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Vetrine

Maria Monti
Lingua: Italiano


Maria Monti

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È fatto giorno
(Maria Monti)
La Guerre de Cent mille ans
(Marco Valdo M.I.)
La ninna nanna de la guerra
(Cantacronache)


Oggi sono andata in centro
Nelle vetrine c'eran mille cose belle
Che avrei comprato per te
Per farti un po' di gioia
Ma peccato che proprio non potevo

Vorrei entrar nei negozi
E chiedere per te quel che di meglio c'è
Ma nelle tasche cerco inutilmente
Perché so già che non c'è niente

Ogni volta che vado in centro
Sento d'avere il cuore pieno d'amarezza
Ma non ti posso che dare quello che sento in me
È un peccato, è solamente amore

Ogni volta che vado in centro
Sento d'avere il cuore pieno d'amarezza
Ma non ti posso che dare quello che sento in me
È un peccato, è solamente amore

inviata da Alberto Scotti - 21/7/2020 - 22:38



Lingua: Francese

Version française – VITRINES – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson italienne – Vetrine – Maria Monti – 1961

Dialogue Maïeutique

La Marchande d'Amours <br />
in Stabies - circa 100
La Marchande d'Amours
in Stabies - circa 100


Lucien l’âne mon ami, je vais mettre une chanson tout entière dans notre dialogue, car elle s’est imposée d’elle-même à cet endroit et qu’elle m’a guidé de sa voix si prenante quand j’essayais de donner consistance poétique à ma version française de Vetrine de Maria Monti. C’était aussi donner à Maria Monti une sœur française qui dise avec autant de tranquille passion, l’amoureuse dimension de la vie.

Venant de toi, Marco Valdo M.I., ça ne me surprend pas. Tu es capable du meilleur. Mais de qui, de quoi, quelle chanteuse, quelle chanson ?

Avant d’en venir aux réponses à tes questions, Lucien l’âne mon ami, je vais te parler un peu de cette chanson italienne, qui est une chanson d’amour où une jeune (ou moins jeune, qui sait ?) personne s’en va-t’en ville, dans le centre où il y a les rues commerçantes et les vitrines pour chercher un cadeau pour son amie ou son ami – car rien n’indique si la personne bénéficiaire de cette excellente intention est un homme ou une femme. Malheureusement, faute d’argent, elle peut juste regarder mais pas toucher et surtout, pas acheter et l’amoureuse déçue ne peut rien rapporter de ce qui s’étale dans les vitrines. C’est donc tout le drame de la pauvreté mis en chanson.

M’est avis aussi, ajoute Lucien l’âne, que c’est une variante du proverbe « La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. »

Maintenant, reprend Marco Valdo M.I., je réponds à tes questions. La chanson française qui a hanté tout le travail de version s’intitule « Ce Matin-là », l’auteur et l’interprète sont une seule et même personne : c’est Barbara. Comme promis, je la cite intégralement et je laisse chacun découvrir les réminiscences que je n’aurais en vérité pu éviter.

J’étais partie ce matin, au bois,
Pour toi, mon amour, pour toi,
Cueillir les premières fraises des bois,
Pour toi, mon amour, pour toi.

Je t’avais laissé encore endormi,
Au creux du petit jour,
Je t’avais laissé encore endormi,
Au lit de notre amour.

J’ai pris, tu sais, le petit sentier,
Que nous prenions quelquefois,
Afin de mieux pouvoir nous embrasser,
En allant tous les deux, au bois.

Il y avait des larmes de rosée,
Sur les fleurs des jardins,
Oh, que j’aime l’odeur du foin coupé,
Dans le petit matin.

Seule, je me suis promenée au bois,
Tant pis pour moi, le loup n’y était pas.

Pour que tu puisses, en te réveillant,
Me trouver contre toi,
J’ai pris le raccourci à travers champs,
Et bonjour, me voilà.

J’étais partie, ce matin, au bois,
Bonjour, mon amour, bonjour,
Voici les premières fraises des bois,
Pour toi, mon amour,
Pour toi.
Pour toi, mon amour,
Pour toi.
(Ce Matin-là – Barbara – L. Gnancia, 1963)


C’est avec plaisir et impatience que je m’en vais les chercher, moi, dit Lucien l’âne, ces fameuses réminiscences. Je suis très curieux de voir ce que je vais y trouver.

Fais-le, je pense que ça te plaira, dit Marco Valdo M.I. Par ailleurs, ça n’a l’air de rien ces petites frustrations du quotidien, tous ces refus, ces manques qui sont infligés à ceux qui n’ont rien ou peu, ça n’a l’air de rien, mais c’est le degré zéro de La Guerre de Cent mille ans que les riches font aux pauvres pour imposer leur domination, pour magnifier leurs possessions, pour accroître leurs privilèges, pour étendre leur pouvoir et pour la plupart d’entre eux, pour paoniser tout partout. Elle commence là, à ras du sol, cette Guerre, avec ces signes de richesse, ces faux semblants, ces pacotilles, car les riches peuvent offrir ou s’offrir tout ce qui leur passe par la tête et c’est un de leurs multiples et humiliants privilèges. L’humiliation ne vient pas tellement du fait que le pauvre ne peut tout acquérir, mais bien du fait qu’il veut acquérir. C’est cette envie qui le ronge et le détruit. Le pauvre se laisse prendre au miroir des alouettes ; c’est là le piège de la société. Maria Monti a bien vu ce piège social, ce ressort caché de l’exploitation qui fait que bien des pauvres ont comme but principal dans la vie de devenir riches et en attendant, ils font semblant d’être riches, ils s’épuisent à vouloir faire comme les riches, d’avoir les mêmes objets, les mêmes fanfreluches, les mêmes hochets, les mêmes parfums, les mêmes vêtements (même faux, même au rabais), les mêmes autos, de faire les touristes, de partir en croisière, et ainsi de suite – toute leur vie y passe, toute leur vie se meurt dans son simulacre. Face à cette réification de l’être, face à cette prétention des riches de mesurer le monde et la vie en termes d’accumulation de choses – par nature, insignifiantes, de réduire le monde et la vie à la possession, Maria Monti affirme que la seule mesure de l’homme est l’homme (au sens générique) – mais, entendons bien : l’être ramené à lui-même, comparé à lui-même et pas l’homme dans sa dimension physique, ses performances, sa corpulence, son apparence qui veut s’affirmer (plus ceci, plus cela) par rapport aux autres, pas l’homme concurrentiel et que dès lors, la seule mesure de l’amour, c’est l’amour et comme il est incommensurable, il échappe à la mesure. Il existe d’ailleurs une autre chanson française qui met bien en évidence cette arnaque monumentale que sont les vitrines. Elle s’intitulait également Les Vitrines et elle est l’œuvre de Léo Ferré. On y reviendra tout prochainement.
Oui, oui, dit Lucien l’âne, on verra ça plus tard. D’ici là, tissons le linceul de ce vieux monde possédant, paonisant, accumulateur, riche, vénal, tentateur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
VITRINES

Je suis partie ce matin dans le centre
Voir dans les vitrines, les choses à vendre
Que j’aurais achetées pour toi,
Pour te donner un peu de joie,
Mais hélas payer, je ne le pouvais pas.

Je voulais entrer dans les magasins
Et demander pour toi ce qu’il y avait de bien.
Dans mes poches, j’ai cherché en vain,
Et je savais déjà qu’il n’y avait rien.

Chaque fois que je vais dans le centre,
J’ai le cœur plein de cendres.
Je ne vois pour toi mon amour, pour toi,
Que mon amour pour toi, mon amour, pour toi.

Chaque fois que je vais dans le centre,
J’ai le cœur plein de cendres.
Je ne vois pour toi mon amour, pour toi,
Que mon amour pour toi, mon amour, pour toi.

inviata da Marco Valdo M.I. - 2/11/2020 - 21:38




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