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Les souris

Jean-Baptiste Clément
Lingua: Francese


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[1867]
Parole e musica di Jean Baptist Clemént



Nel 1866 e 1867 il raccolto di grano era stato abbondante e i magazzini erano pieni. Eppure a Parigi il prezzo del pane salì a dismisura. Evidentemente, ancora una volta (vedi le rivolte del 1795 e 1846), i ricchi stavano speculando e affamando. Nel faubourg Saint-Antoine, quartiere operaio di Parigi, scoppiò l’ennesima rivolta, ma questa preludeva già all’ormai prossima Comune...
Au citoyen Grisel

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

Dur est le temps, cher est le pain,
Les enfants gémissent la faim,
L'homme travaille comme un nègre
Et s'abreuve avec du vin aigre.
Cependant j'ai vu, mes enfants.
Bien des tonneaux pour les vendanges,
Beaucoup de gerbes dans les granges,
De grandes meules dans les champs.

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

Puisque le pain passe vingt sous,
Que nous avons des faims de loups,
Aux gros fermiers allons apprendre
Que nous ne voulons plus attendre.
Ha ! faites battre votre grain :
Quand tiraillé dans la poitrine,
Le peuple crie à la famine,
Il faut répondre par du pain !

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

Les souris font joyeux repas
Et c'est nous qui ne mangeons pas...
Qui dit peuple, dit bonne bête!
Oui, mais parfois il a sa tête ;
Holà! des blés ! ou, gros fermier,
Crains que la faim, donnant les fièvres,
Nous allions tous la mort aux lèvres,
Te l'arracher sans le payer!

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

Souvenez-vous, accapareurs,
Que la famine a ses horreurs ;
Au peuple pris par les entrailles
Il faut de grandes funérailles!
Quand à sa faim on ne répond
Que par le glaive et l'insolence,
Plein d'une farouche éloquence,
Le peuple parle avec du plomb !

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

Et le plomb ça rend bien méchant,
Le plomb ça fait couler du sang-,
Ça met la furie à la bouche,
Ça détruit tout ce que ça touche!
C'est au plomb, formidable voix,
Qu'il faut qu'on cède ou qu'on réponde,
Et que les maîtres de ce monde
Se brûleront toujours les doigts !

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

Ho ! plus de meules dans les champs
Qui pourrissent au mauvais temps.
De greniers pleins jusqu'aux fenêtres.
Le blé n'a que la faim pour maîtres!
Allons, gens de mauvaise foi,
Faites que le pain diminue
Ou nous descendons dans la rue,
Dans la rue où le peuple est roi !

Les souris
Ne sont pas bégueules.
Aux souris,
Gens de Paris,
Laisserez-vous manger les meules...
Les meules,
Aux riches épis.

inviata da Bernart Bartleby - 29/4/2014 - 12:06


“En 1867, le pain fut cher à Paris. Les mères de famille doivent s'en souvenir. Il y eut même à ce sujet quelques rassemblements dans le faubourg Antoine. Le bruit courut qu'un bataillon de ligne en garnison à Vincennes avait reçu des cartouches et devait descendre sur le faubourg. C'est toujours ainsi qu'on apaisera la faim du peuple, jusqu'au jour où il se fâchera tout rouge.
Rien cependant n'avait motivé cette hausse subite; la récolte avait été bonne en 1866 et meilleure encore en 1867. Et l’on savait que les greniers étaient remplis de blé. Il était évident qu'on spéculait,
comme on le fait encore aujourd'hui, sur la misère du peuple. C'est alors que cette chanson fut faite et, comme on le pense bien, la censure en refusa le visa et je fus un instant inquiété.
Bien que datant de quelques années, les chansons du genre de celle-ci sont encore d'à-propos. Les travailleurs qui savent combien le pain est toujours cher pour eux et combien, surtout, il est dur à gagner, seront de mon avis.”

(Jean-Baptiste Clemént, in “Chansons de Jean-Baptiste Clemént”, Parigi, 1885)

Bernart Bartleby - 29/4/2014 - 15:46




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