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Les Dits des Filles de Perse et d’Iran

Marco Valdo M.I.
Langue: français



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Les Dits des Filles de Perse et d’Iran

Chanson française – Les Dits des Filles de Perse et d’Iran – Marco Valdo M.I. – 2024

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

Épisode 202

Dialogue Maïeutique

FILLE DE PERSE - Hossein Bihzad - 1920
FILLE DE PERSE - Hossein Bihzad - 1920


Autrefois, Lucien l’âne mon ami, il y a quelques dizaines de centaines d’années, la chanson était longue, intéressante et s’en allait poussant sa langue sans trop se presser jusqu’où la conduisait son récit tout comme Le Testament de l’âne qu’écrivit Rutebeuf, le même Rutebeuf que chante Léo Ferré dans Pauvre Rutebeuf, la complainte de l’amitié, mais aussi, l’œuvre fait de dits, de complaintes et de chansons qu’il prit le temps d’écrire et que nous ne prenons pas la peine de lire pressés que nous sommes par le commerce et l’inquiétude du lendemain.

Je me souviens bien de quelques de ses dits, dit Lucien l’âne avec un sourire radieux, je m’en tiendrai au titre et aux seuls dits exemplaires :

- Le dit des ribauds de grève («étant la place de grève, lieu des exécutions par pendaison ;
- le dit du mensonge (qui apprend la vérité sur la vérité) ;
- le dit des Cordeliers (harcelés de démons, ils s’en vont ceints de la corde et pieds nus) ;
- le dit des Jacobins (où il n’est dans le monde entier cathare ni hérétique, poplicain endurci, vaudois ni sodomite,
qui, s’il vêtait l’habit ne fût tenu pour un saint ou un ermite) ;
- le dit des Béguines ( bonnes filles, chez qui tout est religion) ;
- le dit d’Aristotle (où l’on apprend l’enseignement du philosophe au plus grand des rois) ;
- Le dit du Pet du Vilain (qui empuante l’enfer à faire maudire les diables) ...
Tout cela sans compter les autres dits, les chansons, les complaintes et le reste que Rutebeuf écrivit. Qu’il soit donc notre maître.

Certes, Lucien l’âne mon ami, ainsi soit-il ! Il présidera à notre rencontre, par la voix de la Grand-Mère interposée, avec les Filles de Perse et d’Iran si méchamment harcelées par des vestales pelues. Et encore, ce jour, je n’en dirai qu’une partie, car leur lament ne finira que du jour où le théocrate, en vieux pervers qu’il fut, laissera en paix notre monde terrien pour s’en aller dans l’éternité baiser les houris.

Voilà qui est fort réjouissant, dit Lucien l’âne, mais il m’importe quand même de savoir ce que disent ces filles de Perse et de façon suffisamment détaillée, mais résumée cependant, car il me paraît que ta chanson s’étend sur des centaines de vers.

En effet, dit Marco Valdo M.I., j’en ai compté – sauf erreur ou omission – 640. Malheureusement, ce que tu me demandes, je ne le ferai point, car ça nous emmènerait trop loin ; la glose est chose ultime et nul ne sait si elle adviendra. Résumons quand même : le dit parle des filles du monde entier et du sort que leur font les religieux et les religions (« La peste soit des religions et des religieux ! ») , et les hommes eux-mêmes quand ils ne sont pas galants suffisamment, quand ils n’ont pas encore atteint leur dimension humaine. Pour en savoir plus, il faudra bien lire et réfléchir, ainsi en va-t-il pour la compréhension des chansons, des dits, des complaintes. Il faut y mettre le temps et comme disait, dit-on, Philippe, « Qui m’aime me suive ! » et cette injonction est purement optative. Cependant, il importe de remarquer que cette série de dits est extraite de ce chant choral qu’est Le Voyage en Zinovie, qui n’en reste pas moins le compendium complet des voix que nous entendons retentir depuis plus de deux années (le chiffre qui figure en queue de l’intitulé de chaque dit renvoie à l’épisode correspondant du Voyage en Zinovie). Cela dit, on avait promis cette litanie des Dits des Filles de Perse et d’Iran en mémoire du chanteur iranien Toomaj Salehi condamné à mort par la volonté des mollahs qui se cachent derrière leurs barbes et de cet ectoplasme d’Allah. Ce qui fut promis – on l’avait promis en versifiant ainsi sa chanson : ORACLE – doit être également exécuté.

Dont acte, dit Lucien l’âne. À présent, tissons le linceul de ce vieux monde enfoncé dans les terres boueuses du mensonge, engoncé dans sa misère, engrossé de malheurs à n’en plus finir, heureux pourtant d’instant en instant quand il est épargné par les chagrins, les disputes, les religions et le bruit des canons et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


LA ZINOVIE

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l'État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; 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Épisode 183 : Les Émules d’Attila ; Épisode 184 : Le Joueur de Pipeau, le Guide et les Vestales pileuses ; Épisode 185 : La Statue tend le Bras ; 186 : Le chouette Boulot ; Épisode 187 : Un Camp, c’est un Camp ; Épisode 188 : Les Feux du Carnaval ; Épisode 189 : Le Mystère ; Épisode 190 : La Boulimie universelle ; Épisode 191 : Les Pissenlits ; Épisode 192: Les saintes Guerres ; Épisode 193 : Les Scores des Guides ; Épisode 194 : Splendeur et Misère ; Épisode 195 : À Midi tapant ; Épisode 196 : Les Concerts ; Épisode 197 : L’Embrouille ; Épisode 198 : Les nouveaux Saints ; Épisode 199 : Il n’y a pas d’Avenir radieux ; Épisode 200 : canzone inesistente!! ; Épisode 201 : Lettre au Président ;
1) Les Filles de Là-bas (158)

Grand-mère dit soudain :
On n’est pas seuls dans le pétrin.
En Perse là-bas et ailleurs en Orient,
L’avenir n’est ni radieux, ni riant.
Depuis leur Grandiose Révolution,
Tout est prétexte à punition.
Comme ici, ils ont un Guide
Aux principes des plus rigides.
Épiées partout et à toute heure,
Aux femmes, il s’en prend.
Règlement de compte avec sa maman ?
La bouche des filles goûte la peur.
12
Grand-mère dit : en Perse là-bas
En Orient, le Guide mollah,
Incarnation de la nation,
Prêche une autre religion.
Rien de ce qui est humain
N’échappe à ses pensers malsains.
L’homme est un animal politique ;
La femme est un animal domestique.
Le Guide, vrai contempteur de la vie,
En veut aux femmes et aux filles :
Elles marchent voilées, tête baissée.
Chez nous aussi, les langues sont coupées.
24
En Orient, au pays des mollahs,
À l’entrée de l’école, il y a
Le grand portail pour tout le monde
Et la petite porte pour les étudiantes.
On les fouille, pratique humiliante.
Sans doute, ces filles sont trop girondes.
Tenues sous le poids de la tradition,
Sans voile, elles ne sont rien.
Sans voile, comment agiter les mains ?
Où donc commence la trahison ?
Hamlet, dis-nous, être soi-même,
N’est-ce pas là le suprême blasphème ?
36
Grand-Mère chante 
Cette chanson charmante.
Nous n’irons plus au bois,
Les filles sont voilées ;
Les hommes que voilà
Se les ont réservées.
Quelle grandiose stupidité
D’imposer aux filles la virginité.
Quelle glorieuse sainteté
D’étouffer la liberté !
Ah, quelle sombre folie
Frappe les petites filles !
48

2) Les Oies cendrées (159)

Grand-Mère dit : Les filles de là-bas,
Elles aussi du pays ne peuvent partir.
Avec constance, elles doivent mentir.
La chair est triste quand on la bat
Et La barbe du Guide intimide
Un peu, un moment, les plus timides.
Il leur faut baisser les yeux ;
Il leur faut cacher leurs cheveux.
En elles, couve la résolution
D’être soi sous le voile,
De lever les yeux aux étoiles,
Malgré la religieuse révolution.
60
Les filles de là-bas rêvent à
Se maquiller après le bain,
Aimer simplement comme ça,
Se promener main dans la main,
Habiter seule, avoir son chez-soi
Ou bêtement avoir un chien.
À tout ça, elles n’ont pas droit.
Dans ce monde si malsain,
Les filles de là-bas ont la volonté voilée,
Clandestine, obstinée de protester,
Contre cette assommante société,
Et le désir têtu de vivre la vie volée.
72

3) Les Grondements (160)

La voix sourde de Grand-Mère retentit.
La fille de là-bas dit : J’ai menti
À personne, je n’ai dit que je venais ici.
Toutes les filles libres de Perse le font
Pour vivre en ce pays infécond.
Et les hommes mentent aussi
Aux gardiens, aux nervis du régime
Qu’au fond de soi, personne n’estime.
Les gens cachent les antennes paraboliques,
Les livres, les alcools diaboliques.
On dissimule nos corps, on baisse la vue,
On s’enterre toutes vives dans les rues.
84
Pour sortir, on enfile la robe noire ;
Sur les cheveux, on met le foulard.
Ombres de ce pays de trépassés,
On ne regarde pas le passant passer.
Ils peuvent tout nous prendre,
Ils peuvent nous mettre à terre,
Ils peuvent nous pendre,
Ils peuvent nous faire taire.
Ils ne peuvent pas capturer nos idées,
Ils ne peuvent pas éteindre la pensée,
Solitaire au cœur de la foule,
Sous les cheveux, elle coule, coule, coule.
96
En Perse, on connaît tous les bonheurs
Grâce à Dieu et ses censeurs.
Transgresser en secret leur Loi.
Un vrai festin de rois,
Plaisir pur, joie sauvage,
Repas coupable des dieux,
Ah, le clandestin croque-monsieur
Le sandwich jambon-fromage,
Rire entre copines et copains,
Manger des glaces à deux,
Tomber follement amoureux,
Marcher en se tenant la main.
108

4) L’État de Guerre (161)

Grand-Mère dit : Interdit de parler de tout ça :
On est ici comme les filles de là-bas,
Avec des cafards dans les jambes et les bras.
Et puis, c’est pas une vie ça ce monde-là.
Comment oublier toutes ces polices ?
Avec dans le dos, l’œil de la milice ?
À force de craindre ces bandits,
On n’arrive plus à dormir la nuit.
Tout individu juste en son cœur,
En son intime chaleur, a droit à sa vie,
À sa liberté, à sa recherche du bonheur,
Même là-bas en Perse, même ici en Zinovie.
120
Chez les filles là-bas, un triste Guide
Aveugle, rebouteux, piqué de religion
Impose au pays son rêve de vide.
Il a du prophète la bancroche complexion.
Il se dit l’unique représentant de son Dieu,
Son charabia par le ciel bien noté
Rend impossible à l’humanité
De contester les délires des pieux.
Ces dévotieux ferment les librairies,
Mais déjà, nous, on ne veut plus lire.
Pour fuir l’Empire du pire,
On se fera chiens de prairies.
132

5) Comme autrefois (162)

Ah, dit Grand-Mère, les filles là-bas,
La nuit font de sombres rêves,
Des cauchemars, leur cœur bat,
Sans voile, elles courent sans trêve.
Elles fuient vers la porte
Et elles n’y arrivent pas
Elles titubent, les gardes sont là.
Que leurs diables les emportent !
Ces lycaons aux poils en touffes,
Que leur dieu les étouffe !
Elles s’éveillent, elles tremblent.
Le silence au silence ressemble.
144
Pensez, dit Grand-Mère, là-bas,
Il est interdit de se suicider,
Il est même interdit de rêver
À des songes illégaux. C’est la loi.
D’imaginer des paysages vides
Où on peut marcher sans Guide,
Voir un corps sensuel qui affole,
C’est légalement un viol.
Interdit de penser que demain,
Demain, sans dieu, ça ira mieux.
Qu’on ne verra plus au matin
Que des oiseaux dans les cieux.
156

6) Traîtres à la Nation (163)

Vous savez, dit Gand-Mère, c’est pareil
Pour les gens du pays du persan soleil.
Là aussi, on vide les cerveaux
De tout ce qui ressemble à des idées
Et tels les cadavres du fleuve, la pensée
Comme l’écrevisse s’en va à vau l’eau.
Les cervelles sont formatées.
Dieu et son Guide sont grands.
La femme, la fille, l’enfant,
L’individu ne comptent pas.
Une voix lance : Quel foutu embarras,
Là aussi, tout est laid, ennuyeux et navrant.
168

7) Les Journalistes (164)

De jour et de nuit, on nous espionne,
On nous suit, on nous bat.
On nous file, on nous passe à tabac.
On nous assassine, on nous empoisonne.
Comme nos sœurs de là-bas,
On nous accuse de haute trahison,
On nous mène de force en prison.
Nos consœurs de Perse à perte de vie
Punies d’avoir eu l’envie
De mettre au monde la réalité
Voient leurs avocats incarcérés
D’avoir aussi exercé leur métier.
180
Grand-Mère dit : Écoutez le slogan du jour
Perse – Zinovie, même combat,
Même folie à la tête de l’État,
Même bêtise, même discours,
Même mégaloguides
En proie à la fureur du vide
Traînant béates à leurs basques
Les foules coiffées de casques.
Alors, dit le soldat, à toute heure
Nous, par lots de dix, on meurt.
Au mieux, on rentre en morceaux,
Et le Guide à la télé fait le beau.
192

8) Le Clown sénile (165)

En Perse, on connaît tous les bonheurs
Grâce à Dieu et ses censeurs.
Transgresser en secret leur Loi.
Un vrai festin de rois,
Plaisir pur, joie sauvage,
Repas coupable des dieux,
Ah, le clandestin croque-monsieur
Le sandwich jambon-fromage,
Rire entre copines et copains,
Manger des glaces à deux,
Tomber follement amoureux,
Marcher en se tenant la main.
204
9) Exils (166)

Grand-Mère dit : Les enfants de Perse
En exil, après quelques ans, disent
Des gens du pays d’antan :
Chez eux, ils, là-bas, avant,
C’est un monde brumeux,
Le pays oublié des vieux
Souvenirs, un rêve délétère.
Lieu bruissant de chants guerriers,
Chahuté de marches militaires,
Où sévissent d’étranges policiers,
Imposant aux filles de curieuses lois
Au nom du Guide de là-bas.
216
Dans ce monde des lois éternelles.
Cet univers d’agressivité perpétuelle,
Où l’infraction à l’ordre moral
Justifie le pouvoir inquisitorial,
Punies pour des lacets de couleur,
Punies pour avoir couru dans la cour,
Punies pour avoir sucé une douceur,
Punies pour vouloir vivre au jour,
Un orteil visible, une mèche de cheveux,
Les jeunes filles vendues aux vieux,
Peut-on manger le poulet qu’on a violé ?
Non, mais on peut le vendre au marché.
228

10) Écoutez les Gars (167)

Grand-Mère dit : Écoutez les gars,
Écoutez le chant de ces belles voix,
Le chant des belles filles, les voix
Des chœurs des filles de là-bas.
Certaines mortes déjà, sans corps,
Chantent sans voile, rêvent encore,
Étoiles par-dessus les frontières,
D’un nouveau siècle de lumières.
Punies d’être en vie,
Punies de vouloir la vie,
Les filles de Perse disent au vent
La nausée qui étouffe l’Iran.
240
Du fond du monde délirant
Des prisons de Téhéran,
Vivre, oh, seulement vivre,
Libres de lire nos livres.
On panse nos songes pendus,
Au long des jours perdus.
On n’en finit pas de penser.
À ce qui aurait pu être,
À ce qui aurait pu naître
Et qui n’a pas été
Et nos cœurs déchirés
Aspirent encore au bel été.
252

11) L’Acide nostalgique (168)

La guerre, la guerre, la guerre,
Cent, mille fois recommencée !
Ces guerres, dit Grand-Mère,
Sont des absurdités légendaires.
Il y a là-bas une autre guerre,
Là-bas, la guerre est une destinée.
Depuis le temps des pharaons,
Ils ont la guerre à la maison
Tant leurs dieux sont méchants.
Et les vies des pauvres gens,
Les pauvres vies s’arrêtent là
Et nul n’y peut quoi que ce soit.
264
Les filles de Perse doivent être vierges,
Tel est le délirant règlement.
La milice arrête régulièrement
Et emmène les jeunes vierges
Subir des tests de virginité
Pour confirmer cette sotte pureté.
On les interroge, on les brutalise,
On les bat, on leur fait confesser
Des fautes pas commises.
Alors enfin, on les fait fouetter.
Les chanceuses fuient ce pays insensé,
Les autres sont contraintes de rester.
276

12) Les Chaussettes roses (169)

Grand-Mère annonce : les filles de Perse
Vivent en deuil, le cœur en perce.
Des anges barbus et noirs les bercent
D’injonctions perverses.
Les martyrs héroïques couverts de roses
Étouffent nos vies, volent nos destins,
Nous sommes de toutes petites choses.
Nos mémoires équarries, nos émois clandestins,
Notre souffle, nos rires indisposent.
Les guerres, elles, tuent en un instant,
Nous sommes à vie des morts-vivants.
Que pensez-vous de nos chaussettes roses ?
288

13) La Régurgitation (170)

Là-bas, dit mon amie, dit la Grand-Mère,
Le Guide bâtit le monde du désespoir :
Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre ;
Les hommes en blanc, les femmes en noir.
L’homme enfermé dans la famille,
Hormis sa mère, ses sœurs, ses filles,
Ne peut toucher les mains d’une femme,
Encore moins l’embrasser sans psychodrame.
Là-bas, le Guide ordonne l’exécution publique
Des éléments opposés à sa République.
Là-bas, on liquide par milliers ces gens ;
On se débarrasse des mécréants.
300

14) Les Hybrides de la Foi (172)

Grand-Mère dit : Ce matin,
Les filles de Perse parlent du destin
Et du quotidien de leurs hommes
Surveillés de près comme
Elles et contraints à s’incliner,
À se plier aux rites d’autrefois,
À subir les méfaits de la foi,
À se mouvoir, à se traîner
Sans jamais laisser deviner
Leur hostilité aux gardiens de la loi.
Comme les filles, ils sont arrêtés,
Emprisonnés, torturés, éliminés.
312
Et le peuple avide de derniers supplices
Chaque jour est le complice
De ces assassins enturbannés,
De ces barbus jamais rassasiés,
De ces fanatiques de la mort publique,
De ces nervis d’une république sadique.
Ces hybrides de la foi et de la révolution
Appliquent la violence et les exécutions.
Les jeunes hommes de là-bas,
Eux qu’aimaient les filles,
N’en reviendront pas
De cet absurde jeu de quilles.
324

15) L’Espace infini du Temps (173)

Le jour, dit la fille de Perse,
On court, on va, les pas nous bercent,
On n’a pas le temps de penser
Aux parents, aux amis morts,
Ni comment on a échappé à ce sort.
Mais la nuit, une fois rentrés,
On cauchemarde, on songe :
Qui sera le prochain arrêté ?
L’angoisse nous ronge :
Quand donc vont venir ces cloportes ?
Quand va-t-on frapper à la porte ?
336

16) Les Chiens enragés (174)

Avec les chiens enragés, on ne se bat pas ;
On les laisse de côté tout à leurs abois,
À grogner, à montrer leurs dents,
À gronder pour effrayer les passants.
Grand-Mère dit : ils l’ont interpellée,
La fille de Perse, insultée et fouillée.
Que pouvaient-ils chercher ?
Qu’aurait-elle pu cacher ?
Ses livres, ses objets, ses papiers ?
Tout semblait les dégoûter.
Rien de confisqué cette fois,
Ce sera pour une prochaine fois.
338

17) Les Lombrics de Darwin (175)

Écoutez, écoutez, dit la Grand-Mère,
Ailleurs, il est des gens aussi pervers.
Les filles de Perse racontent un pays
Tombé lui aussi aux mains de bandits,
Un pays où les barbus religieux
Chaque jour, soir et matin,
Les armes à la main,
Tentent d’imposer Dieu.
Ils voilent les femmes,
Ils endoctrinent les enfants,
Ils abêtissent les gens.
Ils purifient la pensée par les flammes.
350

18) Gare au Gorille en Zinovie (176)

Version des Filles de Perse

La suite sera délectable,
Malheureusement, on ne peut
Pas la dire, et c'est regrettable,
Ça nous aurait fait rire un peu.
Car l’ayatollah, au moment suprême
Criera "Allah !", pleurera beaucoup,
Comme tous ceux que le jour même,
Il avait fait pendre par le cou.
Gare au gorille !
359

19) Le Dictateur (177)

Version des filles de Perse

Allah sait que je ne suis pas méchant,
Je suis un religieux très croyant.
Et j’ai foi dans le Coran,
Alors, je tue les mécréants.
Je suis l’ayatollah dictateur.
364

20) L’Éternité (178)

Grand-Mère dit : En Perse, les filles disent :
La brise d’été et l’hiver venu, le vent de bise
Leur content la touffeur et la froideur
Des jours infinis du monde meilleur
Imposé à toute la population
Par les mollahs, par les ayatollahs
Au son sinistre de leurs prédications.
Les femmes, les hommes ne comptent pas.
Dociles, croyant et craignant Allah !,
En fleurs noires de l’obsession,
Les filles doivent s’évanouir
Et les hommes en troupeau s’épanouir.
376

21) L’interminable Victoire (179)

Et les filles de Perse, dit Grand-Mère,
Filant la chanson de leur douce haleine
Psalmodient leur furieuse haine
Aux ogres barbus des ministères.
Impuissants, incapables de vivre heureux,
Ils méprisent les femmes, ces religieux !
Ils les humilient, ils cachent leurs cheveux,
Musellent leurs voix, éteignent leurs yeux.
Ils les font battre et violer par leurs nervis.
En étranglant, en pendant, ils tuent le pays.
La vie y est un perpétuel ennui.
Quand donc finira cette nuit ?
388

22) Les trois Rosiers (180)

Grand-Mère dit : Les filles de Perse
Hésitent elles aussi à faire des petits,
Filles ou garçons, au destin maudit
Que de pervers sorciers bercent
Et entraînent vers un paradis
Aux sombres jardins artificieux.
Nos enfants, comme nos cheveux,
Aiment l’air et la lumière,
En filles et fils de leurs mères,
Pas encore conçus, pas encore nés,
Seront prêts à la plus libre liberté,
Pas au ciel, pardi, mais sur terre.
400

23) Les Obus (181)

Chez le bon roi Pausole, quelle balade !
Sur la tête, à l’heure de la promenade,
Les filles nues posent un mouchoir.
Là-bas, on leur impose un voile éteignoir.
N’oubliez pas, dit Grand-Mère,
Les Filles de Perse dans leur désert,
Certaines déjà lapidées,
D’autres pendues, d’autres violées.
Ainsi, le clergé sans ambage
De ses pattes aux ongles noirs
Sur les femmes de tout âge
Met le voile, emblème de son pouvoir.
412
24) Les Fils sont partis (182)

Ah, dit Grand-Mère, les filles de Perse
Un peu partout, dans les rues, manifestent
Contre les effets de la religieuse peste ;
Le vent et les pluies les transpercent,
Les filles, les femmes avancent pourtant.
Les groupes d’hommes violents
De plus en plus nombreux
S’excitant de la voix entre eux,
Encerclent la manifestation.
Armés de pierres, de couteaux,
Ils se préparent à l’assaut
Pour la rituelle provocation.
424

25) Le Joueur de Pipeau, le Guide et les Vestales pileuses (184)

Vraiment, c’est la réalité, dit le trouvère,
En Zinovie, les dirigeants sont fous.
En Perse, ils sont fous à lier, dit la Grand-Mère,
Et pire, ces religieux mènent le pays au trou.
Et si on laisse faire ces déments,
Ils entraîneront le monde entier
Dans les plus épouvantables tourments.
Fous et dangereux, on ne peut le nier.
Ennemis de tout le monde,
Ils sèment la terreur et la peine
En une hideuse et vicieuse ronde
Qu’ils nourrissent de peur et de haine.
436
Forcées, les filles de Perse s’habillent de noir
Pour caboter entre les îles du désespoir.
Sur les murs de la ville, elles lisent
Des horreurs qu’elles méprisent :
« La guerre est une mission glorieuse,
Tuer, être tué est une bénédiction.
La foi est la chose la plus précieuse,
Dieu tout puissant protège notre nation. »
L’eau fuit dans le ciel ; les lacs, les fleuves
S’assèchent et le désert s’installe.
Et les gens aussi loin qu’ils peuvent
Émigrent de ce nid de pileuses vestales.
448

26) La Statue tend le Bras (185)

Ah, dit la Grand-Mère, les hommes résolus,
Les vrais compagnons des Filles d’Iran,
Mettaient leur vie et leur pas dans leur rang.
Les vestales à la barbe dure les ont pendus.
À moi le temps me dure, je n’en peux plus
De ne pas voir ces religieux bourreaux s’en aller
En troupeau, dans les divins déserts bêler.
Ils ont tué tant de filles, tant de jeunes gens.
De leurs malédictions, les filles n’ont cure :
Sous les tchadors, les yeux brillant de sang,
Pour elles, cheveux au vent, vivre leur nature
Est un dessein bien suffisant.
460

27) Le chouette Boulot (186)

Ah, dit Grand-Mère, là-bas, c’est la loi :
Les filles doivent marcher tête en bas.
La pensée étouffée est morte,
Le talent, décrié, est éteint,
La terreur balaye les chemins,
Les cloportes sonnent aux portes.
Filles, dispersez-vous, ralliez-vous !
Pas d’autre voie pour vous.
Nous n’irons plus au bois,
Les têtes hautes sont coupées,
Les belles filles de là-bas,
Dans leur cœur, les ont embaumées.
472

28) Un Camp, c’est un Camp (187)

Que deviennent les filles de Perse et d’Iran
Qui ont ôté le voile et arraché les turbans ?
Elles continuent, dit Grand-Mère, le mouvement
Contre les massacres des opposants.
Un matin, vingt personnes, ont forcé ma porte,
Dit Mojan, tout pris et m’ont arrêtée.
Avec un bandeau sur les yeux, tête baissée,
En prison, brutalement, on m’emporte.
Interrogatoire, dès l’aube, très tôt,
Jusqu’au soir, des questions, des coups.
Je n’ai plus de nom, juste un numéro.
Ces gens sont des barbares fous.
484

29) Les Feux du Carnaval (188)

Grand-Mère dit : Vous savez, là-bas,
Ils marient les filles de treize ans.
C’est légal. C’est inscrit dans la loi,
C’est conforme aux enseignements.
La Perse maigrit, elle manque de gras,
Elle perd ses campagnes, elle perd ses paysans.
Elle perd ses eaux, elle se vide déjà.
La Perse a besoin de beaucoup d’enfants,
L’Iran religieux a besoin de futurs soldats.
Le pays a besoin de beaucoup de mamans.
Les filles ne veulent pas de ce futur-là ;
Et les dents du présent rongent le temps.
496

30) Le Mystère (189)

En Iran, dit Grand-Mère, ils effacent
Les femmes de Perse et tuent la vie.
Ils traquent les cheveux, la peau des filles.
Ils sèment partout, toujours, la menace.
En prison, ils torturent, ils battent, ils violent ;
Ils éliminent sans laisser de traces.
La mégalomanie des vestales pileuses
Alimente les pieuses paroles venimeuses.
Là aussi, c’est l’empire de la peur.
Les filles en ont assez des barbons
Un irrésistible mouvement venu du cœur
Les pousse à lever les yeux et à dire non.
508

31) La Boulimie universelle (190)

Filles de Perse, femmes d’Iran, dit Grand-Mère,
Depuis tant de temps subissent une vie amère.
Elles survivent en glissant entre les murs
De ce régime détestable, méchant, obscur.
Seule, la femme ne peut chanter ;
Sa voix, ses cheveux sont bannis ;
Les sons, les émois sont interdits.
Les oiseaux ont le cœur désenchanté.
Les vestales poilues sont criminelles,
Quand les femmes se libèrent de leur mari,
Par la gorge, ils pendent les filles aussi.
La honte de ces religieux est éternelle.
520

32) Les Pissenlits (191)

Grand-Mère dit : Les filles de Perses
Pour être de bon compte racontent
Comment les hommes affrontent
Et malgré eux aussi traversent
Ces trous noirs de l’inconscience.
Comme déjà, ils excluent leurs consœurs,
Ils chassent les professeurs.
Les étudiants disparaissent,
Et les vagues des secrets d’État
Emportent les corps dans l’au-delà.
Ainsi là aussi la totalisante totalité
Enferme et déforme la réalité.
532

33) Les Scores des Guides (192)

Grand-Mère dit : la fille de Perse explique
La vie des gens en république théocratique.
Si j’entre en cheveux dans un restaurant,
Dans un commerce, ils ferment l’établissement
Et collent une amende salée au commerçant.
Ainsi, ils terrorisent les habitants d’Iran.
En prison, plus de places libres ;
Ils faut bien qu’ils nous délivrent.
Ils m’ont relâchée après deux ans.
Ils fouettent et tuent plus qu’avant.
Les gens résistent ; malgré le Guide,
Les élections sont un vrai bide.
544

34) Splendeur et Misère (194)

Grand-Mère dit : Les filles d’Iran
Tiennent aussi le Guide pour un tyran.
Toujours, le Guide ruse et ment
Discours de Guide, c’est boniment,
Incantations et oraisons ridicules.
Aux filles, ils font la guerre.
On nous arrête, on nous bouscule ;
Nous, on nous enferme sans air,
En isolement, en cellule minuscule,
Brutalités, vexations arbitraires.
Ils ont raté leurs élections.
Le vent change de prédilection.
556

35) À Midi tapant (195)

Les filles de Perse disent : « C’est truqué.
Comme le Guide de chez nous, il va gagner :
Trucage de votes en ligne et à distance,
Bourrage des urnes, systématique falsification,
Ne laissent au hasard aucune chance.
Les Autorités font de très lourdes pressions,
Sur les fonctionnaires, sur leurs propres agents,
Et des menaces personnelles sur les gens.
Tout le monde au vote est convoqué.
Dieu, la Patrie, la Puissance, l’Histoire,
L’Église, le Salut, tous ces pantins dérisoires
Par le Guide et les siens sont invoqués.
Nul ne peut douter de la Victoire.
568

36) Les Concerts (196)

Grand-Mère dit : les filles de Perse
Et d’ailleurs ont une infinie mémoire
Et content aux enfants toutes ces histoires
Et ces souvenirs de douleur transpercent
Les plus formidables fortifications
Et renversent tous les édits des religions.
Rien n’y fait, ni rites, ni incantations,
Ni Dieux, ni prières, ni répressions,
Un jour vient où le voile tombe ;
Alors, nous les filles, on imposera
La fin du monde des bombes
Et une paix quotidienne fleurira.
580

37) L’Embrouille (197)

Les filles de Perse, dit Grand-mère,
Content le conte dramatique
Des filles d’Afrique
Mutilées par la guerre.
Là-bas, les conflits se perpétuent
Où les hommes s’entretuent,
Où les filles payent le prix
Avec leur ventre percé,
Avec pour toujours le mépris.
Leur regard au fond d’elles
Se recroqueville enfoncé
Dans une honte mortelle.
592

38) Les nouveaux Saints (198)

Grand-mère dit : Les filles de Perse et d’Iran
Me parlent des filles du pays des talibans,
Victimes d’un régime pire encore.
Des hommes là-bas font la guerre
Aux filles, aux femmes, aux mères.
De Kandahar, une voix de stentor
Menace, commande, ordonne
De revenir aux règles à la conne
Des saintes traditions de la religion,
De rétablir pendaisons et lapidations,
D’interdire aux filles l’éducation.
On ne peut taire ces abjections.
604

39) Il n’y a pas d’Avenir radieux (199)

Grand-Mère dit : Les filles de Perse
D’une voix où la colère transperce
Disent le soleil du cœur éteint
Sous les menaces chaque matin.
Pour les gens jeunes ou vieux
Tenus sous la gouverne d’un Guide
Ou ceux geignant sous la Loi d’un Dieu,
Le monde du jour et l’au-delà sont vides.
Et aussi bien pour les gens lucides,
Ceux-là même qui vivent sans dieux,
En ces lieux, le temps toujours se ride.
Il n’y a pas d’avenir radieux.
616

40) La Profession du Trouvère (200)

Grand-Mère dit : Les filles de Perse veulent parler
Des femmes et des filles du monde entier,
Des fillettes de partout et de Gambie.
Qui veut leur arracher la fleur de vie ?
Qui ? Les vestales poilues et autres
Prêtres, prêtresses, imams et apôtres.
Excision, mutilation, mutilation !
La peste soit des religieux et des religions,
Quel mal caché les pousse à prendre,
À arracher le cœur des fleurs,
À tuer la femme en son ventre ?
Obsession d’hommes et de rancœurs.
628

41) Lettre au Président (201)


Grand-Mère dit : Les filles de Perse et d’Iran
Chantent elles aussi : Allez-vous-en,
Vestales pelues, laissez-nous nos vies !
Allez-vous-en, nous sommes filles
Et jamais ne voulons plus
De votre monde perclus,
De vos mollahs, de vos barbus,
Et de tous ces visages obtus.
Allez-vous-en en ces paradis merveilleux,
Que vous promettent tous vos Dieux,
Allez-vous-en rejoindre vos houris !
Et laissez-nous soigner ce monde pourri.
640

envoyé par Marco Valdo M.I. - 5/5/2024 - 16:23




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