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La Sagesse des Dirigeants

Marco Valdo M.I.
Langue: français



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La Sagesse des Dirigeants

Chanson française – La Sagesse des Dirigeants – Marco Valdo M.I. – 2022

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens


Épisode 24

Dialogue Maïeutique

L’AVENUE KRASIKOV     <br />
Erik Boulatov – 1977
L’AVENUE KRASIKOV
Erik Boulatov – 1977


Lucien l’âne mon ami, ce voyage en Zinovie, ne nous réserve pas seulement un trajet dans le territoire contemporain (ou presque), il s’étale également, comme sans doute tu l’avais remarqué, à travers l’histoire zinovienne récente. Grosso modo, à partir de la grande révolution qui l’avait bouleversée et dont on perçoit encore les effets sur le pays, mais aussi sur les gens, tenus à être des révolutionnaires malgré eux. C’est le discours dominant et bon gré, mal gré, tout le monde doit s’y plier au moins formellement.

Oui, certes, dit Lucien l’âne, mais les choses ont évolué et il me semble logique de penser qu’elles évolueront encore.

C’est le sujet de la chanson que cette évolution, répond Marco Valdo M.I. ; elle commence par rappeler le début de la période révolutionnaire quand le nouveau régime s’était installé :

« Quand on était gamins-gamines,
Dans la cour derrière l’usine,
Tout seul entre des débris de marbres,
Du bitume fissuré et des poubelles,
Vivotait un petit arbre. »

Puis, elle en montre l’évolution : au début, vivotait l’arbre ; à présent, il y a des parcs. Remarque que c’est un point de vue urbain. On sait par ailleurs quel fut le destin des campagnes qui pour l’essentiel, ont été abandonnées à leur sort et désertées. Ensuite, il y a les grandioses projets d’avenir : créer la société nouvelle, créer la nouvelle humanité et pour cela, produire un nouveau type d’homme, transformer les gens de sorte qu’ils conviennent aux dirigeants.

Oh, dit Lucien l’âne, c’est un peu le slogan : « Si le peuple ne convient pas, qu’on fabrique un autre peuple ».

Eh bien, répond Marco Valdo M.I., il me semble que tu as parfaitement résumé la chose. Il faut adapter les gens (l’homme, la société, l’humanité) au monde tel que le conçoit le guide. Pour y arriver, il y a encore du chemin à faire et dans la chanson, on commence à voir s’installer une stratification sociale, dont je ne sais si elle sera pérenne, géologique ou si elle va à son tour se détendre en une nouvelle explosion ou plus silencieusement, s’effondrer sous le coup d’une évolution – peut-être venue d’ailleurs – qu’elle ne pourra retenir, ni suivre. Cela dit, je ne suis pas devin et la chanson n’en dit rien non plus.

Alors, dit Lucien l’âne, attendons et tissons le linceul de ce vieux monde bouleversant, étonnant, détonnant, explosif et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Quand on était gamins-gamines,
Dans la cour derrière l’usine,
Tout seul entre des débris de marbres,
Du bitume fissuré et des poubelles,
Vivotait un petit arbre.
Avec des bouts de bois, des boîtes, des ferrailles,
Avec les saletés ramassées à la pelle,
On bâtissait des palais, des murailles ;
On se faisait un monde fantastique.
Maintenant, on a des avenues, des trottoirs ;
On a des parcs, les cours sont magnifiques.
Maintenant, on se nourrit d’ennui et de désespoir.

La Zinovie veut créer la nouvelle société,
Au modèle de la nouvelle humanité,
Adapter les hommes normaux,
Faire de tous des hommes nouveaux.
L’homme nouveau devra travailler
Comme on lui indiquera,
Pour ce qu’on lui donnera.
Il devra encenser les chefs, les aimer,
Les applaudir, les admirer, s’extasier.
Ne pas élever la voix, jamais discuter.
L’homme nouveau sera l’idéal vivant
De tous les dirigeants de tous les temps.

Avec tout ça, en Zinovie,
On a une solide hiérarchie.
On a des chefs, des dirigeants
Et des subordonnés obéissants.
Avant la population était le milieu
D’où s’extrayaient les responsables.
À présent, les chefs se reproduisent entre eux.
Maintenant, on a une division stable :
Un groupe sans trop de besoins, peu exigeant,
Des gens obligés, endurants, travailleurs ;
Et puis, un groupe puissant aux besoins croissants,
Heureux et avide de conquérir le meilleur.

Grâce à son Guide et à ses dirigeants,
La Zinovie est un pays puissant.
Elle peut venir à bout certainement
De tout problème, faire n’importe quoi,
Mais pas tout en même temps,
Pour sortir d’un embarras,
La vraie question est comment ?
Alors, on réunit les dirigeants,
Ils classent l’affaire prioritaire
Et chargent d’autres de faire le nécessaire.
Les dirigeants ne font rien personnellement :
Telle est la sagesse des dirigeants.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 20/2/2022 - 18:34




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