Poussant les volets bleus pour faire entrer le ciel,
Vrai miroir de la mer, poli au sable blanc,
Aucun enfant d'Hoëdic n'a plus compris Noël
Ni les plages de suie huilées aux vents tournants.
Des bassans assez fous pour croire encore les hommes
Ailes et têtes plombées par leur lourde raison
S'en vont mourir en Groix dérivants et s'endorment
Entre des goélands englués au goudron.
La Belle-Ile est aveugle, empêchée d'eau de sel
Par un épais garrot qui l'étouffe en serrant.
Loin de Houat, loin d' Hoëdic les sœurs qu'on déjumelle
Noirmoutier et l'île d'Yeux pleurent des caillots de sang.
Ta maman porte une main à ses joues barbouillées
Fouettés par le grand large ses cheveux s'embrouillonnent.
Rentrons vite mon gamin, fiston d'amours salées,
Grand père pleurait déjà face au Torrey-Canyon .
Ta menotte dans mon poing, rentrons vite mon bonhomme
Mon seul vrai beau métier c'est vous deux à aimer
Le sel de nos baisers et ma dignité d'homme
Je les pêche dans la mer… Et j'ai envie de tuer.
En billets, en Euros, Yen ou livres Sterling
Les milliards du pétrole nappent toujours d'argent sale
Les sueurs, les cœurs, les riens, Bécasseaux sanderling
Celui qui donne la main sans honte de ses cals.
Des îles au continent, les refuges des marais
Voient crever les migrants pour leur dernière escale;
Courlis, Bernaches-cravants, Tournepierres à collier,
Le deuil ourle le col du printemps qui s'installe.
Le bitume est en mer et ça n'est pas un rêve,
Il écrase la houle qui roulait les bateaux.
Tous les vélos de l'île sont restés à la grève.
Hoëdic marche sur Nantes pour la messe aux oiseaux.
Aline dit " C'est la pluie " en balayant ses larmes.
De faux embruns trop gras se mouchent à sa chemise.
On s'est connu enfants tirant les mêmes armes :
Râteaux, pelles et poubelles pour l'Amoco-Cadiz.
Ta menotte dans mon poing, rentrons vite mon bonhomme
Mon seul vrai beau métier c'est vous deux à aimer
Le sel de nos baisers et ma dignité d'homme
Je les pêche dans la mer… Et j'ai envie de tuer.
Plus haut en Finistère, le Tanio, vieille épave
Stocke pour les guillemots de mortelles parkas.
De ses cuves oxydées filera bien la bave,
La même que par le fond tricote l'Erika.
On vomit dans la mer et la terre s'empoisonne
On croit l'humanité forte de ses combats.
Mais ce ne sont que guerres qui éteignent les hommes
Et, vus de la grande ourse, leurs dollars ne brillent pas.
Brilleront pour les enfants les crabes, les homards bleus,
Les grands bars lumineux, les praires et les berniques
Je suis fier, suis pécheur, je veux la mer pour eux
Je la leur dois puissante et nourrissant Hoëdic.
Ta maman dans mes bras redessine un sourire.
Elle dit le vrai courage et le regard sévère
Des inconnus nombreux, amis durant le pire
Qui on soigné les plages, silencieux, en colère.
Elle parle d'un petit frère qu'on appellera Loïc
Mon seul vrai beau métier sera vous aimer mieux.
Le sel de nos baisers aux vents de l'île d' Hoëdic
Peut peindre une ou deux touches pour que la terre soit bleue.
Vrai miroir de la mer, poli au sable blanc,
Aucun enfant d'Hoëdic n'a plus compris Noël
Ni les plages de suie huilées aux vents tournants.
Des bassans assez fous pour croire encore les hommes
Ailes et têtes plombées par leur lourde raison
S'en vont mourir en Groix dérivants et s'endorment
Entre des goélands englués au goudron.
La Belle-Ile est aveugle, empêchée d'eau de sel
Par un épais garrot qui l'étouffe en serrant.
Loin de Houat, loin d' Hoëdic les sœurs qu'on déjumelle
Noirmoutier et l'île d'Yeux pleurent des caillots de sang.
Ta maman porte une main à ses joues barbouillées
Fouettés par le grand large ses cheveux s'embrouillonnent.
Rentrons vite mon gamin, fiston d'amours salées,
Grand père pleurait déjà face au Torrey-Canyon .
Ta menotte dans mon poing, rentrons vite mon bonhomme
Mon seul vrai beau métier c'est vous deux à aimer
Le sel de nos baisers et ma dignité d'homme
Je les pêche dans la mer… Et j'ai envie de tuer.
En billets, en Euros, Yen ou livres Sterling
Les milliards du pétrole nappent toujours d'argent sale
Les sueurs, les cœurs, les riens, Bécasseaux sanderling
Celui qui donne la main sans honte de ses cals.
Des îles au continent, les refuges des marais
Voient crever les migrants pour leur dernière escale;
Courlis, Bernaches-cravants, Tournepierres à collier,
Le deuil ourle le col du printemps qui s'installe.
Le bitume est en mer et ça n'est pas un rêve,
Il écrase la houle qui roulait les bateaux.
Tous les vélos de l'île sont restés à la grève.
Hoëdic marche sur Nantes pour la messe aux oiseaux.
Aline dit " C'est la pluie " en balayant ses larmes.
De faux embruns trop gras se mouchent à sa chemise.
On s'est connu enfants tirant les mêmes armes :
Râteaux, pelles et poubelles pour l'Amoco-Cadiz.
Ta menotte dans mon poing, rentrons vite mon bonhomme
Mon seul vrai beau métier c'est vous deux à aimer
Le sel de nos baisers et ma dignité d'homme
Je les pêche dans la mer… Et j'ai envie de tuer.
Plus haut en Finistère, le Tanio, vieille épave
Stocke pour les guillemots de mortelles parkas.
De ses cuves oxydées filera bien la bave,
La même que par le fond tricote l'Erika.
On vomit dans la mer et la terre s'empoisonne
On croit l'humanité forte de ses combats.
Mais ce ne sont que guerres qui éteignent les hommes
Et, vus de la grande ourse, leurs dollars ne brillent pas.
Brilleront pour les enfants les crabes, les homards bleus,
Les grands bars lumineux, les praires et les berniques
Je suis fier, suis pécheur, je veux la mer pour eux
Je la leur dois puissante et nourrissant Hoëdic.
Ta maman dans mes bras redessine un sourire.
Elle dit le vrai courage et le regard sévère
Des inconnus nombreux, amis durant le pire
Qui on soigné les plages, silencieux, en colère.
Elle parle d'un petit frère qu'on appellera Loïc
Mon seul vrai beau métier sera vous aimer mieux.
Le sel de nos baisers aux vents de l'île d' Hoëdic
Peut peindre une ou deux touches pour que la terre soit bleue.
Contributed by Bernart - 2013/8/21 - 16:21
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Versi di Patrick Piquet
Musica di Gérard Pierron
Nel disco di Pierron intitolato “Carnet de bord”, pubblicato nel 2003.
Canzone sul disastro della petroliera Erika che alla fine del 1999 naufragò nel golfo di Biscaglia, riversando in mare oltre 20.000 tonnellate di greggio. Hoëdic (in bretone Edig) è una piccola isola della Bretagna (120 abitanti) dove Patrick Piquet, autore del brano, si recò per vedere coi propri occhi gli effetti dell’incidente.