Les Oligarques de la Station-Service

Dialogue Maïeutique



Mon ami Lucien l’âne, j’imagine déjà le commentaire que tu vas me faire à propos du titre de cette canzone et je m’empresse tout de suite de le décrypter à ton intention. Donc, il est question de deux choses : d’oligarques et de station-service. Pour le cas où la chose t’aurais échappée, les oligarques sont des gens d’un petit groupe qui détiennent le pouvoir.

C’est du moins, Marco Valdo M.I. mon ami, ce qu’on peut déduire de l’étymologie de ce mot. Le sens en est transparent quand on sait que depuis la plus haute antiquité, « oligos » signifie « peu » ou « peu nombreux » et « arque » ou « arche(ein) », détenir le pouvoir.

Exactement, dit Marco Valdo M.I., mais pour ce qui est de la canzone, il existe aussi une excellente notice Wiki qui précise les choses pour la notion d’« oligarchie russe », car ce sont eux – les oligarques russes – les modèles des oligarques de Zinovie. Et pour ce qui est la station-service, il convient de se souvenir que la Zinovie, comme son modèle la Russie, tire une grande part de ses revenus de l’huile lourde (le pétrole) et des carburants (la même huile raffinée).



C’est donc une canzone qui raconte les liens entre ces oligarques, la station-service et le Guide et ses truands. Cette oligarchie est un des piliers du pouvoir du Guide avec l’Église et sa religion et l’armée, le tout contrôlé par les « services ». Bref, la Zinovie est un pays cadenassé.

Et sa population aussi, dit Lucien l’âne.

Effectivement, reprend Marco Valdo M.I., elle est prisonnière dans son pays et on ne lui laisse aucun autre choix que le camp, la prison ou d’aller se faire tailler en pièces à la guerre contre le pays voisin. Ce n’est d’ailleurs pas un choix. Un jour, si possible tôt le matin, on vient vous chercher et hop là, on vous y envoie.

C’est le lot des gens dans un pays de dictature, dit Lucien l’âne, mais que dit la suite.

Oui, c’est ainsi dans les dictatures, répond Marco Valdo M.I., et pour la suite, il faut se porter au second douzain dans lequel il est dit que la disparition – inévitable – du Guide entraînera celle de ceux-là qui le soutiennent et que même sa « mémoire » disparaîtra comme les traces sur le sable qu’effacent la mer et le vent.



Ensuite, le soldat vient rappeler la réalité de la guerre et ce qui se passe réellement au front le massacre des hommes et la nostalgie de retrouver la paix en rentrant chez soi. Mais de ce qu’il raconte, il est clair que pour beaucoup d’entre eux, c’est un aller simple et il est peu probable qu’il y ait un retour. De plus, il dénonce un massacre organisé, comparable en tous points aux safaris qui sont organisés pour la chasse aux animaux en Afrique. Quant aux pécaris, ils ne sont là que pour la rime, car il n’y a pas de pécaris en Afrique ; les pécaris sont des sortes de petits cochons sauvages qui vivent en Amérique.



On les comprend, dit Lucien l’âne. La guerre est une chose horrible, surtout quand on y est contraint du côté de l’agresseur et qu’en plus, on ne partage pas la folie impérialiste du Guide. Si j’ai bien compté, il reste encore un douzain, que dit-il ?

Là, reprend Marco Valdo M.I., c’est la Grand-Mère qui intervient pour rappeler la guerre indigne que les vestales poilues d’Iran, autrement dit les religieux barbus et leurs séides, font aux femmes et aux filles de Perse.



De ces dames, cette bande de malfrats remplissent les prisons du pays et leur font subir des tortures diverses telles que l’isolement, les interrogatoires musclés, les discours religieux et les viols. C’est une honte pour l’humaine nation. Et pire, quand ces victimes de la répression systématique arrivent au bout de leur peine, ils en rajoutent sadiquement une couche.



C’est à vomir, dit Lucien l’âne. « Insulté Dieu... », mais voyons, comment cela se pourrait-il ? Foi d’âne, il n’existe même pas. Mais quand donc cesseront ces barbaries ? J’en ai les oreilles qui frémissent, les pattes qui tremblent et la colère incendie mon cœur. Allons, ne nous décourageons pas et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde malade de la peste religieuse, doctrinaire, barbare et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane