Grand-Mère dit : Des femmes de Zinovie,
Aux filles de Perse, j’ai dit la peur
Et j’ai décrit leur destin de malheur.
Et la tristesse de voir gâchées leurs vies.
Les filles m’ont dit : au monde, il faut parler
Il faut faire entendre leurs voix,
Nul ne peut ignorer leur désarroi.
L’historienne dit : j’ai fui à l’étranger,
Je ne pouvais plus rien publier,
Ma vie elle-même était en danger.
L’étoile dit : ailleurs, je fais mes entrechats ;
Tant que le guide restera, je ne reviendrai pas.
Entre elles, les femmes sonnent l’alarme ;
En Zinovie, la misogynie est l’arme
Du système des maquereaux au pouvoir ;
La vie des femmes ne vaut rien,
Les femmes chuchotent leur désespoir,
Le patriarche dicte les commandements divins,
Et le patriarcat est béni de Dieu,
Et le peuple est prié de croire.
Nos enfants meurent au son des orgues
Nous, on vit dans une morgue.
Il ne restera bientôt plus que ces vieux
Et leurs pieux discours odieux.
L’historienne dit : Le Guide ment
Tellement, il ment monumentalement.
Le Guide réinvente l’Histoire,
Un passé brodé de fanatiques victoires.
Il réinvente des agressions, des ennemis,
Des invasions de notre pays.
Envahisseur, il se dit envahi.
Et les femmes comptent les morts
En voici, en voilà, encore et encore.
Un beau matin, mon mari est parti.
Il m’avait dit : je reviendrai bientôt,
Je reviendrai fier et décoré en héros.
Que peut-on lire, dit le trouvère
Quand on est pensionnaire de l’enfer ?
La question s’adresse au Revenant.
D’abord, on ne lit pas là-bas.
Pour lire, on n’a pas de temps
Et on n’a pas la force, croyez-moi.
On n’a pas de livres non plus.
Quand parfois, un livre s’égare,
Par un incompréhensible hasard
Lire, on ne sait plus.
Et le peu qu’on a lu
Du cerveau a disparu.
Aux filles de Perse, j’ai dit la peur
Et j’ai décrit leur destin de malheur.
Et la tristesse de voir gâchées leurs vies.
Les filles m’ont dit : au monde, il faut parler
Il faut faire entendre leurs voix,
Nul ne peut ignorer leur désarroi.
L’historienne dit : j’ai fui à l’étranger,
Je ne pouvais plus rien publier,
Ma vie elle-même était en danger.
L’étoile dit : ailleurs, je fais mes entrechats ;
Tant que le guide restera, je ne reviendrai pas.
Entre elles, les femmes sonnent l’alarme ;
En Zinovie, la misogynie est l’arme
Du système des maquereaux au pouvoir ;
La vie des femmes ne vaut rien,
Les femmes chuchotent leur désespoir,
Le patriarche dicte les commandements divins,
Et le patriarcat est béni de Dieu,
Et le peuple est prié de croire.
Nos enfants meurent au son des orgues
Nous, on vit dans une morgue.
Il ne restera bientôt plus que ces vieux
Et leurs pieux discours odieux.
L’historienne dit : Le Guide ment
Tellement, il ment monumentalement.
Le Guide réinvente l’Histoire,
Un passé brodé de fanatiques victoires.
Il réinvente des agressions, des ennemis,
Des invasions de notre pays.
Envahisseur, il se dit envahi.
Et les femmes comptent les morts
En voici, en voilà, encore et encore.
Un beau matin, mon mari est parti.
Il m’avait dit : je reviendrai bientôt,
Je reviendrai fier et décoré en héros.
Que peut-on lire, dit le trouvère
Quand on est pensionnaire de l’enfer ?
La question s’adresse au Revenant.
D’abord, on ne lit pas là-bas.
Pour lire, on n’a pas de temps
Et on n’a pas la force, croyez-moi.
On n’a pas de livres non plus.
Quand parfois, un livre s’égare,
Par un incompréhensible hasard
Lire, on ne sait plus.
Et le peu qu’on a lu
Du cerveau a disparu.
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