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Maskerade

Reinhard Mey
Langue: allemand


Reinhard Mey

Liste des versions


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Und Der Wind geht allezeit über das Land
(Reinhard Mey)
Vaters Land
(Hannes Wader)
Gesang, in Augenblicken Von keinem Hauch bewegt
(Fasia Jansen)


[1971]
Parole e musica di Reinhard Mey
Nell’album intitolato “Ich bin aus jenem Holze”

Ich bin aus jenem Holze
Harlekin ist in sein Festkleid geschlüpft
Und es glitzern die Flittern, wenn er tänzelt und hüpft,
Und die Menge am Straßenrand jubelt entzückt,
Wenn dem dürren Gerippe ein Handstand mißglückt.
Und im Taumeln verliert er das Gleichgewicht
Und die Maske vor seinem zerschund‘nen Gesicht.
Und die Menge schwenkt Fähnchen aus buntem Papier,
Ißt Bockwurst, Pommes frites, trinkt Cola und Bier.

Halb sieben, halb sieben hinkt Kaspar daher,
Mit einem Arm nur, präsentiert das Gewehr.
Halb sieben, und strauchelt und fällt bei halb acht,
Und die johlende Menge hat Tränen gelacht.
Und er ruft, ob ihm denn niemand aufhelfen will,
Doch es hört keiner zu, und dann liegt er ganz still
Auf dem Pflaster, das vor seinen Augen verschwimmt,
In dem Duft von gebrannten Mandeln und Zimt.

Auf Krücken gestützt zieht Zwerg Nase vorbei,
Wenn er taumelt, dann funkeln die Augen dabei.
Und er trägt eine Pappnase vor dem Gesicht –
Daß er seine im Krieg verlor, merkt man jetzt nicht.
Eulenspiegel, der Spaßmacher, kommt ganz zuletzt,
Narrenkappe und Kleid sind mit Glöckchen besetzt.
Und es klingelt und klirrt, wenn das Fieber ihn packt,
Und Zwerg Nase schlägt mit seinen Krücken den Takt.

Der Krieg ist gewonnen, geschlagen die Schlacht.
Und die trunkene Menge singt, schunkelt und lacht.
Und schließt sich dann gröhlend dem Siegeszug an.
Auch die Blaskapelle verstummt irgendwann.
Nur ein kalter Wind fegt den Paradeplatz leer,
Und weht Fähnchen und Pappbecher, Staub vor sich her
Und läßt Bierdosen scheppernd im Reigen sich dreh‘n.
Wenn‘s am schönsten ist, Freunde, da soll man halt geh‘n!

envoyé par Bernart Bartleby - 14/2/2015 - 23:23




Langue: italien

Versione italiana di Francesco Mazzocchi
MASCHERATA

Arlecchino s’è infilato nel suo vestito della festa
E brillano i lustrini, quando ballonzola e saltella,
E la folla al margine della strada giubila incantata,
Quando al magro stecchito non riesce la verticale sulle mani.
E nel barcollare perde l’equilibrio
E la maschera davanti al suo viso spellato.
E la folla sventola bandierine di carta colorata,
Mangia salsicce, patatine fritte, beve cola e birra.

Sei e mezza, sei e mezza zoppica là Kaspar,
Con un braccio solo, presenta il fucile.
Sei e mezza, e inciampa e cade verso le sette e mezza,
E la folla schiamazzante ha riso fino alle lacrime.
E lui chiama, se allora nessuno lo vuole aiutare,
Ma nessuno gli dà retta, e lui giace in silenzio
Sul selciato, che davanti ai suoi occhi si confonde,
Nell’odore di mandorle tostate e cannella.

Sostenuto dalle grucce passa Zwerg Nase,
Quando barcolla, lampeggiano gli occhi.
E porta un naso di cartone davanti alla faccia –
Che lui ha perso il suo in guerra, ora non si nota più.
Eulenspiegel, il buffone, viene per ultimo,
Berretto da buffone e vestito sono pieni di campanelli.
E suona e tintinna, quando la febbre lo assale,
E Zwerg Nase batte il tempo con le sue grucce.

La guerra è vinta, vinta la battaglia.
E la folla ubriaca canta, dondola tenendosi sottobraccio e ride.
E poi si unisce berciando al corteo trionfale.
Anche l’orchestrina dei fiati presto o tardi tace.
Solo un vento freddo spazza la piazza della parata vuota,
E porta in giro bandierine e bicchieri di carta, polvere davanti a sé
E fa rotolare lattine di birra chiassose in girotondo .
Quand’è il più bello, amici, bisogna proprio andare!

envoyé par Francesco Mazzocchi - 2/4/2019 - 06:53




Langue: français

Version française – MASCARADE – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson allemande – Maskerade – Reinhard Mey – 1971
Paroles et musique : Reinhard Mey

Dialogue Maïeutique

Maskerade


Vois-tu, Lucien l’âne mon ami, au fur et à mesure que je pénétrais le sens de cette chanson, je me disais qu’elle décrivait ce que dans nos pays, on appelle de nos jours un cortège carnavalesque ou un carnaval. Pour en avoir le cœur net, je me suis dit que le mieux serait d’en trouver confirmation, par exemple, au dictionnaire et c’est ce que j’ai fait. J’ai trouvé ceci qui correspond assez bien à ce que raconte la chanson : comme définition : Divertissement dont les participants sont déguisés et masqués et comme caractéristique : « le caractère satirique et parodique de ces cortèges de carnaval, héritiers directs des mascarades du Moyen Âge, issues elles-mêmes des saturnales romaines… ».

Ce sont de grands moments de folklore, dit Lucien l’âne.

En effet, reprend Marco Valdo M.I. et outre l’Arlequin, personnage d’importation italienne, on y retrouve des personnages typiques des légendes allemandes. Kaspar n’est autre que la figuration de Kaspar Hauser, Jakob le nain est connu en allemand sous son surnom de Zwerg Nase, littéralement : Nain Nez ; dans les faits du conte, il doit son surnom au sort que lui a jeté une fée.

Ah, dit Lucien l’âne, les histoires de fées et de sorts, je connais ça.

Tu ne penses pas si bien dire, réplique Marco Valdo M.I., car toi-même, tu as vécu une aventure qui ressemble à celle de Zwerg Nase ; tous deux vous avez été transformés et pour retrouver votre forme originelle, il vous faut manger lui d’une herbe magique, toi des roses trémières. La différence, outre le fait que Jakob n’a pas perdu sa forme humaine – il est seulement devenu bossu, nain (Zwerg) et pourvu d’un très long nez (Nase) – ce qui l’apparente aussi à Pinocchio, la différence est que toi, tu as voulu conserver ta forme asine, puisque en plusieurs dizaines de siècles, tu n’as pas trouvé le moment de manger les roses trémières salvatrices. Pourtant, on en trouve souvent au bord des chemins. Peux-tu m’expliquer pourquoi ?

C’est que, vois-tu Marco Valdo M.I. mon ami, je n’en ai nullement envie. Je te le dis bien haut, je n’ai aucune envie de recouvrer ma forme humaine. Quelle régression, ce serait ! Il faut comprendre que ma situation est totalement différente de celle de Jakob qu’on avait changé en un nain au long nez, une sorte de Pinocchio ou de Cyrano avant la lettre. Ce sont là des silhouettes, des personnages de théâtre ou de cortège ; des intermittents du spectacle, ils sortent à l’occasion du grand trou noir de la mémoire. Certes, on m’a vu portant des célébrités en de joyeuses entrées, mais en ce qui me concerne ce ne sont que des histoires, des supputations et de plus, mon existence d’âne ne s’est jamais interrompue. Ainsi, il te faut comprendre que manger des roses me ramènerait à une vie où je trouverais rapidement la mort et moi, moi, j’aime vivre.

Ah ! Lucien l’âne mon ami, je comprends parfaitement et j’approuve ton dessein : Ne pas mourir, Lucien l’âne, la belle histoire ! Mais pour en revenir à la chanson, il est un autre personnage, qui lui aussi est en quelque sorte un de nos alters égaux (Si, si : un alter, des alters ; un égo, des égaux, c’est évident). Je veux parler d’Eulenspiegel, que nous connaissons plus familièrement sous le nom de Till. Encore, un immortel. Au dernier refrain, la fête se termine… La fête, le cortège qui n’est autre que la vie elle-même. Finalement, j’y verrais volontiers une danse macabre qui, sorte de carnaval, annonce la mort de l’hiver et appelle le printemps.

Voilà une chanson bien philosophique, dit Lucien l’âne. Mascarade, danse macabre, ainsi va ce vieux monde cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
MASCARADE

Arlequin a mis son habit de fête.
Les paillettes scintillent quand il danse et saute,
Et la foule au bord de la rue ravie jubile
Quand le squelette maigre rate un poirier
Et titubant, perd son équilibre
Et que le masque devant son visage est arraché.
La foule agite des petits drapeaux de papier multicolores,
Mange des saucisses, des frites, boit du Coka et de la bière.

Six et demi, Kaspar boite à six heures et demie,
D’un seul bras, il présente arme.
Six et demi, il trébuche et tombe à sept heures et demie,
La foule hurlante rit de ses larmes.
Il crie si quelqu’un veut l’aider,
Mais personne ne répond, et alors, il se couche, figé
Sur le pavé qui sous ses yeux, se brouille
Dans la fumée d’amandes grillées et de cannelle.

Jakob le nain passe par là, soutenu par des béquilles,
Quand il titube, ses yeux brillent.
Et il porte un nez en carton devant sa figure.
On ne voit pas qu’il a perdu le sien à la guerre.
Eulenspiegel, le ludion, vient aussitôt,
Son bonnet et son habit sont décorés de grelots
Qui tintent et qui sonnent, quand il les émoustille
Et Jakob le nain bat le rythme avec ses béquilles.

La guerre s’achève, la bataille finit.
Et la foule ivre chante, se balance et rit.
Et en braillant, s’engage dans la marche triomphante
Au bout d’un moment, même la fanfare s’arrête.
Seul un vent froid balaie le terrain de parade déserté,
Agite de petits drapeaux et des papiers, pousse la poussière
Et dans sa danse ronde, fait rouler les canettes de bière.
C’est au meilleur moment, mes amis, qu’il faut s’arrêter !

envoyé par Marco Valdo M.I. - 4/4/2019 - 19:00




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