Hommes
de sale caractère
Hommes de mes deux mains
Hommes du petit matin
La machine tourne aux ordres de Deibler (*)
Et rouages après rouages
dans le parfum des percolateurs
qui suinte des portes des bars et le parfum
des croissants chauds.
L'homme qui tâte ses chaussettes
durcies par la sueur de la veille et qui les remet.
Et sa chemise durcie par la sueur de la veille
Et qui la remet.
Et qui se dit le matin qu'il se débarbouillera le soir
Et le soir qu'il se débarbouillera le matin
Parce qu'il est trop fatigué...
Et celui dont les paupières sont collées au réveil
Et celui qui souhaite une fièvre typhoide
Pour enfin se reposer dans un beau lit blanc...
Et le passager émigrant qui mange des clous
Tandis qu'on jette à la mer sous son nez
Les appétissants reliefs
de la table des premières classes
Et celui qui dort dans les gares du métro
et que le chef de gare chasse
jusqu'à la station suivante...
Hommes de sale caractère
Hommes de mes deux mains
Hommes du petit matin.
de sale caractère
Hommes de mes deux mains
Hommes du petit matin
La machine tourne aux ordres de Deibler (*)
Et rouages après rouages
dans le parfum des percolateurs
qui suinte des portes des bars et le parfum
des croissants chauds.
L'homme qui tâte ses chaussettes
durcies par la sueur de la veille et qui les remet.
Et sa chemise durcie par la sueur de la veille
Et qui la remet.
Et qui se dit le matin qu'il se débarbouillera le soir
Et le soir qu'il se débarbouillera le matin
Parce qu'il est trop fatigué...
Et celui dont les paupières sont collées au réveil
Et celui qui souhaite une fièvre typhoide
Pour enfin se reposer dans un beau lit blanc...
Et le passager émigrant qui mange des clous
Tandis qu'on jette à la mer sous son nez
Les appétissants reliefs
de la table des premières classes
Et celui qui dort dans les gares du métro
et que le chef de gare chasse
jusqu'à la station suivante...
Hommes de sale caractère
Hommes de mes deux mains
Hommes du petit matin.
(*) Il riferimento è ad Anatole Deibler, boia di Parigi per oltre 50 anni, morto "sul lavoro" nel 1939 per un infarto.
inviata da Bernart Bartleby - 18/1/2018 - 22:26
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Versi di Robert Desnos, poeta surrealista, giornalista, membro della Resistenza francese, morto a 45 anni di tifo e privazioni l’8 giugno del 1945 a Theresienstadt – ironia della sorte: un mese dopo la liberazione del campo! – ultimo dei vari campi di prigionia nazisti dove era transitato.
Nella raccolta "Fortunes", pubblicata nel 1942
Trovo la poesia cantata nella raccolta "Poètes & chansons: Robert Desnos"