On n'est pas des saints
Pour la béatitude
On n'a que Cinzano
Pauvres orphelins
On prie par habitude
Pour notre Pernod
Monsieur le curé
Se signe quand on passe
Comme s'il voyait
Le diable dans sa glace
Nous, on n' a rien dit
On n'est pas d'ici
Des boîtes à chansons
Que l'on nourrit d'oseille
Et d'accordéon
Et puis le patron
Qui montre sa bouteille
Pour des picaillons
Des clients par-ci
Qui arrosent leur peine
Des clients par-là
Qui boivent leur quinzaine
En zinc ou en bois
Au comptoir, on boit
On a le bras long
Le long de demoiselles
Qu'on met sur le dos
On fleurit le long
Le long de leurs dentelles
Qui font le gros lot
On se lève tard
Au soleil des caresses
Vers midi moins le quart
Juste après la grand-messe
On tire comme on peut
Le diable par la queue
Quand le beaujolais
Au Café du Commerce
Vide ses coteaux
Qu'on soit beau ou laid
Le soleil vous transperce
Comme un fin couteau
Si tu vis longtemps
C'est pas de Vichy-fraise
Mais d'un différent
Avec le Père Lachaise
Dans le zinc ou dans le bois
Un mort, ça boit pas !
On n'est pas des loups
Mais dans la bergerie
On file où ? Lonlaine
Pauvres manitous
On manie tout ce qui brille
Tout passe à la semaine
On est des chrétiens
Mais faut pas nous la faire
Sacré nom d'un tien
Vaut mieux que t'auras la paire
Chacun ses ennuis
On n'est pas d'ici
Ah ! Le joli son
Qui monte des bouteilles
Sonnant du bouchon
Comme un vieux clairon
Sur le champ des merveilles
Sonne du canon
C'est vers les midis
Que se gagnent les guerres
Quand on introduit
Le caporal Sancerre
Dans notre paradis
Qui n'est pas d'ici
Quand on sera des saints
On foutra tout, lonlaire
Ici, là ou là
On sera tous copains
Et dans le ministère
On fera la java, tiens !
Monsieur le curé
Entre deux vobiscums
Ira se rhabiller
À la façon des hommes
C'est ce qu'on lui dira
Quand on radinera
Quand on radinera.
Pour la béatitude
On n'a que Cinzano
Pauvres orphelins
On prie par habitude
Pour notre Pernod
Monsieur le curé
Se signe quand on passe
Comme s'il voyait
Le diable dans sa glace
Nous, on n' a rien dit
On n'est pas d'ici
Des boîtes à chansons
Que l'on nourrit d'oseille
Et d'accordéon
Et puis le patron
Qui montre sa bouteille
Pour des picaillons
Des clients par-ci
Qui arrosent leur peine
Des clients par-là
Qui boivent leur quinzaine
En zinc ou en bois
Au comptoir, on boit
On a le bras long
Le long de demoiselles
Qu'on met sur le dos
On fleurit le long
Le long de leurs dentelles
Qui font le gros lot
On se lève tard
Au soleil des caresses
Vers midi moins le quart
Juste après la grand-messe
On tire comme on peut
Le diable par la queue
Quand le beaujolais
Au Café du Commerce
Vide ses coteaux
Qu'on soit beau ou laid
Le soleil vous transperce
Comme un fin couteau
Si tu vis longtemps
C'est pas de Vichy-fraise
Mais d'un différent
Avec le Père Lachaise
Dans le zinc ou dans le bois
Un mort, ça boit pas !
On n'est pas des loups
Mais dans la bergerie
On file où ? Lonlaine
Pauvres manitous
On manie tout ce qui brille
Tout passe à la semaine
On est des chrétiens
Mais faut pas nous la faire
Sacré nom d'un tien
Vaut mieux que t'auras la paire
Chacun ses ennuis
On n'est pas d'ici
Ah ! Le joli son
Qui monte des bouteilles
Sonnant du bouchon
Comme un vieux clairon
Sur le champ des merveilles
Sonne du canon
C'est vers les midis
Que se gagnent les guerres
Quand on introduit
Le caporal Sancerre
Dans notre paradis
Qui n'est pas d'ici
Quand on sera des saints
On foutra tout, lonlaire
Ici, là ou là
On sera tous copains
Et dans le ministère
On fera la java, tiens !
Monsieur le curé
Entre deux vobiscums
Ira se rhabiller
À la façon des hommes
C'est ce qu'on lui dira
Quand on radinera
Quand on radinera.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2014/1/30 - 17:46
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Chanson française – On n'est pas des saints – Léo Ferré – 1967
Donc, comme tu le vois, moi non plus, je n'avais pas oublié et tu as parfaitement interprété le sens profond de ce chant de révolte. « On n'est pas des saints ! », c'est en effet un peu, une paraphrase de notre « Noi, non siamo cristiani... » – Nous, nous ne sommes pas des chrétiens... Nous, les descendants de Cro-Magnon, comme on le disait naguère dans une autre chanson :
Que faites-vous de notre ancêtre Cro-Magon ?
Qui aux temps de la préhistoire,
Sans crucifix, sans religion,
Sans en faire toute une histoire
vivait déjà dans nos régions. » Noi, non siamo cristiani... Sans crucifix, sans religion (2)
nous les mécréants qui existions bien avant que des esprits malsains inventent l'image tutélaire de Dieu, cet instrument précieux pour assurer la domination que les riches imposent par mille moyens aux pauvres. C'est ce que disait le bon curé Meslier, qui en connaissait un bout sur la question, vu sa profession. Il testamento del parroco Meslier
Bref, Marco Valdo M.I., mon ami, cette Église et cette religion, comme toutes les religions du reste, c'est un instrument, un mise en scène , tout un cinéma afin de tromper le pauvre peuple et le berner, une machine de propagande du système pour mener les pauvres comme un troupeau... C'est la Propaganda Abteilung des riches dans la Guerre de cent Mille Ans. Ah, les bons pasteurs, fidèles servants des abattoirs... Ah, ce discours évangélique à l'usage des bénis... Ma, noi, non siamo cristiani... Et nous menons tranquillement notre petit bonhomme de chemin, tissant le linceul de ce vieux monde crédule, croyant, religieux, déiste, clérical et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.