Sie sitzen in den Grandhotels.
Ringsrum sind Eis und Schnee.
Ringsrum sind Berg und Wald und Fels.
Sie sitzen in den Grandhotels
und trinken immer Tee.
Sie haben ihren Smoking an.
Im Walde klirrt der Frost.
Ein kleines Reh hüpft durch den Tann.
Sie haben ihren Smoking an
und lauern auf die Post.
Sie tanzen Blues im Blauen Saal,
wobei es draußen schneit.
Es blitzt und donnert manches Mal.
Sie tanzen Blues im Blauen Saal
und haben keine Zeit.
Sie schwärmen sehr für die Natur
und heben den Verkehr.
Sie schwärmen sehr für die Natur
und kennen die Umgebung nur
von Ansichtskarten her.
Sie sitzen in den Grandhotels
und sprechen viel von Sport.
Und einmal treten sie, im Pelz,
sogar vors Tor der Grandhotels -
und fahren wieder fort.
Ringsrum sind Eis und Schnee.
Ringsrum sind Berg und Wald und Fels.
Sie sitzen in den Grandhotels
und trinken immer Tee.
Sie haben ihren Smoking an.
Im Walde klirrt der Frost.
Ein kleines Reh hüpft durch den Tann.
Sie haben ihren Smoking an
und lauern auf die Post.
Sie tanzen Blues im Blauen Saal,
wobei es draußen schneit.
Es blitzt und donnert manches Mal.
Sie tanzen Blues im Blauen Saal
und haben keine Zeit.
Sie schwärmen sehr für die Natur
und heben den Verkehr.
Sie schwärmen sehr für die Natur
und kennen die Umgebung nur
von Ansichtskarten her.
Sie sitzen in den Grandhotels
und sprechen viel von Sport.
Und einmal treten sie, im Pelz,
sogar vors Tor der Grandhotels -
und fahren wieder fort.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 22/2/2013 - 13:12
Langue: français
Version française – GENS DE LA HAUTE À 1.200 MÈTRES – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson allemande – Vornehme Leute, 1.200 Meter hoch – Erich Kästner – 1929
Chanson allemande – Vornehme Leute, 1.200 Meter hoch – Erich Kästner – 1929
Il y a, comme tu le sais peut-être, Lucien l'âne mon ami, pour les gens de la haute des lieux où il faut se montrer, des endroits où il faut avoir été, des places où on joue au « m'as-tu vu ». Il faut y être tout comme il faut en être. L'un va mal sans l'autre.
Et en plus, j'ai entendu dire, car nous les ânes nous n'en sommes pas et nous n'y sommes jamais conviés... Bref, nous ne sommes pas de ce monde-là et nous ne fréquentons pas les gens de la haute. D'abord, car ils nous méprisent et ensuite et surtout, car cela ne nous plaît pas. Nous sommes des ânes, voilà tout. Donc, j'ai entendu dire que ces lieux varient selon les saisons et que comme les moutons, ces gens-là transhument, mais dans le sens inverse. Les moutons passent la belle saison en altitude et l'hiver s'en éloignent ; ces gens-là quant à eux, font exactement l'inverse. Il est vrai qu'arrivés là haut, ils se calfeutrent et se tiennent bien au chaud à l'abri des intempéries.
C'est bien comme cela que les choses se passent dans la chanson d'Erich Kästner, écrite, je te le rappelle, en 1929. Cette question de date est importante, car à l'époque, n'allaient en ces lieux que les gens de la haute ; là, ils se retrouvaient entre eux à l'écart du monde et des gêneurs. Il le faut bien et on comprend cela, quand on replace cet isolement entre gens de la haute dans le cadre de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres depuis tant de temps. En fait, on dirait qu'ils sont dans un cantonnement au milieu d'un monde occupé. Il n'est pas bon pour eux, ni même agréable de vivre parmi les hommes du commun. Parmi les pauvres, les riches ne se sentent pas à leur aise. Tout les désigne et les distingue. Ils ne peuvent passer inaperçus et ce qui en réalité les guide, c'est tout simplement la peur. Car, je te l'assure Lucien l'âne mon ami, c'est gens-)là vivent en permanence dans la peur. C'est le sens du château féodal qui ne servait pas tant à protéger le pays, le village, les populations à l'entour des invasions, des ennemis venus d'ailleurs, mais bien plus certainement à protéger le maître des lieux des populations de l'alentour, de ceux qui précisément l'entretenaient. Ces puissants de village, de région traitaient les autres avec la même hauteur que ils traitaient les animaux. C'est le sens-même du goût de la vénerie, de la passion de la chasse. Depuis que les imitations de riches se bousculent sur les plages, dans les avions, la chasse a trouvé sa place dans le jeux des imitations sociales. Dans le « je te me pousse du col ».Et comme le snobisme touristique pousse à exploite tous les penchants pervers, il a bien entendu étendu son exploitation jusque dans les lieux enneigés.
Tous ces gens-là, ceux de l'époque de la chanson (les années 1930) et leurs imitations contemporaines me paraissent, dit Lucien l'âne en se hérissant, une bande de paons aussi stupides que ces gallinacés qui pour se complaire montrent leur derrière.
C'est exactement cela... et tant plus il y en a, tant plus c'est grotesque. Mais à l'époque de Kästner, on restait encore entre soi dans ces lieux-là. Il aurait pu intituler cette chanson : « Scènes de la vie de riches ». En ce qui me concerne, moi, d'une telle vie, je n'en voudrais pas. Je mourrais vite dans cet ennui et de cette componction. Je n'ai rien d'un zombie, d'une momie ou d'un vivant-mort.
Pareil pour moi, dit Lucien l'âne tout ragaillardi, je ne pourrais pas vivre dans un tel mouroir. C'est même à cela que tout le temps, je m'efforce d'échapper et c'est aussi pour mettre fin à cette interminable vacance de l'être qu'il nous faut mener notre tâche et tisser le linceul de ce monde posthume, glacial, engoncé, raidi et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Et en plus, j'ai entendu dire, car nous les ânes nous n'en sommes pas et nous n'y sommes jamais conviés... Bref, nous ne sommes pas de ce monde-là et nous ne fréquentons pas les gens de la haute. D'abord, car ils nous méprisent et ensuite et surtout, car cela ne nous plaît pas. Nous sommes des ânes, voilà tout. Donc, j'ai entendu dire que ces lieux varient selon les saisons et que comme les moutons, ces gens-là transhument, mais dans le sens inverse. Les moutons passent la belle saison en altitude et l'hiver s'en éloignent ; ces gens-là quant à eux, font exactement l'inverse. Il est vrai qu'arrivés là haut, ils se calfeutrent et se tiennent bien au chaud à l'abri des intempéries.
C'est bien comme cela que les choses se passent dans la chanson d'Erich Kästner, écrite, je te le rappelle, en 1929. Cette question de date est importante, car à l'époque, n'allaient en ces lieux que les gens de la haute ; là, ils se retrouvaient entre eux à l'écart du monde et des gêneurs. Il le faut bien et on comprend cela, quand on replace cet isolement entre gens de la haute dans le cadre de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres depuis tant de temps. En fait, on dirait qu'ils sont dans un cantonnement au milieu d'un monde occupé. Il n'est pas bon pour eux, ni même agréable de vivre parmi les hommes du commun. Parmi les pauvres, les riches ne se sentent pas à leur aise. Tout les désigne et les distingue. Ils ne peuvent passer inaperçus et ce qui en réalité les guide, c'est tout simplement la peur. Car, je te l'assure Lucien l'âne mon ami, c'est gens-)là vivent en permanence dans la peur. C'est le sens du château féodal qui ne servait pas tant à protéger le pays, le village, les populations à l'entour des invasions, des ennemis venus d'ailleurs, mais bien plus certainement à protéger le maître des lieux des populations de l'alentour, de ceux qui précisément l'entretenaient. Ces puissants de village, de région traitaient les autres avec la même hauteur que ils traitaient les animaux. C'est le sens-même du goût de la vénerie, de la passion de la chasse. Depuis que les imitations de riches se bousculent sur les plages, dans les avions, la chasse a trouvé sa place dans le jeux des imitations sociales. Dans le « je te me pousse du col ».Et comme le snobisme touristique pousse à exploite tous les penchants pervers, il a bien entendu étendu son exploitation jusque dans les lieux enneigés.
Tous ces gens-là, ceux de l'époque de la chanson (les années 1930) et leurs imitations contemporaines me paraissent, dit Lucien l'âne en se hérissant, une bande de paons aussi stupides que ces gallinacés qui pour se complaire montrent leur derrière.
C'est exactement cela... et tant plus il y en a, tant plus c'est grotesque. Mais à l'époque de Kästner, on restait encore entre soi dans ces lieux-là. Il aurait pu intituler cette chanson : « Scènes de la vie de riches ». En ce qui me concerne, moi, d'une telle vie, je n'en voudrais pas. Je mourrais vite dans cet ennui et de cette componction. Je n'ai rien d'un zombie, d'une momie ou d'un vivant-mort.
Pareil pour moi, dit Lucien l'âne tout ragaillardi, je ne pourrais pas vivre dans un tel mouroir. C'est même à cela que tout le temps, je m'efforce d'échapper et c'est aussi pour mettre fin à cette interminable vacance de l'être qu'il nous faut mener notre tâche et tisser le linceul de ce monde posthume, glacial, engoncé, raidi et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
GENS DE LA HAUTE À 1.200 MÈTRES
Ils sont assis dans les Grandhotels.
La glace et la neige font un anneau de rhum
La montagne et la forêt et le rocher font un anneau de rhum
Ils sont assis dans les Grandhotels
Et boivent toujours du thé.
Ils portent leur smoking.
Dans la forêt, le gel craque.
Un petit cerf saute la rivière
Ils portent leur smoking
Et guettent la poste.
Ils dansent le blues dans le hall bleu,
Tandis qu'il neige au dehors.
Il éclaire et tonne encore.
Ils dansent le blues dans le hall bleu
Et n'ont pas le temps.
Ils affluent pour la nature
Et font des rencontres.
Ils affluent pour la nature
Et connaissent les alentours
À partir des cartes postales.
Ils sont assis dans les Grandhotels
Et parlent beaucoup de sport.
Et parfois, ils marchent, dans leur fourrure,
Jusqu'à la barrière des Grandhotels -
Et puis, ils rentrent.
Ils sont assis dans les Grandhotels.
La glace et la neige font un anneau de rhum
La montagne et la forêt et le rocher font un anneau de rhum
Ils sont assis dans les Grandhotels
Et boivent toujours du thé.
Ils portent leur smoking.
Dans la forêt, le gel craque.
Un petit cerf saute la rivière
Ils portent leur smoking
Et guettent la poste.
Ils dansent le blues dans le hall bleu,
Tandis qu'il neige au dehors.
Il éclaire et tonne encore.
Ils dansent le blues dans le hall bleu
Et n'ont pas le temps.
Ils affluent pour la nature
Et font des rencontres.
Ils affluent pour la nature
Et connaissent les alentours
À partir des cartes postales.
Ils sont assis dans les Grandhotels
Et parlent beaucoup de sport.
Et parfois, ils marchent, dans leur fourrure,
Jusqu'à la barrière des Grandhotels -
Et puis, ils rentrent.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 22/2/2013 - 13:13
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Vornehme Leute, 1.200 Meter hoch