Le Trouvère chante :
Le récit troublant,
L’ histoire déchirante
D’un ami du Revenant.
Elle se passe dans un camp,
Perdu dans les rumeurs,
Tout au Nord, dans la neige,
Au pays des vents tueurs.
Dans sa tenue blanc-beige,
Des heures et des heures,
Il lui fallait creuser
La glace et le rocher.
Il n’était pas le seul à creuser.
Là, ils étaient des milliers
Au bout d’un pic, d’une pelle,
Sous les yeux des sentinelles,
Pantins mécaniques,
Mannequins fantomatiques,
Silhouettes impersonnelles,
Découpées au trait noir sur le blanc.
Creusant, creusant, à perdre la raison,
Courbés à ne plus savoir que dire,
Points perdus dans les horizons,
Dans les brumes du radieux avenir.
Il creusa longtemps, silencieux,
Penché, il fermait les yeux.
Vaillant, malgré son grand âge,
Il remâchait son vieux chagrin.
Tout le monde l'aimait bien,
Ils savaient tous son courage.
Cette vie d’une insondable dignité,
Au cœur de la nuit, a capoté.
Pauvre tête d’homme,
Il a fermé les yeux.
Il est mort sans adieux,
Comme une bête en somme.
Son mari est mort dans le vide.
Et tout d’abord, son arrestation ;
Lors de sa soi-disant libération.
Elle veut la déchéance du Guide ;
Elle veut un procès, pas un suicide.
Oh, elle le connaît ce minable,
Ce menteur ment plus que de raison.
Qu’il aille au diable !
Elle ne crie pas à sa pendaison.
Elle l’exècre, elle le déteste.
Qu’il aille au camp, en prison,
Pour le temps qui lui reste.
Le récit troublant,
L’ histoire déchirante
D’un ami du Revenant.
Elle se passe dans un camp,
Perdu dans les rumeurs,
Tout au Nord, dans la neige,
Au pays des vents tueurs.
Dans sa tenue blanc-beige,
Des heures et des heures,
Il lui fallait creuser
La glace et le rocher.
Il n’était pas le seul à creuser.
Là, ils étaient des milliers
Au bout d’un pic, d’une pelle,
Sous les yeux des sentinelles,
Pantins mécaniques,
Mannequins fantomatiques,
Silhouettes impersonnelles,
Découpées au trait noir sur le blanc.
Creusant, creusant, à perdre la raison,
Courbés à ne plus savoir que dire,
Points perdus dans les horizons,
Dans les brumes du radieux avenir.
Il creusa longtemps, silencieux,
Penché, il fermait les yeux.
Vaillant, malgré son grand âge,
Il remâchait son vieux chagrin.
Tout le monde l'aimait bien,
Ils savaient tous son courage.
Cette vie d’une insondable dignité,
Au cœur de la nuit, a capoté.
Pauvre tête d’homme,
Il a fermé les yeux.
Il est mort sans adieux,
Comme une bête en somme.
Son mari est mort dans le vide.
Et tout d’abord, son arrestation ;
Lors de sa soi-disant libération.
Elle veut la déchéance du Guide ;
Elle veut un procès, pas un suicide.
Oh, elle le connaît ce minable,
Ce menteur ment plus que de raison.
Qu’il aille au diable !
Elle ne crie pas à sa pendaison.
Elle l’exècre, elle le déteste.
Qu’il aille au camp, en prison,
Pour le temps qui lui reste.
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