Un jour, le bon Dieu s’éveillant,
Fut pour nous assez bienveillant.
Il met le nez à la fenêtre :
« Leur planète a péri peut-être. »
Dieu dit, et l’aperçoit bien loin
Qui tourne dans un petit coin.
Si je conçois comment on s’y comporte,
Je veux bien, dit-il, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Blancs ou noirs, gelés on rôtis,
Mortels que j’ai faits si petits,
Dit le bon Dieu d’un air paterne,
On prétend que je vous gouverne ;
Mais vous devez voir, Dieu merci,
Que j’ai des ministres aussi.
Si je n’en mets deux ou trois à la porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Pour vivre en paix, vous ai-je en vain
Donné des filles et du vin ?
À ma barbe, quoi ! des pygmées
M’appelant le Dieu des armées,
Osent, en invoquant mon nom,
Vous tirer des coups de canon !
Si j’ai jamais conduit une cohorte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Que font ces nains si bien parés,
Sur des trônes à clous dorés ?
Le front huilé, l’humeur altière,
Ces chefs de votre fourmilière
Disent que j’ai béni leurs droits,
Et que par ma grâce ils sont rois.
Si c’est par moi qu’ils règnent de la sorte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Je nourris d’autres nains tout noirs
Dont mon nez craint les encensoirs.
Ils font de la vie un carême,
Et mon nom lancent l’anathème,
Dans des sermons fort beaux, ma foi,
Mais qui sont de l’hébreu pour moi.
Si je crois rien de ce qu’on y rapporte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Enfants, ne m’en veuillez donc plus :
Les bons cœurs seront mes élus.
Sans que pour cela je vous noie,
Faites l’amour, vivez en joie :
Narguez vos grands et vos cafards.
Adieu, car je crains les mouchards.
À ces gens-là si j’ouvre un jour ma porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Fut pour nous assez bienveillant.
Il met le nez à la fenêtre :
« Leur planète a péri peut-être. »
Dieu dit, et l’aperçoit bien loin
Qui tourne dans un petit coin.
Si je conçois comment on s’y comporte,
Je veux bien, dit-il, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Blancs ou noirs, gelés on rôtis,
Mortels que j’ai faits si petits,
Dit le bon Dieu d’un air paterne,
On prétend que je vous gouverne ;
Mais vous devez voir, Dieu merci,
Que j’ai des ministres aussi.
Si je n’en mets deux ou trois à la porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Pour vivre en paix, vous ai-je en vain
Donné des filles et du vin ?
À ma barbe, quoi ! des pygmées
M’appelant le Dieu des armées,
Osent, en invoquant mon nom,
Vous tirer des coups de canon !
Si j’ai jamais conduit une cohorte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Que font ces nains si bien parés,
Sur des trônes à clous dorés ?
Le front huilé, l’humeur altière,
Ces chefs de votre fourmilière
Disent que j’ai béni leurs droits,
Et que par ma grâce ils sont rois.
Si c’est par moi qu’ils règnent de la sorte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Je nourris d’autres nains tout noirs
Dont mon nez craint les encensoirs.
Ils font de la vie un carême,
Et mon nom lancent l’anathème,
Dans des sermons fort beaux, ma foi,
Mais qui sont de l’hébreu pour moi.
Si je crois rien de ce qu’on y rapporte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
Enfants, ne m’en veuillez donc plus :
Les bons cœurs seront mes élus.
Sans que pour cela je vous noie,
Faites l’amour, vivez en joie :
Narguez vos grands et vos cafards.
Adieu, car je crains les mouchards.
À ces gens-là si j’ouvre un jour ma porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m’emporte,
Je veux bien que le diable m’emporte.
inviata da Bernart - 22/11/2013 - 13:57
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Versi di Pierre-Jean de Béranger, sull’aria di una canzone popolare intitolata“Tout le long de la rivière”
Nel volume “Œuvres complètes de Béranger”, a cura di H. Fournier, 1839.
Interpretata, tra gli altri, da Germaine Montéro nel disco “Germaine Montero, 10 chansons de Beranger” pubblicato nel 1955.
Il buon Dio guardando la Terra: “Perché, razza di pigmei, minuscoli esseri stupidi ed insignificanti, vi fate a pezzi a colpi di cannone, e per giunta in nome mio? Se non riuscite a vivere in pace, che cosa ve li ho dati a fare io il vino e le donne? Fate l’amore, vivete nella gioia! Smettete di scannarvi, che il Diavolo mi porti!”