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Les Animaux du Zoo de Vincennes

Henri Tachan
Language: French


Henri Tachan

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Les Animaux du Zoo de Vincennes

Chanson française – Les Animaux du Zoo de Vincennes – Henri Tachan – 1981
Paroles et musique: Henri Tachan

La femme et le gardien - Dans la cage du zoo humain
La femme et le gardien - Dans la cage du zoo humain


Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson qui devrait te plaire et qui d’une certaine manière rejoint les principes évoqués dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Âne. Elle raconte l’histoire (malheureusement imaginaire) des animaux d’un zoo (ici, celui de Vincennes) qui se révoltent conter cette détention et qui s’échappent.

Évidemment, dit Lucien l’âne en riant comme un soleil de printemps, qu’elle me plaît cette chanson, d’autant qu’elle est d’Henri tachan, un chanteur que j’aime bien et qui malgré un répertoire passionnant, mais sans doute trop révolté, n’est pas très connu.

C’est assez normal qu’Henri Tachan ait été mis à l’écart. D’ailleurs, lui-même, savait bien qu’au regard de l’univers du commerce musical, il était un « En dehors », un rejeté à la marge des marges. Normal, Henri Tachan, autant que je me souvienne, est anarchiste, il ne connaissait qu’un parti : le sien.

Mais nous aussi… Maintenant, Marco Valdo M.I. mon ami, parle-moi un peu de la chanson elle-même.

Je t’ai presque tout dit en te racontant qu’un beau matin, le zoo de Vincennes s’était vidé de tous ses animaux ; une fuite collective. Le reste, tu le découvriras en écoutant soigneusement la chanson et comme on dit dans les fables classiques, en apprenant la morale de l’histoire.

« Faites attention, petits humains, que les bêtes,
Un de ces jours, ne vous jettent des cacahuètes ! »


Oh, voilà une bien belle morale de l’histoire et de fait, les petits humains et même, les grands hommes feraient bien d’y réfléchir. L’espèce humaine fait de telles sonneries qu’elle met aussi en danger les autres espèces et là, c’est sûr, nous, les autres espèces (bref, tous les êtres vivants), on a bien envie de jeter des cacahouètes aux femmes, aux hommes et à leurs petits. Il serait peut-être temps que la majorité des humains se rendent compte qu’ils sont aussi des animaux dans un zoo.

Sans doute, Lucien l’âne mon ami, mais dans ce cas, où fuir ? Les terres inconnues se font rares. Reste la question des zoos pour animaux, des « jardins zoologiques ». C’est une question complexe qui donne à réfléchir car d’une part, à l’origine, le zoo est une sorte de grand vivarium, un lieu de présentation et de préservation des animaux, mais aussi, un endroit d’exploitation des animaux, leur mise en spectacle et un lieu d’enfermement. Mais, cette sorte de bêtise a frappé aussi des humains, quand par exemple, dans les expositions coloniales, on présentait des « indigènes » dans des décors censés représenter leurs lieux de vie. Ou encore, dans le même ordre d’idées, il y a les cirques, les arènes, les hippodromes et bien évidemment, les stades où l’on fait courir des bêtes humaines avec ou sans ballon.

Il y a donc eu des zoos humains ?, dit Lucien l'âne en rigolant. On les offrait à la visite aux vaches et aux cochons ?

Mais non, Lucien l'âne mon ami, il s'agissait de montrer des femmes, des hommes et des enfants des autres parties du monde ; mais c’étaient des expositions destinées aux humains – exclusivement. On alla dans l'ignominie jusqu'à comme pour les autres espèces mettre des grillages et des barrières – sans doute pour les protéger du public et l'on vit même des pancartes : « Ne pas nourrir les indigènes ils sont nourris ». Comme quoi, on jetait déjà des cacahouètes à des humains.

Peut-être les animaux règleront-ils le problème en poussant les humains à l’intelligence, qui sait ?, dit Lucien l’âne, comme l’imaginait Erich Kästner dans ce conte pour enfants : La Conférence des Animaux, écrite vraisemblablement au moment où s’écrivait La Déclaration Universelle des droits de l’Homme en 1948. C’est en tout cas le sens de la déclaration universelle des droits de l’âne. Cependant, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce monde anthropocentrique, humain, trop humain et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Les animaux du zoo de Vincennes se sont taillés :
Ils en avaient marre de faire semblant d’être empaillés,
Ils en avaient marre de faire le singe derrière les grilles,
D’amuser les petits garçons, les petites filles.

Les animaux du zoo de Vincennes ont mis les bouts,
Ils sont partis sans laisser d’adresse pour Tombouctou.
Ils ont repris leurs crocs, leurs crinières, leurs rayures,
Couvertes de poux, de poussière et de sciure.

Ne pleurez pas, petits enfants, c’est chouette,
Plus jamais, vous ne leur jetterez de cacahuètes !
Ne pleurez pas, petits enfants, c’est chouette,
Plus jamais, vous ne leur jetterez de cacahuètes !

Les animaux du zoo de Vincennes ont fait la belle,
Par une belle nuit d’hiver, sur une arche de Noël,
Ils se sont embarqués, deux par deux, pacifiques,
Vers leurs forêts d’Asie, vers leurs palmiers d’Afrique.

Les animaux du zoo de Vincennes ont disparu,
La Police est perplexe, qui l’eût dit, qui l’eût cru ?
Car, il n’y a pas la moindre prise d’otages,
Comme ça arrive chez certaines bêtes sauvages.

Ne pleurez pas, petits enfants, c’est chouette,
Plus jamais, vous ne leur jetterez de cacahuètes !
Ne pleurez pas, petits enfants, c’est chouette,
Plus jamais, vous ne leur jetterez de cacahuètes !

Les animaux du zoo de Vincennes en parlent encore
De ce fameux voyage vers leur Île au Trésor,
Et tout là-bas, au fin fond des savanes,
Sur leur violon, ils jouent une pavane.

Une pavane pour leurs frères, les animaux défunts,
Les sangliers, les cerfs, les sarcelles, les lapins,
Tous ces petits indiens de nos bois de Vincennes
Abattus par des Buffalo Bills à bedaine.

Faites attention, petits humains, que les bêtes,
Un de ces jours, ne vous jettent des cacahuètes !
Faites attention, petits humains, que les bêtes,
Un de ces jours, ne vous jettent des cacahuètes !

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2016/7/13 - 16:29




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