Oristano en fête.
Au bal, la foule est prête.
Tout soudainement
s’élève impétueux, militaire,
insultant, un roulement.
Une voix étrangère,
effarante, intruse, insolente,
avance inexorable, effrayante.
L'Enseigne porte un drapeau blanc,
ample et funèbre
quatre tambours au son menaçant
quatre Chevaliers de l'Èbre
vêtus de moire,
longs manteaux
chapeaux à plumes noires,
hauts, spectraux,
traversent la place
au pas rigide des pantins.
La foule muette s'efface
S'ouvre le sillon du destin.
Dans la cour du Palais seigneurial
l'évêque de Santa Giusta,
très épiscopal,
se tenant tout droit,
descend l’escalier
à la rencontre des Chevaliers.
Ils s’inclinent profondément
Plumes dans la poussière
Les Tambours se taisent subitement.
L’Enseigne baisse jusqu'à terre
son immense drapeau blanc
La suite salue protocolairement.
Le Roi d'Aragon veut vous voir.
Vous et personne d'autre.
Disent les chevaliers noirs.
Vous et personne d'autre.
L'évêque les invite à entrer.
Nous sommes très pressés, Excellence
Le vent tombe, Excellence.
Il nous faut embarquer
Après, nul bateau ne pourra quitter l’Île.
Pendant un mois, ce sera l'Île.
L'Île absolue ! L'Île ! L'Île !
Alors venant d’Espagne pas de renforts...
pas de vivres, pas de bateaux,
pas d'hommes, pas de chevaux...
Les vôtres sont défaits, morts !
Elle est sarde, la victoire...
Les chevaliers déclarent :
Par une victoire sans gloire,
Notre armée vaincue a gagné la guerre.
Et voici la clé du mystère :
l’armée du Guadalquivir ...
a débarqué à Cagliari
La peste était sur le Guadalquivir,
La peste a débarqué à Cagliari,
La Peste a gagné.
Dieu est de notre côté.
Quand le vent l'aura balayée,
avec une nouvelle armée,
le Roi débarquera
Sans combat, il vaincra.
Les Tambours battent
Les Chevaliers repartent
Et l'évêque court
après chevaliers et tambours
Et l'évêque hurle : « Je viens avec vous ! …
Attendez-moi ! … Je viens avec vous ! … »
Et l'évêque court après les chevaliers,
Et l'évêque s'effondre foudroyé.
Au bal, la foule est prête.
Tout soudainement
s’élève impétueux, militaire,
insultant, un roulement.
Une voix étrangère,
effarante, intruse, insolente,
avance inexorable, effrayante.
L'Enseigne porte un drapeau blanc,
ample et funèbre
quatre tambours au son menaçant
quatre Chevaliers de l'Èbre
vêtus de moire,
longs manteaux
chapeaux à plumes noires,
hauts, spectraux,
traversent la place
au pas rigide des pantins.
La foule muette s'efface
S'ouvre le sillon du destin.
Dans la cour du Palais seigneurial
l'évêque de Santa Giusta,
très épiscopal,
se tenant tout droit,
descend l’escalier
à la rencontre des Chevaliers.
Ils s’inclinent profondément
Plumes dans la poussière
Les Tambours se taisent subitement.
L’Enseigne baisse jusqu'à terre
son immense drapeau blanc
La suite salue protocolairement.
Le Roi d'Aragon veut vous voir.
Vous et personne d'autre.
Disent les chevaliers noirs.
Vous et personne d'autre.
L'évêque les invite à entrer.
Nous sommes très pressés, Excellence
Le vent tombe, Excellence.
Il nous faut embarquer
Après, nul bateau ne pourra quitter l’Île.
Pendant un mois, ce sera l'Île.
L'Île absolue ! L'Île ! L'Île !
Alors venant d’Espagne pas de renforts...
pas de vivres, pas de bateaux,
pas d'hommes, pas de chevaux...
Les vôtres sont défaits, morts !
Elle est sarde, la victoire...
Les chevaliers déclarent :
Par une victoire sans gloire,
Notre armée vaincue a gagné la guerre.
Et voici la clé du mystère :
l’armée du Guadalquivir ...
a débarqué à Cagliari
La peste était sur le Guadalquivir,
La peste a débarqué à Cagliari,
La Peste a gagné.
Dieu est de notre côté.
Quand le vent l'aura balayée,
avec une nouvelle armée,
le Roi débarquera
Sans combat, il vaincra.
Les Tambours battent
Les Chevaliers repartent
Et l'évêque court
après chevaliers et tambours
Et l'évêque hurle : « Je viens avec vous ! …
Attendez-moi ! … Je viens avec vous ! … »
Et l'évêque court après les chevaliers,
Et l'évêque s'effondre foudroyé.
inviata da Marco Valdo M.I. - 23/8/2008 - 14:21
Lingua: Italiano
Adattamento italiano di Riccardo Venturi
Piacenza, 27 agosto 2008
Piacenza, 27 agosto 2008
I QUATTRO CAVALIERI NERI DI SARDEGNA
Oristano in festa.
Al ballo, la folla è pronta.
Ad un tratto
S'innalza impetuoso, marziale,
insultante, un rullo di tamburi.
Una voce straniera,
allarmante, intrusa, insolente,
avanza inesorabile, spaventosa.
L'insegna reca un drappo bianco
ampio e funereo,
quattro tamburi dal suono minaccioso,
quattro cavalieri dell'Ebro
nerovestiti,
lunghi mantelli,
cappelli piumati neri,
alti, spettrali
traversano la piazza
con passo rigido da burattini.
La folla, muta, svanisce.
Si apre il solco del destino.
Nella corte del Palazzo dei Signori
il vescovo di Santa Giusta,
aspetto assai episcopale
e dritto come un fuso
scende lo scalone
all'incontro dei Cavalieri.
Essi fanno un profondo inchino,
le piume toccano la polvere.
I tamburi si tacciono d'un tratto.
L'insegna abbassa fino a terra
il suo enorme drappo bianco.
Il seguito saluta come da protocollo.
Il Re d'Aragona vi vuol vedere,
Voi, e nessun altro,
dicono i cavalieri neri.
Voi, e nessun altro.
Il vescovo li invita a entrare.
Abbiamo molta fretta, Eminenza,
il vento sta calando, Eminenza,
e bisogna che c'imbarchiamo.
Dopo, nessuna nave potrà lasciare l'Isola.
Per un mese, sarà l'Isola.
L'Isola assoluta! L'Isola! L'Isola!
Allora, se dalla Spagna non arrivano rinforzi...
né viveri, né navi,
né uomini, né cavalli...
I vostri sono sconfitti, morti!
La vittoria è dei Sardi...
I cavalieri dichiarano:
Con una vittoria ingloriosa
la nostra armata sconfitta ha vinto la guerra.
Ecco la chiave del mistero:
L'armata del Guadalquivir ...
è sbarcata a Cagliari
è sul Guadalquivir c'era la peste.
La peste è sbarcata a Cagliari,
la peste ha vinto.
¡Dios está con nosotros!
E quando il vento l'avrà spazzata via,
il Re sbarcherà di nuovo
con una nuova armata
e vincerà senza combattere.
Battono i tamburi,
ripartono i cavalieri.
E il vescovo corre
dietro ai cavalieri e ai tamburi
urlando: « Vengo con voi!...
Aspettatemi!... Vengo con voi!... »
E il vescovo corre dietro ai cavalieri
e crolla a terra, fulminato.
Oristano in festa.
Al ballo, la folla è pronta.
Ad un tratto
S'innalza impetuoso, marziale,
insultante, un rullo di tamburi.
Una voce straniera,
allarmante, intrusa, insolente,
avanza inesorabile, spaventosa.
L'insegna reca un drappo bianco
ampio e funereo,
quattro tamburi dal suono minaccioso,
quattro cavalieri dell'Ebro
nerovestiti,
lunghi mantelli,
cappelli piumati neri,
alti, spettrali
traversano la piazza
con passo rigido da burattini.
La folla, muta, svanisce.
Si apre il solco del destino.
Nella corte del Palazzo dei Signori
il vescovo di Santa Giusta,
aspetto assai episcopale
e dritto come un fuso
scende lo scalone
all'incontro dei Cavalieri.
Essi fanno un profondo inchino,
le piume toccano la polvere.
I tamburi si tacciono d'un tratto.
L'insegna abbassa fino a terra
il suo enorme drappo bianco.
Il seguito saluta come da protocollo.
Il Re d'Aragona vi vuol vedere,
Voi, e nessun altro,
dicono i cavalieri neri.
Voi, e nessun altro.
Il vescovo li invita a entrare.
Abbiamo molta fretta, Eminenza,
il vento sta calando, Eminenza,
e bisogna che c'imbarchiamo.
Dopo, nessuna nave potrà lasciare l'Isola.
Per un mese, sarà l'Isola.
L'Isola assoluta! L'Isola! L'Isola!
Allora, se dalla Spagna non arrivano rinforzi...
né viveri, né navi,
né uomini, né cavalli...
I vostri sono sconfitti, morti!
La vittoria è dei Sardi...
I cavalieri dichiarano:
Con una vittoria ingloriosa
la nostra armata sconfitta ha vinto la guerra.
Ecco la chiave del mistero:
L'armata del Guadalquivir ...
è sbarcata a Cagliari
è sul Guadalquivir c'era la peste.
La peste è sbarcata a Cagliari,
la peste ha vinto.
¡Dios está con nosotros!
E quando il vento l'avrà spazzata via,
il Re sbarcherà di nuovo
con una nuova armata
e vincerà senza combattere.
Battono i tamburi,
ripartono i cavalieri.
E il vescovo corre
dietro ai cavalieri e ai tamburi
urlando: « Vengo con voi!...
Aspettatemi!... Vengo con voi!... »
E il vescovo corre dietro ai cavalieri
e crolla a terra, fulminato.
Attenzione, la guerra di liberazione di Eleonora e' stata persa, purtroppo, non vinta, e ne e' seguita la dominazione spagnola in Sardegna......
Francesco - 27/3/2009 - 09:01
Cher Francesco,
D'abord, j'aime beaucoup ton prénom, car c'est celui de mon petit-fils.
Cela dit, je pense qu'il t'a échappé que j'avais personnellement suivi la thèse de Giuseppe Dessì, qui à mon avis devait quand même savoir ce qu'il en était d'Eleonora et de sa lutte contre les Espagnols, lequel Giuseppe Dessì a souligné très fortement cette particularité de la guerre de libération des Sardes, à savoir que Eleonora a gagné la guerre contre les Espagnols, mais que ce fut la peste qui anéantit l'armée populaire sarde. C'est précisément et le thème de la chanson et celui de la pièce de théâtre Eleonora d'Arborea de Giuseppe Dessì.
Il est en effet désolant que les Sardes aient perdu cette lutte de libération nationale, mais ils l'ont perdue contre la peste, pas contre les Espagnols.
Dunque, ils l'ont en même temps gagnée et perdue. Ce que j'avais nettement indiqué dans mon commentaire à la canzone.
Bien cordial
Ora e sempre : Resistenza !
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.
D'abord, j'aime beaucoup ton prénom, car c'est celui de mon petit-fils.
Cela dit, je pense qu'il t'a échappé que j'avais personnellement suivi la thèse de Giuseppe Dessì, qui à mon avis devait quand même savoir ce qu'il en était d'Eleonora et de sa lutte contre les Espagnols, lequel Giuseppe Dessì a souligné très fortement cette particularité de la guerre de libération des Sardes, à savoir que Eleonora a gagné la guerre contre les Espagnols, mais que ce fut la peste qui anéantit l'armée populaire sarde. C'est précisément et le thème de la chanson et celui de la pièce de théâtre Eleonora d'Arborea de Giuseppe Dessì.
Il est en effet désolant que les Sardes aient perdu cette lutte de libération nationale, mais ils l'ont perdue contre la peste, pas contre les Espagnols.
Dunque, ils l'ont en même temps gagnée et perdue. Ce que j'avais nettement indiqué dans mon commentaire à la canzone.
Bien cordial
Ora e sempre : Resistenza !
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.
Marco Valdo M.I. - 4/4/2009 - 13:33
×
Una canzone di Marco Valdo M.I.
Les quatre chevaliers noirs de Sardaigne est une chanson écrite par Marco Valdo M.I., qui est parolier, mais pas musicien. Brel avait bien fait une chanson sans paroles, celle-ci est une chanson sans musique, un peu orpheline, en attendant qu'un musicien ne l'adopte et l'habille de notes et d'accords... Qu'un chanteur lui prête voix et vie.
En attendant, la voilà.
« I quattro cavalieri neri di Sardegna » è una canzone scritta da Marco Valdo M.I., che scrive parole ma non musica. Del resto, Brel aveva scritto una canzone senza parole mentre questa è una canzone senza musica, un po' orfana nell'attesa che un musicista la adotti e la rivesta di note e di accordi...e che un cantante le presti voce e vita.
Nell'attesa, eccola qua.
On était quelque part entre 1380 et 1400... On n'est pas à une année près. Quant à l'importance en nombre des populations, tout en la matière est relatif. Les Espagnols étaient puissants, nombreux, riches, expérimentés sur le plan militaire, avaient une flotte considérable... Tout cela est vrai, mais ils n'étaient pas chez eux et dans l'île, ils étaient évidemment inférieurs en nombre face à une guerre de guérilla, une guerre impliquant le peuple. Ainsi, les Français avaient gagné la guerre en Algérie, sur le plan militaire, mais ils l'ont perdue face à l'insurrection; il en fut de même des Etasuniens au Vietnam. Ce sera sans doute la même chose en Irak...
Mais avant d'aller plus loin, il faut encore ajouter un élément très intéressant de cette guerre de libération nationale gagnée, c'est qu'elle fut menée par une femme. Quel peuple moderne, n'est-il pas ? Cette dame s'appelait : Eleonora d'Arborea ... Elle est d'ailleurs actuellement encore considérée un peu comme l'incarnation de la Sardaigne, comme la figure mythique de l'indépendance de ce peuple et de son île.
En outre, il s'agit aussi de la première guerre biologique ou bactériologique...
Les Sardes avaient gagné cette guerre de libération nationale et au même moment , ils l'ont perdue et c'est là qu'intervient une arme biologique : la peste, importée d'Espagne par l'armée du Guadalquivir, peut-être même volontairement. Certes cette armée espagnole est détruite, mais le peuple sarde, lui aussi va l'être et l'île une fois ravagée par la peste, il suffira aux Espagnols de revenir avec une nouvelle armée pour reprendre possession de la Sardaigne sans combat.
Enfin, il importe de dire que cette chanson est inspirée d'une scène de l'excellente pièce de théâtre du Sarde Giuseppe Dessì, intitulée Eleonora d'Arborea, que Marco Valdo M.I. a intégralement traduite.
Da qualche parte fra il 1380 e il 1400...certamente non in anni vicini. Quanto alla rilevanza numerica delle popolazioni, tutto è relativo in quest'ambito. Gli spagnoli erano potenti, numerosi, ricchi e esperti sul piano militare, avevano una flotta considerevole...Tutto questo è vero, ma non erano a casa loro sull'isola ed erano evidentemente inferiori in una guerra di guerriglia, in una guerra combattuta dal popolo. Così come i francesi che avevano vinto la guerra d'Algeria sul campo, ma che la persero al momento dell'insurrezione; o come gli americani nel Vietnam. Senz'altro accadrà lo stesso in Iraq...
Ma prima di andare oltre, occorre ancora aggiungere un aspetto assai interessante di questa guerra di liberazione vinta: essa fu condotta da una donna. Che popolo moderno, nevvero? Questa donna si chiamava Eleonora d'Arborea, che ancora è un po' considerata come l'incarnazione stessa della Sardegna, una figura mitica nell'indipendenza di questo popolo e della sua isola.
Inoltre, si tratta anche della prima guerra biologica o batteriologica.
I Sardi avevano vinto questa guerra di liberazione nazionale e, contemporaneamente, la persero per l'intervento di un'arma biologica: la peste, portata dalla Spagna dall'armata del Guadalquivir, forse addirittura volontariamente. Certamente l'armata spagnola fu annientata, ma lo fu anche il popolo Sardo. Una volta fatta infuriare la pestilenza, agli Spagnoli sarebbe bastato tornare con una nuova armata per riprendere possesso della Sardegna, e senza combattere. Occorre infine dire che la presente canzone è stata ispirata dalla bella rappresentazione teatrale del sardo Giuseppe Dessì, intitolata « Eleonora d'Arborea », che Marco Valdo M.I. ha tradotta integralmente.
(Adattamento italiano di RV)