La guerre lorgne le pays.
François, l’Empereur, est mal pris :
Son étoile est mal placée,
La Cacanie est mal préparée.
Rien ne tient : ni ses officiers,
Ni ses fantassins, si ses chevau-légers.
Sa monnaie, ses réserves, tout à fondu.
Pauvre souverain, il est tout perdu.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
L’Europe ressemble peu à une orangerie
Et le Kaiser n’a rien d’un oiseau de Papouasie.
Il choisit le camp des Russes et de l’Angleterre ;
Mauvaise affaire, que va-t-il faire dans cette galère ?
Le Corse s’élance, vif comme l’éclair,
Les armées de France traversent le continent,
Foncent en Bavière allègrement
Et triturent l’adversaire comme des pommes de terre.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Avide de gloire, le tsar entre dans la danse
Pour vaincre les gens de France.
Koutouzov n’aime guère la guerre
Et déconseille l’aventure militaire.
C’est le branle-bas en Bohême, en somme .
On enrôle jeunes, vieux, tous les hommes ;
Tous y passent, fermiers, mariés, estropiés,
Artistes, vagabonds, nul ne peut y couper.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
François, l’Empereur, est mal pris :
Son étoile est mal placée,
La Cacanie est mal préparée.
Rien ne tient : ni ses officiers,
Ni ses fantassins, si ses chevau-légers.
Sa monnaie, ses réserves, tout à fondu.
Pauvre souverain, il est tout perdu.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
L’Europe ressemble peu à une orangerie
Et le Kaiser n’a rien d’un oiseau de Papouasie.
Il choisit le camp des Russes et de l’Angleterre ;
Mauvaise affaire, que va-t-il faire dans cette galère ?
Le Corse s’élance, vif comme l’éclair,
Les armées de France traversent le continent,
Foncent en Bavière allègrement
Et triturent l’adversaire comme des pommes de terre.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Avide de gloire, le tsar entre dans la danse
Pour vaincre les gens de France.
Koutouzov n’aime guère la guerre
Et déconseille l’aventure militaire.
C’est le branle-bas en Bohême, en somme .
On enrôle jeunes, vieux, tous les hommes ;
Tous y passent, fermiers, mariés, estropiés,
Artistes, vagabonds, nul ne peut y couper.
Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 17/3/2020 - 21:31
"Aux appels de cet étourneau,
aux appels de cet étourneau,
grand branle-bas dans Landerneau,
grand branle-bas dans Landerneau.
Tout le monde et son père accourt
Aussitôt lui porter secours."
aux appels de cet étourneau,
grand branle-bas dans Landerneau,
grand branle-bas dans Landerneau.
Tout le monde et son père accourt
Aussitôt lui porter secours."
Riccardo Venturi - 17/3/2020 - 21:55
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Chanson française – Un Branle-bas en Bohême – Marco Valdo M.I. – 2020
ARLEQUIN AMOUREUX – 46
Opéra-récit historique en multiples épisodes, tiré du roman de Jiří Šotola « Kuře na Rožni » publié en langue allemande, sous le titre « VAGANTEN, PUPPEN UND SOLDATEN » – Verlag C.J. Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1972 et particulièrement de l’édition française de « LES JAMBES C’EST FAIT POUR CAVALER », traduction de Marcel Aymonin, publiée chez Flammarion à Paris en 1979.
Oui, Lucien l’âne mon ami, j’anticipe ton inévitable question à propos du titre : « Un Branle-bas en Bohême » ? Qu’est-ce à dire ? D’abord, il faut préciser ce qu’est un branle-bas, du moins au sens où il est employé ici. Comme on est en Bohême, qui est une région d’Europe Centrale, nullement maritime et franchement montagneuse, il va de soi que le branle-bas ne peut être celui en vigueur dans la marine à voile : une manœuvre destinée à plier et déplier les hamacs – les-dits hamacs étant nommés les branles, du fait qu’à l’usage, ils se balançaient, ils s’agitaient de bas en haut, de gauche à droite, et inversement. Tel était le sens d’origine de cette curieuse expression. Le branle-bas n’est pas non plus ce qui faisait tant rire les gamins de mon école. Pour fait court, je te dirai qu’il s’agit de ce moment d’alerte où tout brusquement est désordonné, chaotique avant de se recomposer pour le combat. Ramené à la Bohême de 1805, c’est cette agitation qui naît de l’annonce de la guerre et de la mobilisation qui s’ensuit.
Autant dire, commente Lucien l’âne, que la chanson pourrait s’intituler « Mobilisation générale en Bohême ».
Exactement, reprend Marco Valdo M.I. ; en fait, la chanson raconte, vue du camp autrichien, de la cour de François Ier, le début d’une de ces guerres napoléoniennes. En gros, le Kaiser avait eu l’idée de chasser les Français de Bavière. Napoléon arriva en force et défit les armées de Mack. L’affaire se termine en une sorte de joyeuse entrée à Vienne : les habitants applaudissaient aux fenêtres, il n’y avait pas eu de combat. Quelques semaines plus tard, c’était la bataille des Trois Empereurs à Austerlitz. Tel est le contexte historique.
Ah, dit Lucien l’âne, je pense qu’il y a déjà une chanson sur cette bataille où il est question de Koutouzov et son scepticisme quant aux ambitions du tsar. Au fait, pour rester dans l’actualité et faire un clin d’œil à ta dernière chanson « Le Vî Russe ou la Victoire de l’Amour », on peut dire qu’assurément, Koutouzov en était un de vî Russe.
Oui, Lucien l’âne mon ami, tu as toujours ta mémoire d’un âne, digne des fables de la comtesse Rostopchine. Quant à la chanson, elle s’intitulait « Le Sommeil Tranquille de Koutouzov ». Pour en revenir à notre histoire d’Arlequin déserteur, ce nouvel accès de fièvre guerrière ne va certainement pas lui permettre de connaître la vie tranquille qu’il recherche depuis longtemps. Vois le dernier verset où il est dit :
« C’est le branle-bas en Bohême, en somme .
On enrôle jeunes, vieux, tous les hommes ;
Tous y passent, fermiers, mariés, estropiés,
Artistes, vagabonds, nul ne peut y couper. »
Ça s’annonce mal, en effet, répond Lucien l’âne, pour le déserteur. Mais c’est toujours ainsi dans La Guerre de Cent mille ans, que les riches et les puissants font sempiternellement pour se départager les dépouilles des pauvres et assurer leur propre domination, leurs privilèges et étendre leur imperium sur les populations humaines. Au fait, la question se pose de savoir comment être riche et puissant, s’il n’y a pas de pauvres et de dominés ; en corollaire, on est d’autant plus riche et plus puissant qu’il y a plus de pauvres et plus de dominés. Enfin, comme on dit au théâtre, le décor est planté ; attendons les trois coups. Pour l’heure, tissons le linceul de ce vieux monde caduc, perclus, inconscient, paniqué, absurde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane