme une hostie, ce qui devrait le satisfaire hautement).

Cela dit, je suis ravi qu'elle te plaise ma traduction... Cependant, du moment qu'elle prend place sur votre, notre site... elle est à tout le monde. Marco Valdo M.I. ne signe que pour signer ses erreurs et assumer les conneries qu'il raconte, pour ne pas laisser stigmatiser d'autres de ses insuffisances linguistiques ou intellectuelles... Ce n'est pas pour rien un "manovale"; il sait qu'il l'est et qu'il le restera.

J'en profite pour faire une petite suggestion : les amis de langue française - malgré une présence relative de chansons françaises (les efforts immenses d'Alessandro) ou de traductions en français de chansons d'autres origines, n'accèdent que peu à Canzoni contro la Guerra.
Ma suggestion serait de créer une entrée en français outre celles en italien et en anglais.

Comme toute la planète le sait, les gens de culture française ont bien du mal à franchir le premier barrage de la langue...

Moi en tout premier et s'il n'y avait eu ma rencontre fortuite avec un livre de Carlo Levi... s'il n'y avait eu Calvino et tous les autres qui s'en suivirent et les amis de l'émigration... L'italien serait resté lettre morte et je n'aurais jamais écrit ces lignes, car je n'aurais même jamais essayé d'accéder à un tel site.

Bien cordial

Marco Valdo M.I.

Marco Valdo M.I. - 12/5/2009 - 08:53


Ne t'inquiète pas, Marco Valdo: je n'ai pas la moindre intention de fermer ce site. En tout cas, je ne pourrais jamais le faire: je ne suis pas le webmestre. Même si CCG/AWS passe pour être "mon" site, ce n'est pas du tout comme ça. Je ne suis qu'un administrateur. C'est le webmestre, Lorenzo Masetti, qui a mis à disposition son espace web sur prato.linux.it, et c'est lui qui a créé ce site en 2003 et qui "possède les clés". Mais, comme je connais bien Lorenzo, je peux te dire que l'hypothèse d'une fermeture de ce site, de notre vivant, est tout à fait impossible, à moins d'un cas de force majeure. Certes, nous travaillons constamment sous l'épée de Damoclès du "copyright": nous avons violé des centaines, et peut-être des milliers, de copyrights et nous en sommes conscients. Jusqu'à présent personne n'a jamais osé à nous toucher, mais on connait bien la voracité des maisons discographiques et même de certains auteurs.

Tu veux voire un bel exemple de cette voracité sans bornes? Le voilà. Le plus grand site francophone de paroles de chansons, paroles.net, dont nous avons emprunté des centaines de textes, a dû fermer définitivement ses pages. C'était un site magnifique, le vrai dépôt de la chanson en langue française, un peu comme stixoi.info (33.000 textes!) l'est de la chanson en langue grecque. La simple levée d'un arrêt judiciaire par un petit tribunal français, sur demande d'une maison discographique, a suffit pour le fermer. Donc, on ne peut jamais vivre tranquilles. Mais, en tout cas, l'éventuelle fermeture de CCG/AWS ne dépendra jamais de la volonté de son personnel. C'est vraiment quelque chose qui fait partie, et une partie importante, de notre vie. Quand on a commencé à recueillir des chansons en 2003, on doutait très fortement qu'on arriverait à 100 chansons. Maintenant on est en vue de la chanson n° 9000 et on compte d'arriver à 10000 l'année prochaine. C'est parce que les arguments des chansons touchant à ce site rélèvent de l'être humain, de sa grandeur et de sa bassesse. De ses peurs et de ses espoirs. De sa bestialité et de sa divinité. De ses larmes et de son rire. Un ami à moi, un chanteur qui s'appelle Davide Giromini, a dit une fois que toute chanson est contre la guerre. Je suis prêt à lui donner raison.

Si j'ai dit que je garderai ta traduction "au-délà de ce site", cela signifie qu'elle a pour moi une valeur qui n'est pas limitée à ce site. C'est exactement comme quand tu as traduit l'histoire de la "Porte Verte". Comme tous les anarchistes, je suis très attaché à mes racines; il n'y a que les anarchistes qui savent arroser ses racines sans les sécher avec le nationalisme, l'identitarisme, la xénophobie, le racisme. Cette "non-canzone" rélève de mon histoire et c'est pour ça qu'elle a une valeur tout à fait particulière pour moi. C'est peut-être pour ça que je ne m'étais jamais décidé à l'insérer dans ce site. Ta traduction lui donne un billet de voyage. Moi, qui ai traduit des milliers de choses pour mon métier ou pour mon plaisir, je suis totalement incapable de traduire n'importe quelle chose écrite par moi-même.

Quant à ta proposition de "franciser" ce site, je peux te dire que la version française est déjà en cours de préparation. C'était un vieux projet qu'on avait déjà commencé à mettre en pratique il y a trois ans, quand j'habitais encore Fribourg; maintenant, vraiment, on va le faire. C'est décidé.

Merci encore pour tout ce que tu fais pour ce site. Soit-il dit en passant: avec tes 101 canzones, ou chansons, tu est devenu l'auteur le plus prolifique de ce site. C'est l' "imposible vencido": on ne croyait pas que quelqu'un arriverait à dépasser David Rovics! :-)

Riccardo Venturi - 13/5/2009 - 00:31




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