Viel Hunderttausende liegen tot,
tief ins geschändete Ackerland
von Eisengeziefer niedergestreckt.
Aus ihren Gebeinen kriecht und droht
und aus den Wüsten von Schutt und Brand -
und nagt am Volksmark und saugt und leckt
des Krieges Schwester, die Hungersnot.
Sie nistet über Dächern und Tor,
sie senkt sich über Menschen und Vieh,
kreist über den Dörfern - ohne Laut.
Kein Auge kann sie erspähn, kein Ohr;
doch alle Sinne wittern sie,
erschaudernd wirft sich jede Haut,
und jedes Haar strafft sich empor.
Die Blicke irren hohl und starr.
Ein Kind zerrt bang an der Mutter Schurz.
Zum Kirchhof fährt ein winziger Sarg.
Der Ortsschulz und der Gemeindepfarr
beraten bleich. Ihr Atem geht kurz.
Schon wird's in der eigenen Küche karg. -
"Wir haben gesiegt!" lallt blöd ein Narr.
Das Heer, das tot in der Fremde liegt,
das schafft der Heimat kein Brot herbei.
Doch viele zieht es sich nach in den Grund,
die niemands Feind sind, von niemand bekriegt. -
Millionen modern, von Jammer frei ...
Irr tönt aus dorrendem, lallendem Mund
des Narren Ruf: "Wir haben gesiegt!"
tief ins geschändete Ackerland
von Eisengeziefer niedergestreckt.
Aus ihren Gebeinen kriecht und droht
und aus den Wüsten von Schutt und Brand -
und nagt am Volksmark und saugt und leckt
des Krieges Schwester, die Hungersnot.
Sie nistet über Dächern und Tor,
sie senkt sich über Menschen und Vieh,
kreist über den Dörfern - ohne Laut.
Kein Auge kann sie erspähn, kein Ohr;
doch alle Sinne wittern sie,
erschaudernd wirft sich jede Haut,
und jedes Haar strafft sich empor.
Die Blicke irren hohl und starr.
Ein Kind zerrt bang an der Mutter Schurz.
Zum Kirchhof fährt ein winziger Sarg.
Der Ortsschulz und der Gemeindepfarr
beraten bleich. Ihr Atem geht kurz.
Schon wird's in der eigenen Küche karg. -
"Wir haben gesiegt!" lallt blöd ein Narr.
Das Heer, das tot in der Fremde liegt,
das schafft der Heimat kein Brot herbei.
Doch viele zieht es sich nach in den Grund,
die niemands Feind sind, von niemand bekriegt. -
Millionen modern, von Jammer frei ...
Irr tönt aus dorrendem, lallendem Mund
des Narren Ruf: "Wir haben gesiegt!"
Contributed by Riccardo Venturi - 2021/10/12 - 07:33
Language: Italian
Versione italiana / Italian version / Version italienne / Italiankielinen versio:
Riccardo Venturi, 12-10-2021 07:35
Riccardo Venturi, 12-10-2021 07:35
Fame
A centinaia, a migliaia crepati
Nel profondo dei campi devastati,
Giaccion spianati da insetti di ferro.
Dalla loro ossaglia, e dai deserti
Di fuoco e macerie, minacciosa cola
E corrode, e succhia il midollo del popolo,
E lo lecca – la fame, sorella della guerra.
Sui tetti fa il nido, e sopra il portale,
Si abbatte sull'uomo e sull'animale,
E circonvola, zitta, sui paesi.
Non può scorgerla né occhio, né orecchio,
Però tutti i sensi la presagiscono
Ed ogni pelle ha la pelle d'oca,
Ogni capello si rizza in testa.
Gli sguardi vagano fissi e vuoti,
Un bimbo tira il grembiule alla mamma.
Portano al cimitero una minuscola bara.
Il parroco e il sindaco del paese
Discuton pallidi, gli si tronca il respiro.
Presto anche loro avran la fame in casa;
“Abbiamo vinto!”, sbraita un imbecille.
L'armata è sepolta vattelappesca dove
E non porta pane alla patria lontana,
Ma con sé trascina tanti nell'abisso,
Di nessuno nemici, da nessuno combattuti.
A milioni, senza un lamento, imputridiscono...
E dalla bocca arida dell'imbecille
Risuona il grido: “Abbiamo vinto!”
A centinaia, a migliaia crepati
Nel profondo dei campi devastati,
Giaccion spianati da insetti di ferro.
Dalla loro ossaglia, e dai deserti
Di fuoco e macerie, minacciosa cola
E corrode, e succhia il midollo del popolo,
E lo lecca – la fame, sorella della guerra.
Sui tetti fa il nido, e sopra il portale,
Si abbatte sull'uomo e sull'animale,
E circonvola, zitta, sui paesi.
Non può scorgerla né occhio, né orecchio,
Però tutti i sensi la presagiscono
Ed ogni pelle ha la pelle d'oca,
Ogni capello si rizza in testa.
Gli sguardi vagano fissi e vuoti,
Un bimbo tira il grembiule alla mamma.
Portano al cimitero una minuscola bara.
Il parroco e il sindaco del paese
Discuton pallidi, gli si tronca il respiro.
Presto anche loro avran la fame in casa;
“Abbiamo vinto!”, sbraita un imbecille.
L'armata è sepolta vattelappesca dove
E non porta pane alla patria lontana,
Ma con sé trascina tanti nell'abisso,
Di nessuno nemici, da nessuno combattuti.
A milioni, senza un lamento, imputridiscono...
E dalla bocca arida dell'imbecille
Risuona il grido: “Abbiamo vinto!”
Language: French
Version française – FAMINE – Marco Valdo M.I. – 2021
Chanson allemande – Hungersnot – Erich Mühsam – 1916
Chanson allemande – Hungersnot – Erich Mühsam – 1916
Dialogue maïeutique
Il ne faut pas croire, Lucien l’âne mon ami, il ne faut pas croire que comme cette version française d’Hungernot – FAMINE commence de la même façon que la chanson de Claude Lemesle « Par dix, par cent, par mille... », que chantait Melina Mercouri, comme elle commence de cette même façon, il ne faut pas croire qu’elle raconte la même chose. Soixante-cinq ans après Hungersnot, Melina appelait la Grèce à la rébellion contre la dictature des Colonels. Erich Mühsam, c’était en 1916, lui s’en prend à la guerre et il le fait dans la guerre, en pleine guerre. Il s’en prend à Guerre et à sa sœur, Famine. Sœur cadette ? Sœur aînée ? Allez savoir qui de Guerre ou de Faim est venue au monde la première ?
Personnellement, dit Lucien l’âne, je les ai souvent prises pour des sœurs jumelles.
Il faut dire, continue Marco Valdo M.I., que cette année 1916, et les suivantes, l’Allemagne va recevoir la visite de Famine et très, très nombreux – des civils, sont ceux qui vont en souffrir.
Oh, dit Lucien l’âne, il n’y a rien d’étonnant. Aussi loin que je me souvienne, Famine, Misère, Maladie, Mort ont toujours fait escorte à Guerre. Elles n’ont jamais arrêté de courir le monde. Et nous, ici, on s’essaie chanson après chanson, à tisser le linceul de ces épouvantables demoiselles en même temps que celui du vieux monde obscène, absurde, avide, aviné, arrogant, avilissant et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Il ne faut pas croire, Lucien l’âne mon ami, il ne faut pas croire que comme cette version française d’Hungernot – FAMINE commence de la même façon que la chanson de Claude Lemesle « Par dix, par cent, par mille... », que chantait Melina Mercouri, comme elle commence de cette même façon, il ne faut pas croire qu’elle raconte la même chose. Soixante-cinq ans après Hungersnot, Melina appelait la Grèce à la rébellion contre la dictature des Colonels. Erich Mühsam, c’était en 1916, lui s’en prend à la guerre et il le fait dans la guerre, en pleine guerre. Il s’en prend à Guerre et à sa sœur, Famine. Sœur cadette ? Sœur aînée ? Allez savoir qui de Guerre ou de Faim est venue au monde la première ?
Personnellement, dit Lucien l’âne, je les ai souvent prises pour des sœurs jumelles.
Il faut dire, continue Marco Valdo M.I., que cette année 1916, et les suivantes, l’Allemagne va recevoir la visite de Famine et très, très nombreux – des civils, sont ceux qui vont en souffrir.
Oh, dit Lucien l’âne, il n’y a rien d’étonnant. Aussi loin que je me souvienne, Famine, Misère, Maladie, Mort ont toujours fait escorte à Guerre. Elles n’ont jamais arrêté de courir le monde. Et nous, ici, on s’essaie chanson après chanson, à tisser le linceul de ces épouvantables demoiselles en même temps que celui du vieux monde obscène, absurde, avide, aviné, arrogant, avilissant et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
FAMINE
Par dix, par cent, par mille, gisent les morts
Par terre, au fond des campagnes violées,
Par les guêpes et les taons de fer frappées.
Et menace et rampe hors
Des tas de feu et de ruines,
Et suce et lèche les ossements,
Et ronge la moelle des gens,
La sœur de la guerre, Famine
Elle niche au-dessus des portes et des toits
Et se jette sur les humains et les bêtes ;
Au-dessus des villages, elle tournoie,
Aucun œil, aucune oreille ne la repèrent,
Mais tous les sens la flairent,
Et la peau frémit
Et les cheveux se dressent en épis.
Les yeux errent, vides et fixes.
Un enfant tire sur le tablier de sa mère.
Un petit cercueil roule vers le cimetière.
L’instituteur et le curé de la paroisse,
Le souffle court, suent l’angoisse.
Déjà, chez eux, il n’y a plus de pain
« Nous avons gagné ! », baragouine un crétin.
L’armée morte qui repose à l’étranger
Ne rapporte pas de pain à la communauté,
Mais beaucoup de gens en terre sont portés.
Ennemis de personne, à personne, ils n’ont fait la guerre
Ces modernes par millions, ainsi libérés de la misère.
Encore, d’une bouche desséchée, bredouillante,
Retentit le cri imbécile : « Nous avons gagné ! »
Par dix, par cent, par mille, gisent les morts
Par terre, au fond des campagnes violées,
Par les guêpes et les taons de fer frappées.
Et menace et rampe hors
Des tas de feu et de ruines,
Et suce et lèche les ossements,
Et ronge la moelle des gens,
La sœur de la guerre, Famine
Elle niche au-dessus des portes et des toits
Et se jette sur les humains et les bêtes ;
Au-dessus des villages, elle tournoie,
Aucun œil, aucune oreille ne la repèrent,
Mais tous les sens la flairent,
Et la peau frémit
Et les cheveux se dressent en épis.
Les yeux errent, vides et fixes.
Un enfant tire sur le tablier de sa mère.
Un petit cercueil roule vers le cimetière.
L’instituteur et le curé de la paroisse,
Le souffle court, suent l’angoisse.
Déjà, chez eux, il n’y a plus de pain
« Nous avons gagné ! », baragouine un crétin.
L’armée morte qui repose à l’étranger
Ne rapporte pas de pain à la communauté,
Mais beaucoup de gens en terre sont portés.
Ennemis de personne, à personne, ils n’ont fait la guerre
Ces modernes par millions, ainsi libérés de la misère.
Encore, d’une bouche desséchée, bredouillante,
Retentit le cri imbécile : « Nous avons gagné ! »
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2021/10/17 - 19:34
×
Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.
"Brennende Erde", 1920