Tambour, clairon, musique en tête,
Voilà qu’arrive le régiment.
Il va chez le maire pour se mettre en quête
De ses billets de logement.
Je n’ai plus rien, soldats fidèles,
A moins de vous loger par faveur
Dans un couvent de demoiselles,
Dit le maire, qui était un vieux farceur.
Va pour le couvent, en avant,
Répond le colonel en partant,
Suivi de tout le régiment,
Le clairon toujours sonnant,
Et le tambour toujours battant :
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Fermez la porte ! cria sur l’heure
La supérieure du couvent,
Faites excuse, ma supérieure,
C’est nos billets de logement.
Des militaires chez des jeunes filles,
Dit la bonne femme d’un air dévot,
Ça me ferait tort dans les familles,
Faudrait plutôt nous prendre d’assaut !
Va pour l’assaut ! Vite, en avant !
Dit le colonel en s’élançant
Suivi de tout le régiment.
Le clairon sonnait tout le temps,
Et le tambour battait aux champs :
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Pendant une année tout entière
Le régiment n’a pas reparu.
Au ministère de la guerre
On le porta comme perdu.
On renonçait à trouver sa trace
Quand un matin subitement
On le vit paraître sur la place,
Le colonel toujours en avant !
Au pas de gymnastique crânement,
Toutes les pensionnaires du couvent
Marchaient derrière le régiment.
Le clairon était flambant
Et le tambour triomphant.
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Pour ne pas affliger les belles,
Le ministre, dans la garnison,
Laissa les petites demoiselles.
En voici, je crois, la raison :
Une centaine d’enfants de troupe,
Survint un jour comme par hasard,
Et le beau colonel, en croupe,
En portait cinq pour sa seule part.
Il obtint de l’avancement
Pour avoir doublé si promptement
L’effectif de son régiment.
Le système était excellent
Pour aider au recrutement.
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Voilà qu’arrive le régiment.
Il va chez le maire pour se mettre en quête
De ses billets de logement.
Je n’ai plus rien, soldats fidèles,
A moins de vous loger par faveur
Dans un couvent de demoiselles,
Dit le maire, qui était un vieux farceur.
Va pour le couvent, en avant,
Répond le colonel en partant,
Suivi de tout le régiment,
Le clairon toujours sonnant,
Et le tambour toujours battant :
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Fermez la porte ! cria sur l’heure
La supérieure du couvent,
Faites excuse, ma supérieure,
C’est nos billets de logement.
Des militaires chez des jeunes filles,
Dit la bonne femme d’un air dévot,
Ça me ferait tort dans les familles,
Faudrait plutôt nous prendre d’assaut !
Va pour l’assaut ! Vite, en avant !
Dit le colonel en s’élançant
Suivi de tout le régiment.
Le clairon sonnait tout le temps,
Et le tambour battait aux champs :
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Pendant une année tout entière
Le régiment n’a pas reparu.
Au ministère de la guerre
On le porta comme perdu.
On renonçait à trouver sa trace
Quand un matin subitement
On le vit paraître sur la place,
Le colonel toujours en avant !
Au pas de gymnastique crânement,
Toutes les pensionnaires du couvent
Marchaient derrière le régiment.
Le clairon était flambant
Et le tambour triomphant.
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
Pour ne pas affliger les belles,
Le ministre, dans la garnison,
Laissa les petites demoiselles.
En voici, je crois, la raison :
Une centaine d’enfants de troupe,
Survint un jour comme par hasard,
Et le beau colonel, en croupe,
En portait cinq pour sa seule part.
Il obtint de l’avancement
Pour avoir doublé si promptement
L’effectif de son régiment.
Le système était excellent
Pour aider au recrutement.
Ta rata ta rata ta rafla fla fla !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 16/12/2017 - 20:09
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Chanson française – La Chanson du Colonel (et du régiment au couvent) – Albert Millaud – 1882
La Chanson du Colonel est tirée de La Femme à Papa, opérette de MM. Albert Millaud & Alfred Hennequin, musique de M. Hervé, illustrée par H. de Sta.
L’autre jour, Lucien l’âne mon ami, je t’avais promis une deuxième Chanson du Colonel.
Je me souviens fort bien de cette Chanson du Colonel, répond Lucien l’âne, et j’attendais celle-ci avec une certaine curiosité.
Donc, reprend Marco Valdo M.I., le colonel de l’autre chanson était un officier « fleur bleue », une sorte de personnage en dehors du réel, un peu sur un nuage, assez vieux garçon rêveur et encore fort timide, spécialement avec les dames.C’est tout le contraire cette fois ; le colonel est assez audacieux, intrépide, volontaire et va-de-l’avant. Il sait entraîner ses hommes et il est suivi avec un véritable enthousiasme, tambour et clairon sonnant et battant.
Ohlàlà, dit Lucien l’âne, elle m’a l’air mouvementée cette histoire.
Et c’est bien le cas, dit Marco Valdo M.I. ; le cas, exactement ! Ce colonel dynamique emmène ses hommes comme au combat ; musique en tête, il les entraîne à l’assaut et même, à la victoire. Mais si le colonel et tout son régiment sont victorieux, c’est dans une guerre sans grands dangers et même, une guerre dont doivent rêver tous les militaires dans leur casernement. Il s’agit de prendre d’assaut et d’occuper un couvent de jeunes filles.
En voilà une aventure, Marco Valdo M.I., dont j’espère qu’elle fut plaisante pour tout le monde ; si je devine le ton de la chanson, cet enlèvement du couvent était plutôt joyeux des deux côtés. Mais je me demande qui a pu imaginer une affaire pareille. Il me semble qu’on se moque de l’armée et des ambitions des militaires.
En quelque sorte, oui, Lucien l’âne mon ami. Disons qu’on s’en moque gentiment comme il était d’usage dans les opérettes, un genre musical mâtiné de comédie et de musique légère. En fait, la France essayait d’oublier la défaite de 1871 et de dévier les ardeurs militaires.
C’est ce qu’il y a de mieux à faire, dit Lucien l’âne en riant. L’ennui, c’est que ça n’empêcha pas les va-t-en-guerre de recommencer à la première occasion ; je dois cependant reconnaître que la méthode a permis près de 45 ans de paix.
Maintenant, je te propose, Lucien l’âne mon ami, d’écouter religieusement cette petite merveille rococo où l’armée ne fait pas la guerre, tout en menant un assaut victorieux (ô combien, tu le verras dans la chanson). La suite est délectable, je te la laisse découvrir.
Découvrons, Marco Valdo M.I., découvrons, comme disaient Christophe Colomb et les Amérindiens et reprenons notre tâche en tissant le linceul de ce vieux monde audacieux, discipliné, intrépide, volontaire et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane