Ho dieci strofe per per lasciare un bel ricordo
ho dieci piani che mi aspettano giù in fondo
e sono certo in pochi possono capire
ma davvero io son felice di morire
Ho fatto tutto quello che dovevo fare
ed ho sbagliato per il gusto di sbagliare
son stato sveglio quando era meglio dormire
ed ho dormito solo per ricominciare
Son stato solo tutto il tempo necessario
a guardare gli altri e non per fare il solitario
ed ho creduto in tutti per quel che ho potuto
mi son rialzato sempre dopo esser caduto
Ho preso in giro solo quelli più potenti
a loro ho preferito sempre i pezzenti
me ne son fregato dei giudizi della gente
nessuno giudica se è un poco intelligente
Ne ho amati molti perché lo volevo fare
tanti ne ho odiati ma anche loro per amore
ho preferito Gesù Cristo a suo padre
anche se entrambi non li voglio al funerale
Ho scelto tutto quello che volevo fare
ed ho pagato ben contento di pagare
perché la scelta in fondo è l'unica cosa
che rende questa vita almeno dignitosa
E quindi scelgo di saltar dal cornicione
come un gabbiano, un falco, un piccolo aquilone
come un aereo, una falena, un pipistrello
che vola alto, invece ora io mi sfracello
Ed ho scelto te per dei motivi misteriosi
siam stati accanto per giorni meravigliosi
e lo sai bene che lo faccio per natura
non rivederti più è l'unica paura
Ai benpensanti che lo trovano immorale
a quelli che lo leggeranno sul giornale
alle signore bocca larga e parrucchiere
a chi non mi lascia farlo in altre maniere
Io ho scelto esattamente tutto quel che sono
senza la scelta io la vita l'abbandono
ho scelto tutto, tutto tranne il mio dolore
lo ammazzo io e non c'è niente da capire
ho dieci piani che mi aspettano giù in fondo
e sono certo in pochi possono capire
ma davvero io son felice di morire
Ho fatto tutto quello che dovevo fare
ed ho sbagliato per il gusto di sbagliare
son stato sveglio quando era meglio dormire
ed ho dormito solo per ricominciare
Son stato solo tutto il tempo necessario
a guardare gli altri e non per fare il solitario
ed ho creduto in tutti per quel che ho potuto
mi son rialzato sempre dopo esser caduto
Ho preso in giro solo quelli più potenti
a loro ho preferito sempre i pezzenti
me ne son fregato dei giudizi della gente
nessuno giudica se è un poco intelligente
Ne ho amati molti perché lo volevo fare
tanti ne ho odiati ma anche loro per amore
ho preferito Gesù Cristo a suo padre
anche se entrambi non li voglio al funerale
Ho scelto tutto quello che volevo fare
ed ho pagato ben contento di pagare
perché la scelta in fondo è l'unica cosa
che rende questa vita almeno dignitosa
E quindi scelgo di saltar dal cornicione
come un gabbiano, un falco, un piccolo aquilone
come un aereo, una falena, un pipistrello
che vola alto, invece ora io mi sfracello
Ed ho scelto te per dei motivi misteriosi
siam stati accanto per giorni meravigliosi
e lo sai bene che lo faccio per natura
non rivederti più è l'unica paura
Ai benpensanti che lo trovano immorale
a quelli che lo leggeranno sul giornale
alle signore bocca larga e parrucchiere
a chi non mi lascia farlo in altre maniere
Io ho scelto esattamente tutto quel che sono
senza la scelta io la vita l'abbandono
ho scelto tutto, tutto tranne il mio dolore
lo ammazzo io e non c'è niente da capire
Contributed by Lorenzo - 2016/11/29 - 21:02
Language: French
Version française – LE TESTAMENT DE MARIO – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – Il Testamento – Appino – 2013
29 novembre 2010. Il y a dix ans. Le réalisateur de Viareggio Mario Monicelli est hospitalisé à l’hôpital San Giovanni de Rome pour un cancer de la prostate en phase terminale. Il a 95 ans et a presque complètement perdu la vue. Laissé seul dans la pièce, il se traîne à la fenêtre et se jette dans le vide.
« Je ne sais pas ce qui sera dit demain sur ce qui s’est passé – c’est le commentaire brûlant du réalisateur Giovanni Veronesi – mais une chose doit être dite : je n’ai jamais entendu de quelqu’un qui se serait suicidé à l’âge de nonante-cinq ans. C’était vraiment spécial. »
Tomaso Monicelli, le père de Mario, journaliste et dramaturge, s’est également suicidé en 1946. À propos de la mort de son père, Monicelli avait dit : « J’ai compris son geste. La vie ne vaut pas toujours d’être vécue ; si elle cesse d’être vraie et digne, elle n’en vaut pas la peine. J’ai trouvé le cadavre de mon père. Vers six heures du matin, j’ai entendu un coup de feu, je me suis levé et j’ai forcé la porte de la salle de bain. Entre autres choses, une salle de bain très modeste » .
Quelques mois auparavant, Mario Monicelli avait donné une interview dans laquelle il déclarait : « Ne jamais avoir d’espoir. L’espoir est un piège, c’est une chose infâme inventée par les responsables. »
En définitive, le geste de Mario Monicelli est un geste de liberté, contre ceux qui « ne me laissent pas faire autrement », comme l’écrit Appino dans cette belle chanson, contre ceux qui veulent décider de notre vie et de notre mort.
Chanson italienne – Il Testamento – Appino – 2013
29 novembre 2010. Il y a dix ans. Le réalisateur de Viareggio Mario Monicelli est hospitalisé à l’hôpital San Giovanni de Rome pour un cancer de la prostate en phase terminale. Il a 95 ans et a presque complètement perdu la vue. Laissé seul dans la pièce, il se traîne à la fenêtre et se jette dans le vide.
« Je ne sais pas ce qui sera dit demain sur ce qui s’est passé – c’est le commentaire brûlant du réalisateur Giovanni Veronesi – mais une chose doit être dite : je n’ai jamais entendu de quelqu’un qui se serait suicidé à l’âge de nonante-cinq ans. C’était vraiment spécial. »
Tomaso Monicelli, le père de Mario, journaliste et dramaturge, s’est également suicidé en 1946. À propos de la mort de son père, Monicelli avait dit : « J’ai compris son geste. La vie ne vaut pas toujours d’être vécue ; si elle cesse d’être vraie et digne, elle n’en vaut pas la peine. J’ai trouvé le cadavre de mon père. Vers six heures du matin, j’ai entendu un coup de feu, je me suis levé et j’ai forcé la porte de la salle de bain. Entre autres choses, une salle de bain très modeste » .
Quelques mois auparavant, Mario Monicelli avait donné une interview dans laquelle il déclarait : « Ne jamais avoir d’espoir. L’espoir est un piège, c’est une chose infâme inventée par les responsables. »
En définitive, le geste de Mario Monicelli est un geste de liberté, contre ceux qui « ne me laissent pas faire autrement », comme l’écrit Appino dans cette belle chanson, contre ceux qui veulent décider de notre vie et de notre mort.
Dialogue Maïeutique (Court)
Ah, ajoute Marco Valdo M.I., figure-toi que j’ai dû un peu préciser le titre de ma version en langue française et l’intituler « LE TESTAMENT DE MARIO », car le titre qui correspondait au titre italien « Il Testamento » était déjà pris et l’antériorité de la chanson de Georges Brassens: Le Testament ne fait aucun débat. Il n’y aura dès lors aucune confusion possible.
De mon côté, dit Lucien l’âne, je voudrais juste signaler que cette version française a été faite sur la suggestion de Lorenzo Masetti, suite à la lecture de « Euthanasiez-moi ! », qui faisait référence à la chanson « Déshabillez-moi ! », que le même Lorenzo avait traduite en italien. Pour le reste, tissons le linceul de ce vieux monde réactionnaire, pandémique, exotique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ah, ajoute Marco Valdo M.I., figure-toi que j’ai dû un peu préciser le titre de ma version en langue française et l’intituler « LE TESTAMENT DE MARIO », car le titre qui correspondait au titre italien « Il Testamento » était déjà pris et l’antériorité de la chanson de Georges Brassens: Le Testament ne fait aucun débat. Il n’y aura dès lors aucune confusion possible.
De mon côté, dit Lucien l’âne, je voudrais juste signaler que cette version française a été faite sur la suggestion de Lorenzo Masetti, suite à la lecture de « Euthanasiez-moi ! », qui faisait référence à la chanson « Déshabillez-moi ! », que le même Lorenzo avait traduite en italien. Pour le reste, tissons le linceul de ce vieux monde réactionnaire, pandémique, exotique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LE TESTAMENT DE MARIO
J’ai dix strophes pour laisser un beau souvenir ;
J’ai dix étages qui m’attendent là en bas ;
Certes, peu de gens peuvent comprendre ça,
Mais en vérité, je suis heureux de mourir.
J’ai fait tout ce que je devais faire
Et j’ai foiré pour le plaisir de foirer.
J’étais volubile quand il valait mieux se taire
Et j’ai dormi seulement pour recommencer.
J’ai été seul tout le temps nécessaire
À regarder les autres et je n’étais pas un solitaire
Et j’ai cru à tous autant que j’ai pu.
Je me suis toujours relevé après être chu.
J’ai trompé seulement les plus puissants ;
Je leur ai toujours préféré les mendiants.
Je me fichais des jugements des gens,
Car personne ne juge, s’il est un peu intelligent.
J’en ai aimé beaucoup, car je le voulais.
J’en ai détesté tant, eux aussi par amour, mais
Si j’ai préféré le Christ à son père,
Qu’aucun Dieu ne vienne me mettre en terre.
J’ai choisi tout ce que j’ai été
Et j’ai payé bien content de payer,
Car le choix au fond est la seule ligne
Qui rend cette vie plus ou moins digne.
Et donc, je choisis de sauter de la corniche
Comme un cerf-volant, une mouette, un faucon,
Comme une phalène, une pipistrelle, un avion
Qui vole haut, mais maintenant je m’écrase.
Et si je t’ai choisie pour des raisons mystérieuses,
Nous avons passé ensemble des journées merveilleuses
Et tu le sais bien que je le fais par nature,
Ne plus te revoir est mon unique fêlure.
Aux bienpensants qui le trouvent immoral,
À ceux qui le liront dans le journal,
Aux dames à la bouche pleine et au grand cœur,
À ceux qui ne me laissent pas le faire à mon heur,
J’ai choisi exactement ce que je suis
Sans le choix, moi, ma vie je l’abandonne.
Sauf ma douleur, j’ai tout choisi,
Et je vais la tuer ; et il n’y a rien à comprendre.
J’ai dix strophes pour laisser un beau souvenir ;
J’ai dix étages qui m’attendent là en bas ;
Certes, peu de gens peuvent comprendre ça,
Mais en vérité, je suis heureux de mourir.
J’ai fait tout ce que je devais faire
Et j’ai foiré pour le plaisir de foirer.
J’étais volubile quand il valait mieux se taire
Et j’ai dormi seulement pour recommencer.
J’ai été seul tout le temps nécessaire
À regarder les autres et je n’étais pas un solitaire
Et j’ai cru à tous autant que j’ai pu.
Je me suis toujours relevé après être chu.
J’ai trompé seulement les plus puissants ;
Je leur ai toujours préféré les mendiants.
Je me fichais des jugements des gens,
Car personne ne juge, s’il est un peu intelligent.
J’en ai aimé beaucoup, car je le voulais.
J’en ai détesté tant, eux aussi par amour, mais
Si j’ai préféré le Christ à son père,
Qu’aucun Dieu ne vienne me mettre en terre.
J’ai choisi tout ce que j’ai été
Et j’ai payé bien content de payer,
Car le choix au fond est la seule ligne
Qui rend cette vie plus ou moins digne.
Et donc, je choisis de sauter de la corniche
Comme un cerf-volant, une mouette, un faucon,
Comme une phalène, une pipistrelle, un avion
Qui vole haut, mais maintenant je m’écrase.
Et si je t’ai choisie pour des raisons mystérieuses,
Nous avons passé ensemble des journées merveilleuses
Et tu le sais bien que je le fais par nature,
Ne plus te revoir est mon unique fêlure.
Aux bienpensants qui le trouvent immoral,
À ceux qui le liront dans le journal,
Aux dames à la bouche pleine et au grand cœur,
À ceux qui ne me laissent pas le faire à mon heur,
J’ai choisi exactement ce que je suis
Sans le choix, moi, ma vie je l’abandonne.
Sauf ma douleur, j’ai tout choisi,
Et je vais la tuer ; et il n’y a rien à comprendre.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2020/5/16 - 19:27
Grazie Lorenzo,
scopro solo oggi questo tuo contributo, e ti ringrazio.
Io però questa canzone la toglierei dagli Extra e la consegnerei al mare delle CCG/AWS perchè E' una canzone contro la guerra, la guerra alla libertà di scelta del proprio destino, una canzone contro la violenza feroce di chi al tempo stesso rivendica la vita di un embrione e preclude la morte a chi non ha più vita.
scopro solo oggi questo tuo contributo, e ti ringrazio.
Io però questa canzone la toglierei dagli Extra e la consegnerei al mare delle CCG/AWS perchè E' una canzone contro la guerra, la guerra alla libertà di scelta del proprio destino, una canzone contro la violenza feroce di chi al tempo stesso rivendica la vita di un embrione e preclude la morte a chi non ha più vita.
B.B. - 2019/12/27 - 23:41
Ok, ci penserò. Sentiamo anche cosa ne pensano gli altri admin. Di sicuro è una grande canzone.
Lorenzo - 2019/12/28 - 00:48
×
Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.
Testo e musica di Andrea Appino noto come Appino, cantante degli Zen Circus.
Title track del suo primo album da solista
29 novembre 2010. Sei anni fa. Il regista viareggino Mario Monicelli è ricoverato all'ospedale San Giovanni di Roma per un tumore alla prostata in fase terminale. Ha 95 anni e ha quasi completamente perso la vista. Rimasto solo nella camera, raggiunge la finestra e si getta nel vuoto.
«Non so che cosa si dirà domani di quello che è successo - è il commento a caldo del regista Giovanni Veronesi - ma una cosa va detta: non ho mai sentito nessuno che si suicida a novantacinque anni. Era davvero speciale»
Anche Tomaso Monicelli, padre di Mario, giornalista e drammaturgo, si era suicidato nel 1946. A proposito della morte del padre, Monicelli aveva detto:
Pochi mesi prima Monicelli aveva rilasciato un'intervista in cui dichiarava: « Mai avere la speranza. La speranza è una trappola, è una cosa infame inventata da chi comanda. ».
In definitiva il gesto di Monicelli è un gesto di libertà, contro chi "non mi lascia farlo in altre maniere", come scrive Appino in questa bella canzone, contro chi vuole decidere della nostra vita e della nostra morte.