Sorciers, bateleurs ou filous,
Reste immonde
D’un ancien monde ;
Sorciers, bateleurs ou filous,
Gais Bohémiens, d’où venez-vous ?
D’où nous venons ? l’on n’en sait rien.
L’hirondelle
D’où vous vient-elle ?
D’où nous venons ? l’on n’en sait rien.
Où nous irons, le sait-on bien ?
Sans pays, sans prince et sans lois,
Notre vie
Doit faire envie :
Sans pays, sans prince et sans lois,
L’homme est heureux un jour sur trois.
Tous indépendants nous naissons,
Sans église
Qui nous baptise ;
Tous indépendants nous naissons
Au bruit du fifre et des chansons.
Nos premiers pas sont dégagés,
Dans ce monde
Où l’erreur abonde ;
Nos premiers pas sont dégagés
Du vieux maillot des préjugés.
Au peuple, en butte à nos larcins,
Tout grimoire
En peut faire accroire ;
Au peuple, en butte à nos larcins,
Il faut des sorciers et des saints.
Trouvons-nous Plutus en chemin,
Notre bande
Gaîment demande ;
Trouvons-nous Plutus en chemin,
En chantant nous tendons la main.
Pauvres oiseaux que Dieu bénit !
De la ville
Qu’on nous exile ;
Pauvres oiseaux que Dieu bénit,
Au fond des bois pend notre nid.
À tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attèle
Tous pêle-mêle ;
À tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attèle au char qu’il conduit.
Ton œil ne peut se détacher,
Philosophe
De mince étoffe ;
Ton œil ne peut se détacher
Du vieux coq de ton vieux clocher.
Voir c’est avoir. Allons courir !
Vie errante
Est chose enivrante.
Voir c’est avoir. Allons courir !
Car tout voir c’est tout conquérir.
Mais à l’homme on crie en tout lieu,
Qu’il s’agite,
Ou croupisse au gîte ;
Mais à l’homme on crie en tout lieu
« Tu nais, bonjour ; tu meurs, adieu. »
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
Homme ou femme,
À Dieu soit notre âme !
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
On vend le corps au carabin.
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
De lois vaines,
De lourdes chaînes ;
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
Ni berceau, ni toit, ni cercueil.
Mais, croyez-en notre gaîté,
Noble ou prêtre,
Valet ou maître ;
Mais, croyez-en notre gaîté,
Le bonheur c’est la liberté.
Oui, croyez-en notre gaîté,
Noble ou prêtre,
Valet ou maître ;
Oui, croyez-en notre gaîté,
Le bonheur c’est la liberté.
Reste immonde
D’un ancien monde ;
Sorciers, bateleurs ou filous,
Gais Bohémiens, d’où venez-vous ?
D’où nous venons ? l’on n’en sait rien.
L’hirondelle
D’où vous vient-elle ?
D’où nous venons ? l’on n’en sait rien.
Où nous irons, le sait-on bien ?
Sans pays, sans prince et sans lois,
Notre vie
Doit faire envie :
Sans pays, sans prince et sans lois,
L’homme est heureux un jour sur trois.
Tous indépendants nous naissons,
Sans église
Qui nous baptise ;
Tous indépendants nous naissons
Au bruit du fifre et des chansons.
Nos premiers pas sont dégagés,
Dans ce monde
Où l’erreur abonde ;
Nos premiers pas sont dégagés
Du vieux maillot des préjugés.
Au peuple, en butte à nos larcins,
Tout grimoire
En peut faire accroire ;
Au peuple, en butte à nos larcins,
Il faut des sorciers et des saints.
Trouvons-nous Plutus en chemin,
Notre bande
Gaîment demande ;
Trouvons-nous Plutus en chemin,
En chantant nous tendons la main.
Pauvres oiseaux que Dieu bénit !
De la ville
Qu’on nous exile ;
Pauvres oiseaux que Dieu bénit,
Au fond des bois pend notre nid.
À tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attèle
Tous pêle-mêle ;
À tâtons l’Amour, chaque nuit,
Nous attèle au char qu’il conduit.
Ton œil ne peut se détacher,
Philosophe
De mince étoffe ;
Ton œil ne peut se détacher
Du vieux coq de ton vieux clocher.
Voir c’est avoir. Allons courir !
Vie errante
Est chose enivrante.
Voir c’est avoir. Allons courir !
Car tout voir c’est tout conquérir.
Mais à l’homme on crie en tout lieu,
Qu’il s’agite,
Ou croupisse au gîte ;
Mais à l’homme on crie en tout lieu
« Tu nais, bonjour ; tu meurs, adieu. »
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
Homme ou femme,
À Dieu soit notre âme !
Quand nous mourons, vieux ou bambin,
On vend le corps au carabin.
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
De lois vaines,
De lourdes chaînes ;
Nous n’avons donc, exempts d’orgueil,
Ni berceau, ni toit, ni cercueil.
Mais, croyez-en notre gaîté,
Noble ou prêtre,
Valet ou maître ;
Mais, croyez-en notre gaîté,
Le bonheur c’est la liberté.
Oui, croyez-en notre gaîté,
Noble ou prêtre,
Valet ou maître ;
Oui, croyez-en notre gaîté,
Le bonheur c’est la liberté.
inviata da Bernart Bartleby - 14/1/2015 - 13:44
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Sulla melodia della popolare “Mon pèr’ m’a donné un mari”
Nella raccolta “Œuvres complètes de Béranger”, 1839.