Chantons le ventre des bourgeois
Plus gros que le ventre des rois,
Ventre-un, ventre-deux, ventre-trois,
Chantons le ventre et son empire !
Chantons les désirs apaisés
Des ventres des bourgeois aisés,
Qui font comme un bruit de baisers.
Chantons le ventre qui soupire
Salut aux ventres-directeurs !
Sur leurs ronds-de-cuir protecteurs,
Ils prennent des airs d'inspecteurs
Durs à ceux eux qui n'ont pas de panses.
Ventre, qui murmures : demain !
Au malheureux qui tend la main,
Sans ventre, le long du chemin,
Ventre, dis-nous à quoi tu penses !
Honneur aux ventres coffres-forts !
Ventres-sacs, ventres gonflés d'ors,
Ventres des financiers plus forts
Que les blagues de la fortune ;
Ventres-magots, ventres-marrons,
Ventres-barons, ventres-larrons,
Ventres percés de nombrils ronds,
Symboles du trou dans la lune !
Gloire aux ventres nobles ! Sait-on
Que pour le galbe du téton
Ils évitent le rejeton,
Narguant les familles épiques.
Mais quand viennent leurs quarante ans
Ils grossissent longtemps, longtemps,
Si longtemps qu'un soir de printemps
Ils éclatent tous hydropiques !
Pourboire aux ventres des cochers !
Prenez garde ! vous décrochez
Vos boutons d'or mal encochés,
Ventres-larbins, parfumés d'ambre !
Ventres blasonnés et blasés,
Ventres bleus, ventres mal rasés
Ventres de melons écrasés.
Honneur aux ventres pots de chambre !
Pitié pour les ventres honteux !
Reposoirs des calamiteux,
Ventres, berceaux des marmiteux,
Ventres lourds de progénitures !
Vous vous heurtez à tous les chocs,
Vous scandalisez tous les frocs,
Mais vous portez comme des rocs
L'espoir des justices futures !!
Plus gros que le ventre des rois,
Ventre-un, ventre-deux, ventre-trois,
Chantons le ventre et son empire !
Chantons les désirs apaisés
Des ventres des bourgeois aisés,
Qui font comme un bruit de baisers.
Chantons le ventre qui soupire
Salut aux ventres-directeurs !
Sur leurs ronds-de-cuir protecteurs,
Ils prennent des airs d'inspecteurs
Durs à ceux eux qui n'ont pas de panses.
Ventre, qui murmures : demain !
Au malheureux qui tend la main,
Sans ventre, le long du chemin,
Ventre, dis-nous à quoi tu penses !
Honneur aux ventres coffres-forts !
Ventres-sacs, ventres gonflés d'ors,
Ventres des financiers plus forts
Que les blagues de la fortune ;
Ventres-magots, ventres-marrons,
Ventres-barons, ventres-larrons,
Ventres percés de nombrils ronds,
Symboles du trou dans la lune !
Gloire aux ventres nobles ! Sait-on
Que pour le galbe du téton
Ils évitent le rejeton,
Narguant les familles épiques.
Mais quand viennent leurs quarante ans
Ils grossissent longtemps, longtemps,
Si longtemps qu'un soir de printemps
Ils éclatent tous hydropiques !
Pourboire aux ventres des cochers !
Prenez garde ! vous décrochez
Vos boutons d'or mal encochés,
Ventres-larbins, parfumés d'ambre !
Ventres blasonnés et blasés,
Ventres bleus, ventres mal rasés
Ventres de melons écrasés.
Honneur aux ventres pots de chambre !
Pitié pour les ventres honteux !
Reposoirs des calamiteux,
Ventres, berceaux des marmiteux,
Ventres lourds de progénitures !
Vous vous heurtez à tous les chocs,
Vous scandalisez tous les frocs,
Mais vous portez comme des rocs
L'espoir des justices futures !!
Contributed by Bernart Bartleby - 2014/11/28 - 10:49
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Parole di Maurice Boukay (nome d’arte di Charles-Maurice Couyba, 1866-1931), nella raccolta intitolata “Chansons rouges”, pubblicata nel 1897, con le illustrazioni di Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) artista anarchico svizzero.
Musica di Marcel Legay (1851-1915), cantante di strada, chansonnier e compositore, soprannominato “le barde au bouc noir” o ancora il “chauve chevelu”. E’ considerato un precursore degli chansonniers di Montmartre.
Testo trovato su questo sito dedicato a Marcel Legay
Interpretata da Anne Cuvelier e Denis Cacheux (Compagnie Tant Qu’à Faire) nel disco intitolato “Moi, j’m'en fous!” pubblicato nel 1999.
“Il grasso ventre dei commendatori…”, 80 anni prima di Rino Gaetano…