DEUX CONDAMNÉS À MORT ONT ÉTÉ EXÉCUTÉS
UN MATIN À CINQ HEURES IL N'Y À PAS TRES
LONGTEMPS. LES PRÉSIDENTS, MÊME NIXON,
NE SE SONT PAS DÉRANGÉS POUR ASSISTER
À CETTE FORMALITÉ
LE DEUXIÈME PRÉSIDENT DE LA CINQUIÈME
RÉPUBLIQUE EST MORT LE 2 AVRIL 1974.
LES PRÉSIDENTS, MÊME NIXON, SE SONT
DÉRANGÉS POUR ASSISTER À CETTE CÉRÉMONIE
-LAISSEZ OUVERT ... J'ARRIVE!
-DE FAIT, IL ARRIVA
Les villes sont debout la nuit dans les maisons de l'amour fou
Des appareils marchent tout seuls branchés sur des soleils de volts
Des enfants jouent à l'amour mort dans des ascenseurs accrochés
À d'autres cieux à d'autres vies là-bas sur les trottoirs glacés
Des assassins prennent le temps de mesurer leur vie comptée
Perchés comme des oiseaux de nuit sur leur arme qu'ils vont tirer
Comme on tire une carte alors qu'on sait qu'on est toujours perdant
Dans le matin les coups de feu s'agitent comme des menottes
Les loups les loups
On ne les voit jamais que lorsqu'on les a pris
Alors on voit leurs yeux comme des revolvers
Qui se seraient éteints dans le fond de leurs yeux
Alors on n'a plus peur de ces loups enchaînés
Et on les fait tourner dans des cages inventées
Pour faire tourner les loups devant la société
Des loups endimanchés des loups bien habillés
Des loups qui sont dehors pour enfermer les loups
Je les aime ces loups qui nous tendent leur vie
Les routes sont des chiffres bleus dans la tentation du printemps
Du deux cent vingt à la Centrale À deux cent vingt vers l'hôpital
Des drogués sortent dans la cour faire cent pas avec le vent
Et la Marie dans les poumons ils se vendent pour trois dollars
Des grues qui font le pied de nez aux maisons blêmes mal chaussées
Des magazines cousus de noir ressemblent aux linges de la mort
Les cathédrales de la nuit ont des Cafés au fond des cours
On a flingué deux anges blonds dans un Café de Clignancourt
Les loups les loups
C'est eux toujours les loups qui dérangent la nuit
Qui la font se lever dans le froid du métal
C'est eux qu'on chasse alors qu'il ne tiendrait à rien
À peine un peu d'amour sans le Bien ni le Mal
Mais on les fait dormir au bout d'un téléphone
Qu'on ne décroche pas pour arrêter la mort
Qui vient les visiter la cigarette aux lèvres
Et le rhum à la main tellement elle est bonne
Je les aime ces loups qui nous tendent la patte
On oublie tout et les baisers tombent comme des feuilles mortes
Les amants passent comme l'or dans la mémoire des westerns
Les images s'effacent tôt dans le journal que l'on t'apporte
Et les nouvelles te font mal jusqu'à la page des spectacles
À la Une de ce matin il y a deux loups sans queue ni tête
Ils sont partis dans un panier quelque part dans un pays doux
Où la musique du silence inquiète les hommes et les bêtes
Ce pays d'où l'on ne revient que dans la mémoire des loups
Les loups les loups
Lorsque j'étais enfant j'avais un loup jouet
Un petit loup peluche qui dormait dans mes bras
Et qui me réveillait le matin vers cinq heures
Chaque matin à l'heure où l'on tuait des loups
Je les aime ces loups qui m'ont rendu mon loup.
UN MATIN À CINQ HEURES IL N'Y À PAS TRES
LONGTEMPS. LES PRÉSIDENTS, MÊME NIXON,
NE SE SONT PAS DÉRANGÉS POUR ASSISTER
À CETTE FORMALITÉ
LE DEUXIÈME PRÉSIDENT DE LA CINQUIÈME
RÉPUBLIQUE EST MORT LE 2 AVRIL 1974.
LES PRÉSIDENTS, MÊME NIXON, SE SONT
DÉRANGÉS POUR ASSISTER À CETTE CÉRÉMONIE
-LAISSEZ OUVERT ... J'ARRIVE!
-DE FAIT, IL ARRIVA
Les villes sont debout la nuit dans les maisons de l'amour fou
Des appareils marchent tout seuls branchés sur des soleils de volts
Des enfants jouent à l'amour mort dans des ascenseurs accrochés
À d'autres cieux à d'autres vies là-bas sur les trottoirs glacés
Des assassins prennent le temps de mesurer leur vie comptée
Perchés comme des oiseaux de nuit sur leur arme qu'ils vont tirer
Comme on tire une carte alors qu'on sait qu'on est toujours perdant
Dans le matin les coups de feu s'agitent comme des menottes
Les loups les loups
On ne les voit jamais que lorsqu'on les a pris
Alors on voit leurs yeux comme des revolvers
Qui se seraient éteints dans le fond de leurs yeux
Alors on n'a plus peur de ces loups enchaînés
Et on les fait tourner dans des cages inventées
Pour faire tourner les loups devant la société
Des loups endimanchés des loups bien habillés
Des loups qui sont dehors pour enfermer les loups
Je les aime ces loups qui nous tendent leur vie
Les routes sont des chiffres bleus dans la tentation du printemps
Du deux cent vingt à la Centrale À deux cent vingt vers l'hôpital
Des drogués sortent dans la cour faire cent pas avec le vent
Et la Marie dans les poumons ils se vendent pour trois dollars
Des grues qui font le pied de nez aux maisons blêmes mal chaussées
Des magazines cousus de noir ressemblent aux linges de la mort
Les cathédrales de la nuit ont des Cafés au fond des cours
On a flingué deux anges blonds dans un Café de Clignancourt
Les loups les loups
C'est eux toujours les loups qui dérangent la nuit
Qui la font se lever dans le froid du métal
C'est eux qu'on chasse alors qu'il ne tiendrait à rien
À peine un peu d'amour sans le Bien ni le Mal
Mais on les fait dormir au bout d'un téléphone
Qu'on ne décroche pas pour arrêter la mort
Qui vient les visiter la cigarette aux lèvres
Et le rhum à la main tellement elle est bonne
Je les aime ces loups qui nous tendent la patte
On oublie tout et les baisers tombent comme des feuilles mortes
Les amants passent comme l'or dans la mémoire des westerns
Les images s'effacent tôt dans le journal que l'on t'apporte
Et les nouvelles te font mal jusqu'à la page des spectacles
À la Une de ce matin il y a deux loups sans queue ni tête
Ils sont partis dans un panier quelque part dans un pays doux
Où la musique du silence inquiète les hommes et les bêtes
Ce pays d'où l'on ne revient que dans la mémoire des loups
Les loups les loups
Lorsque j'étais enfant j'avais un loup jouet
Un petit loup peluche qui dormait dans mes bras
Et qui me réveillait le matin vers cinq heures
Chaque matin à l'heure où l'on tuait des loups
Je les aime ces loups qui m'ont rendu mon loup.
inviata da Riccardo Venturi - 5/1/2008 - 17:37
Lingua: Italiano
Versione italiana dI Guido Armellini cantata dallo stesso Leo Ferré nell'album "La musica mi prende come l'amore" (1977)
LA MORTE DEI LUPI
Parigi, fine 1972, due condannati a morte sono stati giustiziati un mattino alle cinque.
I presidenti, anche Nixon, non si sono disturbati per assistere a quella formalità.
Parigi, 2 aprile 1974
il secondo Presidente della Quinta Repubblica Francese
è morto.
I presidenti, anche Nixon, si sono disturbati per assistere a quella cerimonia.
Le città in piedi nella notte vegliano le case dell'amore
Dove impazziscono apparecchi bevendo soli artificiali
I bimbi giocano all'amore morto in ascensori appesi
Ad altri cieli ad altre vite su marciapiedi congelati
Assassini fanno a pezzi la loro vita ormai contata
Appollaiati come gufi sul colpo che sta per partire
Come una carta che si gioca anche se poi si perde sempre
E nel mattino i loro spari fanno un rumore di manette
E li si vede solo quando son presi
Allora i loro occhi sono dei revolvers
Scarichi finalmente in fondo ai loro occhi
Allora non si ha più paura dei lupi incatenati
E li si fa girare dentro gabbie inventate
Per far vedere i lupi alla gente per bene
Lupi vestiti a festa lupi ben agghindati
Lupi che stanno fuori per rinchiudere i lupi
Li amo questi lupi che mi tendono la vita
Le strade sono cifre blu di primavera tentatrice
Dai duecento in gattabuia ai duecento all'ospedale
Drogati vanno nel cortile a passeggiare con il vento
Con la Maria dentro i polmoni per quattro dollari si vendono
Puttane e gru fan marameo a smorte case scalcagnate
Giornali neri di ricami sembrano i panni della morte
Le cattedrali della notte hanno i loro bar nelle navate
Han fatto fuori dentro un bar due angeli biondi di Lambrate
Son sempre loro i lupi che turbano la notte
Che la fanno svegliare nel freddo del metallo
E li si caccia quando basterebbe così poco
Appena un po' d'amore senza bene né male
Ma li fanno morire lontano da un telefono
Che nessuno alza mai per fermare la morte
Che viene a visitarli la sigaretta in bocca
E con il rhum in mano per mostrar quanto è buona
Li amo questi lupi che mi tendono la zampa
Tutto si perde nell'oblio i baci sono foglie morte
Amanti passano come l'oro nella memoria dei Western
Impallidiscono le immagini di quel giornale che ti danno
E le notizie fanno male fino alla pagina dei Film
Ci son due lupi stamattina senza più testa né coda
Sono partiti dentro un cesto verso un dolce chissà dove
Dove il canto del silenzio inquieta gli uomini e le bestie
Paese da cui non si ritorna che nella memoria dei lupi
E quando ero bambino avevo un lupacchiotto
Un lupo di peluche che dormiva con me
E mi svegliava sempre la mattina alle cinque
Tutte le volte che ammazzavano un lupo
E mi svegliava sempre la mattina alle cinque
Tutte le volte che ammazzavano un lupo
E mi svegliava sempre la mattina alle cinque
Tutte le volte che ammazzavano un lupo
Li amo questi lupi che mi han reso il mio lupo
Tutto si perde nell'oblio i baci sono foglie morte
Amanti passano come l'oro nella memoria dei Western
Impallidiscono le immagini di quel giornale che ti danno
E le notizie fanno male fino alla pagina dei Film
Ci son due lupi stamattina senza più testa né coda
Sono partiti dentro un cesto verso un dolce chissà dove
Dove il canto del silenzio inquieta gli uomini e le bestie
Paese da cui non si ritorna che nella memoria dei lupi
Che nella memoria dei lupi
Che nella memoria dei lupi
Che nella memoria dei lupi
Li amo questi lupi che mi han reso il mio lupo
Parigi, fine 1972, due condannati a morte sono stati giustiziati un mattino alle cinque.
I presidenti, anche Nixon, non si sono disturbati per assistere a quella formalità.
Parigi, 2 aprile 1974
il secondo Presidente della Quinta Repubblica Francese
è morto.
I presidenti, anche Nixon, si sono disturbati per assistere a quella cerimonia.
Le città in piedi nella notte vegliano le case dell'amore
Dove impazziscono apparecchi bevendo soli artificiali
I bimbi giocano all'amore morto in ascensori appesi
Ad altri cieli ad altre vite su marciapiedi congelati
Assassini fanno a pezzi la loro vita ormai contata
Appollaiati come gufi sul colpo che sta per partire
Come una carta che si gioca anche se poi si perde sempre
E nel mattino i loro spari fanno un rumore di manette
E li si vede solo quando son presi
Allora i loro occhi sono dei revolvers
Scarichi finalmente in fondo ai loro occhi
Allora non si ha più paura dei lupi incatenati
E li si fa girare dentro gabbie inventate
Per far vedere i lupi alla gente per bene
Lupi vestiti a festa lupi ben agghindati
Lupi che stanno fuori per rinchiudere i lupi
Li amo questi lupi che mi tendono la vita
Le strade sono cifre blu di primavera tentatrice
Dai duecento in gattabuia ai duecento all'ospedale
Drogati vanno nel cortile a passeggiare con il vento
Con la Maria dentro i polmoni per quattro dollari si vendono
Puttane e gru fan marameo a smorte case scalcagnate
Giornali neri di ricami sembrano i panni della morte
Le cattedrali della notte hanno i loro bar nelle navate
Han fatto fuori dentro un bar due angeli biondi di Lambrate
Son sempre loro i lupi che turbano la notte
Che la fanno svegliare nel freddo del metallo
E li si caccia quando basterebbe così poco
Appena un po' d'amore senza bene né male
Ma li fanno morire lontano da un telefono
Che nessuno alza mai per fermare la morte
Che viene a visitarli la sigaretta in bocca
E con il rhum in mano per mostrar quanto è buona
Li amo questi lupi che mi tendono la zampa
Tutto si perde nell'oblio i baci sono foglie morte
Amanti passano come l'oro nella memoria dei Western
Impallidiscono le immagini di quel giornale che ti danno
E le notizie fanno male fino alla pagina dei Film
Ci son due lupi stamattina senza più testa né coda
Sono partiti dentro un cesto verso un dolce chissà dove
Dove il canto del silenzio inquieta gli uomini e le bestie
Paese da cui non si ritorna che nella memoria dei lupi
E quando ero bambino avevo un lupacchiotto
Un lupo di peluche che dormiva con me
E mi svegliava sempre la mattina alle cinque
Tutte le volte che ammazzavano un lupo
E mi svegliava sempre la mattina alle cinque
Tutte le volte che ammazzavano un lupo
E mi svegliava sempre la mattina alle cinque
Tutte le volte che ammazzavano un lupo
Li amo questi lupi che mi han reso il mio lupo
Tutto si perde nell'oblio i baci sono foglie morte
Amanti passano come l'oro nella memoria dei Western
Impallidiscono le immagini di quel giornale che ti danno
E le notizie fanno male fino alla pagina dei Film
Ci son due lupi stamattina senza più testa né coda
Sono partiti dentro un cesto verso un dolce chissà dove
Dove il canto del silenzio inquieta gli uomini e le bestie
Paese da cui non si ritorna che nella memoria dei lupi
Che nella memoria dei lupi
Che nella memoria dei lupi
Che nella memoria dei lupi
Li amo questi lupi che mi han reso il mio lupo
Lingua: Italiano
Versione italiana di un lupo
5 gennaio 2008
5 gennaio 2008
LA MORTE DEI LUPI
DUE CONDANNATI A MORTE SONO STATI GIUSTIZIATI
UN MATTINO ALLE CINQUE, NON MOLTO TEMPO FA.
I PRESIDENTI, NEPPURE NIXON, NON SI SONO DISTURBATI
PER ASSISTERE A QUESTA FORMALITÀ.
IL SECONDO PRESIDENTE DELLA QUINTA REPUBBLICA
È MORTO IL 2 APRILE 1974. I PRESIDENTI, ANCHE NIXON,
SI SONO DISTURBATI PER ASSISTERE A QUESTA CERIMONIA.
-LASCIATE APERTO…ARRIVO!
-IN EFFETTI, È ARRIVATO
Le città sono sveglie, la notte, nelle case dell'amore folle
Apparecchi funzionano da soli, attaccati a soli di volt
Bambini giocano all'amore morto in ascensori agganciati
Ad altri cieli ad altre vite, laggiù, sui marciapiedi gelati
Degli assassini prendono il tempo di misurare la loro vita contata
Appesi come uccelli notturni all'arma con cui tireranno
Come si tira una carta quando si sa che si perde sempre
Nel mattino gli spari si agitano come manette
I lupi, i lupi
Non li si vede mai se non quando li hanno presi
Allora si vedono i loro occhi come delle pistole
Che forse si sono spente in fondo ai loro occhi
Allora non si ha più paura di questi lupi incatenati
E li si fa rigirare in delle gabbie inventate
Per far girare i lupi davanti alla società
Lupi vestiti bene come nei giorni di festa
Lupi che sono fuori per rinchiudere i lupi
Amo questi lupi che ci porgono la loro vita
Le strade sono cifre blu nella tentazione primaverile
Da duecentoventi alla Centrale a duecentoventi all'ospedale
Drogati escono nel cortile a fare cento passi col vento
E con l'erba nei polmoni si vendono per tre dollari
Gru rasenti alle case squallide e dall'intonaco scrostato
Rotocalchi cuciti in nero somigliano alla biancheria della morte
Le cattedrali della notte hanno locali in fondo alle corti
Hanno sparato a due angeli biondi in un caffè di Clignancourt
I lupi, i lupi
Sono sempre i lupi che disturbano, la notte
Che la fanno alzarsi nel freddo del metallo
A loro si dà la caccia anche quando non serve a nulla
Appena un po' d'amore senza né il Bene e né il Male
Ma li si fa dormire sopra una cornetta di telefono
Che non si alza per fermare la morte
Che viene a visitarli con una sigaretta in bocca
E con in mano il rum, talmente è buona
Li amo, questi lupi che ci porgono la zampa
Si dimentica tutto e i baci cadono come foglie morte
Gli amanti passano come l'oro nel ricordo dei western
Le immagini si cancellano presto nel giornale che ti si porta
E le notizie ti fanno male fino alla pagina degli spettacoli
In prima pagina stamattina ci sono due lupi senza coda e senza testa
Sono partiti in una cesta, da qualche parte, per un dolce paese
Dove la musica del silenzio turba gli uomini e le bestie,
Quel paese da dove si torna soltanto nella memoria dei lupi
I lupi, i lupi
Quando ero bambino avevo il pupazzo d'un lupo,
Un lupetto di peluche che dormiva tra le mie braccia
E che al mattino mi svegliava verso le cinque
Ogni mattino, all'ora in cui si ammazzavano i lupi
Li amo, questi lupi che m'hanno reso il mio essere lupo.
DUE CONDANNATI A MORTE SONO STATI GIUSTIZIATI
UN MATTINO ALLE CINQUE, NON MOLTO TEMPO FA.
I PRESIDENTI, NEPPURE NIXON, NON SI SONO DISTURBATI
PER ASSISTERE A QUESTA FORMALITÀ.
IL SECONDO PRESIDENTE DELLA QUINTA REPUBBLICA
È MORTO IL 2 APRILE 1974. I PRESIDENTI, ANCHE NIXON,
SI SONO DISTURBATI PER ASSISTERE A QUESTA CERIMONIA.
-LASCIATE APERTO…ARRIVO!
-IN EFFETTI, È ARRIVATO
Le città sono sveglie, la notte, nelle case dell'amore folle
Apparecchi funzionano da soli, attaccati a soli di volt
Bambini giocano all'amore morto in ascensori agganciati
Ad altri cieli ad altre vite, laggiù, sui marciapiedi gelati
Degli assassini prendono il tempo di misurare la loro vita contata
Appesi come uccelli notturni all'arma con cui tireranno
Come si tira una carta quando si sa che si perde sempre
Nel mattino gli spari si agitano come manette
I lupi, i lupi
Non li si vede mai se non quando li hanno presi
Allora si vedono i loro occhi come delle pistole
Che forse si sono spente in fondo ai loro occhi
Allora non si ha più paura di questi lupi incatenati
E li si fa rigirare in delle gabbie inventate
Per far girare i lupi davanti alla società
Lupi vestiti bene come nei giorni di festa
Lupi che sono fuori per rinchiudere i lupi
Amo questi lupi che ci porgono la loro vita
Le strade sono cifre blu nella tentazione primaverile
Da duecentoventi alla Centrale a duecentoventi all'ospedale
Drogati escono nel cortile a fare cento passi col vento
E con l'erba nei polmoni si vendono per tre dollari
Gru rasenti alle case squallide e dall'intonaco scrostato
Rotocalchi cuciti in nero somigliano alla biancheria della morte
Le cattedrali della notte hanno locali in fondo alle corti
Hanno sparato a due angeli biondi in un caffè di Clignancourt
I lupi, i lupi
Sono sempre i lupi che disturbano, la notte
Che la fanno alzarsi nel freddo del metallo
A loro si dà la caccia anche quando non serve a nulla
Appena un po' d'amore senza né il Bene e né il Male
Ma li si fa dormire sopra una cornetta di telefono
Che non si alza per fermare la morte
Che viene a visitarli con una sigaretta in bocca
E con in mano il rum, talmente è buona
Li amo, questi lupi che ci porgono la zampa
Si dimentica tutto e i baci cadono come foglie morte
Gli amanti passano come l'oro nel ricordo dei western
Le immagini si cancellano presto nel giornale che ti si porta
E le notizie ti fanno male fino alla pagina degli spettacoli
In prima pagina stamattina ci sono due lupi senza coda e senza testa
Sono partiti in una cesta, da qualche parte, per un dolce paese
Dove la musica del silenzio turba gli uomini e le bestie,
Quel paese da dove si torna soltanto nella memoria dei lupi
I lupi, i lupi
Quando ero bambino avevo il pupazzo d'un lupo,
Un lupetto di peluche che dormiva tra le mie braccia
E che al mattino mi svegliava verso le cinque
Ogni mattino, all'ora in cui si ammazzavano i lupi
Li amo, questi lupi che m'hanno reso il mio essere lupo.
×
[1975]
Paroles et musique de Léo Ferré
Testo e musica di Léo Ferré
Album: Je te donne [1976]
Pierre Saka, La grande anthologie de la chanson française, p. 208.
Una lunga orazione civile contro la pena di morte scritta e cantata da Léo Ferré nel 1975, ma ispirata alla condanna a morte ed all'esecuzione di Claude Bontemps e Roger Buffet, avvenuta il 29 novembre 1972.
I due erano stati condannati a morte dalla Corte d'Assise di Troyes. Buffet, già condannato all'ergastolo per omicidio, aveva guidato la rivolta carceraria di Clairvaux, il 21 settembre 1971, prendendo in ostaggio due persone: un sorvegliante e un'infermiera. Entrambe furono da lui sgozzate a morte. Bontemps, condannato a 20 anni per furto e rapina, che era stato suo complice pur non avendo partecipato all'assassinio, fu ugualmente condannato a morte. Suo avvocato difensore fu Robert Badinter, che da quel momento si trasformerà in un avversario feroce della pena di morte; sarà lui, come ministro della giustizia, a porre le basi per la sua definitiva abolizione.