Lingua   

Les Veuves

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Je souriais à mes vingt ans,
C’était le plus bel âge de la vie.
Ici, maintenant, en Zinovie,
Mon cœur ravagé haletant
Peine à se remettre de sa peine.
Pour mon homme, j’étais sa reine.
Lui et moi, on venait de se marier,
Au village, on venait de s’installer.
Il m’a dit : « Ne me dis pas au revoir... »,
Il a disparu dans ce trou noir.
Lui, son sourire et son regard.
Je les vois encore dans le miroir,

Plus de nouvelles, bonnes nouvelles ?
Si le dicton disait vrai,
Maintenant, je le saurais.
Depuis des mois, plus de nouvelles.
Vit-il quelque part encore ?
Est-il parti, est-il mort ?
Blessé, prisonnier, mutilé,
Estropié, aveugle, entier ?
Qu’a-t-on fait de son corps ?
Il m’avait dit : Je suis soldat...
Il est parti. Quand il reviendra,
Je le garderai dans mes bras.

J’étais officier de carrière,
Ce métier, je l’avais choisi
Pour défendre les gens et le pays ;
J’étais prêt à faire la guerre
Pour assurer la paix ainsi.
Mais cette guerre-ci, mes amis,
C’est une sale affaire.
On se conduit en bandits.
On la perd, on s’y défait,
On s’enlise dans le mensonge.
Où sont passés nos songes,
Cette belle vie dont on rêvait ?

Avec la guerre qui n’en finit pas,
Dit le Trouvère, on vit tous comme ça.
Double langage, double pensée ;
Double mirage, double vie.
Double visage, double destinée.
Tous schizos en Zinovie.
Rangée dans une boîte noire,
La conscience torturée
Se tait et se terre, épouvantée.
On pense, on laisse croire ;
Au-dedans, la honte et le pourri ;
Au-dehors, le sourire et le déni.



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