Haben sie den nun schon länger als 200 Jahre dauernden Krieg gewonnen
die Herrschaften?
Oder nur eine Schlacht?
Eine große zwar eine sehr große sogar - aber die letzte Schlacht?
Den Versuch jedenfalls siegestrunken zu taumeln geben sie auf.
Empfehlen ihren Sängern,
den alten vor allem aber den vielen neuen ihnen zugekrochenen:
Vorsicht - keine allzu lauten Jubelgesänge!
Sie hoffen ja bloß die Herrschaften endgültig gesiegt zu haben.
Nicht gerade verzweifelt aber doch voll Skepsis.
Sie kennen ja ihre eigene Geschichte.
Die Klügeren unter ihnen zumindest.
Und ich sitze am Fluß, zähle die Gefallenen die vorübertreiben:
Krebse in den verschwemmten Bäuchen,
die Augen ausgestochen,schwanzlos, skalpiert.
Die Rohrdommel brüllt im Schilf.
Aber erst wenn der Mond hinter den Schwefelwolken erkennbar
und die Stille noch unerträglicher wird
werde ich vielleicht mein Lied über die bleierne Flut schreien.
die Herrschaften?
Oder nur eine Schlacht?
Eine große zwar eine sehr große sogar - aber die letzte Schlacht?
Den Versuch jedenfalls siegestrunken zu taumeln geben sie auf.
Empfehlen ihren Sängern,
den alten vor allem aber den vielen neuen ihnen zugekrochenen:
Vorsicht - keine allzu lauten Jubelgesänge!
Sie hoffen ja bloß die Herrschaften endgültig gesiegt zu haben.
Nicht gerade verzweifelt aber doch voll Skepsis.
Sie kennen ja ihre eigene Geschichte.
Die Klügeren unter ihnen zumindest.
Und ich sitze am Fluß, zähle die Gefallenen die vorübertreiben:
Krebse in den verschwemmten Bäuchen,
die Augen ausgestochen,schwanzlos, skalpiert.
Die Rohrdommel brüllt im Schilf.
Aber erst wenn der Mond hinter den Schwefelwolken erkennbar
und die Stille noch unerträglicher wird
werde ich vielleicht mein Lied über die bleierne Flut schreien.
Contributed by Bernart Bartleby - 2019/3/24 - 20:52
Language: French
Version française – AU BORD DU FLEUVE – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson allemande – Am Fluß – Franz-Josef Degenhardt – 2003
Chanson allemande – Am Fluß – Franz-Josef Degenhardt – 2003
Dialogue Maïeutique
On attribue, dit Marco Valdo M.I., à bien des gens et sous bien des formes, l’idée ou la réflexion ou la pensée, c’est selon, qu’on peut résumer par : « Si tu t’assieds au bord du fleuve, il suffit d’attendre pour voir le cadavre de ton ennemi passer. »
On peut mettre le mot ennemi au pluriel, dit Lucien l’âne. Il me semble avoir entendu Xénophon lui-même, tenir pareil propos. En tout cas, il parlait d’ennemis et de fleuve. C’était déjà il y a un certain temps. Pareil pour Lao-Tseu que j’avais croisé courant la montagne sur son bœuf. Mais bref, l’idée est la même. C’est une idée fort philosophique et consolatrice. Elle est surtout pacifique. Cependant, elle suppose d’avoir des ennemis et aussi, un fleuve, sans compter qu’il faudrait en plus que les ennemis tombent dans le fleuve et qu’on soit présent lors du passage de leurs cadavres. Ça fait quand même beaucoup de conditions.
Évidemment, Lucien l’âne mon ami, mais si la chanson parle elle aussi d’un fleuve et de morts qui passent au fil de l’eau, elle ne dit rien qui permette de penser qu’il s’agit d’ennemis. Ce peut tout aussi bien être des amis. Cependant, on peut en déduire quand même qu’il doit y avoir des massacres, en amont et que le témoin, celui qui chante, n’est pas impliqué dans les combats ou les massacres tout comme ceux – les gens du pouvoir – auxquels il s’adresse ; ceux-là, les gens du pouvoir, envoient les autres se faire massacrer et glisser vers la mer sous forme de cadavres.
Allons nous asseoir au bord de l’eau et attendons, Marco Valdo M.I., peut-être qu’à la longue, il ne descendra plus d’assassinés, que le temps des grands jeux de massacre sera écoulé. Mais, entre nous, dans La Guerre de Cent mille ans que les riches et les puissants font chaque jour aux pauvres et aux hommes tranquilles, pour bêtement s’enrichir et avoir le pouvoir, il y a bien d’autres choses et manières que la guerre ouverte, les armes et les armées qui oppriment et détruisent la vie : la faim ou le manque de nourriture, la maladie ou le manque de soins, la sécheresse ou le manque d’eau… J’arrête là, mais tu vois ce dont il s’agit : cette guerre est sournoise et a mille visages. Et elle n’envoie pas tous les cadavres descendre les fleuves. Alors, tissons encore le linceul de ce vieux monde gangrené, autodestructeur, malade du pouvoir et de la richesse et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
On attribue, dit Marco Valdo M.I., à bien des gens et sous bien des formes, l’idée ou la réflexion ou la pensée, c’est selon, qu’on peut résumer par : « Si tu t’assieds au bord du fleuve, il suffit d’attendre pour voir le cadavre de ton ennemi passer. »
On peut mettre le mot ennemi au pluriel, dit Lucien l’âne. Il me semble avoir entendu Xénophon lui-même, tenir pareil propos. En tout cas, il parlait d’ennemis et de fleuve. C’était déjà il y a un certain temps. Pareil pour Lao-Tseu que j’avais croisé courant la montagne sur son bœuf. Mais bref, l’idée est la même. C’est une idée fort philosophique et consolatrice. Elle est surtout pacifique. Cependant, elle suppose d’avoir des ennemis et aussi, un fleuve, sans compter qu’il faudrait en plus que les ennemis tombent dans le fleuve et qu’on soit présent lors du passage de leurs cadavres. Ça fait quand même beaucoup de conditions.
Évidemment, Lucien l’âne mon ami, mais si la chanson parle elle aussi d’un fleuve et de morts qui passent au fil de l’eau, elle ne dit rien qui permette de penser qu’il s’agit d’ennemis. Ce peut tout aussi bien être des amis. Cependant, on peut en déduire quand même qu’il doit y avoir des massacres, en amont et que le témoin, celui qui chante, n’est pas impliqué dans les combats ou les massacres tout comme ceux – les gens du pouvoir – auxquels il s’adresse ; ceux-là, les gens du pouvoir, envoient les autres se faire massacrer et glisser vers la mer sous forme de cadavres.
Allons nous asseoir au bord de l’eau et attendons, Marco Valdo M.I., peut-être qu’à la longue, il ne descendra plus d’assassinés, que le temps des grands jeux de massacre sera écoulé. Mais, entre nous, dans La Guerre de Cent mille ans que les riches et les puissants font chaque jour aux pauvres et aux hommes tranquilles, pour bêtement s’enrichir et avoir le pouvoir, il y a bien d’autres choses et manières que la guerre ouverte, les armes et les armées qui oppriment et détruisent la vie : la faim ou le manque de nourriture, la maladie ou le manque de soins, la sécheresse ou le manque d’eau… J’arrête là, mais tu vois ce dont il s’agit : cette guerre est sournoise et a mille visages. Et elle n’envoie pas tous les cadavres descendre les fleuves. Alors, tissons encore le linceul de ce vieux monde gangrené, autodestructeur, malade du pouvoir et de la richesse et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
AU BORD DU FLEUVE
Avez-vous gagné la guerre qui dure depuis plus de 200 ans ?
Mesdames, Messieurs au pouvoir ?
Ou même juste une bataille ?
Une grande, même une très grande, mais la dernière bataille ?
Alors, abandonnez l’espoir de tituber ivres de victoire.
Recommandez à vos chanteurs,
Les anciens, mais surtout les nombreux nouveaux qui rampent vers vous :
Attention – pas de chants jubilatoires trop haut !
Vous espérez seulement avoir finalement gagné le pouvoir.
Pas vraiment désespérés, mais quand même plein de scepticisme.
Vous connaissez votre propre histoire,
Au moins les plus intelligents d’entre vous.
Et je m’assois près du fleuve, comptant les morts qui passent :
Des écrevisses dans le ventre mou,
Les yeux ouverts, sans queue, scalpé.
Le butor crie dans la roseraie.
Mais seulement quand la lune sera visible derrière les nuages de soufre
Et le silence sera encore plus insupportable,
Je crierai peut-être ma chanson par-dessus la marée montante.
Avez-vous gagné la guerre qui dure depuis plus de 200 ans ?
Mesdames, Messieurs au pouvoir ?
Ou même juste une bataille ?
Une grande, même une très grande, mais la dernière bataille ?
Alors, abandonnez l’espoir de tituber ivres de victoire.
Recommandez à vos chanteurs,
Les anciens, mais surtout les nombreux nouveaux qui rampent vers vous :
Attention – pas de chants jubilatoires trop haut !
Vous espérez seulement avoir finalement gagné le pouvoir.
Pas vraiment désespérés, mais quand même plein de scepticisme.
Vous connaissez votre propre histoire,
Au moins les plus intelligents d’entre vous.
Et je m’assois près du fleuve, comptant les morts qui passent :
Des écrevisses dans le ventre mou,
Les yeux ouverts, sans queue, scalpé.
Le butor crie dans la roseraie.
Mais seulement quand la lune sera visible derrière les nuages de soufre
Et le silence sera encore plus insupportable,
Je crierai peut-être ma chanson par-dessus la marée montante.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2019/3/27 - 16:50
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Certamente il testo è precedente, perchè già si trova nell'esecuzione deal vivo alla "Räucherei" di Kiel nel 1993.
Su di una musica tradizionale, arrangiata dal figlio Kai Degenhardt