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Les p'tits chats

Gaston Couté
Langue: français (Beauceron)


Gaston Couté

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Poesia di Gaston Couté, interpretata in canzone da Jacques Lambour, Gérard Pierron e Bernard Meulien (1976), Vania Adrien Sens (1976), Claude Féron (1998), Christian Deschamps (2003).
Testo trovato su Gaston Couté (1880-1911) le gâs qu'a mal tourné...

Gérard Pierron e Bernard Meulien, “La chanson d'un gas qu'a mal tourné

La miseria e le sue vittime, le donne e i piccoli, bimbi o gattini che siano… E, insieme, un’altra miseria, quella dell’ipocrisia anti-abortista.
Alla faccia di tutti quelli che “si stava meglio quando si stava peggio”… Qualche anno fa un vecchio del mio paese mi raccontava di come, quando lui era giovane, fosse frequente che certi neonati sparissero… Si trattava soprattutto di femmine e di bambini nati fuori dal matrimonio, spesso da stupri consumati dietro le quiete mura domestiche… Alle madri veniva detto che il bimbo non era sopravvissuto al parto ma tutte sapevano che aveva fatto la fine dei gattini…
Hier, la chatt' gris' dans un p'quit coin
D' nout' guernier, su' eun' botte de foin,
Alle avait am'né troués p'quits chats ;
Coumm' j'pouvais pas nourri' tout ça,
J' les ai pris d'eun' pougné' tertous
En leu-z-y attachant eun' grouss' piarre au cou.

Pis j' m'ai mis en rout' pour l'étang ;
Eun' foués là, j' les ai foutus d'dans ;
Ça a fait : ppllouff!... L'ieau a grouillé,
Et pis pus ren !... Ils 'tin néyés...
Et j'sé r'parti, chantant coumm' ça :
"C'est la pauv' chatt' gris' qu'a pardu ses chats. "

En m'en allant, j'ai rencontré
Eun' fill' qu'était en train d' pleurer,
Tout' peineuse et toute en haillons,
Et qui portait deux baluchons.
L'un en main ! c'était queuqu's habits ;
L'autr', c'était son vent'e oùsqu'était son p'quit !

Et j'y ai dit : "Fill', c'est pas tout ça ;
Quand t'auras ton drôl' su' les bras,
Coumment don' qu'tu f'ras pour l'él'ver,
Toué qu'as seul'ment pas d' quoué bouffer?
Et, quand mêm' que tu l'élév'rais,
En t' saignant des quat' vein's... et pis après ?

Enfant d' peineuse, i' s'rait peineux ;
Et quoiqu'i fasse i' s'rait des ceux
Qui sont contribuab's et soldats...
Et, - par la tête ou par les bras
ou par... n'importe ben par où ! -
I' s'rait eun outil des ceux qu'a des sous.

Et p't-êt qu'un jour, lassé d' subi'
La vie et ses tristes fourbis,
I' s'en irait se j'ter à l'ieau
Ou s'foutrait eun' balle dans la pieau,
Ou dans un bois i' s'accroch'trait
Ou dans un "cintiéme" i' s'asphysquerait.

Pisqu' tu peux l'empêcher d' souffri,
Ton pequiot qu'est tout prêt à v'ni,
Fill', pourquoué don' qu' tu n' le f'rais pas ?
Tu voués : l'étang est à deux pas.
Eh ! bien, sitout qu' ton p'quiot vienra,
Pauv' fill', envoueill'-le r'trouver mes p'tits chats !... "
Note da Gaston Couté (1880-1911) le gâs qu'a mal tourné...

cintiéme = appartement au cinquième étage
eun = un, une
guernier = grenier
néyés = noyés
oùsqu = où
pougné = poignée
p'quit = petit
sé = suis
troués = trois
tertous = tous

envoyé par Bernart Bartleby - 8/6/2015 - 12:55




Langue: italien

Traduzione italiana / Traduction italienne / Italian translation / Italiankielinen käännös:
Riccardo Venturi, 12-03-2020 07:57
I MICINI

Ieri la gatta grigia, in un angoletto
Del nostro fienile, su una balla di fieno,
Aveva portato tre micini ;
E siccome non potevo nutrirli tutti,
Li ho presi tutti per la collottola
Mettendogli un grosso sasso al collo.

Poi mi sono avviato allo stagno ;
Una volta là, ce li ho buttati dentro.
Ha fatto: plufff!... L'acqua ha gorgogliato,
E poi più niente...! Erano affogati...
E son ripartito cantando così:
“La povera gatta grigia ha perduto i suoi micini.”

Cammin facendo ho incontrato
Una ragazza che stava piangendo,
Tutta triste [1] e vestita di stracci
E che portava due fagotti.
Uno in mano: c'eran dentro dei vestiti.
L'altro, il suo ventre con dentro un bambino.

E le ho detto: “Ragazza mia, è un bel problema ;
Quando ci avrai il tuo bimbo in braccio,
Come farai per tirarlo su, tu
Che hai a malapena di che mangiare?
E in ogni caso, anche se lo tirerai su
Svenandoti, dopo come farai?...

Sei figlia d'un bracciante, lui sarà bracciante ;
E qualunque cosa faccia, diventerà
Un contribuente e un soldato...
E, che sia con la testa o con le braccia
Oppure....non importa con cosa !
Sarà solo un attrezzo in mano ai ricchi.

Magari un giorno, stanco di patire
La vita e le sue tristi vicende,
Andrebbe a buttarsi in acqua
O si sparerebbe un colpo,
O si impiccherebbe in un bosco,
O s'affogherebbe nel bere. [2]

Dato che non potrai impedire
Che il tuo bambino patisca e soffra,
Ragazza mia, perché non ti decidi ?
Tu vedi: lo stagno è a due passi.
E allora, non appena sarà nato,
Disgraziatella, mandalo a ritrovare i miei micini...!”
[1] Peineux vuol dire, certamente, “triste, sfortunato, infelice”; qui ha sicuramente questo significato. Ma, poco sotto (5a strofa) ha il suo secondo significato, vale a dire quello di “bracciante, lavoratore agricolo poco pagato”. Assimilato tout court a un infelice, come si può vedere.

[2] Indice della difficoltà che i testi di Gaston Couté hanno per gli stessi francesi, nel glossarietto in calce al testo originale (q.v.), cintiéme è glossato come “appartement au cinquième étage” (appartamento al quinto piano). Si tratta invece, qui, di una misura con cui nelle osterie veniva servita l'acquavite, un “quintino” si potrebbe dire, ovvero 1/5 di litro.

12/3/2020 - 07:58




Langue: français

Version française du XXIe siècle – LES PETITS CHATS – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson française (beauceron) (début du XXe siècle) – Les p’tits chats – Gaston Couté – 1928 (édition : La Chanson d’un gas qu’a mal tourné, E. Rey, 1928)

Chanson de Gaston Couté, interprète Jacques Lambour, Gérard Pierron e Bernard Meulien (1976), Vania Adrien Sens (1976), Claude Féron (1998), Christian Deschamps (2003).

La misère et ses victimes, femmes et enfants, enfants ou chatons… Et, de même, une autre misère, celle de l’hypocrisie anti-avortement.
Face à tous ceux qui « c’était mieux quand c’était pire »… Il y a quelques années, un vieil homme de mon pays m’a raconté comment, quand il était jeune, il était fréquent que certains nouveau-nés disparaissent… Il s’agissait principalement d’histoires de femmes et d’enfants nés hors mariage, souvent de viols consommés derrière des murs domestiques tranquilles… On disait aux mères que le bébé n’avait pas survécu à la naissance, mais elles savaient toutes qu’il avait fini comme un chaton…

Dialogue Maïeutique

Makhno contemple l'avenir
Makhno contemple l'avenir


Une chanson qui raconte une histoire de chats, et même, la terrible histoire de très nombreux chatons qui finissent leurs vies (chacun d’eux en a une) prématurément ; ici, dans un étang. C’est triste, c’est pénible, mais c’est vrai de tous temps – tant qu’il y aura des hommes. Ainsi, cette chanson au titre sympathique, et pur certains nettement attendrissant, est l’écho d’un monde terrifiant.

J’en ai l’idée, dit Lucien l’âne, tant je l’ai vu faire souvent. C’est une misère qui désespère, mais véritablement, qu’y faire ? Les animaux sont de l’humaine nation dépendants. Ainsi, j’ai oui dire qu’en Australie, ils tuent les lapins, les rats, les chiens, les chats, les kangourous par millions à la mitrailleuse ou pire encore.

En fait, Lucien l’âne mon ami, homme ou animal, en toute conscience, il faut considérer ceci que l’humanité estime qu’il lui revient de régner sur le monde (enfin, sur cette minuscule et insignifiante partie des mondes qu’est la Terre), qu’il lui incombe de réguler les populations.

Bien sûr, Marco Valdo M.I. mon ami, cela est exact et est certainement une bonne idée ; mais que ne le fait-elle en commençant par elle-même ?

Comme tu pourras le voir, Lucien l’âne mon ami, c’est un peu la conclusion de la chanson.

Oui, dit Lucien l’âne, que ne commence-t-elle par elle-même, cette humanité qui va prochainement – sauf revirement dans sa conscience, dans sa suffisance, dans son arrogance – mettre à mort tout le vivant. En attendant, les prévisions sont affolantes : demain, dix milliards ; après-demain : vingt ou cent milliards ?; jusqu’à l’ « Only stand up ! » – « Tous debout ! Y a plus de place ! »

Sans doute, demain, il n’y aura plus de place, dit Marco Valdo M.I. et il ne faut pas rêver à envoyer tout ce monde-là dans l’espace.

Ah, Marco Valdo M.I. mon ami, certains disent parfois qu’une « bonne guerre » suffirait à régler ça.

C’est une illusion, Lucien l’âne mon ami, tu en conviendras. Même si une guerre mondiale (c’est un minimum !) ou une épidémie féroce et mondiale elle aussi (c’est le minimum minimorum) ou les deux ensemble tuaient – disons – cent millions d’humains en un an et ce systématiquement de façon récurrente, ça ne suffirait pas à tarir le flot – à supposer que la biosphère survive à pareil traitement. Quant à ramener l’humanité à la mesure raisonnable – disons – d’un milliard d’humains sur Terre, il faudrait procéder à un joli massacre ; sans compter que la question de pose de choisir les survivants. Mais qui pourrait y pourvoir ? Même le plus dément des Présidents (lequel?) n’oserait y songer.

Jusqu’à présent, dit Lucien l’âne, c’est apparemment hors de question. Mais allez savoir avec les Présidents qu’on élit ou avec ceux qui se hissent au pouvoir différemment.

Certes, dit Marco Valdo M.I., la chose est évidente et peut préoccuper certaines âmes sensibles.

Oh, dit Lucien l’âne, une telle préoccupation est fort marginale. De toute façon, les années passent, les Nérons s’effacent et les Empires (Reich, Impero…) millénaires s’en vont dans de lointains horizons.

Soit, dit Lucien l’âne, mais qu’en est-il des petits chats ?

La chanson, dit Marco Valdo M.I., te le dira qui se termine comme ça :

« Tu vois, l’étang est à deux pas.
Eh ! bien, sitôt que ton petit viendra,
Pauvre fille, envoie-le retrouver mes petits chats !… »


Finalement, dit Lucien l’âne, mourir, la belle affaire ! On ne meurt qu’une fois et en plus, on ne le sait pas. Et puis, mourir tous ensemble ou mourir un à la fois ? On meurt toujours tout seul et c’est rassurant, en fin de compte, on meurt tous. C’est pour les vivants que ce vieux monde est insupportablement dément. Alors, tissons le linceul de vieux monde fou furieux, méchant, imbécile et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LES PETITS CHATS

Hier, la chatte grise dans un petit coin
De notre grenier, sur une botte de foin,
Avait amené trois petits chats ;
Comme je ne pouvais pas nourrir tout ça,
Je les ai pris d’une main, d’un coup,
Et leur attachai une grosse pierre au cou.

Puis, je m’en fus à l’étang ;
Une fois là, je les ai foutus dedans ;
Ça a fait : plouf !… L’eau a grouillé,
Et puis, plus rien !… Ils étaient noyés…
Et je suis reparti, chantant comme ça :
« C’est la pauvre chatte grise qui a perdu ses chats. »

En m’en allant, j’ai rencontré
Une fille en train de pleurer,
Toute peineuse et toute en haillons,
Et qui portait deux baluchons.
L’un en main ! c’était quelques habits ;
L’autre, c’était son ventre où était son petit !

Et je lui ai dit : « Fille, c’est pas tout ça ;
Quand t’auras ton drôle sur les bras,
Comment donc tu feras pour l’élever,
Toi qui as seulement pas de quoi bouffer ?
Et, quand même que tu l’élèverais,
En te saignant des quatre veines… et puis après ?

Enfant de peineuse, il serait peineux ;
Et quoi qu’il fasse, il serait des ceux
Qui sont contribuables et soldats…
Et, – par la tête ou par les bras
ou par… n’importe bien par où ! -
Il serait un outil de ceux qui ont des sous.

Et peut-être qu’un jour, lassé de subir
La vie et ses tristes fourbis,
Il s’en irait se jeter à l’eau,
Ou se foutrait une balle dans la peau,
Ou dans un bois il s’accrocherait,
Ou dans un cinquième, il s’asphyxierait.

Puisque tu peux l’empêcher de souffrir,
Ton petit qui est tout prêt à venir,
Fille, pourquoi donc ne le ferais-tu pas ?
Tu vois, l’étang est à deux pas.
Eh ! bien, sitôt que ton petit viendra,
Pauvre fille, envoie-le retrouver mes petits chats !… »

envoyé par Marco Valdo M.I. - 12/3/2020 - 12:49




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