Le trouvère dit : Vous savez les amis,
Il y a eu une élection importante
Et le dernier jour à midi,
Longue était la file d’attente.
Pour fêter le Guide et sa victoire,
On programma un concert obligatoire.
Les gens y furent contraints.
On les y emmena par pleins trains.
C’était triomphal, c’était épique
C’était d’un ennui fantastique.
Moi, dit le Veilleur, j’ai dû y aller,
Tout au long, ils m’ont surveillé.
Ah, dit le marin, c’est bien beau
Des concerts pour fêter la victoire.
Là-bas, je servais sur un grand bateau ;
On naviguait sur les eaux noires,
Il avançait majestueux, pavillon haut.
Mes amis, quel terrible déboire.
La lumière était belle, le vent était beau,
Sous le soleil, quel paysage magnifique,
Il y avait des oiseaux et de blancs nuages ;
On faisait des rêves héroïques.
Soudain, quel carnage dans les engrenages.
Le bateau coule, quelle fin tragique !
Au dernier concert, dit le Revenant,
J’y étais avec plein de gens.
Il a commencé par un feu d’artifice
Comme un régiment à l’exercice.
J’ai vu tomber les spectateurs
Comme dans un film d’horreur.
Qui a pu faire ça, pourquoi ?
C’est simple, dit le soldat :
On ne massacre pas impunément,
Des années durant, les gens d’ailleurs.
Un jour, le vent rapporte le malheur.
C’est le prix des guerres d’avant.
Grand-Mère dit : les filles de Perse
Et d’ailleurs ont une infinie mémoire
Et content aux enfants toutes ces histoires
Et ces souvenirs de douleur transpercent
Les plus formidables fortifications
Et renversent tous les édits des religions.
Rien n’y fait, ni rites, ni incantations,
Ni Dieux, ni prières, ni répressions,
Un jour vient où le voile tombe ;
Alors, nous les filles, on imposera
La fin du monde des bombes
Et une paix quotidienne fleurira.
Il y a eu une élection importante
Et le dernier jour à midi,
Longue était la file d’attente.
Pour fêter le Guide et sa victoire,
On programma un concert obligatoire.
Les gens y furent contraints.
On les y emmena par pleins trains.
C’était triomphal, c’était épique
C’était d’un ennui fantastique.
Moi, dit le Veilleur, j’ai dû y aller,
Tout au long, ils m’ont surveillé.
Ah, dit le marin, c’est bien beau
Des concerts pour fêter la victoire.
Là-bas, je servais sur un grand bateau ;
On naviguait sur les eaux noires,
Il avançait majestueux, pavillon haut.
Mes amis, quel terrible déboire.
La lumière était belle, le vent était beau,
Sous le soleil, quel paysage magnifique,
Il y avait des oiseaux et de blancs nuages ;
On faisait des rêves héroïques.
Soudain, quel carnage dans les engrenages.
Le bateau coule, quelle fin tragique !
Au dernier concert, dit le Revenant,
J’y étais avec plein de gens.
Il a commencé par un feu d’artifice
Comme un régiment à l’exercice.
J’ai vu tomber les spectateurs
Comme dans un film d’horreur.
Qui a pu faire ça, pourquoi ?
C’est simple, dit le soldat :
On ne massacre pas impunément,
Des années durant, les gens d’ailleurs.
Un jour, le vent rapporte le malheur.
C’est le prix des guerres d’avant.
Grand-Mère dit : les filles de Perse
Et d’ailleurs ont une infinie mémoire
Et content aux enfants toutes ces histoires
Et ces souvenirs de douleur transpercent
Les plus formidables fortifications
Et renversent tous les édits des religions.
Rien n’y fait, ni rites, ni incantations,
Ni Dieux, ni prières, ni répressions,
Un jour vient où le voile tombe ;
Alors, nous les filles, on imposera
La fin du monde des bombes
Et une paix quotidienne fleurira.
inviata da Marco Valdo M.I. - 23/3/2024 - 16:57
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Chanson française – Les Concerts – Marco Valdo M.I. – 2024
LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.
Épisode 196
Olga Dmitrievna Yanovskaya – 1935
Tiens, dit Lucien l’âne, une chanson qui parle de concerts.
Oui, dit Marco Valdo M.I., de concerts, de bateaux et de bien d’autres choses. Comme à l’ordinaire dans cette histoire d’un pays qui fait la guerre à ses voisins, les conversations vont bon train. Mais revenons aux concerts musicaux qui normalement, dans des pays en paix, chez des gens pacifiques, dans des mondes sans dictature et sans ambitions impériales, tout se passe dans la joie et est les concerts sont pour les spectateurs des occasions de se divertir.
En effet, dit Lucien l’âne, c’est bien le but ; la musique pacifie les mœurs.
Malheureusement, reprend Marco Valdo M.I., cette fois, ce n’est pas vraiment le cas. Mais revenons à la canzone et à son premier douzain qui raconte un premier concert, dont le second sera l’écho. La canzone était commencée, les concerts s’enchaînaient, je l’ai continuée. Ainsi, le premier concert était à la gloire de la victoire électorale du Guide impérissable, malgré les votants d’À Midi tapant ; c’était un concert avec présence obligatoire pour les spectateurs, dont une grande partie y fut amenée de force et de loin par trains entiers ; il fallait remplir la place, ce devait être un grand meeting, mais il n’avait rien à voir avec Le grand métingue du Métropolitain.
« C’était tout de même un bien chouette métingue,
Que le métingue du Métropolitain ! »
Cette fois, c’était un meeting officiel, un meeting de régime ; le Guide parlait, il fallait une foule à l’enthousiasme obligé et organisé. Comme de juste, dit le trouvère, ce fut d’un ennui considérable.
« Les gens y allaient contraints.
On les y emmena par pleins trains.
C’était triomphal, c’était épique
C’était d’un ennui fantastique. »
Et le Veilleur de confirmer la chose :
« Moi, dit le Veilleur, j’ai dû y aller,
Tout au long, ils m’ont surveillé. »
Je vois, dit Lucien l’âne, c’est le pays du rire et du plaisir obligatoires. C’est orwellien, c’est kafkaïen. On dirait la Patrie d’Orwell et Kafka réunis.
Soit, dit Marco Valdo M.I., je continue par l’intervention du marin en congé de la flotte, car son bateau a coulé.
« On faisait des rêves héroïques.
Soudain, quel carnage dans les engrenages.
Le bateau coule, quelle fin tragique ! »
Oh, dit Lucien l’âne, ce sont des choses qui arrivent à une marine qui fait la guerre. Mais, dis-moi la suite.
La suite, poursuit Marco Valdo M.I., c’est le deuxième concert ; un concert auquel le Revenant assistait justement dès le début et il le raconte :
« Au dernier concert, dit le Revenant,
J’y étais avec plein de gens.
Il a commencé par un feu d’artifice
Comme un régiment à l’exercice.
J’ai vu tomber les spectateurs
Comme dans un film d’horreur. »
Quel événement effroyable, dit Lucien l’âne. Je me demande bien qui est responsable de ce massacre.
Eh bien, dit Marco Valdo M.I., le Revenant se pose la même question et c’est le Soldat, qui en connaît un bout en matière de massacres – il en a vu par milliers des cadavres des « gens d’ailleurs » sous les bombes -, indique clairement la cause de cette tuerie :
« C’est simple, dit le soldat :
On ne massacre pas impunément,
Des années durant, les gens d’ailleurs.
Un jour, le vent rapporte le malheur.
C’est le prix des guerres d’avant. »
J’avais la même idée, dit Lucien l’âne. En tête, m’étaient venues deux sentences. Une qu’aurait pu rappeler le marin : « Quand on crache contre le vent, le crachat revient dans la figure » ; une autre de mon professeur de morale : « Quand on joue au con, on finit toujours par gagner ». Évidemment, c’est toujours ceux qui n’ont rien décidé de tout ça qui sont les victimes des dirigeants. Mais, il reste encore le dernier douzain ; celui de Grand-Mère sans doute.
En effet, répond Marco Valdo M.I., Grand-Mère relaye le propos des filles de Perse et d’ailleurs et les filles donnent une conclusion lumineuse à cette sombre période contemporaine :
« Rien n’y fait, ni rites, ni incantations,
Ni Dieux, ni prières, ni répressions,
Un jour vient où le voile tombe ;
Alors, nous les filles, on imposera
La fin du monde des bombes
Et une paix quotidienne fleurira. »
Voilà qui est mieux, dit Lucien l’âne, mais comme elles le disent il faut que le « voile tombe » et en cela aussi, elles sont raison. Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde caduc, bancal, usé, vétuste, débile, impotent, sénile et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :
Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l'État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? 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