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Morte sul selciato

Anton Virgilio Savona
Langue: italien


Anton Virgilio Savona

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[1969]
Testo di Anton Virgilio Savona
Album: Pianeta pericoloso (Vedette Zodiaco VPA 8100)
pianeta pericoloso

Ancora sulla violenza razzista
Un uomo nella notte disteso sul selciato
e sotto il suo corpo una macchia,
una macchia rossa
e due sottili rivoli di vita che scendevano lenti
verso una fogna.

Gli si era avvicinato gridandogli: «Bastardo!»
quell'uomo, -uomo bianco-
vomitando luride parole
ed una fiamma senza una ragione – nel suo corpo di negro
si era piantata..

Aveva dentro agli occhi un cielo senza stelle
un pozzo senza fondo,
e infinite macchie di olio giallo
Fiumi di lava viola nelle tempie – e sentiva suonare
cento campane..

Perché? – si domandava – Perché così la morte
portata da una mano
caricata da una molla di odio? –
Una domanda senza una risposta –soffocata dal tetro
urlo del vento..

Ed ora nella notte s'innalza dal selciato
un grido sovrumano
ripetuto da un'eco senza fine
e la paura si allarga nei miei occhi – occhi che cercano ancora
una speranza..

envoyé par giorgio - 25/3/2013 - 16:25



Langue: français

Version française – MORT SUR LE PAVÉ – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – Morte sul selciato – Anton Virgilio Savona – 1969

Encore une chanson sur la violence raciste.

C'est étrange, Marco Valdo M.I., mon ami, mais j'ai l'impression d'avoir déjà vu ce titre-là ou alors, un titre fort proche... N'était-ce pas une de tes canzones ?

Quelle mémoire  ! Quelle mémoire, tu as, Lucien l'âne mon ami. Il y a effectivement une sorte de coïncidence de titre avec une canzone que j'ai écrite... Une de ces canzones que j'avais nommées lévianes du fait qu'elle provenait directement d'un récit de Carlo Levi. En l'occurrence, cette chanson – du reste, une chanson en deux langues : italien et français, alternés – portait le titre de Morto sul selciato. Mais à part cette similarité de titres – et plus encore en français où Morto et Morte se traduisent tout simplement par  : Mort et de scène : les deux corps sur le pavé... elles ne racontent pas du tout la même histoire ; elles n'ont pas la même signification. Alors là, pas du tout...

J'imagine bien que c'est ainsi. D'ailleurs, je me souviens de cette séquence, au reste quasiment cinématographique – sur une des places de Florence durant la guerre et de l'élimination silencieuse et discrète d'un traître, d'un dénonciateur, d'un collaborateur. Bref, une scène de résistance... En direct. L'illustration en quelque sorte de la devise : Ora e sempre : Resistenza !

Dans la canzone léviane, comme tu le dis, il s'agit d'un acte de résistance face au fascisme et au nazisme... On liquide l'oppresseur ou un de ses collaborateurs. Dans celle que je viens de traduire, dans cette canzone d'Anton Virgilio Savona, la personne qui est tuée est l'opprimé ; il est tué en raison de la couleur de sa peau... Comme si cela pouvait avoir du sens... pour un être sensé. Il s'agit-là d'un acte cruel, crapuleux, criminel et absurde. L'une, la canzone léviane, raconte un acte de justice ; l’autre, celle de Savona, une barbarie, une injustice insigne. Encore une fois, on se trouve devant deux épisodes de la Guerre de Cent Mille Ans où un événement apparemment semblable : on tue quelqu'un sur le pavé, prend son sens en fonction du côté où l'on se trouve...

Ainsi, nous qui n'avons pas l'intention d'étendre subitement quelqu'un sur le pavé, ni sans doute les capacités de le faire, même si on ne peut jurer de rien et dans certaines circonstances, on y serait peut-être amenés, nous qui sommes des plus pacifiques, il nous faut cependant – justement car nous sommes pacifiques, reprendre notre sempiternelle tâche, qui consiste – faut-il le rappeler, à tisser le linceul de ce vieux monde plein de morgue, raciste, méprisant et méprisable, bêtement assassin, barbare à bien des égards et cacochyme.

Heureusement !

Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
MORT SUR LE PAVÉ

Dans la nuit étendu sur le pavé, un homme
Et sous son corps, une tache,
Une tache rouge.
Deux fins ruisselets de vie
Vers un égout lentement se glissent .

Il s'était approché en lui criant : « Bâtard ! »
Un homme, un homme blanc
Vomissant des mots dégoûtants
Et planta sans raison – dans
Son corps de noir
Une flamme blanche mortellement.

Il avait dans ses yeux un ciel sans étoiles
Un puits sans fond,
Et d'infinies taches d'huile jaune
Des fleuves de lave violette aux tempes
– et il entendait les sons
De cent cloches.

Pourquoi ? – se demandait-il. Pourquoi
Ma mort apportée d'une main
Chargée de haine ? Pourquoi ?
Question sans réponse, soudain
Étouffée par le hurlement
Du vent.

Et maintenant s'élève du pavé dans la nuit
Un cri surhumain
Répété par un écho sans fin
Et la peur s'élargit dans ses yeux – des yeux qui
Cherchent encore
Une espérance.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 28/3/2013 - 22:14




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