Una coperta d'azzurro, Santiago
12 luglio di tanti anni or sono
Breve stagione fiorita ha temuto
Poi la tua mente già corre lontano
In una notte che mai non ha fine
Ceneri e sangue del pueblo araucano
È uno spiraglio di luce nel buio
Quando Gabriela ti porge la mano
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Là nella Spagna, tamburo di suoni
Verde un cavallo nel cielo s'è alzato
Ma la violenza dei generali
Ogni speranza nel sangue ha spezzato
Rosso è il colore della tua penna
Che dalla Spagna traccia il racconto
E a maledire iene e sciacalli
Corre su fogli bagnati di pianto
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Quando Stoccolma onora il tuo nome
Senti la gioia, ma senti agonia
Se la tua mente ritorna a quel punto
All'Araucania, alla prima Maria
Quando la morte sceglie il tuo giorno
In un amaro, dannato settembre
Trovi la forza dell'ultimo grido
Contro i golpisti venduti allo yankee
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
12 luglio di tanti anni or sono
Breve stagione fiorita ha temuto
Poi la tua mente già corre lontano
In una notte che mai non ha fine
Ceneri e sangue del pueblo araucano
È uno spiraglio di luce nel buio
Quando Gabriela ti porge la mano
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Là nella Spagna, tamburo di suoni
Verde un cavallo nel cielo s'è alzato
Ma la violenza dei generali
Ogni speranza nel sangue ha spezzato
Rosso è il colore della tua penna
Che dalla Spagna traccia il racconto
E a maledire iene e sciacalli
Corre su fogli bagnati di pianto
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Quando Stoccolma onora il tuo nome
Senti la gioia, ma senti agonia
Se la tua mente ritorna a quel punto
All'Araucania, alla prima Maria
Quando la morte sceglie il tuo giorno
In un amaro, dannato settembre
Trovi la forza dell'ultimo grido
Contro i golpisti venduti allo yankee
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Poeta compañero per la libertà
Nell'universo intero
Alto il tuo nome per sempre vivrà
Contributed by Alberto Scotti - 2019/10/11 - 14:10
Language: French
Version française – LE CHEVAL VERT – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson italienne – Poeta Compañero – Jemima Zeller – 1974
Chanson italienne – Poeta Compañero – Jemima Zeller – 1974
Dialogue Maïeutique
Mon ami Marco Valdo M.I., tu surprendras toujours lecteur par les titres que tu donnes aux chansons que tu écris ou aux versions françaises de chansons conçues en d’autres langues. Ainsi en va-t-il de ce Cheval vert, anima passablement surréaliste. J’aimerais quand même que tu m’expliques comment ce Poeta compañero, Poète Camarade ou à la rigueur, Camarade Poète est devenu un Cheval vert ; là, les bras m’en tombent, façon de parler.
Eh bien, Lucien l’âne mon ami, comme je te l’ai déjà expliqué, les titres ont comme fonction d’attirer l’attention, de susciter la question, d’éveiller le regard du lecteur ; par ailleurs, ils ont aussi l’usage de donner une signification, de tracer un rai de lumière au travers du brouillard des messages nébuleux qui encombrent l’horizon de nos temps. Et comme on peut le voir, ce Cheval vert a parfaitement atteint cet objectif. Voici qui répond à ta question, je suppose ?
Certainement pas, Marco Valdo M.I. mon ami, car ce que tu dis là, je le savais avant même que tu répondes. Par contre, ce que je ne sais toujours pas, c’est ce que vient faire ici ce Cheval vert en lieu et place de ce Camarade Poète.
En effet, Lucien l’âne mon ami, tu as parfaitement raison, je n’ai rien dit du cheval vert et de son poète compagnon. Alors, voici : en 1935, à Madrid, au temps où en Italie, Carlo Levi était mis en prison (Le Fils emprisonné), un citoyen chilien, le dénommé Neftalí Ricardo Reyes Basoalto, par ailleurs poète, fondait une revue de poésie dont le titre était CABALLO VERDE, littéralement : Cheval vert et en assurait l’édition et la direction sous le nom (de plume) de Pablo Neruda. Or, il ne s’agissait pas vraiment d’une revue politique au sens habituel du mot, mais bien plus d’un brûlot proche du courant surréaliste qui traversait depuis quelques années déjà la culture du temps. Ce Cheval vert avait comme idée de porter à travers le monde la poésie « impure ».
C’est de plus en plus mystérieux, dit Lucien l’âne, je me demande ce que peut bien être une poésie impure portée par un cheval vert. Dis-moi.
Eh bien, voilà, reprend Marco Valdo M.I., cette poésie impure avait comme sens de mettre en question le statut de l’objet poétique tel que l’entendait la poésie « pure » ; ce qui, soit dit en passant, recelait purement et simple une révolution. Le Cheval vert de Madrid se cabrait face à la Nueva Poesia de Séville. En clair, Neruda affirmait ainsi que tout est objet de poésie, alors que d’autres tenaient à l’existence d’un monde à part, d’une chasse gardée, où seuls seraient admis certains aspects de la vie et du monde et que dès lors, en seraient bannis tous les autres. Il y aurait donc un univers poétique, en quelque sorte réservé à une élite (forcément à une élite) et le reste des choses et des gens considérés comme impropres et exclus du domaine poétique. On mettait le trivial et le réel à la porte ; on interdisait à la vision poétique de dévoiler les vérités cruelles du monde. En poésie aussi, c’était le règne des tabous. Voilà pour la ligne de partage et voilà ce contre quoi se dressait le Cheval vert. Mais il eut une vie courte, tellement courte que son quatrième numéro fut le dernier et pire, lui qui était déjà imprimé, ne fut jamais plié, ni a fortiori, publié pour cause de guerre civile en Espagne et depuis ce 18 juillet 1936, personne n’en a retrouvé la trace.
Si je comprends bien, dit Lucien l’âne, de ce Cheval vert, on ne connaît que trois numéros de 20 pages ; alors, pourquoi en faire un tel cas ?
Pour plusieurs raisons, répond Marco Valdo M.I. ; la première étant qu’il est une des premières victimes des généraux félons qui ont détruit et déshonoré l’Espagne et massacré sa culture et ses habitants ; la deuxième étant que cette minuscule revue rassemblait une grande part de la poésie de son temps aussi bien d’Espagne que d’Europe et d’Amérique et au-delà. Elle fut le rendez-vous des poètes du monde entier face au nationalisme hispanique et à tous les autres. En ce sens, c’était une publication prophylactique. La troisième est que je voulais une fois encore souligner le rôle de Cassandre que sont amenés à jouer – souvent sans le savoir – les poètes et les textes poétiques : poèmes ou chansons, comme on voudra. La quatrième raison est que ce Cheval vert et son goût de la poésie impure sont l’origine de ce Canto General de Pablo Neruda, qui est sans doute un des poèmes les plus célèbres du siècle dernier.
Oui, d’accord, mais alors, dit Lucien l’âne, je me demande toujours pourquoi cette chanson s’intitule en italien le camarade poète ?
Oh, Lucien l’âne mon ami, car elle entend célébrer plus particulièrement le Pablo Neruda militant politique et frère des Mapuches, raconter certains épisodes de sa vie et par la même occasion, en oublier beaucoup d’autres. Disons qu’elle met l’accent sur le compagnon de route de Salvador Allende et de cette révolution pacifique au Chili que les « boys de Chicago » assassinèrent un 11 septembre, très exactement le 11 septembre 1972.
Je comprends maintenant ton titre, dit Lucien l’âne et même, j’approuve totalement ce choix qui met en perspective les deux drames qui balisent la vie du poète chilien : celui de 1936 à Madrid et celui de 1972 à Santiago. Ceci dit, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde révoltant, pur, trop pur, nationaliste, trop nationaliste et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Mon ami Marco Valdo M.I., tu surprendras toujours lecteur par les titres que tu donnes aux chansons que tu écris ou aux versions françaises de chansons conçues en d’autres langues. Ainsi en va-t-il de ce Cheval vert, anima passablement surréaliste. J’aimerais quand même que tu m’expliques comment ce Poeta compañero, Poète Camarade ou à la rigueur, Camarade Poète est devenu un Cheval vert ; là, les bras m’en tombent, façon de parler.
Eh bien, Lucien l’âne mon ami, comme je te l’ai déjà expliqué, les titres ont comme fonction d’attirer l’attention, de susciter la question, d’éveiller le regard du lecteur ; par ailleurs, ils ont aussi l’usage de donner une signification, de tracer un rai de lumière au travers du brouillard des messages nébuleux qui encombrent l’horizon de nos temps. Et comme on peut le voir, ce Cheval vert a parfaitement atteint cet objectif. Voici qui répond à ta question, je suppose ?
Certainement pas, Marco Valdo M.I. mon ami, car ce que tu dis là, je le savais avant même que tu répondes. Par contre, ce que je ne sais toujours pas, c’est ce que vient faire ici ce Cheval vert en lieu et place de ce Camarade Poète.
En effet, Lucien l’âne mon ami, tu as parfaitement raison, je n’ai rien dit du cheval vert et de son poète compagnon. Alors, voici : en 1935, à Madrid, au temps où en Italie, Carlo Levi était mis en prison (Le Fils emprisonné), un citoyen chilien, le dénommé Neftalí Ricardo Reyes Basoalto, par ailleurs poète, fondait une revue de poésie dont le titre était CABALLO VERDE, littéralement : Cheval vert et en assurait l’édition et la direction sous le nom (de plume) de Pablo Neruda. Or, il ne s’agissait pas vraiment d’une revue politique au sens habituel du mot, mais bien plus d’un brûlot proche du courant surréaliste qui traversait depuis quelques années déjà la culture du temps. Ce Cheval vert avait comme idée de porter à travers le monde la poésie « impure ».
C’est de plus en plus mystérieux, dit Lucien l’âne, je me demande ce que peut bien être une poésie impure portée par un cheval vert. Dis-moi.
Eh bien, voilà, reprend Marco Valdo M.I., cette poésie impure avait comme sens de mettre en question le statut de l’objet poétique tel que l’entendait la poésie « pure » ; ce qui, soit dit en passant, recelait purement et simple une révolution. Le Cheval vert de Madrid se cabrait face à la Nueva Poesia de Séville. En clair, Neruda affirmait ainsi que tout est objet de poésie, alors que d’autres tenaient à l’existence d’un monde à part, d’une chasse gardée, où seuls seraient admis certains aspects de la vie et du monde et que dès lors, en seraient bannis tous les autres. Il y aurait donc un univers poétique, en quelque sorte réservé à une élite (forcément à une élite) et le reste des choses et des gens considérés comme impropres et exclus du domaine poétique. On mettait le trivial et le réel à la porte ; on interdisait à la vision poétique de dévoiler les vérités cruelles du monde. En poésie aussi, c’était le règne des tabous. Voilà pour la ligne de partage et voilà ce contre quoi se dressait le Cheval vert. Mais il eut une vie courte, tellement courte que son quatrième numéro fut le dernier et pire, lui qui était déjà imprimé, ne fut jamais plié, ni a fortiori, publié pour cause de guerre civile en Espagne et depuis ce 18 juillet 1936, personne n’en a retrouvé la trace.
Si je comprends bien, dit Lucien l’âne, de ce Cheval vert, on ne connaît que trois numéros de 20 pages ; alors, pourquoi en faire un tel cas ?
Pour plusieurs raisons, répond Marco Valdo M.I. ; la première étant qu’il est une des premières victimes des généraux félons qui ont détruit et déshonoré l’Espagne et massacré sa culture et ses habitants ; la deuxième étant que cette minuscule revue rassemblait une grande part de la poésie de son temps aussi bien d’Espagne que d’Europe et d’Amérique et au-delà. Elle fut le rendez-vous des poètes du monde entier face au nationalisme hispanique et à tous les autres. En ce sens, c’était une publication prophylactique. La troisième est que je voulais une fois encore souligner le rôle de Cassandre que sont amenés à jouer – souvent sans le savoir – les poètes et les textes poétiques : poèmes ou chansons, comme on voudra. La quatrième raison est que ce Cheval vert et son goût de la poésie impure sont l’origine de ce Canto General de Pablo Neruda, qui est sans doute un des poèmes les plus célèbres du siècle dernier.
Oui, d’accord, mais alors, dit Lucien l’âne, je me demande toujours pourquoi cette chanson s’intitule en italien le camarade poète ?
Oh, Lucien l’âne mon ami, car elle entend célébrer plus particulièrement le Pablo Neruda militant politique et frère des Mapuches, raconter certains épisodes de sa vie et par la même occasion, en oublier beaucoup d’autres. Disons qu’elle met l’accent sur le compagnon de route de Salvador Allende et de cette révolution pacifique au Chili que les « boys de Chicago » assassinèrent un 11 septembre, très exactement le 11 septembre 1972.
Je comprends maintenant ton titre, dit Lucien l’âne et même, j’approuve totalement ce choix qui met en perspective les deux drames qui balisent la vie du poète chilien : celui de 1936 à Madrid et celui de 1972 à Santiago. Ceci dit, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde révoltant, pur, trop pur, nationaliste, trop nationaliste et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LE CHEVAL VERT
Dans le ciel bleu de Santiago,
Le 12 juillet d’il y a tant d’années,
La courte saison des fleurs est passée ;
Puis, ton esprit s’est enfui très haut :
Dans une nuit qui jamais n’aura de fin,
Sang du peuple araucain et cendres.
Dans l’obscurité, il y eut un rai de lumière
Quand Gabriela te tendit sa main.
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Là-bas, en Espagne, fracas des sons,
Un cheval vert dans le ciel s’est dressé,
Mais la violence des généraux félons
Dans le sang, a tout brisé.
Rouge est la couleur de ta plume
Qui de l’Espagne retrace l’histoire
Et à maudire les chacals et les hyènes,
Elle court sur des feuilles baignées de larmes
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Quand Stockholm honora ton nom,
Tu ressentis la joie, mais tu sentis l’agonie
Quand ton esprit revenait à ce nom
D'Araucanie, à ta première Marie.
Quand la mort choisit ton jour
En ce septembre amer et lourd,
Tu trouvas la force d’un dernier cri
Contre les putschistes vendus aux Yankees.
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Dans le ciel bleu de Santiago,
Le 12 juillet d’il y a tant d’années,
La courte saison des fleurs est passée ;
Puis, ton esprit s’est enfui très haut :
Dans une nuit qui jamais n’aura de fin,
Sang du peuple araucain et cendres.
Dans l’obscurité, il y eut un rai de lumière
Quand Gabriela te tendit sa main.
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Là-bas, en Espagne, fracas des sons,
Un cheval vert dans le ciel s’est dressé,
Mais la violence des généraux félons
Dans le sang, a tout brisé.
Rouge est la couleur de ta plume
Qui de l’Espagne retrace l’histoire
Et à maudire les chacals et les hyènes,
Elle court sur des feuilles baignées de larmes
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Quand Stockholm honora ton nom,
Tu ressentis la joie, mais tu sentis l’agonie
Quand ton esprit revenait à ce nom
D'Araucanie, à ta première Marie.
Quand la mort choisit ton jour
En ce septembre amer et lourd,
Tu trouvas la force d’un dernier cri
Contre les putschistes vendus aux Yankees.
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Poète compañero de la liberté,
Dans tout l’univers,
Ton nom vivra toujours.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2019/10/15 - 14:27
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Un nome, un senso