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Un soir de neige

Paul Éluard
Langue: français


Paul Éluard

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‎[1944]‎
Versi di Paul Éluard

Musica del compositore e pianista francese Francis ‎Poulenc (1899-1963), che ne fece una piccola cantata da camera per 4 o 6 voci a cappella scritta ‎nei giorni di Natale del 1944, il primo inverno dopo la Liberazione.‎




Parigi, inverno del 1944. Forse il più freddo del 900 per la capitale francese, non tanto in senso ‎meteorologico ma storico. Il freddo, il ghiaccio, la desolazione invernale non sono che una metafora ‎dell’occupazione tedesca, che sembrava ancora incrollabile. Ma anche in quell’inverno così feroce ‎la “bonne neige”, la speranza, la fiducia nella Liberazione, andava impercettibilmente depositandosi ‎per le strade, sui marciapiedi, sui tetti delle case… Ad agosto, la libertà.‎
De grandes cuillères de neige


De grandes cuillères de neige
Ramassent nos pieds glacés
Et d'une dure parole
Nous heurtons l'hiver têtu.‎
Chaque arbre a sa place en l'air
Chaque roc son poids sur terre
Chaque ruisseau son eau vive
Nous, nous n'avons pas de feu.‎

La bonne neige


La bonne neige le ciel noir
Les branches mortes la détresse
De la forêt pleine de pièges
Honte à la bête pourchassée
La fuite en flèche dans le coeur
Les traces d'une proie atroce‎
Hardi au loup et c'est toujours
Le plus beau loup et c'est toujours
Le dernier vivant que menace
La masse absolue de la mort
La bonne neige, le ciel noir
Les branches mortes, la détresse
De la forêt pleine de pièges
Honte à la bête pourchassée
La fuite en flèche dans le coeur.‎

Bois meurtri


Bois meurtri, bois perdu d'un voyage en hiver
Navire où la neige prend pied
Bois d'asile bois mort où sans espoir je rêve
De la mer aux miroirs crevés
Un grand moment d'eau froide a saisi les noyés
La foule de mon corps en souffre
Je m'affaiblis je me disperse
J'avoue ma vie j'avoue ma mort j'avoue autrui
Bois meurtri bois perdu
Bois d'asile bois mort

La nuit le froid la solitude


La nuit, le froid, la solitude
On m'enferma soigneusement
Mais les branches cherchaient
Leur voie dans la prison.‎
Autour de moi l'herbe trouva le ciel.‎
‎(On verrouilla le ciel)‎
Ma prison s'écroula
Le froid vivant le froid brûlant
M'eut bien en main.‎

envoyé par Bernart - 25/6/2013 - 10:50




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