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Lontano lontano…

Franco Fortini
Langue: italien


Franco Fortini

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[1990-91]
Una delle “Sette canzonette del Golfo” contenuta nella raccolta “Composita solvantur”, l’ultima ad essere pubblicata prima della morte del poeta nel 1994 e che raccoglie poesie da lui scritte tra il 1984 ed il 1993.
Musica di Margot Galante Garrone, dal suo album “Margot” del 2011.




Cinica canzonetta del vecchio e disincantato Fortini, ormai prossimo alla liberatoria dipartita da questo mondo crudele. Dedicata alla guerra con cui Bush Senior inaugurò la stagione del Nuovo Ordine Mondiale nel cui sangue a milioni stanno affogando/stiamo annaspando ancora oggi…

Lontano lontano si fanno la guerra.
Il sangue degli altri si sparge per terra.

Io questa mattina mi sono ferito
a un gambo di rosa, pungendomi un dito.

Succhiando quel dito, pensavo alla guerra.
Oh povera gente, che triste è la terra!

Non posso giovare, non posso parlare,
non posso partire per cielo o per mare.

E se anche potessi, o genti indifese,
ho l’arabo nullo! Ho scarso l’inglese!

Potrei sotto il capo dei corpi riversi
posare un mio fitto volume di versi?

Non credo. Cessiamo la mesta ironia.
Mettiamo una maglia, che il sole va via.

envoyé par Bernart Bartleby - 1/10/2014 - 10:06



Langue: français

Version française – LOIN LOIN… – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – Lontano lontano… – Franco Fortini – 1990-91
Interprétation : Margot – 2011

Une des « Sette canzonette del Golfo – Sept chansonnettes du Golfe » du recueil « Composita solvantur », le dernier publié avant la mort du poète en 1994 et qui rassemble des poèmes écrites entre 1984 et 1993.
Musique de Margot Galante Garrone, de son album « Margot » de 2011.

Cynique chanson du vieux et désenchanté Fortini, désormais proche de son départ libérateur de ce monde cruel. Dédiée à la guerre par laquelle Bush Senior inaugura le Nouvel Ordre Mondial où dans le sang des millions se noient/nous pataugeons encore aujourd'hui…

Admettons, dit Lucien l'âne en se penchant avec douceur et lançant un regard de derrière ses oreilles tombantes… Admettons que je ne puisse juger de cette canzone qu'au travers de ta version…

Admettons, dit Marco Valdo M.I. Admettons cela, Lucien l'âne mon ami , et il le faut bien puisque c'est là souvent – pour celui qui n'entend que le français, la seule façon de faire et qu'il lui faut alors s'y résigner. Admettons…

Cela admis, dit Lucien l'âne relevant le crâne, je trouve cette canzone, ce poème, d'une grande lucidité et en cela, terrible. Ainsi, Fortini avait raison. Et puis, elle a l'air de sortir tout droit des grands champs de poésie où cueillirent qui la rose, qui le coquelicot ; on y entend comme en écho, Odilon-Jean Périer ou peut-être, Verlaine. Sans doute, parlaient-ils d'autres choses, mais ils ne parlaient pas différemment.

Oh, je sais, je sais…, Lucien l'âne mon ami. La poésie, cette songerie… les grands tam-tams et les bruyantes boîtes la fracassent à chaque instant… Mais la poésie… tout de même.

Tout de même, la poésie pour tisser le linceul de ce vieux monde plein de bruits, de guerres, de tristesses, de morts et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LOIN LOIN…

Loin loin, on fait la guerre ;
Le sang des autres coule à terre.

Moi, je me suis blessé ce matin
À une tige de rosier, me piquant le doigt ;

En suçant ce doigt, je pensais à la guerre
Oh, pauvres gens, qu'elle est triste la terre.

Je ne puis parler, je ne peux maudire ;
Ni par le ciel, ni par la mer, je ne peux partir.

Et si même, ô gens sans défense, je le pouvais,
Mon arabe est nul ! Indigent mon anglais !

Puis-je sous la tête des corps à terre
Déposer mon fort volume de vers ?

Je ne le crois pas. Cessons cette ironie vaine.
Le soleil va tomber. Mettons une laine.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 5/10/2014 - 15:52




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