Pace non cerco, guerra non sopporto
Tranquillo e solo vo pel mondo in sogno
Pieno di canti soffocati. Agogno
La nebbia ed il silenzio in un gran porto.
In un gran porto pien di vele lievi
pronte a salpar per l’orizzonte azzurro
dolci ondulando, mentre che il sussurro
del vento passa con accordi brevi.
E quegli accordi il vento se li porta
lontani sopra il mare sconosciuto.
Sogno. La vita è triste ed io son solo.
O quando o quando in un mattino ardente
l’anima mia si sveglierà nel sole
nel sole eterno, libera e fremente.
E quegli accordi il vento se li porta
lontani sopra il mare sconosciuto.
Sogno. La vita è triste ed io son solo.
O quando o quando in un mattino ardente
l’anima mia si sveglierà nel sole
nel sole eterno, libera e fremente.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco. [1]
Tranquillo e solo vo pel mondo in sogno
Pieno di canti soffocati. Agogno
La nebbia ed il silenzio in un gran porto.
In un gran porto pien di vele lievi
pronte a salpar per l’orizzonte azzurro
dolci ondulando, mentre che il sussurro
del vento passa con accordi brevi.
E quegli accordi il vento se li porta
lontani sopra il mare sconosciuto.
Sogno. La vita è triste ed io son solo.
O quando o quando in un mattino ardente
l’anima mia si sveglierà nel sole
nel sole eterno, libera e fremente.
E quegli accordi il vento se li porta
lontani sopra il mare sconosciuto.
Sogno. La vita è triste ed io son solo.
O quando o quando in un mattino ardente
l’anima mia si sveglierà nel sole
nel sole eterno, libera e fremente.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco, guerra non sopporto.
Pace non cerco. [1]
[1] Massimiliano Larocca ripete questi versi nella canzone, non presenti la seconda volta nella poesia originale.
envoyé par Riccardo Venturi - 14/8/2016 - 21:34
Langue: anglais
English version / Versione inglese / Version anglaise / Englanninkielinen versio:
Sonya Gray Redi
InTranslation / Poetry by Dino Campana
Sonya Gray Redi
InTranslation / Poetry by Dino Campana
Dino Campana (1885-1932) was an innovative Italian poet. His controversial writings are captured in his only published book of poetry, the emotionally intense and visionary Canti Orfici (“Orphic Songs”). The prime Italian example of a poète maudit, Campana battled mental health problems from an early age and spent a great deal of his youth in and out of lunatic asylums and traveling across Europe. An autodidact, he taught himself several languages and became part of the thriving literary scene in Florence. He composed the poems for Canti Orfici sometime between 1906 and 1913, and self-published them in 1914. Shortly after, Campana began a notorious and tumultuous love affair with Sibilla Aleramo, the author of Una donna. In 1918, Campana was admitted to a psychiatric hospital near Florence where he remained until his death in 1932. His remains were given a proper burial in 1946 in a ceremony attended by many Italian intellectuals, including Eugenio Montale and Carlo Bo.
EASY POEM
I am not looking for peace, I cannot stand war
tranquil and alone I go around the world in a dream
full of suffocated songs. I long for
fog and silence in a grand port.
In a grand port full of slight sails
ready to take off for the azure horizon
sweetly swaying, while the whisper
of the wind passes with brief accords.
And those accords the wind brings
faraway over the unknown sea.
Dream. Life is sad and I am alone.
Oh when oh when in an ardent morning
will my soul awaken in the sun
in the eternal sun, free and quivering.
I am not looking for peace, I cannot stand war
tranquil and alone I go around the world in a dream
full of suffocated songs. I long for
fog and silence in a grand port.
In a grand port full of slight sails
ready to take off for the azure horizon
sweetly swaying, while the whisper
of the wind passes with brief accords.
And those accords the wind brings
faraway over the unknown sea.
Dream. Life is sad and I am alone.
Oh when oh when in an ardent morning
will my soul awaken in the sun
in the eternal sun, free and quivering.
envoyé par Riccardo Venturi - 24/4/2019 - 20:22
Langue: français
Version FRANÇAISE – POÉSIE FACILE – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson italienne – Poesia facile – Massimiliano Larocca – 2015
Poème de Dino Campana [1928]
Tiré des Canti Orfici (édition à compte d’auteur – Firenze 1914
Musique : Massimiliano Larocca
Interprétation : Massimiliano Larocca
Voix et guitare ténor : Cesare Basile
Album : Un mistero di sogni avverati [2015]
Le poète Dino Campana, né le 20 août 1885 à Marradi, en Toscane romagnole, aurait été fou, dit-on. Comme il y a maintenant beaucoup de biographies de ce grand poète, philologiquement correctes ou romancées (ainsi que des films et des scénarios), je n’en ajouterai certainement pas une autre, je ne parlerai pas de son célèbre et grand amour avec Sibilla Aleramo et ça se terminera que je ne dirai même pas qu’il est mort, vraiment là à l’asile, le 1er mars 1932 à Castelpulci près de Lastra a Signa, à deux pas de la villa (appartenant au ténor Enrico Caruso), qui vit beaucoup de sa relation avec Sibilla Aleramo.
Dino Campana est enterré à deux pas de là, presque comme un empereur, dans la médiévale et magnifique Badia a Settimo. Je l’ai vue par hasard, une nuit d’Halloween lointaine, quand je suis entré à l’intérieur de l’asile de Castelpulci (alors encore dans un état d’abandon sinistre, avant sa reconversion en quelque chose lié aux institutions juridiques universitaires européennes ou quelque chose comme ça, choses qui ne m’intéressent pas) avec une bande d’enfants qui grouillent à la recherche de babioles sans valeur (et le lieu les y incite vraiment, je le garantis).
Dino Campana, un grand poète, avait certainement un énorme malaise existentiel en lui ; mais qui n’en a pas ? Seulement, il n’est pas donné tout le monde d’être Dino Campana, avec tout ce que cela implique. Pendant longtemps, il est resté, sinon inconnu, au moins méconnu. Je m’étais toujours demandé pourquoi – par exemple à Florence – un poète « patriotique » comme Aleardo Aleardi s’était vu consacrer une grande avenue, alors que Dino Campana s’était vu réserver un cul-de-sac insignifiant à côté du Centre technique fédéral du Ballon, à Coverciano ; puis j’ai lu quelques critiques assez pompeuses, même dans ma grande et bien faite édition Oscar Mondadori, des « Canti Orfici », que j’avais achetée à quinze ou seize ans. Une affaire de garçon, parce que Dino Campana est un de ces poètes qui vont droit au cœur des garçons, surtout s’ils sont difficiles et seuls, c’est-à-dire des garçons. Comme le garçon Rimbaud & d’autres, ou comme le garçon Massimiliano Larocca, auteur-compositeur-interprète florentin qui, semble-t-il, à l’âge de dix-neuf ans, il y a quelques années, a commencé à chanter précisément en mettant en musique certains des Canti Orfici (Chants Orphiques) de Dino Campana.
Contrairement à d’autres pays (je pense à la France, je pense à la Grèce), qui ont une grande tradition de poésie mise en musique par des gars (comme le gars Brassens, comme le gars Theodorakis), l’Italie des poètes en musique en a toujours produit peu. Sans parler d’un gars de Rifredi, un quartier populaire et prolétarien de Florence, qui commence à être auteur-compositeur-interprète en choisissant les Canti Orfici de Dino Campana, des chansonnettes vulgaires qui longtemps, n’ont pas été reconnues par la littérature italienne du XXe siècle, parmi les plus grandes choses produites par un pauvre homme qui a connu une vie étrange, pénible, presque toujours de merde et qui est mort dans la maison de fous. Ce garçon de Rifredi, cependant, s’est avéré être absolument récidiviste. Non seulement dans la suite de sa carrière, entre les retours de passions et de beaux étés, il a toujours continué à chanter et à transporter Dino Campana (une fois, il y a des années, même dans la villa d’Enrico Caruso à Lastra a Signa, j’y étais aussi et je peux en témoigner) ; l’année dernière, il est revenu à Dino Campana en beauté avec Nada, Riccardo Tesi, Cesare Basile et autres. Il a repris certaines de ses premières choses « campanianes » et en a mis d’autres en musique. Massimiliano Larocca est un peu plus âgé maintenant, il a toujours sa belle et chaleureuse voix (Il faut l’entendre pour le croire) et il porte régulièrement sa fameuse veste sombre, laquelle si Leonard Cohen la voyait, réactualiserait certainement le célèbre imperméable bleu. Et Dino, Dino Campana, est toujours là. Des choses de gars, en fait. Des histoires de fous.
Vous me pardonnerez si, en conclusion, j’utilise un instant les fameuses biographies dont, au début, j’ai dit que je ne voulais pas les répercuter ici. Après que personne n’ait voulu qu’il imprime et publie les Canti Orfici, et après avoir vu perdre le manuscrit par Ardengo Soffici, à qui il l’avait confié (il a dû le réécrire de mémoire), Dino Campana a imprimé et publié le livre à ses frais et a commencé à le vendre à Piazza Vittorio, à Florence, aux gens qui passaient. On était en 1914, des roulements de tambours et des sonneries de guerre, l’Italie patriote et nationaliste, tricolore et ainsi de suite. Les biographies, toujours elles, disent que, dégoûté par tout ça, Dino Campana dédia le livre à « Guillaume II, Empereur d’Allemagne ». Il ne recherchait pas la paix et ne supportait pas la guerre, le Campana de Marradi ; même si la « Poesia Facile » (Poésie Facile) remonte à 1928, les Canti Orfici (Chants Orphiques), son œuvre unique et éternelle, ne finit jamais et, peut-être, ne sont pas encore achevés à présent. Et il faut dire, certes, que cette phrase, le premier vers de ce poème, est généralement comprise comme un résumé précis de sa vie, des revers et des ruines d’un esprit, d’un « combat intérieur » sans solution.
Il n’y a pas, en somme, de référence directe au sujet principal de ce site, à son « topos », même s’il m’a plu de penser qu’il pourrait très bien fonctionner comme une sorte de slogan de synthèse (les voies de la poésie sont infinies). Au final, cette « POÉSIE FACILE », si elle doit aller quelque part, a été mise dans le « parcours » des asiles, bah. L’arbitraire ? Vous pouvez le penser, sans aucun doute. Bref, c’est aussi un « Mistero di sogni avverati – Mystère des rêves AVÉRÉS », comme s’intitule l’album de Massimiliano Larocca. Par exemple, je rêve parfois d’être passé, vers 1914, Piazza Vittorio et d’avoir acheté un exemplaire original de Canti Orfici à un jeune homme qui était clairement à moitié retardé, ce qui, actuellement, aurait fait de moi un millionnaire. Rien à faire. Néanmoins, je voudrais souscrire à ce vers de Campana : « Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre ». Ça me représente : moi, toi, toi, nous, toi, lui, eux. Salutations. [RV]
Chanson italienne – Poesia facile – Massimiliano Larocca – 2015
Poème de Dino Campana [1928]
Tiré des Canti Orfici (édition à compte d’auteur – Firenze 1914
Musique : Massimiliano Larocca
Interprétation : Massimiliano Larocca
Voix et guitare ténor : Cesare Basile
Album : Un mistero di sogni avverati [2015]
Le poète Dino Campana, né le 20 août 1885 à Marradi, en Toscane romagnole, aurait été fou, dit-on. Comme il y a maintenant beaucoup de biographies de ce grand poète, philologiquement correctes ou romancées (ainsi que des films et des scénarios), je n’en ajouterai certainement pas une autre, je ne parlerai pas de son célèbre et grand amour avec Sibilla Aleramo et ça se terminera que je ne dirai même pas qu’il est mort, vraiment là à l’asile, le 1er mars 1932 à Castelpulci près de Lastra a Signa, à deux pas de la villa (appartenant au ténor Enrico Caruso), qui vit beaucoup de sa relation avec Sibilla Aleramo.
Dino Campana est enterré à deux pas de là, presque comme un empereur, dans la médiévale et magnifique Badia a Settimo. Je l’ai vue par hasard, une nuit d’Halloween lointaine, quand je suis entré à l’intérieur de l’asile de Castelpulci (alors encore dans un état d’abandon sinistre, avant sa reconversion en quelque chose lié aux institutions juridiques universitaires européennes ou quelque chose comme ça, choses qui ne m’intéressent pas) avec une bande d’enfants qui grouillent à la recherche de babioles sans valeur (et le lieu les y incite vraiment, je le garantis).
Dino Campana, un grand poète, avait certainement un énorme malaise existentiel en lui ; mais qui n’en a pas ? Seulement, il n’est pas donné tout le monde d’être Dino Campana, avec tout ce que cela implique. Pendant longtemps, il est resté, sinon inconnu, au moins méconnu. Je m’étais toujours demandé pourquoi – par exemple à Florence – un poète « patriotique » comme Aleardo Aleardi s’était vu consacrer une grande avenue, alors que Dino Campana s’était vu réserver un cul-de-sac insignifiant à côté du Centre technique fédéral du Ballon, à Coverciano ; puis j’ai lu quelques critiques assez pompeuses, même dans ma grande et bien faite édition Oscar Mondadori, des « Canti Orfici », que j’avais achetée à quinze ou seize ans. Une affaire de garçon, parce que Dino Campana est un de ces poètes qui vont droit au cœur des garçons, surtout s’ils sont difficiles et seuls, c’est-à-dire des garçons. Comme le garçon Rimbaud & d’autres, ou comme le garçon Massimiliano Larocca, auteur-compositeur-interprète florentin qui, semble-t-il, à l’âge de dix-neuf ans, il y a quelques années, a commencé à chanter précisément en mettant en musique certains des Canti Orfici (Chants Orphiques) de Dino Campana.
Contrairement à d’autres pays (je pense à la France, je pense à la Grèce), qui ont une grande tradition de poésie mise en musique par des gars (comme le gars Brassens, comme le gars Theodorakis), l’Italie des poètes en musique en a toujours produit peu. Sans parler d’un gars de Rifredi, un quartier populaire et prolétarien de Florence, qui commence à être auteur-compositeur-interprète en choisissant les Canti Orfici de Dino Campana, des chansonnettes vulgaires qui longtemps, n’ont pas été reconnues par la littérature italienne du XXe siècle, parmi les plus grandes choses produites par un pauvre homme qui a connu une vie étrange, pénible, presque toujours de merde et qui est mort dans la maison de fous. Ce garçon de Rifredi, cependant, s’est avéré être absolument récidiviste. Non seulement dans la suite de sa carrière, entre les retours de passions et de beaux étés, il a toujours continué à chanter et à transporter Dino Campana (une fois, il y a des années, même dans la villa d’Enrico Caruso à Lastra a Signa, j’y étais aussi et je peux en témoigner) ; l’année dernière, il est revenu à Dino Campana en beauté avec Nada, Riccardo Tesi, Cesare Basile et autres. Il a repris certaines de ses premières choses « campanianes » et en a mis d’autres en musique. Massimiliano Larocca est un peu plus âgé maintenant, il a toujours sa belle et chaleureuse voix (Il faut l’entendre pour le croire) et il porte régulièrement sa fameuse veste sombre, laquelle si Leonard Cohen la voyait, réactualiserait certainement le célèbre imperméable bleu. Et Dino, Dino Campana, est toujours là. Des choses de gars, en fait. Des histoires de fous.
Vous me pardonnerez si, en conclusion, j’utilise un instant les fameuses biographies dont, au début, j’ai dit que je ne voulais pas les répercuter ici. Après que personne n’ait voulu qu’il imprime et publie les Canti Orfici, et après avoir vu perdre le manuscrit par Ardengo Soffici, à qui il l’avait confié (il a dû le réécrire de mémoire), Dino Campana a imprimé et publié le livre à ses frais et a commencé à le vendre à Piazza Vittorio, à Florence, aux gens qui passaient. On était en 1914, des roulements de tambours et des sonneries de guerre, l’Italie patriote et nationaliste, tricolore et ainsi de suite. Les biographies, toujours elles, disent que, dégoûté par tout ça, Dino Campana dédia le livre à « Guillaume II, Empereur d’Allemagne ». Il ne recherchait pas la paix et ne supportait pas la guerre, le Campana de Marradi ; même si la « Poesia Facile » (Poésie Facile) remonte à 1928, les Canti Orfici (Chants Orphiques), son œuvre unique et éternelle, ne finit jamais et, peut-être, ne sont pas encore achevés à présent. Et il faut dire, certes, que cette phrase, le premier vers de ce poème, est généralement comprise comme un résumé précis de sa vie, des revers et des ruines d’un esprit, d’un « combat intérieur » sans solution.
Il n’y a pas, en somme, de référence directe au sujet principal de ce site, à son « topos », même s’il m’a plu de penser qu’il pourrait très bien fonctionner comme une sorte de slogan de synthèse (les voies de la poésie sont infinies). Au final, cette « POÉSIE FACILE », si elle doit aller quelque part, a été mise dans le « parcours » des asiles, bah. L’arbitraire ? Vous pouvez le penser, sans aucun doute. Bref, c’est aussi un « Mistero di sogni avverati – Mystère des rêves AVÉRÉS », comme s’intitule l’album de Massimiliano Larocca. Par exemple, je rêve parfois d’être passé, vers 1914, Piazza Vittorio et d’avoir acheté un exemplaire original de Canti Orfici à un jeune homme qui était clairement à moitié retardé, ce qui, actuellement, aurait fait de moi un millionnaire. Rien à faire. Néanmoins, je voudrais souscrire à ce vers de Campana : « Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre ». Ça me représente : moi, toi, toi, nous, toi, lui, eux. Salutations. [RV]
POÉSIE FACILE
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre
Tranquille et seul, je vas par le monde en rêve
Plein de chansons suffoquées. J’aspire
Au brouillard et au silence dans un grand port.
En un grand port plein de voiles légères
Prêtes à appareiller pour l’horizon azur
Ondulant doucement, tandis que le murmure
Du vent en de brefs accords s’étire.
Et ces accords que le vent emporte
Loin au-dessus de la mer comme morte.
Je rêve. Je suis seul et ma vie est triste.
Ou quand ou quand en un matin brûlant
Mon âme s’éveillera au soleil, dans
Ce soleil éternel, libre et tremblant.
Et ces accords que le vent emporte
Loin au-dessus de la mer comme morte.
Je rêve. Je suis seul et ma vie est triste.
Ou quand ou quand en un matin brûlant
Mon âme s’éveillera au soleil, dans
Ce soleil éternel, libre et tremblant.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre
Tranquille et seul, je vas par le monde en rêve
Plein de chansons suffoquées. J’aspire
Au brouillard et au silence dans un grand port.
En un grand port plein de voiles légères
Prêtes à appareiller pour l’horizon azur
Ondulant doucement, tandis que le murmure
Du vent en de brefs accords s’étire.
Et ces accords que le vent emporte
Loin au-dessus de la mer comme morte.
Je rêve. Je suis seul et ma vie est triste.
Ou quand ou quand en un matin brûlant
Mon âme s’éveillera au soleil, dans
Ce soleil éternel, libre et tremblant.
Et ces accords que le vent emporte
Loin au-dessus de la mer comme morte.
Je rêve. Je suis seul et ma vie est triste.
Ou quand ou quand en un matin brûlant
Mon âme s’éveillera au soleil, dans
Ce soleil éternel, libre et tremblant.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix, je ne supporte pas la guerre.
Je ne cherche pas la paix.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 25/4/2019 - 11:16
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Poesia di Dino Campana [1928]
Dai Canti Orfici
(1a edizione: Pubblicazione a cura dell'autore, Firenze, 1914)
Musica di Massimiliano Larocca
Interpretazione di Massimiliano Larocca
Voce e chitarra tenore di Cesare Basile
Album: Un mistero di sogni avverati [2015]
Il poeta Dino Campana, nato il 20 agosto 1885 a Marradi, nella Romagna Toscana, si dice fosse pazzo. Poiché di biografie di questo grande poeta, filologicamente corrette oppure romanzate (ed anche filmate e sceneggiate) ne esistono oramai parecchie, non ne aggiungerò certo un'altra in sedicesimo, non parlerò del suo famoso e grande amore con Sibilla Aleramo e andrà a finire che non dirò neppure che in manicomio ci morì davvero, il 1° marzo 1932 a Castelpulci nei pressi di Lastra a Signa, a un tiro di schioppo proprio dalla villa (di proprietà del tenore Enrico Caruso) che vide molta della sua relazione con la Aleramo. Ad un medesimo tiro di schioppo Dino Campana è sepolto, quasi come un imperatore, dentro la medievale e bellissima Badia a Settimo; mi è capitato di vederla, così come una lontana notte di Halloween, sic, mi era successo di entrare dentro il manicomio di Castelpulci (allora ancora in stato di lugubre abbandono, prima della sua riconversione in qualcosa afferente a istituti giuridici universitari europei o roba del genere, cose che non mi interessano) assieme a una congrega di ragazzotti sciamannati in vena di cacaiole a buon mercato (e il posto le provocava sul serio, garantisco).
Dino Campana, grande poeta, aveva senz'altro in sé un enorme disagio esistenziale; ma chi non ne ha. Solo che a non tutti è dato di essere Dino Campana, con tutto ciò che comporta. A lungo è rimasto, se non sconosciuto, misconosciuto. Mi ero sempre chiesto come mai -ad esempio a Firenze-, ad un poetastro “patriottico” come Aleardo Aleardi fosse stato dedicato un gran viale, mentre a Dino Campana era stata riservata una stradina insignificante (e senza sfondo) accanto al Centro Tecnico Federale del pallone, a Coverciano; poi mi accadde di leggere alcune critiche paludate assai, riportate persino nella mia bisunta e spaginata edizione dei “Canti Orfici”, Oscar Mondadori, che acquistai quando avevo quindici o sedici anni. Roba da ragazzi, probabilmente, perché Dino Campana è uno di quei poeti che vanno diritti ai ragazzi, specie se sono difficili e solitari, cioè ragazzi appunto. Come il ragazzo Rimbaud & alii, o come il ragazzo Massimiliano Larocca, cantautore fiorentino che, pare, all'età di anni diciannove, qualche anno fa, iniziò a cantautorare esattamente mettendo in musica alcuni dei Canti Orfici di Dino Campana.
A differenza di altri paesi (penso alla Francia, penso alla Grecia), che hanno una grande tradizione di poesia messa in musica da ragazzi (come il ragazzo Brassens, come il ragazzo Theodorakis), l'Italia di poeti in musica ne ha messi sempre pochi. Figuriamoci quindi un ragazzo di Rifredi, quartiere operaio e proletario di Firenze, che inizia a fare il cantautore scegliendo i Canti Orfici di Dino Campana, canzonette volgarucce che non da molto tempo sono state riconosciute tra le massime cose prodotte dalla letteratura italiana del XX secolo a cura di un poveraccio che ha fatto una vita strana, dolorosa, quasi sempre di merda, e che è morto in pazzisterio. Quel ragazzo di Rifredi, però, si è dimostrato assolutamente recidivo. Non soltanto nel prosieguo della sua carriera, tra ritorni di passioni e belle estati, Dino Campana lo ha sempre continuato a cantare e a portare in giro (una volta, anni fa, persino nella villa di Enrico Caruso a Lastra a Signa, c'ero pure io e ciò li testimòni); l'anno scorso, a Dino Campana c'è tornato in grande stile, assieme a Nada, a Riccardo Tesi, a Cesare Basile ed altri. Ha ripreso alcune delle sue prime cose “campaniane”, e ne ha musicate altre. Massimiliano Larocca è un po' più grande ora, ha sempre la sua bellissima e calda voce (sentirlo per credere) e porta regolarmente il suo famosissimo gileino scuro, che se lo vedesse Leonard Cohen aggiornerebbe senz'altro il famous blue raincoat. E Dino, Dino Campana, è sempre là. Cose da ragazzi, appunto. Cose da pazzi.
Mi perdonerete se, in conclusione, ricorrerò per un attimo alle famose biografie che, all'inizio, dicevo di non voler perpetuare qua dentro. Dopo che un accidente di nessuno gli aveva voluto stampare e pubblicare i Canti Orfici, e dopo essersi fatto perdere il manoscritto da Ardengo Soffici, a cui lo aveva consegnato (dovette quindi riscriverlo a memoria), Dino Campana stampò e pubblicò il libro a sue spese e si mise a venderlo in piazza Vittorio, a Firenze, alla gente che passava. Era il 1914, rulli di tamburi e squilli di guerra, Italia patriottarda e nazionalista, tricolori e quant'altro. Le biografie, sempre loro, dicono che, disgustato da tutto questo, Dino Campana dedicò il libro a Guglielmo II, imperatore de' Germani. Pace non cercava e guerra non sopportava, il Campana da Marradi; ma la “Poesia Facile” risale a tempo dopo, al 1928, perché i Canti Orfici, l'unica e eterna sua opera, non terminò mai e, forse, non è terminata neppure ora. E va detto, certo, che questa frase, il primo verso di questa poesia, è intesa generalmente come un sunto preciso della sua vita, dei disagi e dei rovelli di una mente, di uno “scontro dentro” senza soluzione. Non ha, insomma, un riferimento diretto all'argomento principale di questo sito, al suo “topic”, anche se mi è garbato pensare che potrebbe funzionare benissimo come una sorta di suo slogan riassuntivo (le vie della poesia sono infinite). Alla fine, questa “Poesia facile”, se deve andare da qualche parte, è stata messa nel percorso sui manicomi, bah. Arbitrarietà? Lo si potrà pensare, senz'altro. E', insomma, anche questo un Mistero di sogni avverati, come si intitola appunto l'album di Massimiliano Larocca. Ad esempio, io sogno a volte di essere passato, verso il 1914, per piazza Vittorio e di aver comprato una copia originale dei Canti Orfici da un giovane palesemente mezzo grullo; ciò, attualmente, mi avrebbe reso all'incirca milionario. Nulla da fare. Ciononostante, mi sentirei di sottoscrivere quel verso di Campana: pace non cerco, guerra non sopporto. Che rappresenta me, te, noi, voi, lui, loro. Saluti. [RV]