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Le grand Lustukru

anonyme
Langue: français


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[XVII secolo]
Ninna nanna popolare francese che affonda le sue radici addirittura nel 600, ripresa e arrangiata da Théodore Botrel nella sua raccolta “Chansons de Jean-La-Vague” del 1892.



Perchè proporre tra le “Chansons Contre la Guerre” un’innocente (ma solo all’apparenza) ninna nanna come questa?
Beh, un motivo già del tutto evidente è che molte ninna nanne, così come racconti e fiabe della tradizione, furono composte da adulti per il gusto di spaventare e lo scopo di controllare, costringere, ammansire, addomesticare, sedare quelle “tenere bestiole” che sono i bambini.
E per ciò stesso “Le grand Lustukru” va direttamente nel percorso sulla violenza contro l’infanzia.

Ma non è finita qui. Lustukru è maschio, possente, malefico e abusa con goduria della sua forza, che abbatte sui più deboli. E’ un “croque-mitaine”, espressione antica di incerta etimologia, che potrebbe significare “sgranocchia-gatti” (e infatti ritroviamo il Lustukru nella filastrocca Le Chat de la mère Michel), o “mangia-dita” (nel senso che veniva evocato contro i bimbi che si succhiano il pollice) o “spezza-ragazze”… Ed ecco, in quest’ultima accezione, che il Lustukru non è solo persecutore dei bambini ma pure delle donne, del “sesso debole” per definizione. E’ il maschio, lo sposo, il fratello, il fidanzato, il padre che con la violenza pretende di tenere sotto il suo completo controllo ed arbitrio la famiglia. Nell’iconografia sei-settecentesca il Lustukru è un trucido fabbro che stacca la testa alle povere malcapitate con la tenaglia e poi la forgia a colpi di martello sull’incudine…



In un’incisione della seconda metà del 600 si leggono questi versi:

Corrige si tu peux, par un discours honnête,
De ta femme l'esprit querelleux et bourru :
Si cela ne fait rien, pour amollir sa tête,
Ou prends martin bâton, ou va chez Lustucru




Ma se i piccoli non possono far altro che subire, le donne invece non tardano a ribellarsi: è già del 1663 una stampa, ad opera di Sébastien Leclerc, intitolata “La grande destruction de Lustucru par les femmes fortes et vertueuses”, dove le donne, penetrate nella bottega del Lustucru, gli rendono pan per focaccia, facendo a pezzi lui e i suoi sodàli a colpi di bastone, accetta o anche solo a mani nude…

Le donne fanno a pezzi il Lustucru
Le donne fanno a pezzi il Lustucru


E non è ancora finita. Abbiamo parlato di ribellione. E il Lustucru viene pure storicamente associato ad una rivolta degli abitanti del Boulonnais, nel Pas-de-Calais, che nel 1662, stanchi di subire il continuo incremento delle tasse e le requisizioni volti a finanziare questa o quella guerra, si ribellarono al re di Francia Luigi XIV il quale, in tutta risposta, mandò uno dei suoi sgherri – tal Charles III d'Elbeuf, conte e pure barone – in guisa di Lustucru, a schiacciare nel sangue la rivolta: centinaia gli uccisi e molti altri in galera a vita, salvo poi graziarli graziosamente 20 anni dopo (e chissà quanti ne erano rimasti vivi!).

Quell’insurrezione – una delle tante che si contano in quel secolo - passò alla storia come “Révolte des Lustucru” perché – pare – quando l’eco di quei fatti arrivò a Parigi, fu messo su uno spettacolo teatrale intitolato dove i poveri boulonnais venivano raffigurati come bestie cacciate e intitolato “L'eusses-tu cru ?” e cioè, “avreste creduto voi che il re sarebbe stato capace di tanta violenza e barbarie contro povera gente indifesa che protestava soltanto per le vessazioni subite?”. Un’interpretazione forse azzardata ma suggestiva.



Ecco come una (non poi tanto) innocente ninna nanna può raccontare di un mondo – oggi per nulla scomparso, stando a quanto succede – in cui la violenza è fatta sistema contro i più deboli, bambini, donne o poveracci che si tratti.
Entendez-vous dans la plaine
Ce bruit venant jusqu'à nous?
On dirait un bruit de chaîne
Se traînant sur les cailloux.
C'est le grand Lustukru qui passe
Qui repasse et s'en ira
Emportant dans sa besace
Tous les petits gâs
Qui ne dorment pas
Lon lon la
Lon lon la
Lon lon la
Lire la, lon la!

Quelle est cette voix démente
Qui traverse nos volets?
Non, ce n'est pas la tourmente
Qui joue avec les galets:
C'est le grand Lustukru qui gronde
Qui gronde et bientôt rira
En ramassant à la ronde
Tous les petits gâs
Qui ne dorment pas
Lon lon la
Lon lon la
Lon lon la
Lire la, lon la!

Qui donc gémit de la sorte
Dans l'enclos, tout près d'ici?
Faudra-t-il donc que je sorte
Pour voir qui soupire ansi?
C'est le grand Lustukru qui pleure
Il a faim et mangera
Crus, tout vifs, sans pain ni beurre
Tous les petits gâs
Qui ne dorment pas
Lon lon la
Lon lon la
Lon lon la
Lire la, lon la!

Qui voulez-vous que je mette
Dans le sac du vilain vieux?
Mon Doric et ma Jeannette
Viennent de fermer les yeux
Allez vous-en, méchant homme
Quérir ailleurs vos repas
Puisqu'ils font leur petit somme
Non, vous n'aurez pas
Mes deux petits gâs!
Lon lon la
Lon lon la
Lon lon la
Lire la, lon la!

envoyé par Bernart Bartleby - 3/12/2015 - 17:12


Il testo è di Jacques Deval, la musica del Maestro Kurt Weill(da "Marie Galante" del 1934).

Flavio Poltronieri - 3/12/2015 - 19:49


Considerato l'epilogo "a lieto fine" del brano, forse potrebbe anche essere spostato dagli Extra, n'est-ce pas ?

Bernart Bartleby - 3/12/2015 - 21:26


Leggendo velocemente qui, mi pare di capire che “Le Grand Lustucru” di Deval e Weill (e Fernay) sia una riscrittura de “Le Grand Lustukru” tradizionale come raccolto da Botrel.
Questo infatti il testo di Kurt Weill e Roger Fernay per la piéce “Marie-Galante” del 1934, basata sul romanzo di Jacques Deval del 1931.

LE GRAND LUSTUCRU

Quel est donc dedans la plaine
Ce grand bruit qui vient jusqu’à nous?
On dirait un bruit de chaînes
Que l'on traîne que l'on traîne
Que l'on traîne sur des cailloux.

C'est le grand Lustucru qui passe.
C'est le grand Lustucru qui mangera
Tous les petits gars qui ne dorment guère,
Tous les petits gars qui ne dorment pas.

Quel est donc sur la rivière
Ce grand bruit qui vient jusqu'ici?
On dirait un bruit de pierres
Que l'on jette que l'on jette
Que l'on jette dedans un puits.

C'est le grand Lustucru qui passe.
C'est le grand Lustucru qui mangera
Tous les petits gars qui ne dorment guère,
Tous les petits gars qui ne dorment pas.

L'Angélus sonne sur Ballanche,
Un pigeon tombe du clocher.
Quel est donc ce bruit de branches
Que l'on traîne que l'on traîne
Que l'on traîne sur le plancher?

C'est le grand Lustucru qui passe
Et c'est moi qu'il vient chercher.
Moi parce que ce soir je ne dors guère,
Moi parce que ce soir je ne dors pas.


A la différence des autres chansons de la pièce, Le grand Lustucru n'est pas un chant inventé. C'est une réécriture par DEVAL et WEILL du texte, comme de la musique, d'une ancienne berceuse recueillie par le barde breton, Théodore BOTREL.
Certaines berceuses servaient d'avertissement, et celle-ci fut manifestement écrite pour inciter les enfants à s'endormir en les menaçant, s'ils restaient éveillés, d'être emportés puis mangés par un ogre, Le grand Lustukru (l'orthographe initiale de ce nom comportant, au début de la troisième syllabe, la lettre “k” et non la lettre “c” comme c'est le cas dans les paroles de DEVAL).

DEVAL n'était d'ailleurs pas le premier à réécrire ce chant traditionnel et d'autres variantes en ont été recueillies.
Marie, qui interprète cette chanson, cite, à la troisième strophe, l'église d'un village de sa région d'origine, Ballanche, et se désigne personnellement comme la victime du Grand Lustucru à la dernière reprise du refrain
Il est envisageable que DEVAL ait voulu ainsi faire de cet ancien air breton une fausse chanson traditionnelle de la région d'origine de Marie, à l'image du “Roi d'Aquitaine”, ou bien une chanson de l'enfance de la jeune femme qui lui revienne modifiée dans le souvenir.
L'idée de la chanson oubliée qui réapparaît se retrouvera d'ailleurs dans l'oeuvre de Kurt WEILL lors de sa composition de “Lady in the dark” où l'héroïne, cherchant dans la psychanalyse un moyen d'échapper à sa dépression, murmure avant de s'endormir une mélodie qu'elle connaît depuis son enfance mais dont elle ne se remémore plus les paroles.
Mais il est aussi concevable que Marie, ayant accepté une mission d'espionnage tout en sachant qu'un espion avait été précédemment tué au cours de représailles, ait alors une prémonition de sa mort qu'elle exprime à la fin du chant.
Dans la pièce, Marie chante cet air au neuvième tableau qui se déroule le soir de la fête du Tries de Novembre, anniversaire de la victoire de l'armée panaméenne sur l'armée colombienne,
pendant laquelle des pétards claquent de toutes parts. Une autre prostituée, Poldine, qui était venue rendre visite à la jeune femme, vient de partir avec un client et Marie est alors seule dans sa “casa”. A la fin de la chanson le bras d'un homme apparaît dans l'embrasure de la porte d'entrée, “ce bras est armé d'un Parabellum de grand modèle, en usage dans la police de la Zone. On distingue aussi que la manche de couleur kaki porte des boutons d'uniforme”. Puis, un coup de feu part, le claquement d'un pétard le couvre presque aussitôt, et Marie s'effondre.
A l'instar du “Train du Ciel”, le public contemporain ne peut, après les évènements de la Seconde Guerre mondiale, entendre cecette chanson comme les spectateurs de la création de “Marie-Galante”, l'inquiétant Grand Lustucru pouvant notamment faire penser à Adolf HITLER.
En outre, cette impression est renforcée par le caractère martial de la réécriture musicale de WEILL qui rappelle celui de la chanson “La mort de César”, de l'opéra “Le lac d'argent”, où le Führer est comparé à l'empereur romain.
En retravaillant la mélodie originale du Grand Lustucru, WEILL reprenait d'ailleurs un procédé qu'il avait déjà utilisé dans “L'Opéra de quat'sous” en s'inspirant d'un air du musicien Johan PEPUSCH, extrait de “L'Opéra des Gueux”, pour concevoir le “Morgenchoral des Peachum (Le choral matinal de Peachum)”. Cette pratique de la réécriture fut d'ailleurs la cible d'une des attaques des nazis contre Kurt WEILL. Ainsi, il fut écrit dans le sinistre “Dictionnaire des juifs de la musique” que la musique de “L'Opéra de quat'sous” n'était qu'un plagiat, accusation qui nous paraît maintenant d'une mauvaise foi évidente dictée par l'antisémitisme car seul le “Morgenchoral des Peachum” y est repris d'un air existant.

da “Marie-Galante et Kurt WEILL, un rendez-vous à reprendre au théâtre.”, di Gilles GLEIZES (Master di Studi teatrali alla Sorbona, Parigi 2007)

Bernart Bartleby - 3/12/2015 - 22:16


Ringrazio Flavio Poltronieri per la dritta su “Le grand Lustucru”, la versione della berceuse tradizionale raccolta da Botrel, presente nella pièce “Marie Galante” del 1934, scritta dal drammaturgo Jacques Deval, a partire dal suo omonimo romanzo del 1931, con le canzoni di scena di Roger Fernay e Kurt Weill, il quale visse brevemente in Francia, tra il 1933 ed il 1935, dopo essere fuggito dalla Germania.

Marie Galante

Rapita a Bordeaux dal capitano di un cargo, la dolce prostituta Marie Galante viene sbarcata a Panama e poi abbandonata. Riprende a prostituirsi per raggranellare il denaro necessario a tornare a casa, ma poi spende tutto per assistere un nero povero, vecchio e malato, anche lui abbandonato da tutti. Morto il vecchio Josiah, Marie accetta di essere coinvolta in un losco affare di spionaggio, pensando che il lauto compenso promesso le permetterà il ritorno. Ma viene uccisa proprio alla vigilia della partenza.
Nell’ultima scena, rimasta sola, Marie, pensando malinconicamente al paese natale in cui sta per ritornare, intona proprio “Le grand Lustucru” (nella riscrittura di Weill/Fernay), una delle canzoni infantili più comuni e note in Francia. Ma mentre il canto si spegne, un colpo di Parabellum (il nome originario della pistola tedesca Luger) impugnata da un uomo in divisa, spegne anche la vita della sfortunata Marie.

Marie Galante


Non è poi così difficile pensare – spiega Gilles Gleizes nella sua tesi su “Marie Galante” citata nel commento precedente – che “Le grand Lustucru” - riscritto da Weill in fuga dal nazismo - ed evocato prima di morire dalla protagonista – pure lei costretta lontana dalla sua terra - altri non sia che la personificazione del nazismo, Adolf Hitler stesso.

Così avremmo un ulteriore e assai valida ragione di includere “Le grand Lustukru” –figura allegorica di antiche origini che descrive la violenza del Potere sui deboli ed indifesi - tra le Chansons Contre la Guerre.

Interpreti delle canzoni di “Marie Galante” sono state Ute Lemper, Laura Betti, Catherine Sauvage, Cathy Berberian.

Bernart Bartleby - 4/12/2015 - 09:51


Errata corrige: la raccolta di Botrel che include "Le grand Lustukru" è "Chansons de Jacques-la-Terre (Chansons de Paysans)". La confusione deriva forse dal fatto che alcune pubblicazioni dei primi del 900 riportano canzoni da "Jacques-la-Terre" insieme ad altre da "Jean-la-Vague (Chansons de Marins)"...

B.B. - 9/12/2015 - 15:37




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