In einer Stadt, von allem abgeschlossen,
In einem Land, das vielen heut noch fremd,
In einer Welt, in der viel Tränen flossen,
In einer Zeit, die alles in uns hemmt,
Erscheinen wir in festlich hellem Rahmen,
Vor Ihnen, meine werten Herrn und Damen.
Den jungen Menschenkindern, die sich fanden
Sie zu erfreuen, sei deshalb gedankt,
Sie haben selbst schon viel zu gut verstanden,
Was diese Zeit und was ihr Geist verlangt.
Doch mit dem Rechte ihrer jungen Jahre
Erblicken sie im Frohsinn nur das Wahre.
Wer wollte ihnen auch das Recht bestreiten,
Zu singen und im Tanze sich zu drehn,
Der vielbeliebte Hinweis auf die Zeiten
War stets bei denen nur, die abseits stehn:
Es läßt sich leicht von fern mit billgen Mitteln
Verständnislos an einer Leistung kritteln.
Sie haben sich nach ihren Arbeitsstunden
Die Lieder und die Tänze einstudiert,
Und echte Freude haben sie empfunden,
Als man mit ihnen dieses Spiel probiert.
Was so entstand - wer wollt es kritisch trennen -,
Ist das Produkt von Wollen und von Können.
Sie wollen Ihnen heute gar nichts zeigen,
Sie spielen für sich selbst das kleine Spiel,
Sie tanzen unbeschwert den muntern Reigen,
Das Publikum bekümmert sie nicht viel,
Wobei Sie keineswegs vergessen wollen,
Den Beifall, den so gern man hört, zu zollen.
Nun wird es Nacht, es leuchten schon die Sterne,
Es schläft die Stadt, fast jede Arbeit ruht,
Und nur ein Scherz, ein Spuk in der Kaserne,
Dringt in die Stille, voller Übermut.
Es geht ein Posten pflichtgemäß die Runde,
Das Spiel beginnt, es schlägt die Geisterstunde.
In einem Land, das vielen heut noch fremd,
In einer Welt, in der viel Tränen flossen,
In einer Zeit, die alles in uns hemmt,
Erscheinen wir in festlich hellem Rahmen,
Vor Ihnen, meine werten Herrn und Damen.
Den jungen Menschenkindern, die sich fanden
Sie zu erfreuen, sei deshalb gedankt,
Sie haben selbst schon viel zu gut verstanden,
Was diese Zeit und was ihr Geist verlangt.
Doch mit dem Rechte ihrer jungen Jahre
Erblicken sie im Frohsinn nur das Wahre.
Wer wollte ihnen auch das Recht bestreiten,
Zu singen und im Tanze sich zu drehn,
Der vielbeliebte Hinweis auf die Zeiten
War stets bei denen nur, die abseits stehn:
Es läßt sich leicht von fern mit billgen Mitteln
Verständnislos an einer Leistung kritteln.
Sie haben sich nach ihren Arbeitsstunden
Die Lieder und die Tänze einstudiert,
Und echte Freude haben sie empfunden,
Als man mit ihnen dieses Spiel probiert.
Was so entstand - wer wollt es kritisch trennen -,
Ist das Produkt von Wollen und von Können.
Sie wollen Ihnen heute gar nichts zeigen,
Sie spielen für sich selbst das kleine Spiel,
Sie tanzen unbeschwert den muntern Reigen,
Das Publikum bekümmert sie nicht viel,
Wobei Sie keineswegs vergessen wollen,
Den Beifall, den so gern man hört, zu zollen.
Nun wird es Nacht, es leuchten schon die Sterne,
Es schläft die Stadt, fast jede Arbeit ruht,
Und nur ein Scherz, ein Spuk in der Kaserne,
Dringt in die Stille, voller Übermut.
Es geht ein Posten pflichtgemäß die Runde,
Das Spiel beginnt, es schlägt die Geisterstunde.
inviata da Bernart Bartleby - 7/10/2016 - 12:56
Lingua: Francese
Version française – UN FANTÔME DANS LA CASERNE – Marco Valdo M.I. – 2021
Chanson allemande – Spuk in der Kaserne – Manfred Greiffenhagen – 1944
Texte : Manfred Greiffenhagen (Berlino 1896 – KZ Dachau 1945), Juif, écrivain et cabarettiste, composé pendant son emprisonnement à Theresienstadt.
Musique de Clio Montrey, Compositrice polono-canadienne, écrit pour le spectacle viennois " EntArteOpera " (Opéra dégénéré), consacré en 2015 aux opérettes et spectacles de cabaret joués par les prisonniers de Theresienstadt.
Texte in Christian Hörburger “Nihilisten – Pazifisten – Nestbeschmutzer. Gesichtete Zeit im Spiegel des Kabaretts”, 1993.
Interné à Theresienstadt, Manfred Greiffenhagen a écrit de nombreux textes pour les pièces de théâtre et de musique mises en scène dans le camp-ghetto. Comme de nombreux artistes juifs internés là – parmi lesquels le célèbre acteur Kurt Gerron – il a été forcé par ses tortionnaires à apparaître dans le documentaire de propagande « Der Führer schenkt den Juden eine Stadt », que les nazis ont inventé pour faire croire à la Croix-Rouge que Theresienstadt était une colonie modèle pour la population juive, alors qu’il ne s’agissait que d’un camp de transit vers Auschwitz. Il suffit de dire que « Le Führer donne une ville aux Juifs » (dont le titre officiel est “Theresienstadt”, Un documentaire sur le territoire de peuplement juif.) a été produit en septembre 1944 et, à la fin du mois d’octobre, le ghetto avait déjà été liquidé. Le réalisateur Kurt Gerron et presque tous ceux qui ont joué dans le film ont été exécutés à Auschwitz et Dachau quelques semaines plus tard.
Martin Roman faisait partie de l’orchestre du violoniste Marek Weber. Dès 1932, les nazis ont empêché le groupe de se produire en public. Presque tous les membres fuient à l’étranger, à commencer par le leader (qui mourut à Chicago en 1964). Roman s’est enfui en Hollande, mais y a été capturé après l’occupation du pays. Emprisonné à Theresienstadt, lui aussi – comme Greiffenhagen, Gerron et bien d’autres – est contraint de participer à la farce de propagande « Le Führer donne une ville aux Juifs ».
Parmi ceux qui sont apparus dans le documentaire de propagande tourné à Theresienstadt, les seuls à avoir survécu sont Martin Roman lui-même et un autre musicien de jazz, le guitariste Heinz Jakob “Coco” Schumann.
Chanson allemande – Spuk in der Kaserne – Manfred Greiffenhagen – 1944
Texte : Manfred Greiffenhagen (Berlino 1896 – KZ Dachau 1945), Juif, écrivain et cabarettiste, composé pendant son emprisonnement à Theresienstadt.
Musique de Clio Montrey, Compositrice polono-canadienne, écrit pour le spectacle viennois " EntArteOpera " (Opéra dégénéré), consacré en 2015 aux opérettes et spectacles de cabaret joués par les prisonniers de Theresienstadt.
Texte in Christian Hörburger “Nihilisten – Pazifisten – Nestbeschmutzer. Gesichtete Zeit im Spiegel des Kabaretts”, 1993.
Interné à Theresienstadt, Manfred Greiffenhagen a écrit de nombreux textes pour les pièces de théâtre et de musique mises en scène dans le camp-ghetto. Comme de nombreux artistes juifs internés là – parmi lesquels le célèbre acteur Kurt Gerron – il a été forcé par ses tortionnaires à apparaître dans le documentaire de propagande « Der Führer schenkt den Juden eine Stadt », que les nazis ont inventé pour faire croire à la Croix-Rouge que Theresienstadt était une colonie modèle pour la population juive, alors qu’il ne s’agissait que d’un camp de transit vers Auschwitz. Il suffit de dire que « Le Führer donne une ville aux Juifs » (dont le titre officiel est “Theresienstadt”, Un documentaire sur le territoire de peuplement juif.) a été produit en septembre 1944 et, à la fin du mois d’octobre, le ghetto avait déjà été liquidé. Le réalisateur Kurt Gerron et presque tous ceux qui ont joué dans le film ont été exécutés à Auschwitz et Dachau quelques semaines plus tard.
Martin Roman faisait partie de l’orchestre du violoniste Marek Weber. Dès 1932, les nazis ont empêché le groupe de se produire en public. Presque tous les membres fuient à l’étranger, à commencer par le leader (qui mourut à Chicago en 1964). Roman s’est enfui en Hollande, mais y a été capturé après l’occupation du pays. Emprisonné à Theresienstadt, lui aussi – comme Greiffenhagen, Gerron et bien d’autres – est contraint de participer à la farce de propagande « Le Führer donne une ville aux Juifs ».
Parmi ceux qui sont apparus dans le documentaire de propagande tourné à Theresienstadt, les seuls à avoir survécu sont Martin Roman lui-même et un autre musicien de jazz, le guitariste Heinz Jakob “Coco” Schumann.
Dialogue maïeutique
Ah, Lucien l’âne mon ami, je voudrais dire deux mots de l’auteur avant de parler de la chanson, je voudrais évoquer l’itinéraire étrange de la fin de sa vie. Car lui aussi a fini sa vie avec le Dachau Express. Parti de Berlin-Schöneberg en 1938, il sera rattrapé par les nazis en 1943 à Amsterdam, arrêté et déporté. Son itinéraire est glaçant : Amsterdam – Westerbork (1943) – Bergen-Belsen (1943-44) – Theresienstadt (1944) – Auschwitz (1944) – Dachau (1944 où il meurt le 19 janvier 1945 à 48 ans). Et quand même, au milieu de cette Odyssée noire, il est parvenu à garder son sens poétique et une capacité imaginative et créatrice dont on trouve ici un magnifique exemple.
Quel destin effroyable, dit Lucien l’âne, et quelle volonté il lui a fallu pour tenir au travers de ces transbahutements de la mort, car il ne pouvait ignorer ce qui l’attendait, ni ses compagnons de voyage. Mais il valait sans aucun doute mieux pratiquer la résistance artistique que de se laisser partir en zombie. Je lui lance pour le saluer comme on lance une fleur à celui qui est déjà dans la fosse, cette devise poétique, tirée de cette flèche lapidaire qu’est « Lo avrai camerata Kesselring » de cet autre poète antifasciste Piero Calamandrei, devise que nous avons adoptée : « Ora e sempre : Resistenza ! » – « Maintenant et toujours : Résistance ! ».
Fort bien, Lucien l’âne mon ami, m’est avis qu’elle est d’une utilité universelle. Maintenant, j’en viens à la chanson : « Spuk in der Kaserne », que j’ai intitulée en français : « Un Fantôme dans la caserne ». Un Fantôme dans la caserne, voilà qui certainement peut intriguer.
Oui, en effet, dit Lucien l’âne, et je me demande bien de quoi il s’agit.
Comme on dirait au théâtre, répond Marco Valdo M.I., l’histoire se passe à Térésine dans la cour du château ou plus exactement, dans celle de la caserne. Des enfants jouent, ils dansent, ils chantent. Ils répètent leur rôle dans le grand spectacle en cours. Ils n’y sont pas encore, ils entreront sur la scène plus tard. Dans la cour de la caserne, tombe le soir et passe un gardien qui fait sa ronde ; il a l’air d’un spectre, d’un fantôme. Il ne dit rien.
On dirait le début d’une tragédie de Shakespeare, dit Lucien l’âne. Une atmosphère d’Elseneur. C’est comme si ces enfants qui jouent et dansent s’apprêtent à entrer dans un cauchemar.
Oh, dit Marco Valdo M.I., ils y sont déjà, mais ce sont des enfants et le jeu les distrait. D’ailleurs, ce moment-là n’est pas inquiétant, la nuit n’est pas encore tombée. C’est dans la nuit que passe le mystérieux gardien, juste un mouvement spectral comme une sombre inquiétude qui avance. Pour les enfants, c’était juste une répétition, sans doute la dernière ; demain, ce sera le grand jeu de Térésine et puis, le départ en train vers la fin.
Brrr, fait Lucien l’âne, j’en tremble et pas seulement pour les enfants, car si eux pouvaient encore vivre un peu dans l’insouciance, pour les autres, c’était impossible et pour les parents, c’était double peine. Comme par exemple pour cette autre poétesse, tchèque qui fut du même voyage, je veux parler d’Ilse Weber et de sa « Theresienstädter Kinderreim – COMPTINE DE THÉRÉSINE ». Enfin, la vie continue avec ses nouvelles guerres, ses nouvelles barbaries et ses nouvelles atrocités et nous, obstinément, nous tissons le linceul de ce vieux monde triste, joyeux, contrasté, vivant, létal et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ah, Lucien l’âne mon ami, je voudrais dire deux mots de l’auteur avant de parler de la chanson, je voudrais évoquer l’itinéraire étrange de la fin de sa vie. Car lui aussi a fini sa vie avec le Dachau Express. Parti de Berlin-Schöneberg en 1938, il sera rattrapé par les nazis en 1943 à Amsterdam, arrêté et déporté. Son itinéraire est glaçant : Amsterdam – Westerbork (1943) – Bergen-Belsen (1943-44) – Theresienstadt (1944) – Auschwitz (1944) – Dachau (1944 où il meurt le 19 janvier 1945 à 48 ans). Et quand même, au milieu de cette Odyssée noire, il est parvenu à garder son sens poétique et une capacité imaginative et créatrice dont on trouve ici un magnifique exemple.
Quel destin effroyable, dit Lucien l’âne, et quelle volonté il lui a fallu pour tenir au travers de ces transbahutements de la mort, car il ne pouvait ignorer ce qui l’attendait, ni ses compagnons de voyage. Mais il valait sans aucun doute mieux pratiquer la résistance artistique que de se laisser partir en zombie. Je lui lance pour le saluer comme on lance une fleur à celui qui est déjà dans la fosse, cette devise poétique, tirée de cette flèche lapidaire qu’est « Lo avrai camerata Kesselring » de cet autre poète antifasciste Piero Calamandrei, devise que nous avons adoptée : « Ora e sempre : Resistenza ! » – « Maintenant et toujours : Résistance ! ».
Fort bien, Lucien l’âne mon ami, m’est avis qu’elle est d’une utilité universelle. Maintenant, j’en viens à la chanson : « Spuk in der Kaserne », que j’ai intitulée en français : « Un Fantôme dans la caserne ». Un Fantôme dans la caserne, voilà qui certainement peut intriguer.
Oui, en effet, dit Lucien l’âne, et je me demande bien de quoi il s’agit.
Comme on dirait au théâtre, répond Marco Valdo M.I., l’histoire se passe à Térésine dans la cour du château ou plus exactement, dans celle de la caserne. Des enfants jouent, ils dansent, ils chantent. Ils répètent leur rôle dans le grand spectacle en cours. Ils n’y sont pas encore, ils entreront sur la scène plus tard. Dans la cour de la caserne, tombe le soir et passe un gardien qui fait sa ronde ; il a l’air d’un spectre, d’un fantôme. Il ne dit rien.
On dirait le début d’une tragédie de Shakespeare, dit Lucien l’âne. Une atmosphère d’Elseneur. C’est comme si ces enfants qui jouent et dansent s’apprêtent à entrer dans un cauchemar.
Oh, dit Marco Valdo M.I., ils y sont déjà, mais ce sont des enfants et le jeu les distrait. D’ailleurs, ce moment-là n’est pas inquiétant, la nuit n’est pas encore tombée. C’est dans la nuit que passe le mystérieux gardien, juste un mouvement spectral comme une sombre inquiétude qui avance. Pour les enfants, c’était juste une répétition, sans doute la dernière ; demain, ce sera le grand jeu de Térésine et puis, le départ en train vers la fin.
Brrr, fait Lucien l’âne, j’en tremble et pas seulement pour les enfants, car si eux pouvaient encore vivre un peu dans l’insouciance, pour les autres, c’était impossible et pour les parents, c’était double peine. Comme par exemple pour cette autre poétesse, tchèque qui fut du même voyage, je veux parler d’Ilse Weber et de sa « Theresienstädter Kinderreim – COMPTINE DE THÉRÉSINE ». Enfin, la vie continue avec ses nouvelles guerres, ses nouvelles barbaries et ses nouvelles atrocités et nous, obstinément, nous tissons le linceul de ce vieux monde triste, joyeux, contrasté, vivant, létal et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
UN FANTÔME DANS LA CASERNE
Dans une ville coupée de tout,
Dans un pays encore étranger à beaucoup,
Dans un monde où coulent tellement de pleurs,
Dans un temps qui étouffe tout en nous,
Mesdames et Messieurs, nous paraissons devant vous,
Dans ce cadre tout en fête et en couleurs.
Ces jeunes enfants humains se trouvent
Ici pour s’amuser, pour cela soyez remerciés.
D’eux-mêmes, ils ont trop bien deviné
Ce que ce temps et son esprit demandent.
Avec les droits de leur jeune âge,
Ils ne trouvent le vrai que dans le badinage.
Il en est aussi qui voudraient nier leur droit d’enfant
De chanter et de virevolter dans la danse.
Leur injonction très appréciée par notre temps
L’a toujours été par ceux qui sont installés
À l’écart sans rien comprendre aux performances.
Ils critiquent de loin avec des arguments bon marché.
Ils ont, après leurs heures de travail studieux,
Appris les chansons et les danses,
Et ils ont ressenti une vraie jouissance,
Quand ce jeu a été répété avec eux.
À l’examiner avec sérieux,
C’est le résultat de leur volonté et de leur compétence.
Ils ne veulent rien vous montrer aujourd’hui,
Ils jouent pour eux-mêmes leur petit jeu,
Ils dansent une ronde heureuse, sans souci.
Le public les inquiète peu,
Mais ils ne peuvent absolument pas ignorer
Vos applaudissements qu’on entend si volontiers.
Maintenant brillent les étoiles, c’est la nuit,
La ville se repose, le travail s’est endormi
Et seule une ombre, un fantôme dans la caserne,
Plein d’entrain, passe dans le silence.
Un garde fait ponctuellement sa ronde,
L’heure fatidique sonne, le grand jeu commence.
Dans une ville coupée de tout,
Dans un pays encore étranger à beaucoup,
Dans un monde où coulent tellement de pleurs,
Dans un temps qui étouffe tout en nous,
Mesdames et Messieurs, nous paraissons devant vous,
Dans ce cadre tout en fête et en couleurs.
Ces jeunes enfants humains se trouvent
Ici pour s’amuser, pour cela soyez remerciés.
D’eux-mêmes, ils ont trop bien deviné
Ce que ce temps et son esprit demandent.
Avec les droits de leur jeune âge,
Ils ne trouvent le vrai que dans le badinage.
Il en est aussi qui voudraient nier leur droit d’enfant
De chanter et de virevolter dans la danse.
Leur injonction très appréciée par notre temps
L’a toujours été par ceux qui sont installés
À l’écart sans rien comprendre aux performances.
Ils critiquent de loin avec des arguments bon marché.
Ils ont, après leurs heures de travail studieux,
Appris les chansons et les danses,
Et ils ont ressenti une vraie jouissance,
Quand ce jeu a été répété avec eux.
À l’examiner avec sérieux,
C’est le résultat de leur volonté et de leur compétence.
Ils ne veulent rien vous montrer aujourd’hui,
Ils jouent pour eux-mêmes leur petit jeu,
Ils dansent une ronde heureuse, sans souci.
Le public les inquiète peu,
Mais ils ne peuvent absolument pas ignorer
Vos applaudissements qu’on entend si volontiers.
Maintenant brillent les étoiles, c’est la nuit,
La ville se repose, le travail s’est endormi
Et seule une ombre, un fantôme dans la caserne,
Plein d’entrain, passe dans le silence.
Un garde fait ponctuellement sa ronde,
L’heure fatidique sonne, le grand jeu commence.
inviata da Marco Valdo M.I. - 14/8/2021 - 19:24
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Versi di Manfred Greiffenhagen (Berlino 1896 – KZ Dachau 1945), ebreo, scrittore ed autore di cabaret, composti durante la sua detenzione a Theresienstadt.
Musica di Clio Montrey, compositrice polacco-canadese, scritta per lo spettacolo viennese “EntArteOpera”, dedicato nel 2015 alle operette e agli spettacoli di cabaret realizzati dai prigionieri a Theresienstadt.
Trovo il testo sul bel lavoro di Christian Hörburger intitolato “Nihilisten - Pazifisten – Nestbeschmutzer. Gesichtete Zeit im Spiegel des Kabaretts”, 1993.
Internato a Theresienstadt, Manfred Greiffenhagen scrisse molti dei testi delle piéces teatrali e musicali messe in scena nel campo-ghetto. Come molti artisti ebrei lì rinchiusi – tra i quali il noto attore Kurt Gerron – fu costretto dagli aguzzini a prestarsi nel documentario di propaganda “Der Führer schenkt den Juden eine Stadt”, confezionato dai nazisti per far credere alla Croce Rossa che Theresienstadt fosse un insediamento modello per la popolazione di fede ebraica, mentre non si trattava d’altro che di un campo di transito verso Auschwitz. Basti pensare che “Il Führer dona una città agli ebrei” (il cui titolo ufficiale è “Theresienstadt. Un documentario dall’area dell’insediamento ebraico”) fu prodotto nel settembre del 1944 e che alla fine di ottobre il ghetto-prigione era già stato liquidato.
Il regista Kurt Gerron, Manfred Greiffenhagen e quasi tutti quelli che vi comparvero, poche settimane dopo furono eliminati ad Auschwitz e Dachau. Di tutti coloro che comparirono in quel documentario di propaganda, gli unici a sopravvivere furono i musicisti Martin Roman ed Heinz Jakob "Coco" Schumann.