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Victor Hugo: Souvenir de la nuit du quatre

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Lingua: Francese



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Jersey, 2 décembre 1852
Jersey, 2 dicembre 1852

Souvenir de la nuit du quatre è tratto dalla raccolta poetica e satirica Les Châtiments, pubblicata nel 1853: sette libri dai titoli ironici e dal tono polemico, dei pamphlets che sono una denuncia politica di Luigi Napoleone Bonaparte (Napoleone III).

Quello che segue è il terzo testo del secondo libro, un episodio susseguente al Colpo di stato del 2 dicembre 1851, con il quale Luigi Napoleone Bonaparte, eletto presidente della repubblica francese nelle elezioni del 10 dicembre 1848 con il 74% dei voti e con il sostegno del “Partito dell'Ordine”, sciolse l'Assemblea Nazionale, decretò lo stato di assedio in tutta la Francia e represse nel sangue l'opposizione repubblicana e democratica (oltre ventiseimila arresti, migliaia di morti -il Times arrivò alla cifra di diecimila, anche se probabilmente esagerata-, deportazioni di massa). Il testo poetico di Victor Hugo ricorda un episodio, uno dei tanti, avvenuti nei giorni immediatamente al colpo di stato, quando a Parigi si stava ancora svolgendo un tentativo di resistenza popolare e di insurrezione che era stata proclamata da un Comitato di Resistenza del quale facevano parte, tra gli altri, Carnot, Victor Schoelcher, e Victor Hugo.

Victor Hugo, che datava scrupolosamente le sue composizioni, scrisse il Souvenir nell'esilio dell'isola di Jersey (appartenente politicamente alla corona Britannica), esattamente il 2 dicembre 1852, nel primo anniversario del colpo di stato. Luigi Napoleone Bonaparte, campione dell' “ordine” e della borghesia reazionaria, nel frattempo aveva organizzato un plebiscito che gli aveva dato pieni poteri. Lo stesso 2 dicembre 1852, pose formalmente fine alla Repubblica proclamandosi “Imperatore dei Francesi” con il nome di Napoleone III. Cominciava la strada che avrebbe portato al disastro della guerra franco-prussiana. [RV]

Souvenir de la nuit du quatre est extrait du recueil poétique et satirique Les Châtiments publié en 1853 : 7 livres aux titres ironiques, au ton polémique : pamphlets. Dénonce politique de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III). Ici, troisième texte du livre deux : épisode qui a suivi le coup d'état. Insurrection républicaine a été réprimée ; un enfant est mort. Victor Hugo a participé à la toilette funèbre, dans un quartier populaire. Texte poétique de cet épisode qui a bouleversé Victor Hugo. Le texte se présente comme un récit.
L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.
Le logis était propre, humble, paisible, honnête ;
On voyait un rameau bénit sur un portrait.
Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
Pâle, s'ouvrait ; la mort noyait son oeil farouche ;
Ses bras pendants semblaient demander des appuis.
Il avait dans sa poche une toupie en buis.
On pouvait mettre un doigt dans les trous de ses plaies.
Avez-vous vu saigner la mûre dans les haies ?
Son crâne était ouvert comme un bois qui se fend.
L'aïeule regarda déshabiller l'enfant,
Disant : - comme il est blanc ! Approchez donc la lampe.
Dieu ! ses pauvres cheveux sont collés sur sa tempe ! -
Et quand ce fut fini, le prit sur ses genoux.
La nuit était lugubre ; on entendait des coups
De fusil dans la rue où l'on en tuait d'autres.
- Il faut ensevelir l'enfant, dirent les nôtres.
Et l'on prit un drap blanc dans l'armoire en noyer.
L'aïeule cependant l'approchait du foyer
Comme pour réchauffer ses membres déjà roides.
Hélas ! ce que la mort touche de ses mains froides
Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas !
Elle pencha la tête et lui tira ses bas,
Et dans ses vieilles mains prit les pieds du cadavre.
- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre !
Cria-t-elle ; monsieur, il n'avait pas huit ans !
Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents.
Monsieur, quand il fallait que je fisse une lettre,
C'est lui qui l'écrivait. Est-ce qu'on va se mettre
A tuer les enfants maintenant ? Ah ! mon Dieu !
On est donc des brigands ! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre !
Dire qu'ils m'ont tué ce pauvre petit être !
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte ;
Cela n'aurait rien fait à monsieur Bonaparte
De me tuer au lieu de tuer mon enfant ! -
Elle s'interrompit, les sanglots l'étouffant,
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l'aïeule :
- Que vais-je devenir à présent toute seule ?
Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd'hui.
Hélas ! je n'avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l'a-t-on tué ? Je veux qu'on me l'explique.
L'enfant n'a pas crié vive la République. -
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu'on ne console pas.

Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c'est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince ; il aime les palais ;
Il lui convient d'avoir des chevaux, des valets,
De l'argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses ; par la même occasion, il sauve
La famille, l'église et la société ;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l'été,
Où viendront l'adorer les préfets et les maires ;
C'est pour cela qu'il faut que les vieilles grand-mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.

inviata da JJ - 5/11/2017 - 17:17




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