Every day and every night
ad un incrocio della città
mi do da fare al ritmo del mio semaforo
ogni vettura che passa di qua
si ferma un poco e poi se ne va
io non mi muovo mai
dal mio semaforo
Il rosso ti frena
e a me mi scatena
in pochi secondi
ti sono davanti
sono scappato da casa mia
per liberare la fantasia
ed arrivare al rosso
del mio semaforo
Sono scappato coscientemente
e mi accontento di poco e niente
ora mi basta il rosso
del mio semaforo
appena scatta il rosso io entro in scena
e non mi importa niente se vi faccio pena
perché tra il mio futuro ed il mio passato
questa terra di nessuno è un passaggio obbligato
A Kiev ero un professore
e avevo un compito ufficiale
intorno a me tutto era rosso
finché quel mondo mi è crollato addosso
Il rosso ti frena
e a me mi scatena
ed ogni autista che passa di qua
io lo metto in difficoltà
appena scatta il rosso del mio semaforo
con la mia barba lunga ed il sorriso di scena
un po’ per divertirvi un po’ per farvi pena
con una piroetta che vi mette allegria
io svendo la mia laurea in filosofia
A Kiev ero un professore
e avevo un compito ufficiale
ma ora che ho saltato il fosso
è tutta un’altra vita, un altro rosso
ma ora che ho saltato il fosso
è tutta un’altra vita, un altro rosso
ad un incrocio della città
mi do da fare al ritmo del mio semaforo
ogni vettura che passa di qua
si ferma un poco e poi se ne va
io non mi muovo mai
dal mio semaforo
Il rosso ti frena
e a me mi scatena
in pochi secondi
ti sono davanti
sono scappato da casa mia
per liberare la fantasia
ed arrivare al rosso
del mio semaforo
Sono scappato coscientemente
e mi accontento di poco e niente
ora mi basta il rosso
del mio semaforo
appena scatta il rosso io entro in scena
e non mi importa niente se vi faccio pena
perché tra il mio futuro ed il mio passato
questa terra di nessuno è un passaggio obbligato
A Kiev ero un professore
e avevo un compito ufficiale
intorno a me tutto era rosso
finché quel mondo mi è crollato addosso
Il rosso ti frena
e a me mi scatena
ed ogni autista che passa di qua
io lo metto in difficoltà
appena scatta il rosso del mio semaforo
con la mia barba lunga ed il sorriso di scena
un po’ per divertirvi un po’ per farvi pena
con una piroetta che vi mette allegria
io svendo la mia laurea in filosofia
A Kiev ero un professore
e avevo un compito ufficiale
ma ora che ho saltato il fosso
è tutta un’altra vita, un altro rosso
ma ora che ho saltato il fosso
è tutta un’altra vita, un altro rosso
envoyé par Roberto Oliva - 29/10/2007 - 23:04
Langue: français
Version française – À KIEV, J'ÉTAIS PROFESSEUR... – Marco Valdo M.I.– 2010
Chanson italienne – Every Day, Every Night (A Kiev ero un professore) – Edoardo Bennato – 2003
À Kiev, en effet, il était professeur... C'est dur,ça prend du temps et des efforts et du talent de faire un professeur... Ici, il s'active aux feux tricolores pendant la phase rouge; jour et nuit. Il ennuie les automobilistes, mais que veux-tu, Lucien l'âne mon ami, on a beau avoir été professeur, en avoir le titre et les qualités, quand on est réfugié... Il faut bien vivre. En gros, c'est là le sens de la chanson d'Eduardo Bennato. Là, me réfugié vient de Kiev en Ukraine; il aurait pu venir d'à peu près n'importe où dans le monde. En somme, c'est le sort des réfugiés. D'aucuns ratiocinent, font des distinctions subtiles : est-il un réfugié politique ? Cela dépend d'où il vient et pourquoi il vient... Celui-là, si ça tombe bien, a beaucoup de chances de recevoir des papiers, un statut, d'être aidé... Est-ce un réfugié « économique », un réfugié de la faim – de la faim ordinaire, de celle qui ne tue pas tout de suite, de celle qui tue lentement... De la simple faim, née de la misère, la faim, quoi... Celui-là, d'où qu'il vienne, n'a aucune chance; il lui reste à vivre en clandestin. Le clandestin est une sorte d'homme souterrain, il vit sous la surface de la société et ne sort qu'avec précautions... Son destin est précaire.
Oui, oui, dit Lucien l'âne en hérissant son crin, j'en ai vu beaucoup et depuis tant de temps de ces gens qui fuyaient mille tourments atroces pour des tourments terribles, mais moins grands, agrémentés d'un espoir de jours meilleurs. Ces émigrés d'où qu'ils viennent et où qu'ils aillent, à quelqu'époque que ce soit, ont toujours été mal accueillis et souvent, rejetés... Quelquefois même, cela s'est vu, après des dizaines d'années de présence, après plusieurs générations; pour des questions de peau, pour des histoires de religion – même quand ils s'étaient ralliés (avaient abjuré leur religion d'origine) à l'église la plus officielle. En Grèce, je me souviens, au temps de ma jeunesse, la xénophobie frappait déjà les étrangers; par sa xénophobie, la civilisation engendrait la barbarie. Je vois que c'est encore le cas aujourd'hui.
Oui, mon ami Lucien l'âne, dit Marco Valdo M.I., plus ce monde progresse, plus il régresse. Plus il se prétend civilisé, plus il veut protéger sa « civilisation », plus il grandit sa barbarie. Cela me rappelle ce titre de Francis Jeanson : « Au secours, les cons nous cernent ! ». Il est temps de mettre fin à ce monde idiot, barbare et cacochyme.
Tissons le linceul..., conclut Lucien l'âne.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Chanson italienne – Every Day, Every Night (A Kiev ero un professore) – Edoardo Bennato – 2003
À Kiev, en effet, il était professeur... C'est dur,ça prend du temps et des efforts et du talent de faire un professeur... Ici, il s'active aux feux tricolores pendant la phase rouge; jour et nuit. Il ennuie les automobilistes, mais que veux-tu, Lucien l'âne mon ami, on a beau avoir été professeur, en avoir le titre et les qualités, quand on est réfugié... Il faut bien vivre. En gros, c'est là le sens de la chanson d'Eduardo Bennato. Là, me réfugié vient de Kiev en Ukraine; il aurait pu venir d'à peu près n'importe où dans le monde. En somme, c'est le sort des réfugiés. D'aucuns ratiocinent, font des distinctions subtiles : est-il un réfugié politique ? Cela dépend d'où il vient et pourquoi il vient... Celui-là, si ça tombe bien, a beaucoup de chances de recevoir des papiers, un statut, d'être aidé... Est-ce un réfugié « économique », un réfugié de la faim – de la faim ordinaire, de celle qui ne tue pas tout de suite, de celle qui tue lentement... De la simple faim, née de la misère, la faim, quoi... Celui-là, d'où qu'il vienne, n'a aucune chance; il lui reste à vivre en clandestin. Le clandestin est une sorte d'homme souterrain, il vit sous la surface de la société et ne sort qu'avec précautions... Son destin est précaire.
Oui, oui, dit Lucien l'âne en hérissant son crin, j'en ai vu beaucoup et depuis tant de temps de ces gens qui fuyaient mille tourments atroces pour des tourments terribles, mais moins grands, agrémentés d'un espoir de jours meilleurs. Ces émigrés d'où qu'ils viennent et où qu'ils aillent, à quelqu'époque que ce soit, ont toujours été mal accueillis et souvent, rejetés... Quelquefois même, cela s'est vu, après des dizaines d'années de présence, après plusieurs générations; pour des questions de peau, pour des histoires de religion – même quand ils s'étaient ralliés (avaient abjuré leur religion d'origine) à l'église la plus officielle. En Grèce, je me souviens, au temps de ma jeunesse, la xénophobie frappait déjà les étrangers; par sa xénophobie, la civilisation engendrait la barbarie. Je vois que c'est encore le cas aujourd'hui.
Oui, mon ami Lucien l'âne, dit Marco Valdo M.I., plus ce monde progresse, plus il régresse. Plus il se prétend civilisé, plus il veut protéger sa « civilisation », plus il grandit sa barbarie. Cela me rappelle ce titre de Francis Jeanson : « Au secours, les cons nous cernent ! ». Il est temps de mettre fin à ce monde idiot, barbare et cacochyme.
Tissons le linceul..., conclut Lucien l'âne.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
À KIEV, J'ÉTAIS PROFESSEUR...
« Avec ma barbe longue et mon sourire de scène, un peu pour vous divertir, un peu pour vous faire de la peine, avec une pirouette qui vous met en joie; je brade mon diplôme de philosophe. »
Chaque jour et chaque nuit
À un carrefour de la ville
Je m'exerce au rythme de mes feux tricolores
Chaque voiture qui passe là
S'arrête un peu et puis s'en va
Moi, je ne quitte jamais
Mes feux tricolores
Le rouge te freine
Et moi, il me déchaîne
En quelques secondes
Je suis devant toi
Je me suis enfui de chez moi
Pour me libérer de mon monde
Et arriver au rouge
De mes feux tricolores.
Je me suis enfui consciemment
Je me contente de peu et de rien
Dès à présent, le rouge me convient
De mes feux tricolores
À peine s'allume le rouge, j'entre en scène
Et il ne m'importe en rien de vous faire de la peine
Car entre mon futur et mon passé
Cette terre de personne est un passage obligé.
À Kiev, j'étais professeur
Et j'avais un emploi officiel
Autour de moi, tout était rouge
Jusqu'à ce que le monde me tombe dessus
Le rouge te freine
Et moi, il me déchaîne
Et chaque conducteur qui passe là
Je le mets en difficulté
À peine se déclenche le rouge de mes feux
Avec ma barbe longue et mon sourire de scène
Un peu pour vous divertir, un peu pour vous faire de la peine
Avec une pirouette qui vous met en joie
Je brade mon diplôme de philosophe.
À Kiev, j étais professeur
Et j'avais une mission officielle
Mais maintenant que j'ai sauté le pas
C'est une tout autre vie, un autre rouge
Mais maintenant que j'ai sauté le pas
C'est une tout autre vie, un autre rouge
« Avec ma barbe longue et mon sourire de scène, un peu pour vous divertir, un peu pour vous faire de la peine, avec une pirouette qui vous met en joie; je brade mon diplôme de philosophe. »
Chaque jour et chaque nuit
À un carrefour de la ville
Je m'exerce au rythme de mes feux tricolores
Chaque voiture qui passe là
S'arrête un peu et puis s'en va
Moi, je ne quitte jamais
Mes feux tricolores
Le rouge te freine
Et moi, il me déchaîne
En quelques secondes
Je suis devant toi
Je me suis enfui de chez moi
Pour me libérer de mon monde
Et arriver au rouge
De mes feux tricolores.
Je me suis enfui consciemment
Je me contente de peu et de rien
Dès à présent, le rouge me convient
De mes feux tricolores
À peine s'allume le rouge, j'entre en scène
Et il ne m'importe en rien de vous faire de la peine
Car entre mon futur et mon passé
Cette terre de personne est un passage obligé.
À Kiev, j'étais professeur
Et j'avais un emploi officiel
Autour de moi, tout était rouge
Jusqu'à ce que le monde me tombe dessus
Le rouge te freine
Et moi, il me déchaîne
Et chaque conducteur qui passe là
Je le mets en difficulté
À peine se déclenche le rouge de mes feux
Avec ma barbe longue et mon sourire de scène
Un peu pour vous divertir, un peu pour vous faire de la peine
Avec une pirouette qui vous met en joie
Je brade mon diplôme de philosophe.
À Kiev, j étais professeur
Et j'avais une mission officielle
Mais maintenant que j'ai sauté le pas
C'est une tout autre vie, un autre rouge
Mais maintenant que j'ai sauté le pas
C'est une tout autre vie, un autre rouge
envoyé par Marco Valdo M.I. - 15/7/2010 - 21:49
×
Testo e musica di Edoardo Bennato
da “L’uomo occidentale”
“Con la mia barba lunga ed il sorriso di scena, un po’ per divertirvi un po’ per farvi pena, con una piroetta che vi mette allegria io svendo la mia laurea in filosofia”