Hörst du sie schlucken, Herrgott?
Sie sitzen muffig riechend und essen ein muffiges Essen,
holen es mit dem Blechlöffel aus den amtlichen Gefäßen
und führen es in ihren privaten Mund.
Der Körper verdaut es,
und es ist ganz sinnlos, was sie da tun.
Hörst du sie schlucken, Herrgott?
Siehst du sie im Hof trotten, Herrgott?
Man bewegt sie wie die Pferde, damit sie nicht frühzeitig
sterben –
sie sollen leidensfähig erhalten werden,
und im Schubkasten des Gefängnispastors liegt eine Bibel.
Daraus liest er ihnen von Zeit zu Zeit etwas vor und glaubt
wirklich,
er sei besser als sie.
Siehst du sie in ihrer Kirche sitzen, Herrgott?
Fühlst du sie leiden?
Nachts bedrängen sie wüste Träume;
ihre innere Sekretion ist nicht in Ordnung,
sie sehen riesige Geschlechtsteile auf Beinen
und zupfen an sich herum ...
Fühlst du sie leiden?
Ja, sie haben gefehlt – das ist wahr.
Doch kann kein Mensch den andern bestrafen, er kann ihn nur
quälen.
Denn Schuld und Strafe kommen niemals zusammen.
Ja, sie haben gefehlt, das ist wahr.
Da sitzen sie und leiden:
Weil sie gestohlen haben;
weil ihre Eltern nur einen verwüsteten Körper zeugen
konnten;
weil sie in Spanien eine Republik haben wollten;
weil sie Stalins Politik nicht billigen;
weil sie den Duce nicht lieben;
weil sie in Amerika Gewerkschaften gründen
wollten ...
Sie sind Späne des irdischen Sägewerks.
Die Gerechten können nicht sein, wenn die Ungerechten nicht
wären.
Ja, sie haben gefehlt – das ist wahr.
Und so ist es eingeteilt:
Sie haben gesündigt.
Andre haben sie verurteilt.
Wieder andre vollstrecken das Urteil.
Was haben diese drei Dinge miteinander zu tun?
Gott, du siehst es –!
Erbarme, erbarme dich der Gefangenen!
Der Mensch, der da richtet, erbarmt sich nicht.
Man müßte ihn quälen, wiederum,
und wiederum wäre nichts damit getan.
Hörst du sie, siehst du sie, fühlst du sie,
die Gefangenen –?
Sie sitzen muffig riechend und essen ein muffiges Essen,
holen es mit dem Blechlöffel aus den amtlichen Gefäßen
und führen es in ihren privaten Mund.
Der Körper verdaut es,
und es ist ganz sinnlos, was sie da tun.
Hörst du sie schlucken, Herrgott?
Siehst du sie im Hof trotten, Herrgott?
Man bewegt sie wie die Pferde, damit sie nicht frühzeitig
sterben –
sie sollen leidensfähig erhalten werden,
und im Schubkasten des Gefängnispastors liegt eine Bibel.
Daraus liest er ihnen von Zeit zu Zeit etwas vor und glaubt
wirklich,
er sei besser als sie.
Siehst du sie in ihrer Kirche sitzen, Herrgott?
Fühlst du sie leiden?
Nachts bedrängen sie wüste Träume;
ihre innere Sekretion ist nicht in Ordnung,
sie sehen riesige Geschlechtsteile auf Beinen
und zupfen an sich herum ...
Fühlst du sie leiden?
Ja, sie haben gefehlt – das ist wahr.
Doch kann kein Mensch den andern bestrafen, er kann ihn nur
quälen.
Denn Schuld und Strafe kommen niemals zusammen.
Ja, sie haben gefehlt, das ist wahr.
Da sitzen sie und leiden:
Weil sie gestohlen haben;
weil ihre Eltern nur einen verwüsteten Körper zeugen
konnten;
weil sie in Spanien eine Republik haben wollten;
weil sie Stalins Politik nicht billigen;
weil sie den Duce nicht lieben;
weil sie in Amerika Gewerkschaften gründen
wollten ...
Sie sind Späne des irdischen Sägewerks.
Die Gerechten können nicht sein, wenn die Ungerechten nicht
wären.
Ja, sie haben gefehlt – das ist wahr.
Und so ist es eingeteilt:
Sie haben gesündigt.
Andre haben sie verurteilt.
Wieder andre vollstrecken das Urteil.
Was haben diese drei Dinge miteinander zu tun?
Gott, du siehst es –!
Erbarme, erbarme dich der Gefangenen!
Der Mensch, der da richtet, erbarmt sich nicht.
Man müßte ihn quälen, wiederum,
und wiederum wäre nichts damit getan.
Hörst du sie, siehst du sie, fühlst du sie,
die Gefangenen –?
envoyé par Marco Valdo M.I. - 11/5/2014 - 19:45
Langue: français
Version française – LES PRISONNIERS – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson allemande – Die Gefangenen – Theobald Tiger alias Kurt Tucholsky – 1931
Texte Theobald Tiger in Die Weltbühne, 14.04.1931, Nr. 15, S. 534.
Chanson allemande – Die Gefangenen – Theobald Tiger alias Kurt Tucholsky – 1931
Texte Theobald Tiger in Die Weltbühne, 14.04.1931, Nr. 15, S. 534.
LES PRISONNIERS
Les entends-tu avaler, Dieu du ciel ?
Ils sont assis sentant le moisi, ils mangent du moisi et
Ils le prennent d'une cuillère en fer dans les gamelles officielles
Pour l'amener à leur bouche privée.
Le corps digère ça,
Mais c'est tout à fait insensé
Ce qu'ils font là.
Les entends-tu avaler, Dieu du ciel ?
Les vois-tu trotter dans la cour, Seigneur ?
On les mène comme des chevaux, afin qu'ils ne meurent pas trop rapidement –
Il importe qu'ils soient souffrants,
Il y a une bible dans le tiroir du pasteur.
Il leur lit de temps en temps une phrase ou deux
Croyant qu'il est meilleur qu'eux.
Les vois-tu assis dans ton temple, Seigneur ?
Sens-tu comme ils souffrent ?
La nuit, des rêves troubles les harcèlent ;
Leur libido est en désordre,
Ils voient d'énormes sexes sur pattes
Et les poursuivent
Sens-tu comme ils souffrent ?
Oui, ils ont failli – c'est vrai.
Aucun homme ne peut punir un autre, seulement lui infliger un tourment.
Car la dette et la punition ne viennent jamais au même moment.
Oui, ils ont failli, c'est vrai.
Ils sont assis là et souffrent :
Car ils ont volé ;
Car leurs parents ne purent engendrer qu'un corps ravagé ;
Car ils voulaient une république en Espagne ;
Car ils n'approuvent pas la politique de Staline;
Car ils n'aiment pas le Duce ;
Car ils voulaient fonder des syndicats en Amérique…
Ils sont la lie de la terre.
Les justes ne peuvent exister, s'il n'y a les injustes.
Oui, ils ont failli, c'est vrai.
Et ainsi, il est ordonné :
Eux, ils ont péché.
D'autres les ont condamnés.
D'autres encore exécutent le jugement.
Qu'ont à faire ensemble tous ces gens ?
Oh dieu, vois !
Aie pitié, aie pitié des prisonniers !
L'homme qui condamne, n'a aucune pitié.
On doit le tourmenter, encore une fois,
Et même ainsi, rien ne serait encore réglé.
Les entends-tu, les vois-tu, les comprends-tu, les prisonniers ?
Les entends-tu avaler, Dieu du ciel ?
Ils sont assis sentant le moisi, ils mangent du moisi et
Ils le prennent d'une cuillère en fer dans les gamelles officielles
Pour l'amener à leur bouche privée.
Le corps digère ça,
Mais c'est tout à fait insensé
Ce qu'ils font là.
Les entends-tu avaler, Dieu du ciel ?
Les vois-tu trotter dans la cour, Seigneur ?
On les mène comme des chevaux, afin qu'ils ne meurent pas trop rapidement –
Il importe qu'ils soient souffrants,
Il y a une bible dans le tiroir du pasteur.
Il leur lit de temps en temps une phrase ou deux
Croyant qu'il est meilleur qu'eux.
Les vois-tu assis dans ton temple, Seigneur ?
Sens-tu comme ils souffrent ?
La nuit, des rêves troubles les harcèlent ;
Leur libido est en désordre,
Ils voient d'énormes sexes sur pattes
Et les poursuivent
Sens-tu comme ils souffrent ?
Oui, ils ont failli – c'est vrai.
Aucun homme ne peut punir un autre, seulement lui infliger un tourment.
Car la dette et la punition ne viennent jamais au même moment.
Oui, ils ont failli, c'est vrai.
Ils sont assis là et souffrent :
Car ils ont volé ;
Car leurs parents ne purent engendrer qu'un corps ravagé ;
Car ils voulaient une république en Espagne ;
Car ils n'approuvent pas la politique de Staline;
Car ils n'aiment pas le Duce ;
Car ils voulaient fonder des syndicats en Amérique…
Ils sont la lie de la terre.
Les justes ne peuvent exister, s'il n'y a les injustes.
Oui, ils ont failli, c'est vrai.
Et ainsi, il est ordonné :
Eux, ils ont péché.
D'autres les ont condamnés.
D'autres encore exécutent le jugement.
Qu'ont à faire ensemble tous ces gens ?
Oh dieu, vois !
Aie pitié, aie pitié des prisonniers !
L'homme qui condamne, n'a aucune pitié.
On doit le tourmenter, encore une fois,
Et même ainsi, rien ne serait encore réglé.
Les entends-tu, les vois-tu, les comprends-tu, les prisonniers ?
envoyé par Marco Valdo M.I. - 11/5/2014 - 19:46
Langue: italien
Versione italiana di Francesco Mazzocchi
Richiama quel che scriveva Rosa Luxemburg poche settimane prima d'essere assassinata in questo articolo pubblicato su Die Rote Fahne [La bandiera rossa]
Zentralorgan des Spartakusbundes [organo centrale della Lega di Spartaco] del 18 novembre 1918
Un dovere morale
Per le vittime politiche del vecchio dominio reazionario noi non volemmo alcuna «amnistia», alcuna grazia. Pretendemmo il nostro diritto a libertà, lotta e rivoluzione per quelle centinaia di persone leali e coraggiose, che languivano in penitenziari e carceri, perché sotto la dittatura della sciabola della banda di delinquenti imperialista lottavano per libertà del popolo, pace, socialismo. Ora esse sono tutte libere. Noi siamo nuovamente schierati, pronti alla lotta. Non gli arbitri coi loro complici borghesi ed il principe Max in testa ci hanno liberato, la rivoluzione proletaria ha fatto saltare le porte delle nostre casematte.
Ma un’altra categoria di tristi abitanti di quelle tetre case è stata completamente dimenticata. Nessuno ha pensato finora alle migliaia di pallide, consunte figure, che languirono per anni dietro le mura delle carceri e penitenziari per punizione di reati comuni.
E tuttavia sono infelici vittime dell’infame ordine sociale, contro il quale si volgeva la rivoluzione, vittime della guerra imperialista, del bisogno e della miseria cresciuti ad insopportabile tormento, che per la bestiale macelleria umana in nature deboli, affette da tare ereditarie, ha scatenato tutti i cattivi istinti.
La giustizia di classe borghese s’è dimostrata ancora una volta come la rete, attraverso le cui maglie sgusciano fuori comodamente lucci predatori, mentre piccoli spinarelli vi si dibattono senza aiuto. Gli strozzini di guerra milionari sono andati per lo più impuniti o con multe irrisorie, i piccoli ladri e ladre sono stati puniti con draconiane pene detentive.
Alla fame, tremando dal freddo nelle celle non riscaldate, oppressi nel morale dallo spavento di quattro anni di guerra, questi figli illegittimi della società hanno aspettato grazia, mitigazione.
Hanno aspettato invano. L’ultimo Hohenzoller da buon sovrano aveva dimenticato i miserabili per le preoccupazioni del massacro dei popoli e della spartizione delle corone. Dalla conquista di Liegi per quattro anni non c’è più stata un’amnistia degna di nota, neanche per la festa ufficiale degli schiavi tedeschi, il «compleanno del Kaiser».
Ora la rivoluzione proletaria deve con un piccolo raggio della sua grazia rischiarare la cupa esistenza nelle carceri e penitenziari, ridurre le pene draconiane, eliminare il barbarico sistema disciplinare — catene, pene corporali!! —, migliorare quanto possibile il trattamento, l’assistenza sanitaria, le condizioni di nutrizione e lavoro. È un dovere morale!
Il sistema penale vigente, che tutto emana il brutale spirito di classe e la barbarie del capitalismo, dev’essere una buona volta eliminato radicalmente. Si deve subito metter mano ad una radicale riforma dell’esecuzione della pena. Una completamente nuova, corrispondente allo spirito del Socialismo può certo essere costruita solo sul fondamento d’un nuovo ordine economico e sociale. Delitto come pena hanno radice sempre in ultima linea nelle condizioni economiche della società. E una misura decisiva può senz’altro essere attuata: la pena di morte, questa massima vergogna dell’ultrareazionario codice penale tedesco, deve sparire subito! Perché si esita a farlo nel governo di lavoratori e soldati? Ledebour, Barth, Däumig, il nobile Beccaria, che duecento anni fa ha denunciato in tutte le lingue civilizzate l’empietà della pena di morte, non è vissuto per voi? Non avete tempo, avete mille preoccupazioni, difficoltà, compiti davanti a voi. Certo. Ma prendete in mano l’orologio e guardate quanto tempo occorre per aprire la bocca e dire: la pena di morte è abrogata! O come, tra voi potrebbe esserci anche su questo un lungo dibattito con votazione? Vi invischiereste anche in questo caso nel lungo strascico delle formalità, dubbi di competenze, problemi di timbri e rubriche e ciarpame del genere?
Ah, come questa rivoluzione tedesca è — tedesca! Come è insulsa, pedante, senza slancio, senza splendore, senza grandezza. La dimenticanza della pena di morte è solo un piccolo, singolo segno. Ma come è solito tradirsi proprio in simili piccoli tratti l’intimo spirito del tutto! Si prenda un qualsiasi libro di storia della grande Rivoluzione Francese, si prenda l’asciutto Mignet. Si può leggere questo libro altro che col polso che batte e la fronte che brucia, si può metterlo giù, una volta aperto in un punto qualsiasi, prima che col fiato sospeso si sia sentito risuonare l’ultimo accordo del possente avvenimento? Come una sinfonia di Beethoven è salito nel gigantesco, una tempesta rintronante sull’organo dei tempi, grande e splendida nell’errore come nella riuscita, nella vittoria come nella sconfitta, nel primo ingenuo giubilo come nell’ultimo sospiro che si spegne. Ed ora da noi in Germania? Ad ogni passo, nel piccolo come nel grande si sente: Sono ancora i vecchi bravi compagni dei tempi della Socialdemocrazia tedesca beatamente assopita, per i quali il libretto del partito era tutto, l’essere umano e lo spirito niente. Ma non dimentichiamo: la storia del mondo non si fa senza grandezza spirituale, senza pathos morale, senza gesti nobili.
Liebknecht ed io abbiamo, nel lasciare gli spazi ospitali, dove abbiamo risieduto ultimamente — lui i suoi fratelli di prigionia rapati a zero, io le mie care povere prostitute e ladre, con le quali io ho passato la vita tre anni e mezzo sotto un solo tetto -, noi abbiamo loro promesso solennemente, quando ci accompagnavano con tristi sguardi: Noi non vi dimenticheremo!
Noi dal consiglio esecutivo dei lavoratori e dei soldati esigiamo un’immediata mitigazione del destino dei prigionieri in tutti gli istituti di pena della Germania!
Noi esigiamo l’eliminazione della pena di morte dal codice penale tedesco!
Sangue nei quattro anni della strage dei popoli imperialista è scorso a fiumi, a torrenti. Ora ogni goccia della preziosa linfa deve essere custodita con riverenza in coppe di cristallo. L’energia rivoluzionaria più spietata e l’umanità più generosa— questo solo è il vero respiro del Socialismo. Un mondo dev’essere rovesciato, ma ogni lacrima che è scorsa anche se poteva essere asciugata, è un’accusa, ed una persona che per affrettarsi ad un compito importante schiaccia un povero verme per brutale mancanza d’attenzione, commette un delitto. R. L.
Zentralorgan des Spartakusbundes [organo centrale della Lega di Spartaco] del 18 novembre 1918
Un dovere morale
Per le vittime politiche del vecchio dominio reazionario noi non volemmo alcuna «amnistia», alcuna grazia. Pretendemmo il nostro diritto a libertà, lotta e rivoluzione per quelle centinaia di persone leali e coraggiose, che languivano in penitenziari e carceri, perché sotto la dittatura della sciabola della banda di delinquenti imperialista lottavano per libertà del popolo, pace, socialismo. Ora esse sono tutte libere. Noi siamo nuovamente schierati, pronti alla lotta. Non gli arbitri coi loro complici borghesi ed il principe Max in testa ci hanno liberato, la rivoluzione proletaria ha fatto saltare le porte delle nostre casematte.
Ma un’altra categoria di tristi abitanti di quelle tetre case è stata completamente dimenticata. Nessuno ha pensato finora alle migliaia di pallide, consunte figure, che languirono per anni dietro le mura delle carceri e penitenziari per punizione di reati comuni.
E tuttavia sono infelici vittime dell’infame ordine sociale, contro il quale si volgeva la rivoluzione, vittime della guerra imperialista, del bisogno e della miseria cresciuti ad insopportabile tormento, che per la bestiale macelleria umana in nature deboli, affette da tare ereditarie, ha scatenato tutti i cattivi istinti.
La giustizia di classe borghese s’è dimostrata ancora una volta come la rete, attraverso le cui maglie sgusciano fuori comodamente lucci predatori, mentre piccoli spinarelli vi si dibattono senza aiuto. Gli strozzini di guerra milionari sono andati per lo più impuniti o con multe irrisorie, i piccoli ladri e ladre sono stati puniti con draconiane pene detentive.
Alla fame, tremando dal freddo nelle celle non riscaldate, oppressi nel morale dallo spavento di quattro anni di guerra, questi figli illegittimi della società hanno aspettato grazia, mitigazione.
Hanno aspettato invano. L’ultimo Hohenzoller da buon sovrano aveva dimenticato i miserabili per le preoccupazioni del massacro dei popoli e della spartizione delle corone. Dalla conquista di Liegi per quattro anni non c’è più stata un’amnistia degna di nota, neanche per la festa ufficiale degli schiavi tedeschi, il «compleanno del Kaiser».
Ora la rivoluzione proletaria deve con un piccolo raggio della sua grazia rischiarare la cupa esistenza nelle carceri e penitenziari, ridurre le pene draconiane, eliminare il barbarico sistema disciplinare — catene, pene corporali!! —, migliorare quanto possibile il trattamento, l’assistenza sanitaria, le condizioni di nutrizione e lavoro. È un dovere morale!
Il sistema penale vigente, che tutto emana il brutale spirito di classe e la barbarie del capitalismo, dev’essere una buona volta eliminato radicalmente. Si deve subito metter mano ad una radicale riforma dell’esecuzione della pena. Una completamente nuova, corrispondente allo spirito del Socialismo può certo essere costruita solo sul fondamento d’un nuovo ordine economico e sociale. Delitto come pena hanno radice sempre in ultima linea nelle condizioni economiche della società. E una misura decisiva può senz’altro essere attuata: la pena di morte, questa massima vergogna dell’ultrareazionario codice penale tedesco, deve sparire subito! Perché si esita a farlo nel governo di lavoratori e soldati? Ledebour, Barth, Däumig, il nobile Beccaria, che duecento anni fa ha denunciato in tutte le lingue civilizzate l’empietà della pena di morte, non è vissuto per voi? Non avete tempo, avete mille preoccupazioni, difficoltà, compiti davanti a voi. Certo. Ma prendete in mano l’orologio e guardate quanto tempo occorre per aprire la bocca e dire: la pena di morte è abrogata! O come, tra voi potrebbe esserci anche su questo un lungo dibattito con votazione? Vi invischiereste anche in questo caso nel lungo strascico delle formalità, dubbi di competenze, problemi di timbri e rubriche e ciarpame del genere?
Ah, come questa rivoluzione tedesca è — tedesca! Come è insulsa, pedante, senza slancio, senza splendore, senza grandezza. La dimenticanza della pena di morte è solo un piccolo, singolo segno. Ma come è solito tradirsi proprio in simili piccoli tratti l’intimo spirito del tutto! Si prenda un qualsiasi libro di storia della grande Rivoluzione Francese, si prenda l’asciutto Mignet. Si può leggere questo libro altro che col polso che batte e la fronte che brucia, si può metterlo giù, una volta aperto in un punto qualsiasi, prima che col fiato sospeso si sia sentito risuonare l’ultimo accordo del possente avvenimento? Come una sinfonia di Beethoven è salito nel gigantesco, una tempesta rintronante sull’organo dei tempi, grande e splendida nell’errore come nella riuscita, nella vittoria come nella sconfitta, nel primo ingenuo giubilo come nell’ultimo sospiro che si spegne. Ed ora da noi in Germania? Ad ogni passo, nel piccolo come nel grande si sente: Sono ancora i vecchi bravi compagni dei tempi della Socialdemocrazia tedesca beatamente assopita, per i quali il libretto del partito era tutto, l’essere umano e lo spirito niente. Ma non dimentichiamo: la storia del mondo non si fa senza grandezza spirituale, senza pathos morale, senza gesti nobili.
Liebknecht ed io abbiamo, nel lasciare gli spazi ospitali, dove abbiamo risieduto ultimamente — lui i suoi fratelli di prigionia rapati a zero, io le mie care povere prostitute e ladre, con le quali io ho passato la vita tre anni e mezzo sotto un solo tetto -, noi abbiamo loro promesso solennemente, quando ci accompagnavano con tristi sguardi: Noi non vi dimenticheremo!
Noi dal consiglio esecutivo dei lavoratori e dei soldati esigiamo un’immediata mitigazione del destino dei prigionieri in tutti gli istituti di pena della Germania!
Noi esigiamo l’eliminazione della pena di morte dal codice penale tedesco!
Sangue nei quattro anni della strage dei popoli imperialista è scorso a fiumi, a torrenti. Ora ogni goccia della preziosa linfa deve essere custodita con riverenza in coppe di cristallo. L’energia rivoluzionaria più spietata e l’umanità più generosa— questo solo è il vero respiro del Socialismo. Un mondo dev’essere rovesciato, ma ogni lacrima che è scorsa anche se poteva essere asciugata, è un’accusa, ed una persona che per affrettarsi ad un compito importante schiaccia un povero verme per brutale mancanza d’attenzione, commette un delitto. R. L.
I PRIGIONIERI
Li senti inghiottire, Signore?
Siedono puzzando di muffa e mangiano cibo ammuffito,
lo prendono col cucchiaio di latta dalle gavette d’ufficio
e lo portano nelle loro bocche private.
Il corpo lo digerisce,
ed è tutto senza senso, quel che fanno lì.
Li senti inghiottire, Signore?
Li vedi trottare nel cortile, Signore?
Li si muove come i cavalli, in modo che non muoiano prematuramente–
devono essere mantenuti in grado di soffrire,
e nel cassetto del pastore del carcere c’è una Bibbia.
Da quella di tempo in tempo legge loro qualcosa e crede veramente,
di essere meglio di loro.
Li vedi seduti nella loro chiesa, Signore?
Li senti soffrire?
La notte li opprimono brutti sogni;
il loro sistema endocrino non è in ordine,
vedono giganteschi organi sessuali con le gambe
e si contraggono...
Li senti soffrire?
Sì, loro hanno sbagliato – questo è vero.
Ma nessuna persona può punire un’altra, la può soltanto tormentare.
Perché colpa e punizione non coincidono mai.
Sì, loro hanno sbagliato – questo è vero.
Lì siedono e soffrono:
Perché hanno rubato;
perché i loro genitori potevano creare solo un corpo devastato;
perché in Spagna volevano avere una repubblica;
perché non gradiscono la politica di Stalin;
perché non amano il Duce;
perché in America volevano fondare sindacati...
Loro sono la segatura della segheria terrena.
I giusti non potrebbero esserci, se non ci fossero gli ingiusti.
Sì, loro hanno sbagliato – questo è vero.
E così è stato assegnato:
Loro hanno peccato.
Altri li hanno condannati.
Di nuovo altri eseguono il giudizio.
Che hanno da fare insieme queste tre cose?
Dio, tu lo vedi –!
Abbi pietà, abbi pietà dei prigionieri!
La persona che qui giudica non ha pietà.
Si dovrebbe tormentare quella, invece,
e anche così non si concluderebbe niente.
Li ascolti, li vedi, li senti,
i prigionieri –?
Li senti inghiottire, Signore?
Siedono puzzando di muffa e mangiano cibo ammuffito,
lo prendono col cucchiaio di latta dalle gavette d’ufficio
e lo portano nelle loro bocche private.
Il corpo lo digerisce,
ed è tutto senza senso, quel che fanno lì.
Li senti inghiottire, Signore?
Li vedi trottare nel cortile, Signore?
Li si muove come i cavalli, in modo che non muoiano prematuramente–
devono essere mantenuti in grado di soffrire,
e nel cassetto del pastore del carcere c’è una Bibbia.
Da quella di tempo in tempo legge loro qualcosa e crede veramente,
di essere meglio di loro.
Li vedi seduti nella loro chiesa, Signore?
Li senti soffrire?
La notte li opprimono brutti sogni;
il loro sistema endocrino non è in ordine,
vedono giganteschi organi sessuali con le gambe
e si contraggono...
Li senti soffrire?
Sì, loro hanno sbagliato – questo è vero.
Ma nessuna persona può punire un’altra, la può soltanto tormentare.
Perché colpa e punizione non coincidono mai.
Sì, loro hanno sbagliato – questo è vero.
Lì siedono e soffrono:
Perché hanno rubato;
perché i loro genitori potevano creare solo un corpo devastato;
perché in Spagna volevano avere una repubblica;
perché non gradiscono la politica di Stalin;
perché non amano il Duce;
perché in America volevano fondare sindacati...
Loro sono la segatura della segheria terrena.
I giusti non potrebbero esserci, se non ci fossero gli ingiusti.
Sì, loro hanno sbagliato – questo è vero.
E così è stato assegnato:
Loro hanno peccato.
Altri li hanno condannati.
Di nuovo altri eseguono il giudizio.
Che hanno da fare insieme queste tre cose?
Dio, tu lo vedi –!
Abbi pietà, abbi pietà dei prigionieri!
La persona che qui giudica non ha pietà.
Si dovrebbe tormentare quella, invece,
e anche così non si concluderebbe niente.
Li ascolti, li vedi, li senti,
i prigionieri –?
envoyé par Francesco Mazzocchi - 12/3/2022 - 09:03
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Kurt Tucholsky - 1931
Theobald Tiger in Die Weltbühne, 14.04.1931, Nr. 15, S. 534