Je travaille à l'Onem depuis longtemps
Je suis chargé d'exclure des gens
Mais si je n'excluais pas
C'est moi qu'aurais plus d'emploi
Je suis un pauvre contrôleur
Il y a des gens qui croient que j'ai du bonheur
A gagner mon pain sur le dos des chômeurs
Mais ça me tracasse et d'ailleurs
Je les exclus à contrecœur
Je suis un pauvre contrôleur
Et plus j'exige qu'ils cherchent de l'emploi
Et plus les chômeurs se foutent de moi
Ils me disent gentiment : " Mon vieux, des emplois
Tu sais bien qu'il n'y en a pas !"
Je suis un pauvre contrôleur
J'ai beau me dire que c'est officiel
Je peux pas trouver ça tout naturel
Et jamais je ne parviens
Dans ce boulot, à être bien
Je suis un pauvre contrôleur
Ni vu ni connu, chômeur adieu !
Si du fond de la terre, tu vois le Bon Dieu
Dis-lui le mal que m'a coûté
De t'avoir au trou jeté.
Je suis un pauvre contrôleur
Je suis chargé d'exclure des gens
Mais si je n'excluais pas
C'est moi qu'aurais plus d'emploi
Je suis un pauvre contrôleur
Il y a des gens qui croient que j'ai du bonheur
A gagner mon pain sur le dos des chômeurs
Mais ça me tracasse et d'ailleurs
Je les exclus à contrecœur
Je suis un pauvre contrôleur
Et plus j'exige qu'ils cherchent de l'emploi
Et plus les chômeurs se foutent de moi
Ils me disent gentiment : " Mon vieux, des emplois
Tu sais bien qu'il n'y en a pas !"
Je suis un pauvre contrôleur
J'ai beau me dire que c'est officiel
Je peux pas trouver ça tout naturel
Et jamais je ne parviens
Dans ce boulot, à être bien
Je suis un pauvre contrôleur
Ni vu ni connu, chômeur adieu !
Si du fond de la terre, tu vois le Bon Dieu
Dis-lui le mal que m'a coûté
De t'avoir au trou jeté.
Je suis un pauvre contrôleur
inviata da Marco Valdo M.I. - 19/4/2009 - 15:09
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Chansonchôme wallonne de langue française -
« Le contrôleur » - 2008
Parodie de la chanson « Le Fossoyeur » de Georges Brassens – 1952.
C'est une sorte de lamentation. La lamentation d'un fonctionnaire qui doit contrôler et de ce fait, exclure les chômeurs de leur statut. Ce qui veut dire en clair : leur couper les vivres, leur enlever leur allocation. Bref, les basculer dans la misère sociale et pour certains, jusque dans le suicide - ce qui est d'ailleurs la conclusion de cette canzone.
"Ni vu ni connu, chômeur adieu !
Si du fond de la terre, tu vois le Bon Dieu
Dis-lui le mal que m'a coûté
De t'avoir au trou jeté.
Je suis un pauvre contrôleur."
Déjà que d'être chômeur, c'est pas vraiment facile.
Mais là, tout se complique vraiment. Surtout quand le chômeur a une famille, qu'il a des enfants.
En fait, c'est pas le manque de travail qui tue le chômeur, c'est le manque de moyens pour vivre.
Le travail , comme chacun sait, est une véritable corvée que le système impose à l'homme, à la femme... Quand ce n'est pas aux enfants et aux vieillards... Tout ça pour assurer de la richesse à une minorité de nantis.
Vous connaissez tous les malheurs des chômeurs.
Ici, en Wallonie, ils sont près d'un demi-million et ça augmente encore (sans compter les exclus et ceux qui n'ont même pas de droits).
Ici, en Wallonie, il y a actuellement une chasse aux chômeurs menée par l'Office National de l'Emploi (Onem) et dont les acteurs de terrain, les exécuteurs sont les contrôleurs.
Je leur ai dédié cette chanson; très belle, d'ailleurs. C'est évidemment une chansonchôme, une parodie, un genre que je pratique volontiers.
Vous trouverez aisément dans vos souvenirs et sur Internet - si votre mémoire est défaillante, la chanson de Brassens, intitulée : "Le Fossoyeur".
Certains disent que cette chansonchôme est cruelle pour ces aimables fonctionnaires, ou ces agents d'administration dont certains seraient même syndiqués.
Qu'en somme, ces braves ne font que leur métier, qu'ils appliquent la loi, qu'ils exécutent (mais non, ne soyez pas si cyniques... Ils n'en sont pas encore à exécuter directement eux-mêmes les chômeurs...) les instructions venues d'en haut... Qu'ils risquent de perdre leur emploi... C'est exactement le raisonnement du gardien d'Auschwitz au tribunal de Nüremberg... Moi, j'exécutais les ordres en toute conscience professionnelle. À croire que la conscience professionnelle annule et remplace la conscience tout court. L'être humain disparaît, il ne reste plus que ce rouage professionnel, dépourvu de toute humaine sensibilité : le contrôleur.
Ainsi, ces gens-là, Monsieur, envoient des familles entières (homme, femme, enfants...) et plusieurs fois par semaine (il faut du rendement, n'est-ce pas...) directement dans la misère pour pouvoir sauver leur petit emploi.
Les belles âmes ! Et obéissants avec çà !
Que la honte infinie du désespoir les noie à jamais !
Tutt'è bene!
Mais quand même, ceux d'entre eux qui sont syndiqués... Que font-ils de leur engagement de solidarité ?
Rien !!!!
Pauvres contrôleurs...
Il y a plein d'exemples dans l'histoire de refus d'obéissance.
Les soldats du 17ième de Ligne (Gloire à ceux du 17 ième..)ont retourné leurs crosses au risque de leur vie, de la prison ou du bagne...
"En retournant vos baïonnettes, petits soldats, oui, vous avez bien fait...
Vous auriez en tirant sur nous assassiné la République"
Même Villon qui n'était pas syndiqué disait, avec une simple dignité humaine :
Frères Humains, qui...
Évidemment, ce poète est mort dans la misère...
Ora e sempre : Resistenza !
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.