Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Il pleut sur les vendanges,
Le vin sera mouillé;
Et le blé mutilé
Se pourrit dans les granges.
Les humains se font vieux
Sur la machine ronde,
Où le frisson des gueux
Gagne un peu tout le monde.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Il pleut de la misère,
Il pleut des croix d'honneur,
Il pleut des gens sans coeur
Et des armes de guerre.
Bismarck, l'homme au canon,
Proclame sa vengeance,
Et ses chevaux, dit-on,
Vont venir boire en France!
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Enjambant nos frontières.
Les Prussiens entreront:
Les Français s'armeront
De fusils et de pierres.
On verra le tableau
De sanglantes batailles,
Et l'avide corbeau
Déchirer des entrailles.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Pour attirer le monde,
On expose à Paris,
Et de tous les pays
On se presse à la ronde:
On expose des chiens,
Des fusils-à-aiguilles,
Des canons, des vauriens,
Des magots et des filles!
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Afin de nous instruire,
On fonde des journaux;
Les blancs, les libéraux
Veulent tomber l'empire.
Ils sont, comme pas un,
Plus méchants que la peste,
Mais en temps opportun
On retourne sa veste.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
En fait d'art et de gloire.
Plus rigide à présent.
On veut, pour son argent.
De quoi manger et boire.
On ne s'incline plus.
En ce temps d'aventures,
Que devant les écus
Et les caricatures!
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
L'empereur se réveille,
Se drape en son manteau;
Mais la gloire aussitôt
Le tirant par l'oreille,
Il rêve cent combats
Pour la France héroïque,
Et nos pauvres soldats
Vont mourir au Mexique.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
En braves camarades,
Les Français d'autrefois.
Pour défendre leurs droits,
Faisaient des barricades.
Mais ce bon temps a fui.
Et, traînant la misère,
Les hommes d'aujourd'hui
Portent la muselière.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
La bande impériale
Fait noces et festins:
Ses Morny, ses catins
Narguent la capitale!
Bien que payant les frais,
Le peuple s'en console
En lisant les hauts faits
De monsieur Rocambole.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Il pleut sur les vendanges,
Le vin sera mouillé;
Et le blé mutilé
Se pourrit dans les granges.
Les humains se font vieux
Sur la machine ronde,
Où le frisson des gueux
Gagne un peu tout le monde.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Il pleut de la misère,
Il pleut des croix d'honneur,
Il pleut des gens sans coeur
Et des armes de guerre.
Bismarck, l'homme au canon,
Proclame sa vengeance,
Et ses chevaux, dit-on,
Vont venir boire en France!
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Enjambant nos frontières.
Les Prussiens entreront:
Les Français s'armeront
De fusils et de pierres.
On verra le tableau
De sanglantes batailles,
Et l'avide corbeau
Déchirer des entrailles.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Pour attirer le monde,
On expose à Paris,
Et de tous les pays
On se presse à la ronde:
On expose des chiens,
Des fusils-à-aiguilles,
Des canons, des vauriens,
Des magots et des filles!
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
Afin de nous instruire,
On fonde des journaux;
Les blancs, les libéraux
Veulent tomber l'empire.
Ils sont, comme pas un,
Plus méchants que la peste,
Mais en temps opportun
On retourne sa veste.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
En fait d'art et de gloire.
Plus rigide à présent.
On veut, pour son argent.
De quoi manger et boire.
On ne s'incline plus.
En ce temps d'aventures,
Que devant les écus
Et les caricatures!
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
L'empereur se réveille,
Se drape en son manteau;
Mais la gloire aussitôt
Le tirant par l'oreille,
Il rêve cent combats
Pour la France héroïque,
Et nos pauvres soldats
Vont mourir au Mexique.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
En braves camarades,
Les Français d'autrefois.
Pour défendre leurs droits,
Faisaient des barricades.
Mais ce bon temps a fui.
Et, traînant la misère,
Les hommes d'aujourd'hui
Portent la muselière.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
La bande impériale
Fait noces et festins:
Ses Morny, ses catins
Narguent la capitale!
Bien que payant les frais,
Le peuple s'en console
En lisant les hauts faits
De monsieur Rocambole.
Ah! le joli temps!
Mes enfants,
Ah! le joli temps!
envoyé par Bernart Bartleby - 30/4/2014 - 16:37
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Versi di Jean-Baptiste Clément
Musica di Joseph Darcier (1819-1883), insegnante di canto e musica, attore di teatro, cantante, cantautore, musicista, compositore e goguettier.
Una canzone scritta quando era ormai chiaro che lo scontro con la Prussia di Bismarck sarebbe stato inevitabile, mentre Napoleone III e la sua corte si baloccavano tra l’esposizione internazionale del 1867 (che avrebbe dovuto essere la vetrina della potenza francese), avventure militari extraeuropee dagli esiti disastrosi (Messico e Corea), nozze e festini e saccheggio del patrimonio pubblico (c’è un riferimento a Charles de Morny, uomo politico, finanziere, grande affarista e speculatore, che era il protetto fratellastro dell’imperatore)…