Povero Arminio, povero Varo,
Povere legioni
Diciassettesima, diciottesima,
Diciannovesima
Poveri barbari, poveri Germani,
Povera foresta
Poveri alberi, poveri tronchi
Coperti di visceri e di ossa
Povero Limes, poveri confini
Povere inesistenze
Poveri comandanti sui sentieri
Poveri nessuno sui sentieri
Povera fluttuazione del nulla
Povere dimensioni
Povero nascere di simboli vuoti
Poveri dèi di sangue
Poveri ingannevoli terrapieni
Povero eroe, Lucio Eggio,
Povero Ceionio, non-eroe che scappa
Per morire torturato
Povero giovane Calido Celio
Che si percuote di catena
Fino a farsi schizzar le cervella
Occhi strappate bocche cucite
Povera Europa già nella melma
Poveri inutili conquistatori
Conquistatori di morte inane
Ridotti ad una morte inane
Povero Arminio nel doppiogioco,
Povera civiltà futura,
Povero Augusto che mostra infine
Il cupo scheletro del potere
Povera Libertà, povera Conquista
Trasformate entrambe
In nazionalismi ottocenteschi
Poveri storici, poveri pittori
Poveri gli uni e poveri gli altri
Gli uni sulle labbra del Duce
Gli altri su quelle di Goebbels
Poveri nomi e povere date
Povera Selva di Teutoburgo
Atto fondante di massacri
Sangue fondante di altro sangue
Fango fondante di altro fango
Ossa fondanti di altre ossa
Teschio fondante di altri teschi
Libertà perse nei tradimenti
E barbare voglie di imperatori
Non gliele rendere le legioni,
Tu, Varo, rendi la Storia alla Storia.
Rendi alla pace della foresta
L'urlo di un No ad ogni potere.
E non ti rendere, Arminio, all'inganno
Di chi t'ha usato per Bergen Belsen.
Non vi rendete, abbattete i muri
In questa nebbia che torna spessa.
Povere legioni
Diciassettesima, diciottesima,
Diciannovesima
Poveri barbari, poveri Germani,
Povera foresta
Poveri alberi, poveri tronchi
Coperti di visceri e di ossa
Povero Limes, poveri confini
Povere inesistenze
Poveri comandanti sui sentieri
Poveri nessuno sui sentieri
Povera fluttuazione del nulla
Povere dimensioni
Povero nascere di simboli vuoti
Poveri dèi di sangue
Poveri ingannevoli terrapieni
Povero eroe, Lucio Eggio,
Povero Ceionio, non-eroe che scappa
Per morire torturato
Povero giovane Calido Celio
Che si percuote di catena
Fino a farsi schizzar le cervella
Occhi strappate bocche cucite
Povera Europa già nella melma
Poveri inutili conquistatori
Conquistatori di morte inane
Ridotti ad una morte inane
Povero Arminio nel doppiogioco,
Povera civiltà futura,
Povero Augusto che mostra infine
Il cupo scheletro del potere
Povera Libertà, povera Conquista
Trasformate entrambe
In nazionalismi ottocenteschi
Poveri storici, poveri pittori
Poveri gli uni e poveri gli altri
Gli uni sulle labbra del Duce
Gli altri su quelle di Goebbels
Poveri nomi e povere date
Povera Selva di Teutoburgo
Atto fondante di massacri
Sangue fondante di altro sangue
Fango fondante di altro fango
Ossa fondanti di altre ossa
Teschio fondante di altri teschi
Libertà perse nei tradimenti
E barbare voglie di imperatori
Non gliele rendere le legioni,
Tu, Varo, rendi la Storia alla Storia.
Rendi alla pace della foresta
L'urlo di un No ad ogni potere.
E non ti rendere, Arminio, all'inganno
Di chi t'ha usato per Bergen Belsen.
Non vi rendete, abbattete i muri
In questa nebbia che torna spessa.
Lingua: Francese
Version française – NEUF NEUF NEUF – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson italienne – 9 / 9 / 9 – Riccardo Venturi – 2019
Chanson italienne – 9 / 9 / 9 – Riccardo Venturi – 2019
Dialogue maïeutique
Oh, dit Lucien l’âne, Neuf Neuf Neuf, comme c’est drôle, on dirait une vieille auto qui démarre. Toutefois, je suppose qu’il ne s’agit pas de ça dans la chanson.
Certes non, Lucien l’âne mon ami, je te résume l’aspect « historique » tel que le présente notre commentateur italien. Je résume, car je veux aller vite et que je préfère – de loin – célébrer sa poétique chanson « 9/9/9 ». Il dit donc notamment, en introduction :
« Le 9 septembre d’il y a deux mille dix ans, soit le 9 septembre de l’an 9 de notre ère, les trois légions du général Publius Quintilius Varus furent anéanties dans la forêt de Teutoburg, en Basse-Saxe (près de la colline de Kalkriese). Pour les détails, voir La Bataille de Teutoburg, qui est considérée comme un événement central de l’histoire européenne, malgré son ancienneté considérable. La civilisation romaine a pris note que, dans le nord de l’Allemagne, il y avait des gens qui ne voulaient pas connaître sa mission civilisatrice, un acte qui, dans l’Histoire, s’est répété plusieurs fois. »
Bien, dit Lucien l’âne, moi qui ai promené mes lattes dans mille endroits tout aussi essentiels que Teutobourg – à Tongres, par exemple où on célèbre par une autre statue du même genre, la victoire d’Ambiorix (trente ans auparavant et quasiment sur la Meuse, là où elle s’apprête à rejoindre le Rhin) et le massacre subséquent des légions romaines de Jules César. En fait, on trouve de ces défaites des légions romaines, curieusement, partout aux frontières de l’Empire (en Europe, mais aussi en Afrique et en Asie – en Amérique pas, car il n’y est jamais allé) et au moment où l’Empire, ayant atteint son acmé, commence à s’épuiser de vouloir conquérir le monde.
Oui, dit Marco Valdo M.I., c’est également mon idée. L’Empire avait eu l’appétit plus grand que le ventre et n’arrivait plus à se digérer lui-même. Si on veut, on peut décrire ce phénomène – caractéristique de tous les empires, comme étant une phase normale de la croissance impériale, comme la mort est une phase normale de la vie. Je suis à peu près persuadé qu’un tel processus peut être celui qui s’applique à tout système. Appliqué à l’Empire, ce phénomène est plus ou moins rapide et tient à l’implosion du système, épuisé de s’être tant étendu, plus qu’à une ou l’autre défaite locale, infligée par des éléments étrangers. C’est une chose à retenir quand on regarde l’histoire pour comprendre ou apprécier les temps présents. On ne saurait par exemple fixer la fin de l’empire hitlérien à une ou l’autre défaite locale, ni celle de l’Impero mussolinien à telle ou telle déroute – d’abord, laquelle ?, il y en eut tellement, ni celle de l’Union soviétique à ses déboires en Afghanistan, ou à la chute d’un mur, ni expliquer la lente désagrégation des empires coloniaux (hispanique, lusitanien, français, anglais, néerlandais…) par une bataille localisée ; les Babyloniens, les Scythes, les Perses, les Grecs, les Ottomans, les Mongols, les Chinois et j’en passe, ont connu les mêmes mésaventures. Quand il prend Moscou en 1815, Napoléon a déjà perdu ; Koutousov(Le Sommeil Tranquille de Koutouzov) était sans doute un de ceux qui l’avaient compris depuis longtemps, lui qui encaissait les défaites locales avec une souveraine philosophie, sûr qu’il était de l’irréversible inertie du monde. Dès lors, tu le comprends aisément, ces histoires de « bataille tournant historique », c’est de la foutaise.
Et alors, Marco Valdo M.I., comment tu expliques cet arrêt des Romains de l’Empire sur la rive ouest du Rhin ?
En gros, répond Marco Valdo M.I., car un tel fleuve était – vu de Rome, une limite facile à reconnaître et à fixer ; c’est un point de vue d’administration. Le reste, que raconte la chanson, c’est du romancero, c’est de la romance, c’est du roman. Même si, la canzone serait plutôt à ranger dans les « lamentations » – plaintes, complaintes, élégies. Cependant, Lucien l’âne mon ami, cette plainte, cette complainte, cette élégie a tout son sens et sa grandeur dans ce qu’elle entend pleurer les morts trop tôt – on meurt toujours trop tôt dans ces cas-là ; même les légionnaires égarés en forêt profonde, dans des déserts arides ou dans des rizières lointaines.
Oh, dit Lucien l’âne, elle vaudra encore longtemps cette plainte, cette complainte, cette élégie ; pour moi, tant que durera La Guerre de Cent mille ans que les riches et les puissants et les hégémoniques et les grands et les ambitieux de ce monde mènent contre les petits, les sans-grade, les pauvres, les miséreux, les n’importe qui, les tout un chacun, qui n’ont d’autre souci que de vivre leur vie, du moins les elkerlijks, les nobodies, les ulysses, les odysseus rejetés, sur le rivage, ces athées qui pensent et qui savent – comme toi, comme moi – qu’ils n’en auront jamais qu’une de vie et que c’est là l’ultime dimension du monde. Comme dit Léo Ferré,
« On vit on mange et puis on meurt
Vous ne trouvez pas que c'est charmant
Et que ça suffit à notre bonheur
Et à tous nos emmerdements
Y en a marre ! »
Alors, tissons le linceul de ce vieux monde impérial, militaire, barbare ambitieux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Oh, dit Lucien l’âne, Neuf Neuf Neuf, comme c’est drôle, on dirait une vieille auto qui démarre. Toutefois, je suppose qu’il ne s’agit pas de ça dans la chanson.
Certes non, Lucien l’âne mon ami, je te résume l’aspect « historique » tel que le présente notre commentateur italien. Je résume, car je veux aller vite et que je préfère – de loin – célébrer sa poétique chanson « 9/9/9 ». Il dit donc notamment, en introduction :
« Le 9 septembre d’il y a deux mille dix ans, soit le 9 septembre de l’an 9 de notre ère, les trois légions du général Publius Quintilius Varus furent anéanties dans la forêt de Teutoburg, en Basse-Saxe (près de la colline de Kalkriese). Pour les détails, voir La Bataille de Teutoburg, qui est considérée comme un événement central de l’histoire européenne, malgré son ancienneté considérable. La civilisation romaine a pris note que, dans le nord de l’Allemagne, il y avait des gens qui ne voulaient pas connaître sa mission civilisatrice, un acte qui, dans l’Histoire, s’est répété plusieurs fois. »
Bien, dit Lucien l’âne, moi qui ai promené mes lattes dans mille endroits tout aussi essentiels que Teutobourg – à Tongres, par exemple où on célèbre par une autre statue du même genre, la victoire d’Ambiorix (trente ans auparavant et quasiment sur la Meuse, là où elle s’apprête à rejoindre le Rhin) et le massacre subséquent des légions romaines de Jules César. En fait, on trouve de ces défaites des légions romaines, curieusement, partout aux frontières de l’Empire (en Europe, mais aussi en Afrique et en Asie – en Amérique pas, car il n’y est jamais allé) et au moment où l’Empire, ayant atteint son acmé, commence à s’épuiser de vouloir conquérir le monde.
Oui, dit Marco Valdo M.I., c’est également mon idée. L’Empire avait eu l’appétit plus grand que le ventre et n’arrivait plus à se digérer lui-même. Si on veut, on peut décrire ce phénomène – caractéristique de tous les empires, comme étant une phase normale de la croissance impériale, comme la mort est une phase normale de la vie. Je suis à peu près persuadé qu’un tel processus peut être celui qui s’applique à tout système. Appliqué à l’Empire, ce phénomène est plus ou moins rapide et tient à l’implosion du système, épuisé de s’être tant étendu, plus qu’à une ou l’autre défaite locale, infligée par des éléments étrangers. C’est une chose à retenir quand on regarde l’histoire pour comprendre ou apprécier les temps présents. On ne saurait par exemple fixer la fin de l’empire hitlérien à une ou l’autre défaite locale, ni celle de l’Impero mussolinien à telle ou telle déroute – d’abord, laquelle ?, il y en eut tellement, ni celle de l’Union soviétique à ses déboires en Afghanistan, ou à la chute d’un mur, ni expliquer la lente désagrégation des empires coloniaux (hispanique, lusitanien, français, anglais, néerlandais…) par une bataille localisée ; les Babyloniens, les Scythes, les Perses, les Grecs, les Ottomans, les Mongols, les Chinois et j’en passe, ont connu les mêmes mésaventures. Quand il prend Moscou en 1815, Napoléon a déjà perdu ; Koutousov(Le Sommeil Tranquille de Koutouzov) était sans doute un de ceux qui l’avaient compris depuis longtemps, lui qui encaissait les défaites locales avec une souveraine philosophie, sûr qu’il était de l’irréversible inertie du monde. Dès lors, tu le comprends aisément, ces histoires de « bataille tournant historique », c’est de la foutaise.
Et alors, Marco Valdo M.I., comment tu expliques cet arrêt des Romains de l’Empire sur la rive ouest du Rhin ?
En gros, répond Marco Valdo M.I., car un tel fleuve était – vu de Rome, une limite facile à reconnaître et à fixer ; c’est un point de vue d’administration. Le reste, que raconte la chanson, c’est du romancero, c’est de la romance, c’est du roman. Même si, la canzone serait plutôt à ranger dans les « lamentations » – plaintes, complaintes, élégies. Cependant, Lucien l’âne mon ami, cette plainte, cette complainte, cette élégie a tout son sens et sa grandeur dans ce qu’elle entend pleurer les morts trop tôt – on meurt toujours trop tôt dans ces cas-là ; même les légionnaires égarés en forêt profonde, dans des déserts arides ou dans des rizières lointaines.
Oh, dit Lucien l’âne, elle vaudra encore longtemps cette plainte, cette complainte, cette élégie ; pour moi, tant que durera La Guerre de Cent mille ans que les riches et les puissants et les hégémoniques et les grands et les ambitieux de ce monde mènent contre les petits, les sans-grade, les pauvres, les miséreux, les n’importe qui, les tout un chacun, qui n’ont d’autre souci que de vivre leur vie, du moins les elkerlijks, les nobodies, les ulysses, les odysseus rejetés, sur le rivage, ces athées qui pensent et qui savent – comme toi, comme moi – qu’ils n’en auront jamais qu’une de vie et que c’est là l’ultime dimension du monde. Comme dit Léo Ferré,
« On vit on mange et puis on meurt
Vous ne trouvez pas que c'est charmant
Et que ça suffit à notre bonheur
Et à tous nos emmerdements
Y en a marre ! »
Alors, tissons le linceul de ce vieux monde impérial, militaire, barbare ambitieux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
NEUF NEUF NEUF
Pauvre Arminius, pauvre Varus,
Pauvres légions
Dix-septième, dix-huitième,
Dix-neuvième.
Pauvres barbares, pauvres Germains,
Pauvre forêt d’outre-Rhin,
Pauvres Arbres, pauvres troncs
Recouverts de viscères et d’os
Pauvres Limes, pauvres frontières
Pauvres inexistences
Pauvres commandants sur les routes
Pauvres riens sur les sentiers
Pauvre fluctuation du néant
Pauvres dimensions
Pauvre naissance des symboles vides
Pauvres dieux du sang
Pauvres talus trompeurs,
Pauvre héros, Lucius Eggius,
Pauvre Ceionius, anti-héros échappé
Pour mourir torturé.
Pauvre jeune Calidus Celius.
Qui se frappa d’une chaîne
Jusqu’à faire jaillir son cerveau,
Yeux arrachés, bouches cousues.
Pauvre Europe déjà dans la boue,
Pauvres conquérants inutiles,
Conquistadors d’une mort idiote,
Réduits à une mort insane.
Pauvre Arminius au double jeu,
Pauvre civilisation future,
Pauvre Augustus qui montre au soir
Le squelette sombre du pouvoir.
Pauvre liberté, pauvre conquête,
Transmutées toutes deux
En nationalismes aux siècles derniers,
Pauvres historiens, pauvres peintres.
Pauvres uns et pauvres autres,
Pauvres dates et pauvres noms :
Les uns sur les lèvres du Duce,
Les autres sur celles de Goebbels.
Forêt pauvre de Teutobourg,
Acte originaire des massacres,
Sang originaire d’un autre sang,
Boue originaire d’une autre boue.
Os originaire d’autres os,
Crâne originaire d’autres crânes
La liberté perdue dans la trahison
Et les envies barbares des empereurs.
Ne leur rendez pas leurs légions !
Toi, Varus, rends l’histoire à l’histoire.
Rends la paix à la forêt,
Le cri d’un Non à tout pouvoir.
Et ne cède pas, Arminius, à la tromperie
De celui qui a abusé de toi pour Bergen Belsen !
Ne vous rendez pas, abattez les murs
Dans ce brouillard épais qui s’épaissit encore.
Pauvre Arminius, pauvre Varus,
Pauvres légions
Dix-septième, dix-huitième,
Dix-neuvième.
Pauvres barbares, pauvres Germains,
Pauvre forêt d’outre-Rhin,
Pauvres Arbres, pauvres troncs
Recouverts de viscères et d’os
Pauvres Limes, pauvres frontières
Pauvres inexistences
Pauvres commandants sur les routes
Pauvres riens sur les sentiers
Pauvre fluctuation du néant
Pauvres dimensions
Pauvre naissance des symboles vides
Pauvres dieux du sang
Pauvres talus trompeurs,
Pauvre héros, Lucius Eggius,
Pauvre Ceionius, anti-héros échappé
Pour mourir torturé.
Pauvre jeune Calidus Celius.
Qui se frappa d’une chaîne
Jusqu’à faire jaillir son cerveau,
Yeux arrachés, bouches cousues.
Pauvre Europe déjà dans la boue,
Pauvres conquérants inutiles,
Conquistadors d’une mort idiote,
Réduits à une mort insane.
Pauvre Arminius au double jeu,
Pauvre civilisation future,
Pauvre Augustus qui montre au soir
Le squelette sombre du pouvoir.
Pauvre liberté, pauvre conquête,
Transmutées toutes deux
En nationalismes aux siècles derniers,
Pauvres historiens, pauvres peintres.
Pauvres uns et pauvres autres,
Pauvres dates et pauvres noms :
Les uns sur les lèvres du Duce,
Les autres sur celles de Goebbels.
Forêt pauvre de Teutobourg,
Acte originaire des massacres,
Sang originaire d’un autre sang,
Boue originaire d’une autre boue.
Os originaire d’autres os,
Crâne originaire d’autres crânes
La liberté perdue dans la trahison
Et les envies barbares des empereurs.
Ne leur rendez pas leurs légions !
Toi, Varus, rends l’histoire à l’histoire.
Rends la paix à la forêt,
Le cri d’un Non à tout pouvoir.
Et ne cède pas, Arminius, à la tromperie
De celui qui a abusé de toi pour Bergen Belsen !
Ne vous rendez pas, abattez les murs
Dans ce brouillard épais qui s’épaissit encore.
inviata da Marco Valdo M.I. - 10/9/2019 - 18:41
finalmente scovato...
no lo sapevo, fino a ieri che, il Nostro Caro Rick fa anche, a tempo perso, qualche comparsata nelle recenti serie televisive di moda...
;-)
ps
saluta Paoluccio da parte mia, se lo vedi
:-D
no lo sapevo, fino a ieri che, il Nostro Caro Rick fa anche, a tempo perso, qualche comparsata nelle recenti serie televisive di moda...
;-)
ps
saluta Paoluccio da parte mia, se lo vedi
:-D
Falco pescatore - 2/8/2020 - 01:42
Beh, a dire il vero non mi ero accorto nemmeno io di fare le comparsate nelle serie televisive di moda...ero rimasto a quella sui RIS dei delitti imperfetti. Devo dire che m'hanno un po' allungato la barba, anche se con le norme Covid non me la posso ancora fare dal barbiere, anzi dalla barbiera che di cognome fa Barbieri (nomen omen). Ad ogni modo tante grazie al Falco pescatore, e saluterò Paoluccio senz'altro, una volta capito chi sia esattamente...
PS: però effettivamente mi rassomiglia.
PS: però effettivamente mi rassomiglia.
Riccardo Venturi - 3/8/2020 - 10:25
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Testo / Lyrics / Paroles / Sanat: Riccardo Venturi
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Il 9 settembre di duemiladieci anni fa, vale a dire il 9 settembre dell'anno 9 dopo Cristo, le tre legioni del generale Publio Quintilio Varo furono annientate. E' la battaglia della Foresta di Teutoburgo, nell'odierna Bassa Sassonia (presso la collina di Kalkriese). La Clades Variana, come la chiamarono gli storici latini (Tacito in primis, negli Annales, ed anche Velleio Patercolo, contemporaneo degli eventi), o Hermannsschlacht (o Varusschlacht), come la chiamano i tedeschi, è probabilmente un evento centrale nella storia europea, nonostante la sua enorme antichità. La civiltà romana prese atto che, nel nord della Germania, c'erano dei popoli che della sua missione civilizzatrice non ne volevano proprio sapere; ed è un atto che, nella Storia, si è ripetuto parecchie volte.
Occorse attendere l'Umanesimo e il Rinascimento perché la Selva di Teutoburgo, Arminio, Varo e le sue legioni massacrate nell'agguato tra la foresta e la palude, riaffiorassero alla Storia: nel 1470 fu ritrovata l'Epitome di Floro, che contiene precisi riferimenti a quell'evento; gli Annales di Tacito, la fonte principale, furono rinvenuti tra il 1508 e il 1515. Nello stesso 1515 fu ritrovata la Storia romana di Velleio Patercolo. Agli inizi del XVIII secolo, una strana figura di teologo e filosofo tedesco, tale Zacharias Goeze, si scoperse appassionato di numismatica e venne a sapere che in una località boscosa a circa 140 km a nord dell'antico Limes renano, Kalkriese, erano state rinvenute delle monete romane; sul posto ne trovò una specie di miniera, oltre a una cospicua quantità di ossa umane. Nel 1885, lo storico Theodor Mommsen si dichiarò certo che quello fosse il luogo della battaglia di Teutoburgo; ma la conferma definitiva, basata su approfonditi scavi archeologici, si è avuta solo nel 1987 con il rinvenimento di opere militari (come il famoso terrapieno fatto costruire da Arminio per imbottigliare completamente le truppe di Varo). Nel frattempo, in Germania, Arminio era diventato un “eroe nazionale” in qualità di “Liberatore della Germania”: così andava coi nazionalismi ottocenteschi. A fior di storici non era minimamente venuto in mente che, nel 9 dopo Cristo, la “Germania” non esisteva minimamente nelle menti dei “Germani”, e che Arminio aveva casomai liberato i suoi Cherusci e qualche altro popolo consimilare della zona. Non soltanto questo: all'inizio delle spedizioni romane oltre il reno, molti popoli “germanici” avevano in un primo momento accettato i nuovi arrivati e la loro civiltà, e si era creato un intenso interscambio culturale (ad esempio, fu allora che cominciarono ad arrivare, come esotismi, le prime parole germaniche nella lingua latina, come sapo, il sapone, e le prime parole latine nei dialetti germanici, come kaufen -il latino popolare cauponari, “commerciare”, “fare compravendita”). Fu proprio Publio Quintilio Varo, che più che da civilizzatore si comportava da amministratore e pretore, a cominciare a stravolgere i costumi ancestrali di quelle genti e ad imporre la civiltà romana in modo intollerabile; ne pagò le conseguenze in modo tragico, ed assieme a lui le sue legioni multietniche. Ma non in nome di una “Germania” che non c'era. C'era poco prima della Grande Guerra: all' “eroe nazionale” Arminio, nel 1910 risultavano dedicate in Germania oltre settanta opere di vario genere.
Il 9 settembre 2009, a due millenni esatti dalla battaglia della Selva di Teutoburgo, i rappresentanti di tutti i paesi che formano l' “Unione Europea” sono andati in pompa magna nella Selva di Teutoburgo a piantare gli stendardi e le insegne di ogni singolo paese, dopo essersi reciprocamente sbudellati in secoli di guerre in modi che avrebbero fatto inorridire persino Arminio mentre massacrava quei poveracci di legionari romani spersi in una foresta sconosciuta (le foreste sono cose serie, si vedano le Ardenne). In questi ultimi dieci anni, va detto, i segni e le voglie di ricominciare a sbudellarsi reciprocamente sono ridiventati non pochi: 'ste “Unioni Europee” funzionano poco, e funzionano soltanto nei circoli finanziari e quando c'è da ributtare in mare dei poveracci in fuga, e in fuga con pelli non troppo chiare. I nazionalismi, i “primati nazionali”, le Basse Sassonie dove rialzano la testa i nipotini di nonno Adolfo, i Britanni che escono, gli Italici Cuori, gli Ungari di stirpe turanica, gli Ispani con la cara al sol, i Galli coi fronti nazionali, tutti quanti. Il risultato lo sappiamo.
Mi è venuto in mente oggi, a duemila e dieci anni dalla Selva di Teutoburgo, di cercare una canzone che ne parlasse. Pronto anche a imbattermi in paccottiglia “nazirock” e roba del genere. Nulla. Neppure la paccottiglia. Mi è venuto allora di scriverla io, una “canzone”, senza musica e senza niente perché, come è abbastanza noto, la musica proprio non la so. Eccola qui, come un tentativo (ingenuo, maldestro, spontaneo, eccetera) di rendere a Varo, a Arminio e a tutti quelli che morirono senza un perché duemila e rotti anni fa, la loro Storia. Che, disgraziatamente, riguarda più il presente che la loro tombale antichità sepolta in una foresta scura. Ma riguarda anche chi morì in quella foresta, morendovi -tranne pochi casi- senza nome e senza un ricordo. Ed è anche un ricordo per quei lontanissimi morti dimenticati dalla Storia; duemila anni fa, o due mesi fa, non importa.
Si dice che, alla notizia della disfatta, l'anziano imperatore Augusto si sbattesse letteramente la testa nel muro urlando: Vare, redde mihi legiones! ("Varo, rendimi le legioni!"); è un episodio notissimo, passato quasi in proverbio. Secondo me, le legioni sono state restituite molto tempo dopo: un venticinque aprile di settantaquattro anni fa.[RV]
«[...] Nulla di più cruento di quel massacro fra le paludi e nelle foreste [...] ad alcuni soldati romani strapparono gli occhi, ad altri tagliarono le mani, di uno fu cucita la bocca dopo avergli tagliato la lingua [...]» - (Floro, Epitome de T. Livio Bellorum omnium annorum DCC Libri duo, II, 36-37.)
«[Germanico giunse sul luogo della battaglia, ove] nel mezzo del campo biancheggiavano le ossa ammucchiate e disperse [...] sparsi intorno [...] sui tronchi degli alberi erano conficcati teschi umani. Nei vicini boschi sacri si vedevano altari su cui i Germani avevano sacrificato i tribuni ed i principali centurioni [...]» - (Cornelio Tacito, Annales I, 61.)