Die Welt ist rund. Denn dazu ist sie da.
Ein vorn und hinten gibt es nicht.
Uns wer die Welt von hinten sah,
Der sah ihr ins Gesicht.
Zwar gist es Traum und Mondenschein
Und irgendwo auch kleine
Das ist nicht anders. Denn das muss so sein
Und wenn du tot bis, wirst du davon satt.
Mensch, werde rund, Direktor und boniert.
Trag Sonntags Frack aund Esse.
Und wenn dich wer nicht respectiert
Dann hau ihn in die Fresse.
Sei dumm. Doch sei es mit verstand.
Je Dummer, desto Klüger.
Trittmorgen in den Schutzverband
Duz dich mit Schulz und Krüger.
Nimm ihre Frauen oft zum Übernachten
Das ist so üblich. Und heisst freiverkehr
Es lohnt sicht nicht. Die Menschen zu verachten.
Und weil die Welt bewohnt wird, ist sie leer.
Es gibt in Süden Gärten un Zypressen
Wer keine Lunge hat, wird dort gesund.
Wer nichts verdient, der braucht uch nieder zu essen.
Normale Kinder wiegen neu acht Pfund.
Du darfst dich nicht zu oft bewegen lassen
Den andern Menschenins Gesicht zu spein
Meist lohnt es nicht, sich damit zu befassen.
Sie sind nicht böse. Sie sind nur gemein.
Ja, wenn die Welt quadratisch wär !
Und all Dummer fielen ins Klosett !
Dann gäb es keine Menschen mehr
Dann wär das Leben nett.
Wie dann die Amseln und die Veilchen lachten !
Die Welt bleist rund. Und du bleist ein Idiot.
Es lohnt sich nicht. Die Mensche zu verhachen.
Nimm einem Strick. Und schiers dich damit tot !
Ein vorn und hinten gibt es nicht.
Uns wer die Welt von hinten sah,
Der sah ihr ins Gesicht.
Zwar gist es Traum und Mondenschein
Und irgendwo auch kleine
Das ist nicht anders. Denn das muss so sein
Und wenn du tot bis, wirst du davon satt.
Mensch, werde rund, Direktor und boniert.
Trag Sonntags Frack aund Esse.
Und wenn dich wer nicht respectiert
Dann hau ihn in die Fresse.
Sei dumm. Doch sei es mit verstand.
Je Dummer, desto Klüger.
Trittmorgen in den Schutzverband
Duz dich mit Schulz und Krüger.
Nimm ihre Frauen oft zum Übernachten
Das ist so üblich. Und heisst freiverkehr
Es lohnt sicht nicht. Die Menschen zu verachten.
Und weil die Welt bewohnt wird, ist sie leer.
Es gibt in Süden Gärten un Zypressen
Wer keine Lunge hat, wird dort gesund.
Wer nichts verdient, der braucht uch nieder zu essen.
Normale Kinder wiegen neu acht Pfund.
Du darfst dich nicht zu oft bewegen lassen
Den andern Menschenins Gesicht zu spein
Meist lohnt es nicht, sich damit zu befassen.
Sie sind nicht böse. Sie sind nur gemein.
Ja, wenn die Welt quadratisch wär !
Und all Dummer fielen ins Klosett !
Dann gäb es keine Menschen mehr
Dann wär das Leben nett.
Wie dann die Amseln und die Veilchen lachten !
Die Welt bleist rund. Und du bleist ein Idiot.
Es lohnt sich nicht. Die Mensche zu verhachen.
Nimm einem Strick. Und schiers dich damit tot !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 9/11/2014 - 21:23
Langue: français
Version française – LA TERRE EST RONDE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson allemande – Die Welt ist rund – Erich Kästner – 1929
Chanson allemande – Die Welt ist rund – Erich Kästner – 1929
D'abord, Lucien l'âne mon ami, je te rappelle à toutes fins utiles que ne connaissant véritablement que le français, toutes les versions que je donne de chansons ou de poèmes venant de n'importe quelle autre langue sont ce que j'ai pu comprendre de l'original et deviennent par le fait-même une recréation à partir de… Il peut donc y avoir certains décalages; bref, j'arrange le monde à ma façon : pour le sens, je fais ce que je peux, je me reconstruis un univers peuplé de ces arrangements, à la manière des peintres qui donnent une représentation du monde… dont le spectateur doit se contenter. Et je suis le premier spectateur. Cela dit, la chanson de Kästner ainsi retravaillée devrait bien te plaire. Elle s'intitule « Die Welt is rund », ce que j'ai intitulé en français : « La Terre est ronde ».
Ce que l'on sait depuis la plus haute Antiquité, dit Lucien l'âne en se dandinant. D'ailleurs, je peux te confirmer la chose, moi qui l'ai parcourue dans bien des sens.
Ainsi, la terre est ronde… J'aurais en respectant le sens strict dire : « Le Monde est rond », je le dis au dernier couplet. Sans doute avais-je dans l'oreille des bribes d'autres chansons. D'abord, la Valse Jaune de Boris Vian :
et Léo Ferré chantait quelque chose d'approchant dans Les Amoureux du Havre. Il y était question de la terre ronde, mais il n'en tirait pas les mêmes conclusions.
Oh oui, dit Lucien l'âne en riant, je m'en souviens de cette rengaine et qui plaisait bien aux jeunes personnes. Elle était d'ailleurs faite pour ça :
Mais tu disais que celle d'Erich Kästner était d'une autre teinture…
D'une autre teinture, d'une autre texture, d'une autre voilure, d'une autre envergure… En fait, elle est assez acerbe. Acerbe et terriblement ironique. À se demander d'ailleurs si finalement – en dépit du fait que Kästner n'était pas, vraiment pas un pessimiste, ni un homme à baisser les bras et que dès lors, même s'il considérait et il le considère ainsi ici, que ce vieux monde exécrable devait disparaître afin de laisser place à un monde meilleur…
Si finalement, quoi ?, dit Lucien l'âne. Je suis un peu perdu dans ta phrase à rallonge.
Si finalement, l'élimination, l'auto-élimination de l'humanité ne serait pas – volens, nolens – le destin qui l'attend vraiment et un destin souhaitable. Et dès lors, la chanson de Kästner qui dit :
J'ajouterais : comme les ânes… comme tous les animaux, toutes les plantes… riraient et reprendraient vie joyeusement.
Donc, cette chanson est à double tir : écrite en 1929, elle prévient déjà la catastrophe du Reich de Mille Ans et par delà, elle a de furieux penchants écologistes.
Comme quoi, il importe que nous continuions à tisser (nous aussi, comme Erich Kästner) le linceul de ce vieux monde roublard, menteur, tueur, idiot et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ce que l'on sait depuis la plus haute Antiquité, dit Lucien l'âne en se dandinant. D'ailleurs, je peux te confirmer la chose, moi qui l'ai parcourue dans bien des sens.
Ainsi, la terre est ronde… J'aurais en respectant le sens strict dire : « Le Monde est rond », je le dis au dernier couplet. Sans doute avais-je dans l'oreille des bribes d'autres chansons. D'abord, la Valse Jaune de Boris Vian :
« Et le soleil
De l'autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde »
De l'autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde »
et Léo Ferré chantait quelque chose d'approchant dans Les Amoureux du Havre. Il y était question de la terre ronde, mais il n'en tirait pas les mêmes conclusions.
Oh oui, dit Lucien l'âne en riant, je m'en souviens de cette rengaine et qui plaisait bien aux jeunes personnes. Elle était d'ailleurs faite pour ça :
« Je t'aime tu m'aimes on s'aimera
Jusqu'à la fin du monde
Puisque la terre est ronde
Mon amour t'en fais pas ».
Jusqu'à la fin du monde
Puisque la terre est ronde
Mon amour t'en fais pas ».
Mais tu disais que celle d'Erich Kästner était d'une autre teinture…
D'une autre teinture, d'une autre texture, d'une autre voilure, d'une autre envergure… En fait, elle est assez acerbe. Acerbe et terriblement ironique. À se demander d'ailleurs si finalement – en dépit du fait que Kästner n'était pas, vraiment pas un pessimiste, ni un homme à baisser les bras et que dès lors, même s'il considérait et il le considère ainsi ici, que ce vieux monde exécrable devait disparaître afin de laisser place à un monde meilleur…
Si finalement, quoi ?, dit Lucien l'âne. Je suis un peu perdu dans ta phrase à rallonge.
Si finalement, l'élimination, l'auto-élimination de l'humanité ne serait pas – volens, nolens – le destin qui l'attend vraiment et un destin souhaitable. Et dès lors, la chanson de Kästner qui dit :
« Alors, il n'y aurait plus d'hommes
Alors, la vie serait agréable.
Comme les merles et les violettes riraient alors ! »
Alors, la vie serait agréable.
Comme les merles et les violettes riraient alors ! »
J'ajouterais : comme les ânes… comme tous les animaux, toutes les plantes… riraient et reprendraient vie joyeusement.
Donc, cette chanson est à double tir : écrite en 1929, elle prévient déjà la catastrophe du Reich de Mille Ans et par delà, elle a de furieux penchants écologistes.
Comme quoi, il importe que nous continuions à tisser (nous aussi, comme Erich Kästner) le linceul de ce vieux monde roublard, menteur, tueur, idiot et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LA TERRE EST RONDE
La Terre est ronde. Comme elle est là.
Elle n'a ni devant ni derrière.
Nous qui avons vu le monde par derrière,
Nous avons vu ce visage-là.
Certes, il y a le rêve et le clair de lune
Et quelque part aussi une petite ville
C'est égal. Car cela doit être ainsi
Et quand on meurt, c'est fini.
Homme deviens rond, directeur et abonné.
Le dimanche, porte frac et buse.
Et si on ne veut pas te respecter
Alors frappe-leur dans la gueule.
C'est stupide. Que ce le soit est compris.
Par le plus sot, par le plus dégourdi.
Dès demain dans le service de sécurité
Tutoie Schulz et Krüger.
Prends souvent ta femme la nuit près de toi
C'est si banal. Et appelle ça libre choix.
Ça ne coûte pas. Méprise les hommes.
Et même quand le monde est habité, il est vide.
Dans le sud, il y a des jardins de cyprès
Là, le poitrinaire se remet.
Celui qui ne fait rien, n'obtient rien à manger.
À quatre kilos, les enfants normaux retrouvent la santé.
Il ne faut pas trop souvent te laisser aller
À cracher au visage d'autres personnes
Il ne vaut pas la peine généralement de s'en occuper.
Ils ne sont pas mauvais. Ils ne sont qu'ordinaires.
Oui, si le monde était carré !
Et tous les idiots dans la cuvette noyés !
Alors, il n'y aurait plus d'hommes
Alors, la vie serait agréable.
Comme les merles et les violettes riraient alors !
Mais le monde reste rond. Et tu restes un imbécile.
Ça ne vaut pas la peine. Massacrer les hommes.
Prends une corde. Et donne-toi la mort !
La Terre est ronde. Comme elle est là.
Elle n'a ni devant ni derrière.
Nous qui avons vu le monde par derrière,
Nous avons vu ce visage-là.
Certes, il y a le rêve et le clair de lune
Et quelque part aussi une petite ville
C'est égal. Car cela doit être ainsi
Et quand on meurt, c'est fini.
Homme deviens rond, directeur et abonné.
Le dimanche, porte frac et buse.
Et si on ne veut pas te respecter
Alors frappe-leur dans la gueule.
C'est stupide. Que ce le soit est compris.
Par le plus sot, par le plus dégourdi.
Dès demain dans le service de sécurité
Tutoie Schulz et Krüger.
Prends souvent ta femme la nuit près de toi
C'est si banal. Et appelle ça libre choix.
Ça ne coûte pas. Méprise les hommes.
Et même quand le monde est habité, il est vide.
Dans le sud, il y a des jardins de cyprès
Là, le poitrinaire se remet.
Celui qui ne fait rien, n'obtient rien à manger.
À quatre kilos, les enfants normaux retrouvent la santé.
Il ne faut pas trop souvent te laisser aller
À cracher au visage d'autres personnes
Il ne vaut pas la peine généralement de s'en occuper.
Ils ne sont pas mauvais. Ils ne sont qu'ordinaires.
Oui, si le monde était carré !
Et tous les idiots dans la cuvette noyés !
Alors, il n'y aurait plus d'hommes
Alors, la vie serait agréable.
Comme les merles et les violettes riraient alors !
Mais le monde reste rond. Et tu restes un imbécile.
Ça ne vaut pas la peine. Massacrer les hommes.
Prends une corde. Et donne-toi la mort !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 9/11/2014 - 22:32
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Erich Kästner
1929