Au bout du ciel, elles sont arrivées
Blanches, cuivrées, plus grises encore
Menues, ténues, légères d'abord
Puis, d'un coup, lourdes, épaisses, chargées
Elles ramaient doucement des hanches
Au travers d'un espace serein
Elles pleuraient à larmes blanches
Les nues annonçaient le coup de grain.
Elles avançaient au souffle du vent
Qui passait bien au-dessus des têtes.
Les nues avaient un ventre blanc
et un grand foulard noir sur la tête.
On aurait dit une armée étrangère
Arrivant par le ciel jeter le malheur sur la terre
Personne ici n'avait le souvenir d'une telle invasion
On craignait l'orage, il vînt avec l'inondation.
Le ciel par vagues s'éboulait à terre
Les nuages craquaient en milliards fragmentés
Les hommes fuyaient, leur veste sur leur chef courbé
On ne les reconnaissait plus, ils étaient couleur terre.
Les nues couvraient le sol, le ciel continuait à tomber
Dans le village, on ne pouvait plus distinguer
Où était la terre, où était la rivière.
Les rues, la place avaient sombré dans cette mer.
L'inondation s'enflait comme une jeune épousée
Parfois, on trouvait une noyée.
L'eau tombait, l'eau grimpait.
En perdition, les cloches alarmées sonnaient.
Sans se presser, goutte après goutte, elle montait
Cette marée inouïe, un peu à la fois.
Les nues perdaient leurs eaux qui montaient
D'un bon pas. Il fallait partir de chez soi.
La mer de terre était étale, l'inondation avait tout avalé
Les humains, les bêtes, les choses étaient réfugiés
En haut, dans l'école, sur la colline désespérée
Les jours passèrent, passèrent les veillées.
Puis enfin, les nuées s'apaisèrent
Au bout du ciel, grandit la lumière
Lourdes, épaisses, chargées
Lentement, sans rien dire, elles s'en sont allées.
Il restait l'eau grise, boueuse, torturée
Qui imperceptiblement retrouva la rivière.
Ceux qui restaient maintenant solidaires
Ensemble évacuaient la boue détrempée.
Tout était perdu, détruit, emporté
On comptait les morts, on séchait les foyers
On faisait le bilan d'une guerre
Que le ciel et les dieux ont faite à la terre.
Était avertissement de la nature ?
Le début de sa grande colère ?
Où donc mène la débile aventure
Des hommes trop gourmands pour la terre ?
Blanches, cuivrées, plus grises encore
Menues, ténues, légères d'abord
Puis, d'un coup, lourdes, épaisses, chargées
Elles ramaient doucement des hanches
Au travers d'un espace serein
Elles pleuraient à larmes blanches
Les nues annonçaient le coup de grain.
Elles avançaient au souffle du vent
Qui passait bien au-dessus des têtes.
Les nues avaient un ventre blanc
et un grand foulard noir sur la tête.
On aurait dit une armée étrangère
Arrivant par le ciel jeter le malheur sur la terre
Personne ici n'avait le souvenir d'une telle invasion
On craignait l'orage, il vînt avec l'inondation.
Le ciel par vagues s'éboulait à terre
Les nuages craquaient en milliards fragmentés
Les hommes fuyaient, leur veste sur leur chef courbé
On ne les reconnaissait plus, ils étaient couleur terre.
Les nues couvraient le sol, le ciel continuait à tomber
Dans le village, on ne pouvait plus distinguer
Où était la terre, où était la rivière.
Les rues, la place avaient sombré dans cette mer.
L'inondation s'enflait comme une jeune épousée
Parfois, on trouvait une noyée.
L'eau tombait, l'eau grimpait.
En perdition, les cloches alarmées sonnaient.
Sans se presser, goutte après goutte, elle montait
Cette marée inouïe, un peu à la fois.
Les nues perdaient leurs eaux qui montaient
D'un bon pas. Il fallait partir de chez soi.
La mer de terre était étale, l'inondation avait tout avalé
Les humains, les bêtes, les choses étaient réfugiés
En haut, dans l'école, sur la colline désespérée
Les jours passèrent, passèrent les veillées.
Puis enfin, les nuées s'apaisèrent
Au bout du ciel, grandit la lumière
Lourdes, épaisses, chargées
Lentement, sans rien dire, elles s'en sont allées.
Il restait l'eau grise, boueuse, torturée
Qui imperceptiblement retrouva la rivière.
Ceux qui restaient maintenant solidaires
Ensemble évacuaient la boue détrempée.
Tout était perdu, détruit, emporté
On comptait les morts, on séchait les foyers
On faisait le bilan d'une guerre
Que le ciel et les dieux ont faite à la terre.
Était avertissement de la nature ?
Le début de sa grande colère ?
Où donc mène la débile aventure
Des hommes trop gourmands pour la terre ?
inviata da Marco Valdo M.I. - 17/12/2008 - 16:01
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Chanson française – L'Inondation – Marco Valdo M.I. - 2008
Cette canzone est directement inspirée de la nouvelle d'Ugo Dessy intitulée « L'alluvione ».
Elle s'intitule « L'inondation ». Elle se réfère aux évolutions climatiques qui résultent de la folie boulimique des hommes qui dominent les peuples, l'économie, le monde et qui déjà à présent, sèment la mort et la misère. La guerre de cent mille ans que mènent les riches contre les pauvres, ils la mènent contre l'espèce et contre la nature elle-même et si on n'y met fin rapidement, elle emportera l'espèce toute entière. Bientôt, bientôt, on sera submergé. La question peut se résumer ainsi : il n'est plus tant de créer des richesses, d'inonder la planète d'objets inutiles et criminels; il faut, dit le marin devant le tempête, réduire la voilure.
Il est temps de cesser de jouer les enfants gâtés, d'empiler les jouets mécaniques, de collectionner les gadgets électroniques. Tout bientôt sera périmé. Question : que fera le monde de toutes ces autos, de tous ces bateaux, de tous ces arsenaux, sans les humains dont il sera le tombeau ?
« L'inondation » est une parabole; elle rappelle le déluge et appelle à tenter d'arrêter la débile aventure, de terminer cette guerre que les pauvres devront gagner s'il faut sauver l'espèce. La paix avec la nature, la paix avec les autres espèces, la paix avec le ciel, la paix avec la terre, la paix avec les éléments et la paix tout court ne pourra advenir que si l'on met fin au règne de la production, au règne de l'exploitation des hommes, des animaux et de la terre, au règne du profit et du commerce et par corollaire, au règne des militaires.
Peut-être, faudra-t-il l'imposer avant qu'il ne soit trop tard...
Voilà bien une chanson contre la guerre....
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.