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Filastrocca del precario

Disabilié
Langue: italien


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[2015]
Testo e musica: Stefano Onnis

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Filastrocca del precario è una canzone e ispirata a una nota filastrocca popolare di origine toscana.
Come questa usava le lettere dell’alfabeto per giocare con le parole e piano piano far addormentare un bambino, l’idea è stata di ribaltare completamente questa immagine a partire dal fatto che tutte le parole legate a un’attuale condizione di precarietà lavorativa non hanno proprio niente a che fare con la “buonanotte e sogni d’oro”…
Disabilié
A come annuncio di lavoro su un giornale
B tutto andrà bene, mi ripeto, non pensare
C offrono un contratto a tempo già determinato,
un progetto di tre mesi, forse verrà rinnovato.
D così di nuovo io sarò disoccupato
È e sarà sempre lo stesso se non cambierà
F dice è colpa della flessibilità
e adesso mi conviene di firmare altrimenti chi lo sa…
Per G c’è tanta gente che sta ferma per la strada
Hnto a me un signore che mi indica un ponteggio
Improvvisamente arriva un’ambulanza,
l’infermiere dice che poteva andare anche peggio…
L è il lavoro nero sempre più sottopagato
M è la morte bianca per chi non è tutelato
Nsima tragedia di una vita che non vale,
ma non fa notizia solo un trafiletto sul giornale
Per O c’è l’operaio che una volta aveva un ruolo almeno
P ora è precario in un call center, non può farne a meno
Q quanti ricatti che è costretto a sopportare,
senza ferie, senza malattia, non può neanche protestare
R è la riforma di un lavoro che però dov’è
S è lo sciopero che un diritto più non è
T tutte le lotte del movimento sindacale
sembrano perdute nell’indifferenza generale
Uh che brutta storia
che Vi ho raccontato
Z non ho sonno ma a letto me ne andrò,
sotto le coperte tutte le parole
fanno capriole e un bel contratto sognerò…

envoyé par adriana - 2/8/2016 - 14:31



Langue: français

Version française – ABÉCÉDAIRE DU PRÉCAIRE – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Filastrocca del precario – Disabilié – 2015
Texte et musique : Stefano Onnis

La comptine du précaire est une chanson, inspirée d’une comptine populaire d’origine toscane.
Comme celle-ci , il emploie les lettres de l'alphabet pour jouer avec les mots et endormir un enfant, l’idée est de renverser complètement cette image à partir du fait que tous les mots liés à l’actuelle condition de précarité ouvrière n’ont vraiment rien à voir avec la « bonne nuit et les rêves d’or »…
echafaudage
Dialogue maïeutique :

Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson qui est une comptine, c’est-à-dire une de ces chansons qu’on chante aux enfants avant qu’ils s’endorment et même, pour qu’ils s’endorment. Ce sont des chansons qui racontent de jolies histoires, question d’apaiser l’esprit agité du bambin.

Oh, dit Lucien l’âne, des comptines, des litanies, des ritournelles, des cantilènes, des lallations, j’en ai entendu tant et tant ; j’ai été jusqu’à en accompagner de braiments harmonieux. Depuis le temps qu’on me colle dans les crèches, comme si je n’avais que ça à faire au cœur de l’hiver.

D’accord, Lucien l’âne mon ami, ne t’emballe pas comme ça. Je précisais les choses, car justement, cette comptine-ci ne fonctionne pas comme ça. C’est, si tu veux, une anti-comptine, une comptine à rebours. C’est une chanson réaliste, dure, construite sur le modèle d’une comptine, elle-même bâtie sur le schéma de l’alphabet. Comme l’alphabet scout, mais de façon différente cependant, car l’alphabet scout…

Celui-là aussi, je le connais, Marco Valdo M.I. mon ami. Pour la raison, que j’ai souvent pâturé près de leur camp à ces bruyants enfants. Je te chante le début :
« Un jour, la troupe campa
A, A, A.
La pluie se mit à tomber
B,B,B…. »

Arrête-toi là, on a compris, s’écrie Marco Valdo M.I. C’est bien celle-là, c’est bien cet alphabet, dont tu remarqueras qu’il utilise la lettre en répétition pour faire la rime. C’est exactement l’inverse dans cette comptine italienne. La lettre sert d’initiale au mot-clé – appelons-le ainsi – de référence.
On a donc – dans ma version française : A : annonce ; b : Bien ; C : Contrat ; D : Désolation ; E : Expérience ; F : Flexibilité ; G : Gens ; H : Homme ; I : inerte ; J : Jeu ; K : Kafka ; L : Lamentable ; M : Mort blanche ; N : Nouvelle tragédie ; O : ouvrier ; P : Précaire ; Q : Quantité ; R : Réforme ; S : Suppression ; T : Terrible ; U : Unité perdue ; V : Vilaine histoire ; X : Plus rien de fiXe ; Z : Zéro.
Ce qui, comme tu le vois, n’est pas vraiment un vocabulaire enfantin.

C’est aussi la raison pour laquelle je l’ai intitulée « ABÉCÉDAIRE DU PRÉCAIRE » et non, comptine. Même si aujourd’hui, nombreux sont les enfants qui n’ignorent rien de la situation absurde dans laquelle on maintient leur père, leur mère ou les deux.

Je vois, je vois, dit Lucien l’âne. Alors, voyons-le ton abécédaire qui m’a l’air de raconter un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin d’accroître leurs richesses, de renforcer leur domination, d’instaurer la peur au cœur des gens et d’assurer ainsi leur obéissance et leur soumission. Quant à nous, reprenons notre travail et tissons le linceul de ce vieux monde avide, exploiteur, dominateur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
ABÉCÉDAIRE DU PRÉCAIRE

A : annonce de travail dans un journal

B : bien : tout ira bien, ne pas penser, c’est vital

C : contrat à durée limitée, C.D.D.
Un projet de trois mois, qui peut-être sera renouvelé.

D : Désolation, on ne le renouvelle pas
Rien ne change, c’est toujours comme ça

E : Expérience, enthousiasme, et cetera

F : Flexibilité, nous voilà ! Il faut signer, sinon quoi ?

G : Tant de gens sont au chômage

H : Un homme couché au pied d’un échafaudage

I : Inerte, immobile. Arrive l’ambulance.

J : Jeu de sirène ; ç’aurait pu être plus grave.

K : C’est le monde de Kafka.

L : Lamentable : travail au noir sous-payé

M : Mort blanche, danger !

N : Nouvelle tragédie d’une vie, événement banal ;
Pas d’article dans le journal.

O : Ouvrier, autrefois, héros du travail adulé

P : Précaire au call-center, aujourd’hui méprisé.

Q : Quelle quantité de frais, il doit encore supporter :
Pas de congés de maladie, pas de vacances, sans jamais protester.

R : Réforme du travail, au boulot sans trêve :

S : Suppression du droit de grève,

T : Terrible : Toutes les luttes syndicales
Se perdent dans l’indifférence générale.

U : Unité perdue, triste destin ;

V : Vilaine histoire, triste fin.

X : X, on n’a plus rien de fixe.

Z : Finalement, on compte pour zéro.
Alors, je vais me coucher tôt
Sous les couvertures, tous les mots
Font un joli rêve et un beau contrat tout chaud.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 20/5/2017 - 23:21




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