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La garde de nuit à l'Yser

Damia
Langue: français


Damia

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[1914?]
Parole di Ernest Genval (nato Thiers, 1884-1945), chansonnier, poeta e cineasta belga. Ferito in combattimento durante le prime fasi della Grande Guerra, si impegnò poi nella propaganda di guerra e negli spettacoli per le truppe al fronte. Dopo l’occupazione nazista nel 1940 Genval entrò nella Resistenza. Arrestato dalla Gestapo nel 1942, morì nel campo di concentramento di Dachau nel 1945.
Musica di Lucien Boyer (1876-1942), poeta, chansonnier, goguettier e compositore francese.
Nel repertorio di Damia (1889-1978), che però credo la incise solo nel 1933, all’apice della sua celebrità.

Battaglia dell’Yser


Non proprio una CCG (oltretutto l’autore era un patriota a tutto tondo) ma una descrizione potente e terribile della guerra di trincea nelle Fiandre, scritta probabilmente durante - o comunque con riferimento alla - battaglia dell’Yser combattuta all’inizio della Grande Guerra, nell’ottobre-novembre del 1914, quando l’attacco tedesco fu fermato solo grazie all’apertura delle chiuse marine di Nieuwpoort e alla procurata inondazione.
Un rien de lumière
Lueur éphémère
Rampe encore sur terre
Au long des boyaux
La nuit tombe, tombe
Apprêtant la tombe
Et la mort en trombe
Pour bien des héros

C'est l'heure indicible
Où l'humaine cible
Frissonne impassible
Au fond de son cœur
Et c'est l'heure obscure
Où sous notre armure
S'insinue, sûre,
La main de la peur

Va, léger mécompte
L'angoisse se dompte
Et le sang remonte
Orgueilleux et vif
Un doigt sur la gâchette
Le soldat furète
Et par la nuit guette
D'un œil attentif

Les canons rugissent
Les balles ratissent
Les abris gémissent
Sous les coups du fer
Et plus cela barde
Et plus l'on bombarde
Plus belle est la garde
Au bord de l'Yser

Clarté fulgurante
Fleur éblouissante
Traînée sanglante
Dans le ciel tout noir
C'est une fusée
Qui monte irisée
De l'enfer lâchée
Comme un feu d'espoir

Alors tout se fige
Alors, ô prodige
Par le seul prestige
De cet œil ouvert
Tous les nerfs se tendent
Les armes se bandent
Et les cœurs attendent
L'holocauste offert

Mais le vent se lève
Là-bas vers la grève
Il assaille et crève
Le manteau des cieux
Des nues s'affaissent
Puis se dépècent
Des étoiles naissent
En clignant des yeux

Et soudain, près d'elles
De lugubres ailes
Des ailes mortelles
Passant vrombissant
Quelques gothas passent
Il passent, voraces
Jalonnant sa trace
De flaques de sang

Et le temps s'enroule
Et la mort se saoule
Du sang qui s'écoule
En flots monstrueux
Grisée de tumulte
La Camarde exulte
Et son geste insulte
Aux plus valeureux

Elle arrive, lente,
Lâche, patiente
Immonde, démente
Implacable hélas
Et sa main fantasque
Dédaignant le casque
Glisse sous le masque
Le poison des gaz

Enfin l'accalmie
Une voix amie
Une voix bénie
S'élève soudain
La gnasse taciturne
Sent dans l'air nocturne
Le clocher de Furnes
Qui s'émeut, lointain

Il s'émeut et chante
La chanson vivante
L' heure de détente
Du prochain éveil
La nuit se lézarde
L'aube naît blafarde
Finie est la garde
Voici le soleil

envoyé par Bernart Bartleby - 19/12/2014 - 11:14




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