Langue   

Brest, janvier 2002

Claude Michel
Langue: français


Claude Michel

Peut vous intéresser aussi...

Querida muerte (No nos maten)
(Renee Goust)
Les Penn Sardin
(Claude Michel)
Café, café
(Claude Michel)


[2002]
Parole e musica di Claude Michel.
Nel disco intitolato «Mais qu'est-ce qu'elles veulent encore?»


A Brest cette nuit-là, il fait humide et froid
Il y a du crachin, un petit vent de suroit
Et le long des boulevards, les feux des réverbères
Découpent dans le noir, des cônes de lumière, des cônes de lumière.

Entre l’ port et la gare, attirant les regards
Errent sur les trottoirs des longues silhouettes noires.
Elles viennent du Bénin ou bien du Nigeria
De pays de soleil où l’on ignore le froid.

Elles ont 16 ou 20 ans mais n’ont pas de papiers,
Pas d’âge, pas de nom, pas d’nationalité
Elles ont été vendues, dressées à coups de fouet
Et violées et battues jusqu’à tout accepter.

On les a déportées, parquées comme du bétail
Et à peine arrivées, vite mises au travail.
On les a amenées, en voiture, par paquets
Et là, brutalement, jetées sur le pavé.

Elles ignorent le nom de la ville, de la rue,
Et l’on parle une langue qu’elles ne comprennent plus.
Elles n’ont plus de famille, ne connaissent personne
Ce ne sont que des filles que le monde abandonne.

Là, au coin de la rue, elles sont à peine vêtues
Et le vent vient glacer leur peau beaucoup trop nue
Ces filles aux yeux si tristes mais à la peau de soie
Qu’on s’offre à la va-vite, avant d’ rentrer chez soi.

Leurs clients sont souvent d’honnêtes pères de famille
Très honorablement connus dans toute la ville
Qui ont parfois, eux-même, une fille du même âge,
Et pour laquelle ils rêvent amour et mariage.

Oui, mais me direz-vous, ce sont elles qui racolent
Et puis de temps en temps, il faut bien qu’on rigole.
Il n’y a pas de mal à jouir de ces filles-là
C’est tout à fait normal et elles sont là pour ça.

Sans vous, il n’y aurait pas les maquereaux d’la maffia
Sans vous, il n’y aurait pas ces petites putains-là
Qui tremblent tout à la fois, et de froid et d’effroi,
Et qui, avant 30 ans, vont mourir du SIDA.

Oserez-vous dire, messieurs, que vous ne saviez pas?

envoyé par Bernart Bartleby - 13/1/2014 - 18:55




Page principale CCG

indiquer les éventuelles erreurs dans les textes ou dans les commentaires antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org