In jenen Nächten da die Flammen lohten,
und Ofenzug durch meine Asche fuhr,
stieg ich als Rauch empor aus Dachaus Schloten
und sank herab lebendig auf die Flur.
Ich wollt mich rächen meinem Tod entstiegen
an manchem der mich noch für Asche hält
wie kann ich ruhig in der Erde liegen:
Solang die Mörder leben auf der Welt,
Solang die Mörder leben auf der Welt.
Die Hölle ist schon vollgepfercht mit Sündern
doch fehlt dort manche zünftige Figur.
Da ruft mein Lied die Opfer jener Schinder
und bringt sie den Verbrechern auf die Spur.
Geht fahnden durch Gedränge und Gewimmel,
geht ahnden rasch vom heißen Haß erhellt.
Wie kannst du ruhig leuchten blauer Himmel
Solang die Mörder leben auf der Welt,
Solang die Mörder leben auf der Welt.
Steht auf ihr Kinder die ihr schon vor Jahren,
von Henkersknechten totgemartert seid.
Ergreift die Mörder richtet in Talaren,
im Namen aller Kinder künft'ger Zeit.
Und ihr die ihr noch lebt aus diesen Tagen,
in Warschau, Minsk, Paris, am Rhein, am Belt:
Erinnerung soll aus dem Schlaf euch jagen:
Solang die Mörder leben auf der Welt,
Solang die Mörder leben auf der Welt.
und Ofenzug durch meine Asche fuhr,
stieg ich als Rauch empor aus Dachaus Schloten
und sank herab lebendig auf die Flur.
Ich wollt mich rächen meinem Tod entstiegen
an manchem der mich noch für Asche hält
wie kann ich ruhig in der Erde liegen:
Solang die Mörder leben auf der Welt,
Solang die Mörder leben auf der Welt.
Die Hölle ist schon vollgepfercht mit Sündern
doch fehlt dort manche zünftige Figur.
Da ruft mein Lied die Opfer jener Schinder
und bringt sie den Verbrechern auf die Spur.
Geht fahnden durch Gedränge und Gewimmel,
geht ahnden rasch vom heißen Haß erhellt.
Wie kannst du ruhig leuchten blauer Himmel
Solang die Mörder leben auf der Welt,
Solang die Mörder leben auf der Welt.
Steht auf ihr Kinder die ihr schon vor Jahren,
von Henkersknechten totgemartert seid.
Ergreift die Mörder richtet in Talaren,
im Namen aller Kinder künft'ger Zeit.
Und ihr die ihr noch lebt aus diesen Tagen,
in Warschau, Minsk, Paris, am Rhein, am Belt:
Erinnerung soll aus dem Schlaf euch jagen:
Solang die Mörder leben auf der Welt,
Solang die Mörder leben auf der Welt.
inviata da Riccardo Venturi - 16/8/2006 - 15:16
Lingua: Italiano
Versione italiana di Riccardo Venturi
16 agosto 2006
16 agosto 2006
FINCHÉ GLI ASSASSINI
Nelle notti in cui le fiamme divamparono
e le mie ceneri passaron su per il camino
io mi levai in fumo sulle ciminiere di Dachau
e vivo poi nei campi scesi giù.
In volo, volevo vendicarmi della mia morte
su tanti che ancora oggi mi credono cenere.
E come posso star tranquillo sulla terra
finché gli assassini sono ancora al mondo,
finché gli assassini sono ancora al mondo.
L’inferno è già stipato di peccatori
ma mancano ancora diversi bei personaggi.
La mia canzone chiama le vittime di quegli aguzzini
e le porta sulle tracce di quei delinquenti.
Andate a cercarli per folle, calche e resse,
andate presto a punirli ravvivati da un odio ardente.
E come puoi splendere tranquillo, cielo azzurro
finché gli assassini sono ancora al mondo,
finché gli assassini sono ancora al mondo.
Alzatevi, voi bambini, che già da anni
siete martirizzati a morte da quei boia.
Prendete gli assassini e giudicateli
in nome di tutti i bambini che verranno.
E voi, che siete sopravvissuti a quei giorni
a Varsavia, a Minsk, a Parigi, sul Reno, nel Belt:
il ricordo dovrebbe togliervi il sonno
finché gli assassini sono ancora al mondo,
finché gli assassini sono ancora al mondo.
Nelle notti in cui le fiamme divamparono
e le mie ceneri passaron su per il camino
io mi levai in fumo sulle ciminiere di Dachau
e vivo poi nei campi scesi giù.
In volo, volevo vendicarmi della mia morte
su tanti che ancora oggi mi credono cenere.
E come posso star tranquillo sulla terra
finché gli assassini sono ancora al mondo,
finché gli assassini sono ancora al mondo.
L’inferno è già stipato di peccatori
ma mancano ancora diversi bei personaggi.
La mia canzone chiama le vittime di quegli aguzzini
e le porta sulle tracce di quei delinquenti.
Andate a cercarli per folle, calche e resse,
andate presto a punirli ravvivati da un odio ardente.
E come puoi splendere tranquillo, cielo azzurro
finché gli assassini sono ancora al mondo,
finché gli assassini sono ancora al mondo.
Alzatevi, voi bambini, che già da anni
siete martirizzati a morte da quei boia.
Prendete gli assassini e giudicateli
in nome di tutti i bambini che verranno.
E voi, che siete sopravvissuti a quei giorni
a Varsavia, a Minsk, a Parigi, sul Reno, nel Belt:
il ricordo dovrebbe togliervi il sonno
finché gli assassini sono ancora al mondo,
finché gli assassini sono ancora al mondo.
Lingua: Francese
Version française – TANT QUE LES MEURTRIERS – Marco Valdo M.I. – 2014
d'après la version italienne de Riccardo Venturi d'une
Chanson allemande – Solang die Mörder – Ernst Busch – 1967
Poème russe Пока убийцы ходят по земле (1965) - : Jewgeni Jewtuschenko - Evgueni Aleksandrovitch Evtouchenko
Version allemande: Wladimir Wischnjak
Musique: Eduard Kolmanowski
d'après la version italienne de Riccardo Venturi d'une
Chanson allemande – Solang die Mörder – Ernst Busch – 1967
Poème russe Пока убийцы ходят по земле (1965) - : Jewgeni Jewtuschenko - Evgueni Aleksandrovitch Evtouchenko
Version allemande: Wladimir Wischnjak
Musique: Eduard Kolmanowski
M'est avis, dit Lucien l'âne, que j'ai déjà entendu une chanson qui ressemble à celle-ci par le thème central de l'enfant brûlé dans un camp qui s'envole en fumée...
En effet, Lucien l'âne mon ami, il y a bien une chanson qui raconte une histoire d'enfant brûlé dans le four d'un camp d'extermination et qui s'envole en fumée... Il s'agit d'une chanson de Francesco Guccini, intitulée Auschwitz et j'en avais fait une version française, moi aussi. Principalement, car cette chanson m'avait ému. Mais celle-ci parle de Dachau... et puis, elle est nettement plus dure ; c'est une chanson de haine et qui appelle à la poursuite et au châtiment des tueurs. Rien d'étonnant venant d'Evtouchenko, ce poète russe auteur également du poème Babi Yar, autour duquel Chostakowitch a créé sa treizième symphonie. Dommage que dans les deux cas, ici dans les Chansons conter la Guerre, l'auteur Evtouchenko soit en quelque sorte laissé au second plan. Car – et pour une fois, je crois bien que l'expression est exacte : c'est un grand poète. Sans lui, pas de treizième symphonie... Sans lui, pas de So lang die Mörder...
À propos de Babi Yar, n'avais-tu pas écrit toi aussi une canzone où tu relatais ce massacre, digne de l'enfer... Et, je crois bien que tu racontais aussi un match de football...
Oui, Lucien l'âne mon ami, j'avais écrit une canzone sur Babi Yar et sur le courage démentiel d'une équipe de football de Kiev ; cette canzone s'intitulait Le Pied d'Ivan, mais c'était bien des années après Evtouchenko, qui en Russie et en 1961 avait fait resurgir le souvenir de cet épouvantable tuerie. Ce n'était pas sans risques d'ailleurs car outre de rappeler la boucherie nazie, Evtouchenko révélait certain antisémitisme des non-Juifs de Kiev et sans doute, également, de toutes les Russies. Quant à moi, on sait tous ici que je ne risque absolument rien...
Enfin, jusqu'à présent. Mais que sait-on de ce qu'il adviendra ? D'ailleurs, comme tu peux te l'imaginer, en d'autres temps et en d'autres lieux, je n'aurais pas été si sûr de ta tranquillité... C'est arrivé à bien des autres, à bien des poètes ou des chanteurs, qui furent soudain pris dans la tourmente et furent massacrés de diverses façons. Il faudrait un jour les regrouper...
Mais, Lucien l'âne mon ami, il y en eut tellement et dans toutes les langues. Et depuis la plus haute Antiquité, ainsi que disait Vialatte. Cependant, je crois la chose utile et je ne sais trop comment on pourrait y faire. Peut-être, mais il faudrait la manière aussi...
En attendant, reprenons notre tâche et tissons, comme tous ceux-là dont nous parlons, tissons le linceul de ce vieux monde assassin, tueur, brutal, dissimulateur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
En effet, Lucien l'âne mon ami, il y a bien une chanson qui raconte une histoire d'enfant brûlé dans le four d'un camp d'extermination et qui s'envole en fumée... Il s'agit d'une chanson de Francesco Guccini, intitulée Auschwitz et j'en avais fait une version française, moi aussi. Principalement, car cette chanson m'avait ému. Mais celle-ci parle de Dachau... et puis, elle est nettement plus dure ; c'est une chanson de haine et qui appelle à la poursuite et au châtiment des tueurs. Rien d'étonnant venant d'Evtouchenko, ce poète russe auteur également du poème Babi Yar, autour duquel Chostakowitch a créé sa treizième symphonie. Dommage que dans les deux cas, ici dans les Chansons conter la Guerre, l'auteur Evtouchenko soit en quelque sorte laissé au second plan. Car – et pour une fois, je crois bien que l'expression est exacte : c'est un grand poète. Sans lui, pas de treizième symphonie... Sans lui, pas de So lang die Mörder...
À propos de Babi Yar, n'avais-tu pas écrit toi aussi une canzone où tu relatais ce massacre, digne de l'enfer... Et, je crois bien que tu racontais aussi un match de football...
Oui, Lucien l'âne mon ami, j'avais écrit une canzone sur Babi Yar et sur le courage démentiel d'une équipe de football de Kiev ; cette canzone s'intitulait Le Pied d'Ivan, mais c'était bien des années après Evtouchenko, qui en Russie et en 1961 avait fait resurgir le souvenir de cet épouvantable tuerie. Ce n'était pas sans risques d'ailleurs car outre de rappeler la boucherie nazie, Evtouchenko révélait certain antisémitisme des non-Juifs de Kiev et sans doute, également, de toutes les Russies. Quant à moi, on sait tous ici que je ne risque absolument rien...
Enfin, jusqu'à présent. Mais que sait-on de ce qu'il adviendra ? D'ailleurs, comme tu peux te l'imaginer, en d'autres temps et en d'autres lieux, je n'aurais pas été si sûr de ta tranquillité... C'est arrivé à bien des autres, à bien des poètes ou des chanteurs, qui furent soudain pris dans la tourmente et furent massacrés de diverses façons. Il faudrait un jour les regrouper...
Mais, Lucien l'âne mon ami, il y en eut tellement et dans toutes les langues. Et depuis la plus haute Antiquité, ainsi que disait Vialatte. Cependant, je crois la chose utile et je ne sais trop comment on pourrait y faire. Peut-être, mais il faudrait la manière aussi...
En attendant, reprenons notre tâche et tissons, comme tous ceux-là dont nous parlons, tissons le linceul de ce vieux monde assassin, tueur, brutal, dissimulateur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
TANT QUE LES MEURTRIERS
Dans cette nuit où les flammes me dévorèrent,
Et le train de four emmena mes cendres,
Je suis sorti de Dachau en fumée, par la cheminée
Et je suis retombé vivant sur la terre.
Une fois dehors, je voulus venger ma mort
Sur ceux qui me croient cendres encore
Comment pourrais-je vivre tranquille sous la terre
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
L'enfer est déjà plein de pécheurs
Mais il y manque certains sieurs.
Ma chanson appelle les victimes de ces barbares
Et les conduit sur la trace des tueurs .
Cherchez-les parmi les foules des trottoirs,
Portés par la haine, châtiez-les sur le champ .
Comment le ciel bleu pourrait-il briller paisiblement
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Levez-vous, vous les enfants martyrs
Torturés à mort par ces bouchers.
Saisissez ces assassins et faites-les juger,
Au nom de tous les enfants des temps à venir.
Et vous qui avez survécu à ces tueries
Sur le Rhin, sur le Belt, à Paris, à Minsk, à Varsovie,
Le souvenir ne devrait jamais vous laisser dormir
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Dans cette nuit où les flammes me dévorèrent,
Et le train de four emmena mes cendres,
Je suis sorti de Dachau en fumée, par la cheminée
Et je suis retombé vivant sur la terre.
Une fois dehors, je voulus venger ma mort
Sur ceux qui me croient cendres encore
Comment pourrais-je vivre tranquille sous la terre
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
L'enfer est déjà plein de pécheurs
Mais il y manque certains sieurs.
Ma chanson appelle les victimes de ces barbares
Et les conduit sur la trace des tueurs .
Cherchez-les parmi les foules des trottoirs,
Portés par la haine, châtiez-les sur le champ .
Comment le ciel bleu pourrait-il briller paisiblement
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Levez-vous, vous les enfants martyrs
Torturés à mort par ces bouchers.
Saisissez ces assassins et faites-les juger,
Au nom de tous les enfants des temps à venir.
Et vous qui avez survécu à ces tueries
Sur le Rhin, sur le Belt, à Paris, à Minsk, à Varsovie,
Le souvenir ne devrait jamais vous laisser dormir
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
Tant que les meurtriers vivront de par le monde
inviata da Marco Valdo M.I. - 15/7/2014 - 23:43
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Text: Jewgeni Jewtuschenko
Deutsche Fassung: Wladimir Wischnjak
Musik: Eduard Kolmanowski
http://erinnerungsort.de/solang-die-mo...