Εκείνο που φοβάμαι πιο πολύ
είναι μη γίνω «ποιητής»
Μην κλειστώ στο δωμάτιο
ν’ αγναντεύω τη θάλασσα
κι απολησμονήσω.
Μην κλείσουνε τα ράμματα στις φλέβες μου
κι από θολές αναμνήσεις και ειδήσεις της ΕΡΤ
μαυρίζω χαρτιά και πλασάρω απόψεις.
Μη με αποδεχτεί η ράτσα που μας έλειωσε
για να με χρησιμοποιήσει.
Μη γίνουνε τα ουρλιαχτά μου μουρμούρισμα
για να κοιμίζω τους δικούς μου.
Μη μάθω μέτρο και τεχνική
και κλειστώ μέσα σε αυτά
για να με τραγουδήσουν.
Μην πάρω κιάλια για να φέρω πιο κοντά
τις δολιοφθορές που δεν θα παίρνω μέρος
μη με πιάσουν στην κούραση
παπάδες και ακαδημαϊκοί
και πουστέψω
Έχουν όλους τους τρόπους αυτοί
και την καθημερινότητα που συνηθίζεις
σκυλιά μας έχουν κάνει
να ντρεπόμαστε για την αργία
περήφανοι για την ανεργία
Έτσι είναι.
Μας περιμένουν στη γωνία
καλοί ψυχίατροι και κακοί αστυνόμοι.
Ο Μαρξ…
τον φοβάμαι
το μυαλό μου τον δρασκελάει και αυτόν
αυτοί οι αλήτες φταίνε
δεν μπορώ γαμώτο να τελειώσω αυτό το γραφτό
μπορεί… ε;… μιαν άλλη μέρα…
είναι μη γίνω «ποιητής»
Μην κλειστώ στο δωμάτιο
ν’ αγναντεύω τη θάλασσα
κι απολησμονήσω.
Μην κλείσουνε τα ράμματα στις φλέβες μου
κι από θολές αναμνήσεις και ειδήσεις της ΕΡΤ
μαυρίζω χαρτιά και πλασάρω απόψεις.
Μη με αποδεχτεί η ράτσα που μας έλειωσε
για να με χρησιμοποιήσει.
Μη γίνουνε τα ουρλιαχτά μου μουρμούρισμα
για να κοιμίζω τους δικούς μου.
Μη μάθω μέτρο και τεχνική
και κλειστώ μέσα σε αυτά
για να με τραγουδήσουν.
Μην πάρω κιάλια για να φέρω πιο κοντά
τις δολιοφθορές που δεν θα παίρνω μέρος
μη με πιάσουν στην κούραση
παπάδες και ακαδημαϊκοί
και πουστέψω
Έχουν όλους τους τρόπους αυτοί
και την καθημερινότητα που συνηθίζεις
σκυλιά μας έχουν κάνει
να ντρεπόμαστε για την αργία
περήφανοι για την ανεργία
Έτσι είναι.
Μας περιμένουν στη γωνία
καλοί ψυχίατροι και κακοί αστυνόμοι.
Ο Μαρξ…
τον φοβάμαι
το μυαλό μου τον δρασκελάει και αυτόν
αυτοί οι αλήτες φταίνε
δεν μπορώ γαμώτο να τελειώσω αυτό το γραφτό
μπορεί… ε;… μιαν άλλη μέρα…
Contributed by Riccardo Venturi - Ελληνικό Τμήμα των ΑΠΤ "Gian Piero Testa" - 2022/9/10 - 19:26
Language: Italian
Μετέφρασε στα ιταλικά / Traduzione italiana / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös:
Riccardo Venturi, 10-9-2022 19:30
Riccardo Venturi, 10-9-2022 19:30
Quello di cui ho più paura
Quello di cui ho più paura
è di diventare una “poetessa”,
di rinchiudermi nella mia stanza
a contemplare il mare
e a cercare di scordare.
Che mi suturino le vene
e che, da opachi ricordi e dai telegiornali,
io mi metta a annerire fogli di carta
e ad ammannire opinioni.
Che mi accetti quella gentaglia che ci ha schiacciati
per usarmi.
Che le mie urla diventino mormorii sommessi
per far dormire bene i miei cari.
Ho paura d'imparare la metrica e la tecnica
e di rinchiudermici dentro
per farmi cantare.
Di prendere un binocolo per vedere più da vicino
i sabotaggi a cui non prenderò parte,
di essere presa per sfinimento
da preti e da accademici,
e di farmi fottere.
Quelli ci hanno tutti i modi per farlo,
e la quotidianità a cui ti avvezzi,
ci hanno trasformati in cani
per farci vergognare dell'ozio,
fieri di essere disoccupati.
È così.
Ci aspettano all'angolo
bravi psichiatri e cattivi poliziotti.
E Marx...
ne ho paura,
il mio cervello salta a pie' pari pure lui,
è tutta colpa di quei vagabondi
fanculo, non ce la faccio a finire questa cosa
che sto scrivendo,
forse....eh....un altro giorno...
Quello di cui ho più paura
è di diventare una “poetessa”,
di rinchiudermi nella mia stanza
a contemplare il mare
e a cercare di scordare.
Che mi suturino le vene
e che, da opachi ricordi e dai telegiornali,
io mi metta a annerire fogli di carta
e ad ammannire opinioni.
Che mi accetti quella gentaglia che ci ha schiacciati
per usarmi.
Che le mie urla diventino mormorii sommessi
per far dormire bene i miei cari.
Ho paura d'imparare la metrica e la tecnica
e di rinchiudermici dentro
per farmi cantare.
Di prendere un binocolo per vedere più da vicino
i sabotaggi a cui non prenderò parte,
di essere presa per sfinimento
da preti e da accademici,
e di farmi fottere.
Quelli ci hanno tutti i modi per farlo,
e la quotidianità a cui ti avvezzi,
ci hanno trasformati in cani
per farci vergognare dell'ozio,
fieri di essere disoccupati.
È così.
Ci aspettano all'angolo
bravi psichiatri e cattivi poliziotti.
E Marx...
ne ho paura,
il mio cervello salta a pie' pari pure lui,
è tutta colpa di quei vagabondi
fanculo, non ce la faccio a finire questa cosa
che sto scrivendo,
forse....eh....un altro giorno...
Language: French
Version française — MA PLUS GRANDE CRAINTE — Marco Valdo M.I. — 2022
d’après la traduction italienne de Riccardo Venturi — Quello di cui ho più paura — 2022
d’une chanson grecque — Εκείνο που φοβάμαι πιο πολύ — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — 1978
Texte : Κατερίνα Γώγου / Katerina Gogou
“Τρία κλικ αριστερά”, 1978
Lecture : Fanny Polémi
De quoi Katerina Gogou avait-elle le plus peur ? Elle nous le dit ici, avec la brutalité parfaite et sincère qui lui était coutumière. Elle avait terriblement peur de devenir une “poétesse”, et donc, d’une certaine manière, d’être engloutie par l’establishment. Elle avait peur, elle qui écrivait ses dissonances littéralement avec la matière de sa vie, d’être réduite à « contempler la mer » enfermée dans une chambre, en essayant d’oublier. Katerina Gogou voulait tout sauf contempler et oublier. Elle avait peur de devenir un pourvoyeur d'“opinions” vers lequel on se tourne pour obtenir une opinion plus ou moins élevée et éclairée. Elle craignait d’être enfermée dans des schémas métriques et techniques conçus spécialement pour le chant, ce qui est une chose spécifiquement hellénique.
Quiconque a suivi au fil du temps les événements et les aventures de la Section grecque, de l’ostensible 'Ελληνικό Τμήμα' de ce site, sait très bien que pratiquement tous les poètes grecs, même et surtout les plus classiques et les plus importants (Palamas, Solomos, Seferis, Kavafis, Ritsos, Elytis…) ont été mis en musique et chantés. Personnellement, je trouve que c’est une chose merveilleuse, qui fait de la chanson en grec quelque chose de beaucoup plus que de la simple chanson d’auteur, et qui ne trouve une certaine correspondance qu’en France et dans les pays francophones ; mais ce n’était pas le souhait de Katerina Gogou.
Sa terreur était celle de devoir se soumettre à la normalisation et donc, en définitive, à la neutralisation. Pour faire une comparaison nostalgique, la même chose est arrivée dans le temps à un Fabrizio De André ; ou, pour aller encore plus loin, aux « poètes maudits » français. Une neutralisation derrière laquelle on entrevoit toujours des universitaires, des prêtres et des policiers, trois catégories qui ont d’ailleurs beaucoup en commun, avec l’aide bienveillante et décisive des psychiatres qui contribuent à créer les mythes des « fous nationaux », des irréguliers régularisés, des anarchistes romantisés et des combattants anodisés. Rien de tout cela pour Katerina Gogou, qui court toujours de haut en bas en Patissìon. Et puis, bien sûr, parfois, il lui est arrivé d’être mise en musique et chantée ; on voit bien que c’est un prix à payer. [RV].
d’après la traduction italienne de Riccardo Venturi — Quello di cui ho più paura — 2022
d’une chanson grecque — Εκείνο που φοβάμαι πιο πολύ — Katerina Gogou / Κατερίνα Γώγου — 1978
Texte : Κατερίνα Γώγου / Katerina Gogou
“Τρία κλικ αριστερά”, 1978
Lecture : Fanny Polémi
De quoi Katerina Gogou avait-elle le plus peur ? Elle nous le dit ici, avec la brutalité parfaite et sincère qui lui était coutumière. Elle avait terriblement peur de devenir une “poétesse”, et donc, d’une certaine manière, d’être engloutie par l’establishment. Elle avait peur, elle qui écrivait ses dissonances littéralement avec la matière de sa vie, d’être réduite à « contempler la mer » enfermée dans une chambre, en essayant d’oublier. Katerina Gogou voulait tout sauf contempler et oublier. Elle avait peur de devenir un pourvoyeur d'“opinions” vers lequel on se tourne pour obtenir une opinion plus ou moins élevée et éclairée. Elle craignait d’être enfermée dans des schémas métriques et techniques conçus spécialement pour le chant, ce qui est une chose spécifiquement hellénique.
Quiconque a suivi au fil du temps les événements et les aventures de la Section grecque, de l’ostensible 'Ελληνικό Τμήμα' de ce site, sait très bien que pratiquement tous les poètes grecs, même et surtout les plus classiques et les plus importants (Palamas, Solomos, Seferis, Kavafis, Ritsos, Elytis…) ont été mis en musique et chantés. Personnellement, je trouve que c’est une chose merveilleuse, qui fait de la chanson en grec quelque chose de beaucoup plus que de la simple chanson d’auteur, et qui ne trouve une certaine correspondance qu’en France et dans les pays francophones ; mais ce n’était pas le souhait de Katerina Gogou.
Sa terreur était celle de devoir se soumettre à la normalisation et donc, en définitive, à la neutralisation. Pour faire une comparaison nostalgique, la même chose est arrivée dans le temps à un Fabrizio De André ; ou, pour aller encore plus loin, aux « poètes maudits » français. Une neutralisation derrière laquelle on entrevoit toujours des universitaires, des prêtres et des policiers, trois catégories qui ont d’ailleurs beaucoup en commun, avec l’aide bienveillante et décisive des psychiatres qui contribuent à créer les mythes des « fous nationaux », des irréguliers régularisés, des anarchistes romantisés et des combattants anodisés. Rien de tout cela pour Katerina Gogou, qui court toujours de haut en bas en Patissìon. Et puis, bien sûr, parfois, il lui est arrivé d’être mise en musique et chantée ; on voit bien que c’est un prix à payer. [RV].
MA PLUS GRANDE CRAINTE
Ma plus grande crainte
Est de devenir un “poète”,
De m’enfermer dans ma chambre
Pour contempler la mer, sombre
Et m’y morfondre.
Mes veines, il ne faut surtout pas les suturer,
Car de souvenirs flous et des nouvelles de la télé,
Je colporte des opinions, je noircis du papier.
Ne laissez pas la race ratée me phagocyter
Pour m’utiliser.
Ne faites pas de mes cris des murmures
Pour endormir mon peuple ;
Ne me faites pas apprendre le mètre,
Ni m’y enfermer moi-même
Pour qu’on me chante.
Ne prenez pas de jumelles pour me mettre près
De ce sabotage auquel je ne participerai jamais.
Ne laissez pas ma fatigue me pousser
Sous la coupe des prêtres et des lettrés
Et m’atrophier.
Ils ont tous les moyens
Et la routine et l’habitude
Ont fait de nous des chiens
Honteux de nos petits bonheurs,
Honteux d’être chômeurs.
C’est comme ça.
Ils nous attendent au coin, là-bas,
Mauvais flics et bons psys,
Marx, et tout le fourbi.
Je crains tout ça,
Mon esprit se perd dans ce magma.
C’est la faute de ces cloches.
Putain, je ne peux plus écrire.
Quoi ?… Un autre jour… Peut-être…
Ma plus grande crainte
Est de devenir un “poète”,
De m’enfermer dans ma chambre
Pour contempler la mer, sombre
Et m’y morfondre.
Mes veines, il ne faut surtout pas les suturer,
Car de souvenirs flous et des nouvelles de la télé,
Je colporte des opinions, je noircis du papier.
Ne laissez pas la race ratée me phagocyter
Pour m’utiliser.
Ne faites pas de mes cris des murmures
Pour endormir mon peuple ;
Ne me faites pas apprendre le mètre,
Ni m’y enfermer moi-même
Pour qu’on me chante.
Ne prenez pas de jumelles pour me mettre près
De ce sabotage auquel je ne participerai jamais.
Ne laissez pas ma fatigue me pousser
Sous la coupe des prêtres et des lettrés
Et m’atrophier.
Ils ont tous les moyens
Et la routine et l’habitude
Ont fait de nous des chiens
Honteux de nos petits bonheurs,
Honteux d’être chômeurs.
C’est comme ça.
Ils nous attendent au coin, là-bas,
Mauvais flics et bons psys,
Marx, et tout le fourbi.
Je crains tout ça,
Mon esprit se perd dans ce magma.
C’est la faute de ces cloches.
Putain, je ne peux plus écrire.
Quoi ?… Un autre jour… Peut-être…
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2022/9/13 - 12:40
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Στίχοι / Testo / Lyrics / Paroles / Sanat:
Κατερίνα Γώγου / Katerina Gogou
“Τρία κλικ αριστερά”, 1978
Letta dall'attrice Fanny Polémi
Di che cosa aveva più paura Katerina Gogou? Ce lo dice qua, con la perfetta e sincera brutalità che le era consueta. Aveva una paura tremenda di diventare una “poetessa”, e di essere quindi, in un qualche modo, essere fagocitata dall'establishment. Aveva paura, lei che scriveva le sue dissonanze letteralmente con la materia della sua vita, di ridursi a “contemplare il mare” rinchiusa in una stanza, cercando di scordare. Katerina Gogou tutto voleva, fuorché contemplare e scordare. Aveva paura di diventare una facitrice di “opinioni” cui ci si rivolge per avere un qualche parere più o meno elevato e illuminato. Aveva paura di essere ingabbiata in schemi metrici e tecnici fatti apposta per il canto; e questa è una cosa squisitamente ellenica. Chiunque abbia seguito nel tempo le vicende e le avventure della Sezione Greca, del cospicuo 'Ελληνικό Τμήμα di questo sito, sa bene che praticamente ogni poeta greco, anche e soprattutto i più classici e i più importanti (Palamàs, Solomòs, Seferis, Kavafis, Ritsos, Elytis...) sono stati messi in musica e cantati. Personalmente la trovo una cosa meravigliosa, che fa della canzone d'autore in greco qualcosa di molto di più di un semplice cantautorato, e che trova qualche rispondenza solamente in Francia e nei paesi di lingua francese; ma non era questo il desiderio di Katerina Gogou. Il suo terrore era quello di dover sottostare ad una normalizzazione e, quindi, in definitiva, a una neutralizzazione. Per fare un paragone nostrano, la stessa toccata nel tempo a un Fabrizio De André; oppure, per andare anche ben oltre, ai “poeti maledetti” francesi. Una neutralizzazione dietro la quale si intravedono sempre accademici, preti e poliziotti, tre categorie che hanno peraltro molto in comune, con il gentile e decisivo aiuto degli psichiatri che contribuiscono a creare i miti dei “matti nazionali”, degli irregolari regolarizzati, degli anarchici romanticizzati, dei combattenti anodinizzati. Niente di tutto questo per Katerina Gogou, che gira ancora su e giù per Patissìon. Poi, certo, qualche volta è toccato pure a lei di essere messa in musica e cantata; si vede che è uno dei prezzi da pagare. [RV]