Signor padrone non s'arrabbi
ma al gabinetto vorrei andare.
- Ci sei stato l'altro ieri,
tutti i giorni ci vuoi andare,
mi vuoi proprio rovinare,
la catena fai rallentar! -
- Signor padrone ci prometto
che da domani non ci vado
mangio solo roba in brodo
e farò solo pipì, la faccio qui. -
- Vai ma sbrigati; tre minuti,
come è scritto nel contratto,
non si fuma al gabinetto,
non si legge L'Unità
(C'è il periscopio che ti vedrà!) -
Sei secondi per arrivarci,
tre secondi per spogliarti,
tre secondi per sederti,
viene il capo a sollecitarti
non ti resta che sbrigarti
tre secondi per alzarti
tre secondi per vestirti.
Se hai fortuna puoi pulirti,
e corri subito a lavorar.
...Non se ne puo più,
non se ne può più...
ma al gabinetto vorrei andare.
- Ci sei stato l'altro ieri,
tutti i giorni ci vuoi andare,
mi vuoi proprio rovinare,
la catena fai rallentar! -
- Signor padrone ci prometto
che da domani non ci vado
mangio solo roba in brodo
e farò solo pipì, la faccio qui. -
- Vai ma sbrigati; tre minuti,
come è scritto nel contratto,
non si fuma al gabinetto,
non si legge L'Unità
(C'è il periscopio che ti vedrà!) -
Sei secondi per arrivarci,
tre secondi per spogliarti,
tre secondi per sederti,
viene il capo a sollecitarti
non ti resta che sbrigarti
tre secondi per alzarti
tre secondi per vestirti.
Se hai fortuna puoi pulirti,
e corri subito a lavorar.
...Non se ne puo più,
non se ne può più...
Contributed by Ahmed il Lavavetri - 2013/1/7 - 11:40
Language: French
Version française – LE MERDOMÈTRE (ou Patron, ne vous fâchez pas) – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson italienne – Signor padrone non si arrabbi (Il merdometro) – Dario Fo – 1966
Quand, en 1966, Dario Fo écrivit pour "Ci ragiono e canto", le spectacle de chansons populaires préparé avec l’Istituto Ernesto De Martino, Cesare Bermani et Franco Coggiola, son "Merdometro" voulait faire certainement paraître paradoxal, quoique pas trop : les temps ont toujours été comptés pour le montage, et il est certain que le "paradoxe" de cette chanson ne s’est jamais résolu au détriment de la chaîne. La réalité, comme toujours, dépasse la fiction ; et ainsi, par exemple chez Esselunga, il est arrivé et avéré (suite à une controverse syndicale) que la direction empêchait les employés de quitter pendant deux minutes les caisses ou les comptoirs de nourriture, de viande et de poisson pour se rendre aux toilettes pour faire un besoin. Bref, ils ont été forcés de se retenir ou, comme alternative, de se faire dessus. Le temps de travail n’admet pas de dérogations. [AiL]
Chanson italienne – Signor padrone non si arrabbi (Il merdometro) – Dario Fo – 1966
Quand, en 1966, Dario Fo écrivit pour "Ci ragiono e canto", le spectacle de chansons populaires préparé avec l’Istituto Ernesto De Martino, Cesare Bermani et Franco Coggiola, son "Merdometro" voulait faire certainement paraître paradoxal, quoique pas trop : les temps ont toujours été comptés pour le montage, et il est certain que le "paradoxe" de cette chanson ne s’est jamais résolu au détriment de la chaîne. La réalité, comme toujours, dépasse la fiction ; et ainsi, par exemple chez Esselunga, il est arrivé et avéré (suite à une controverse syndicale) que la direction empêchait les employés de quitter pendant deux minutes les caisses ou les comptoirs de nourriture, de viande et de poisson pour se rendre aux toilettes pour faire un besoin. Bref, ils ont été forcés de se retenir ou, comme alternative, de se faire dessus. Le temps de travail n’admet pas de dérogations. [AiL]
Dialogue Maïeutique
Je me demande, dit Lucien l’âne, ce que peut être ce merdomètre qui est le titre de cette chanson. Est-ce une personne comme par exemple l’est le géomètre ou alors, est-ce un instrument comme peuvent l’être le thermomètre, le décamètre, l’odomètre, l’odontomètre, le calorimètre, le voltmètre, le pantomètre ou le tachymètre ? Pour le poète, j’offrirai le pentamètre ou l’hexamètre. Ainsi, face à ce merdomètre, tu me vois assez perplexe.
Assez perplexe, Lucien l’âne mon ami, mais quand même également fort lucide, car tu as bien perçu que ce merdomètre pourrait être une personne ou une chose, plus proprement un instrument. Et même puisque tu cites le décamètre, ce pourrait être une unité de mesure comme c’est le cas du décamètre, du centimètre, du décimètre, tous dérivés du mètre.
Quand je pense, Marco Valdo M.I. mon ami, au thermomètre et à certain endroit où, selon un usage longuement établi, on le glisse, je trouve qu’il entretient un certain lien de parenté avec le merdomètre.
Et moi, dit Marco Valdo M.I., j’ai en tête qu’il faudrait aussi inventer le copromètre de façon à différencier l’instrument de mesure de la densité et de la consistance de la « matière », rôle dévolu au merdomètre de l’instrument de mesure du volume et de la quantité de la « matière ». Cependant, il ne s’agit pas d’une chose ou d’un instrument, mais bien d’une personne qui mesure la durée employée à la production excrémentielle par une autre personne humaine. Car, vous les ânes, vus pouvez vous soulager en marchant et donc en travaillant, sans que la chose ne vous handicape ou ne vous dérange. Pour l’humain, c’est pas pareil. Du moins, l’humain et chez nous et de nos jours se doit d’entourer toutes ces activités d’un voile de protection ou de discrétion.
Marco Valdo M.I., en voilà assez sur cette matière ; je pense et j’espère que la chanson dit d’autres choses et j’aimerais que tu me les précises un peu. Que vient faire un « Patron » dans cette affaire ?
Le merdomètre, tout simplement, Lucien l’âne mon ami ; d’ailleurs, on aurait pu écrire le merdomaître. Le merdomètre, c’est lui en personne qui a l’honneur de ce nouveau mot, créé spécialement à son usage. Une désignation qui signifie qu’il persécute ses ouvriers, ceux affectés à la chaîne de fabrication. Ne me demande pas ce qu’ils pouvaient bien fabriquer, je n’en sais rien et ce n’est pas dit dans la chanson. Cependant, retiens ceci que le merdomètre est une des conséquences du taylorisme, un sous-produit de la recherche à tout prix de l’efficience ou de sa version soviétique qu’était le stakhanovisme.
Entre parenthèses, demande Lucien l’âne en souriant, je pose officiellement la question de savoir si le glorieux héros Aleksei Stakhanov arrêtait son effort titanesque pour des considérations aussi futiles ou bien, comme les soldats qui montent à l’assaut, faisait-il tout simplement dans son caleçon ?
C’est une excellente question, Lucien l’âne mon ami, mais là aussi, je n’en sais rien. Pour te résumer l’histoire en restant dans le ton qui convient, ce patron reproche à ses ouvriers de passer du temps aux toilettes et menace de sanctionner ces manquements au règlement d’atelier ; bref, il les fait chier au point que tout le personnel finit par en avoir plein le cul.
S’ils continuent comme ça, dit Lucien l’âne, ils vont tous – ouvriers et patron – se retrouver dans la merde. Il vaudrait mieux qu’ils trouvent une solution équitable pour évacuer ces difficultés et reprendre détendus la vie commune en chantant en chœur, ce joyeux refrain bien de chez nous - La pompe à merde (Marseillaise des Vidangeurs) :
« Pompons la merde, pompons-la gaiement… »
Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde merdique, excrémentiel, coprophage et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je me demande, dit Lucien l’âne, ce que peut être ce merdomètre qui est le titre de cette chanson. Est-ce une personne comme par exemple l’est le géomètre ou alors, est-ce un instrument comme peuvent l’être le thermomètre, le décamètre, l’odomètre, l’odontomètre, le calorimètre, le voltmètre, le pantomètre ou le tachymètre ? Pour le poète, j’offrirai le pentamètre ou l’hexamètre. Ainsi, face à ce merdomètre, tu me vois assez perplexe.
Assez perplexe, Lucien l’âne mon ami, mais quand même également fort lucide, car tu as bien perçu que ce merdomètre pourrait être une personne ou une chose, plus proprement un instrument. Et même puisque tu cites le décamètre, ce pourrait être une unité de mesure comme c’est le cas du décamètre, du centimètre, du décimètre, tous dérivés du mètre.
Quand je pense, Marco Valdo M.I. mon ami, au thermomètre et à certain endroit où, selon un usage longuement établi, on le glisse, je trouve qu’il entretient un certain lien de parenté avec le merdomètre.
Et moi, dit Marco Valdo M.I., j’ai en tête qu’il faudrait aussi inventer le copromètre de façon à différencier l’instrument de mesure de la densité et de la consistance de la « matière », rôle dévolu au merdomètre de l’instrument de mesure du volume et de la quantité de la « matière ». Cependant, il ne s’agit pas d’une chose ou d’un instrument, mais bien d’une personne qui mesure la durée employée à la production excrémentielle par une autre personne humaine. Car, vous les ânes, vus pouvez vous soulager en marchant et donc en travaillant, sans que la chose ne vous handicape ou ne vous dérange. Pour l’humain, c’est pas pareil. Du moins, l’humain et chez nous et de nos jours se doit d’entourer toutes ces activités d’un voile de protection ou de discrétion.
Marco Valdo M.I., en voilà assez sur cette matière ; je pense et j’espère que la chanson dit d’autres choses et j’aimerais que tu me les précises un peu. Que vient faire un « Patron » dans cette affaire ?
Le merdomètre, tout simplement, Lucien l’âne mon ami ; d’ailleurs, on aurait pu écrire le merdomaître. Le merdomètre, c’est lui en personne qui a l’honneur de ce nouveau mot, créé spécialement à son usage. Une désignation qui signifie qu’il persécute ses ouvriers, ceux affectés à la chaîne de fabrication. Ne me demande pas ce qu’ils pouvaient bien fabriquer, je n’en sais rien et ce n’est pas dit dans la chanson. Cependant, retiens ceci que le merdomètre est une des conséquences du taylorisme, un sous-produit de la recherche à tout prix de l’efficience ou de sa version soviétique qu’était le stakhanovisme.
Entre parenthèses, demande Lucien l’âne en souriant, je pose officiellement la question de savoir si le glorieux héros Aleksei Stakhanov arrêtait son effort titanesque pour des considérations aussi futiles ou bien, comme les soldats qui montent à l’assaut, faisait-il tout simplement dans son caleçon ?
C’est une excellente question, Lucien l’âne mon ami, mais là aussi, je n’en sais rien. Pour te résumer l’histoire en restant dans le ton qui convient, ce patron reproche à ses ouvriers de passer du temps aux toilettes et menace de sanctionner ces manquements au règlement d’atelier ; bref, il les fait chier au point que tout le personnel finit par en avoir plein le cul.
S’ils continuent comme ça, dit Lucien l’âne, ils vont tous – ouvriers et patron – se retrouver dans la merde. Il vaudrait mieux qu’ils trouvent une solution équitable pour évacuer ces difficultés et reprendre détendus la vie commune en chantant en chœur, ce joyeux refrain bien de chez nous - La pompe à merde (Marseillaise des Vidangeurs) :
« Pompons la merde, pompons-la gaiement… »
Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde merdique, excrémentiel, coprophage et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LE MERDOMÈTRE (ou Patron, ne vous fâchez pas)
Patron, ne vous fâchez pas,
Mais je voudrais aller aux toilettes.
– Vous y êtes allé avant-hier,
Vous voulez y aller tous les jours,
Vous voulez vraiment me ruiner,
Vous ralentissez la chaîne ! -
– Patron, je vous promets
Que dès demain, je n’irai plus,
Je ne mangerai que du bouillon
Et je ferai seulement pipi, ici. -
– Allez, mais dépêchez-vous, trois minutes,
Comme c’est écrit dans votre contrat,
On ne fume pas dans les toilettes,
On ne lit pas dans les toilettes,
Il y a un périscope qui vous vit.
Six secondes pour y arriver,
Trois secondes pour se déshabiller,
Trois secondes pour s’asseoir,
Arrive le patron pour vous presser.
Il ne vous reste qu’à vous dépêcher.
Trois secondes pour se lever.
Trois secondes pour se rhabiller.
Avec de la chance, tu peux te laver,
Et courir au travail tout de suite.
…On n’en peut plus,
On n’en peut plus…
Patron, ne vous fâchez pas,
Mais je voudrais aller aux toilettes.
– Vous y êtes allé avant-hier,
Vous voulez y aller tous les jours,
Vous voulez vraiment me ruiner,
Vous ralentissez la chaîne ! -
– Patron, je vous promets
Que dès demain, je n’irai plus,
Je ne mangerai que du bouillon
Et je ferai seulement pipi, ici. -
– Allez, mais dépêchez-vous, trois minutes,
Comme c’est écrit dans votre contrat,
On ne fume pas dans les toilettes,
On ne lit pas dans les toilettes,
Il y a un périscope qui vous vit.
Six secondes pour y arriver,
Trois secondes pour se déshabiller,
Trois secondes pour s’asseoir,
Arrive le patron pour vous presser.
Il ne vous reste qu’à vous dépêcher.
Trois secondes pour se lever.
Trois secondes pour se rhabiller.
Avec de la chance, tu peux te laver,
Et courir au travail tout de suite.
…On n’en peut plus,
On n’en peut plus…
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2019/5/1 - 20:26
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Scritta da Dario Fo
Written by Dario Fo
Da/From Ci ragiono e canto
Il lavoro nasce in seno all’Istituto Ernesto De Martino, grazie alle ricerche di Cesare Bermani e Franco Coggiola. Fu rappresentato per la prima volta il 16 aprile del 1966 al Teatro Carignano di Torino. Lo spettacolo era concepito come raccolta di canti popolari legati al lavoro e tutti i partecipanti erano intesi come "portatori" di culture. Nella seconda edizione si introducono canti nuovi legati alla attualità, in particolare quelli eseguiti da Antonio Infantino ed Enzo Del Re che su suggerimento dello stesso Dario Fo compongono "Povera gente" ed "Avola", la prima sulla nuova emigrazione dal Sud verso il Nord Italia e verso il Nord Europa e la Svizzera, la seconda sulla strage di braccianti avvenuta nel 1968 durante una manifestazione sindacale nel piccolo paese del siracusano. Nella terza edizioni queste canzoni saranno eseguite da Pino Masi, Ciccio Busacca e altri.
Tra gli interpreti Giovanna Marini, [Giovanna Daffini, Caterina Bueno, Rosa Balistreri, Piero Nissim, il Gruppo Padano di Piadena, il Coro del Galletto di Gallura, Maria Teresa Bulciolu, Ivan Della Mea, Enzo Del Re, Ciccio Busacca. Lo spettacolo mirava a rappresentare, attraverso canti popolari di tutte le regioni italiane, la condizione del mondo popolare e proletario in Italia.
A "Ci ragiono e canto n. 3" (1973) parteciparono invece Ciccio Busacca, Piero Sciotto, Chicca De Negri e Policarpo Lanzi - (it:wikipedia)
Vol. 1: Le dodici parole della verità - Sun cuntent de vess al mund - Tibi (Da cannu semmu nati illi campagni) - Nana bobò - Ninna nanna a sette e venti - A lavorar gh'andèm prima matina - Curaggiu, bibinnaduri - S'la tera cultivada - So stato a lavorà a Montesicuro - O Signur di puveritt - El vilano e el faraone - Guarda chi vita chi fa lu zappaturi - Tarè, nun ti ni jenne - Cassisia agghia vintu - Iu partu e su custrittu di partiri - Lu suldate che va a la guerre - Fuoco e mitragliatrici e Valzer dei disertori - Avvidecci la me fata - Ero povero ma disertore - Matri ch'aviti figghi a l'abbatìa - O cancellier che tieni la penna in mano - La mia cella - Da piccola bambina aveo imparato - Figghiu sciatu meu! - Mare maje - Oh veni sonnu di la muntanella - Poca terra
Vol. 2:
Eravamo in quindici – Ascoltate o popolo ignorante – Bandiera rossa del partigiano - La tradotta che parte da Novara - Abballati abballati - Ballo tondo – E mi sont chi in filanda – Quando sento il primo fischio - A la matin bonora - Per Santa Caterina dei pastai - Da noi c'è tanto fumo - Eppure da un poco di tempo – Battan l'otto - Chi vene a laurà – Se otto ore – Sun cuntent de vess al mund – Ho visto un re - Mama mia vurìa vurìa - Mamma mamma mi sento un gran male - La bella la va al fosso - E picchia picchia alla porticella - Non è amore – Vieni fuori compagno – Avola - Forza compagni
Vol. 2, atto secondo: Capissi pu nagott –Vieni fuori compagno – Avola – Illu Vietnam nostri compagni - Padrone Olivetti - Ho comprato un frigorifero - Sono sbarcate le navi - Peregrinazioni lagunari - Sagghiata - Dop'ott'ore – Signor padrone non si arrabbi (Il merdometro) – Povera gente - Audite bona zente - Gloria Laus et honor - Ecco il ridente maggio - Ballo ondo – È fatalità - Aemmu-fatigatu - Al jorn del- Giudici – 600 preti operai – Uguaglianza - Cristo sara` dalla parte nostra – Non aspettar San Giorgio
Vol. 3: Su patriottu Sardu a sos feudatarios [Procurad' e moderare] – Calma calma! – Ogni giorno all'alba - E mi me ne su andao – Sagghiata – Saluteremo il signor padrone – Signor padrone non si arrabbi (Il merdometro) – Povera gente - Audite bona zente - Stabat Mater – Mi s’eri ammo’ giuvina – Figghiu sciatu meo – Gloria laus et honor - Ecco il ridente maggio - Ballo tondo – È fatalità - Aemmu-fatigatu - Al jorn del Giudici – Un servo sotto la croce - Non aspettar San Giorgio
Vol. 3 atto secondo: Un servo sotto la croce - (Tutto m’arrubau lu patruni miu) - (Eccoci giunti a questa abitazione) - (In strambotte rispetto a incastro so il migliori) - (Ora di tutto il mio Saverio so privato) - (Piantiamola di piangerci addosso) - Noi separati e loro tutti uniti - Attento, Colonnello! - (Sì sì la lotta ci vuole ma come) - La mafia, storia di Turiddu Carnevale (inizio) - La mafia, storia di Turiddu Carnevale (fine) - La GAP - Noi separati e loro tutti uniti ripresa - (In una vecchia scuola) - (Basta! Non possiamo continuare con sta danza)
Quello che vedete qui sopra è uno dei tanti supermercati della famosa catena Esselunga, quella dei “prezzi corti” e, va da sé, di svariati casi di sfruttamento selvaggio dei dipendenti, del tutto tipici della grande distribuzione di ogni orientamento e paese (dalle Coop “rosse” a Auchan, dalla “mafia e carrello” a Carrefour). Quando, nel 1966, Dario Fo scrisse per “Ci ragiono e canto”, lo spettacolo di canzoni popolari preparato assieme all'Istituto Ernesto De Martino, a Cesare Bermani e Franco Coggiola, questo suo “Merdometro” voleva fare senz'altro del paradosso, anche se non troppo: alla catena di montaggio i tempi son sempre stati cronometrati, e non è certo escluso che il “paradosso” di questa canzone accadesse sul serio. Poi la realtà, come sempre, supera la fantasia; e così, ad esempio all'Esselunga, è successo veramente e documentatamente (con relativa vertenza sindacale) che a dei dipendenti sia stato impedito dal personale dirigente di assentarsi due minuti dalle casse o dai banchi gastronomia, carni e pesce per andare in bagno a fare un bisogno. Insomma, sono stati costretti a tenersela o, come alternativa, a farsela addosso. L'orario di lavoro non ammette deroghe. [AiL]
Nota. Il titolo "Il merdometro" è ripreso da "Le nostre canzoni", opuscolo pubblicato a cura dell'Archivio Sessantotto di Firenze.